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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



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Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
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Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
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Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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XLII-Ombrages
 

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Les plus beaux yeux, sont des yeux pleins de larmes.

Edmond Rostand 

                                           Dans le train du matin, j’étais seule, et j’étais songeuse. Cette nuit, je l'ai passée avec Luigi. Il avait réussi le miracle de tenir sa promesse. Il m’avait fait l’amour comme jamais je n’aurais pu en rêver. J’avais eu du mal à le quitter, et je ne suis pas sûre d’être aujourd’hui, la même personne que celle qui avait sonné à sa porte. Je mesure maintenant l’énorme différence entre les soirs où il m’avait    « baisée », et cette fois-ci où, comme il me l’avait promis, il m’avait aimée. Il m’a fait oublier tout ce que je croyais savoir de l’amour hétéro. Christian disparaissait dans une brume opaque, et les recommandations de Simone étaient d’un autre monde. Je crois qu’il a réussi ce miracle parce qu’il était vraiment amoureux. Sinon, d’ où pouvait venir la différence ? Dans une relation comme celle que nous avons vécue, ne pouvait-il y avoir qu’un seul amant qui soit amoureux ? Non, je ne le croyais pas. Alors, cela voulait dire que j’étais tombée dans le piège, dans son piège ? Moi, amoureuse d’un homme ? Je ne l’accepterai jamais plus. Luigi me l’avait dit lui-même:
« Un homo et une lesbienne, ça ne marche jamais. » Il m’avait aimé avec une douceur infinie. Il avait banni tout ce qui était violemment sexuel ou érotique, pour le remplacer par les « mots bleus » ; Tout ce qui était simplement romantique. J’étais transformée. Je ne pourrai jamais le reconnaître, ça resterait mon secret. J’avais peur, simplement d’y penser trop souvent et de me créer le besoin. Il fallait que je me ressaisisse. En avais-je seulement l’envie ? Était-ce seulement possible ?
En arrivant à l’agence, j’eus le fou-rire de ma vie. Alors que j’avais recommandé à Linda de se mettre sur son trente et un, elle s’était vêtue en martiniquaise, avec la robe aux couleurs chatoyantes, en véritable Madras, et la coiffe assortie. Cela était étonnant, mais en y regardant de plus près, c’était une robe de haute couture, assez lointaine il est vrai, de celles que portent les martiniquaises les jours de fête.
« C’est Lacroix qui nous l’a prêtée me dit Puce. La robe, la coiffure, les chaussures, Elle lui va comme un gant.»
 Je la regardais émerveillée. Linda dans cette robe, c’était le soleil apprivoisé. Quelle idée sublime, mais surtout, quelle beauté, quelle charme ! Et puis dans une agence de mannequins, on peut tout se permettre ! Lacroix ! Aurait-il besoin de mes services ? Sans aucun doute, sinon cela n’avait aucun sens. Nos invités devaient arriver à 10 heures. Il y aurait Louis et Jocelyne, le premier fils de Louis, que je n’avais jamais rencontré, Michèle, l’homme du Roussillon et son épouse, je ne me souviens plus de leur nom, l’expert comptable de Louis, Mon père, et ma mère qui n’étaient jamais venus dans mon bureau de Paris. Et le notaire d’Amiens que je ne connaissais pas. Je supposai que ma mère était venue par curiosité plus que par amour filial. Michèle lui donnerait peut être des explications. A dix heures, tout le monde était là, et Linda accueillit les invités quelques peu étonnés. Mais la surprise passée, mes parents, Louis, Jocelyne et Michèle, reconnurent la Linda qui était à l’anniversaire dimanche dernier. Michèle, très élégante, était venue m’embrasser, dès son arrivée. Jocelyne vint après, très chic elle aussi. On les fit passer dans notre « espace de communication », où on leur servit un café avec quelques viennoiseries. Puis je fis un discours de présentation de l’entreprise, sans éluder l’importance capitale de l’influence de Simone dans mes choix de produits et de gestion. L’idée de cette agence m’était venue parce que j’avais participé en tant que journaliste à un casting pour le recrutement de mannequins. Les filles qui n’avaient pas eu le bonheur d’être sélectionnées ou pistonnées, retournaient chez elles les mains vides et les larmes aux yeux. Je m’étais dit qu’il y avait sûrement la possibilité d’utiliser ces filles là, qui étaient aussi jolies que les autres. J’avais donc imaginé cette agence un peu hors norme, pour donner une seconde chance à ces demoiselles. Cette agence devait être notre propriété commune à Simone et à moi. Une annexe à son journal. Les choses se sont précipitées, Simone a vendu son journal, et s’est retirée des affaires. Ensuite, je donnai les quelques chiffres caractéristiques de notre activité. Nous avions sous contrat au jour de la réunion exactement deux cents dix sept personnes, plus la dernière venue, Josépha, que beaucoup connaissaient pour l’avoir vue à mon mariage. Sur les deux cent dix sept personnes travaillant actuellement pour notre agence, il ya trois salariées, et tous les autres sont sous contrat avec les sociétés qui les emploient. Je précisai pour les hommes de loi présents, que toutes les règles sur le travail temporaire étaient respectées. Il y aura bien sûr des embauches, qui seront justifiées par une activité en développement. Je citai les derniers contrats signés, qui procuraient à eux seuls du travail pour trois ans de la structure actuelle. Ce qui bien sûr nécessiterait un développement fulgurant. Louis demanda la parole.
« Une telle organisation ne peut s’improviser, que comptez vous mettre en œuvre pour y parvenir ?
—Pour des raisons qui me sont personnelles, je me suis engagée dans l’armée. J’ai gravi tous les échelons possibles, par mon travail et mon implication. A l’armée, tout est écrit, tout est prévu. C’est un modèle d’organisation, si on l’applique à la lettre. Peu de gens le savent. J’ai appliqué ces méthodes, et j’ai fait travailler une compagnie de chantier de 150 hommes, dotés d’un matériel considérable. Alors que je n’avais jamais vu un bulldozer de près. Je n’ai jamais cédé sur la moindre virgule. Sans connaître grand-chose aux travaux publics, simplement par l’organisation, je m’en suis sortie. Des officiers haut placés, peuvent en témoigner. Je ne veux pas dire que je vais appliquer ici les méthodes de l’armée, mais je peux dire que l’organisation est ma passion. Et c’est ce défi là, qui m’intéresse.
—Et quel est le chiffre d’affaires que vous comptez réaliser ?
—Pour moi, le chiffre d’affaire n’a aucune importance. Ce qui importe, c’est le résultat net. Ramené aux nombre de personnes qui travaillent pour moi, le résultat est le double de celui que vous faites, ceci sans vouloir vous vexer, parce que je sais que ce genre d’exploitation peut avoir de grosses variations. C’est pourquoi j’ai choisi cette formule d’une structure légère et performante, plutôt qu’un brain-trust ingouvernable. S’il y a du travail, je passe des contrats, s’il n’y en a pas, je n’en passe pas. Ainsi, je ne serai jamais prise en défaut, et le résultat restera positif. Nous avons beaucoup travaillé avec Simone, pour mettre au point les détails de cette organisation. Il y a encore des mises au point, notamment pour les travaux à l’étranger.
—Mes compliments, je suis impressionné par vos méthodes, pourrons nous en parler dans le détail ?
—Mais avec plaisir Louis, ne sommes nous pas associés ?
—Je vais être franc avec vous ; Quand Jocelyne m’a parlé de votre organisation, je ne croyais pas un seul instant à la performance de votre entreprise. J’ai pensé que vous aviez voulu la bluffer.
—Je donnerai mes chiffres à votre expert, ça me fera un audit gratos ! » Puis on termina par une visite des quatre étages de mon agence. Je dois dire que mes invités furent impressionnés. Nous avons même pu découvrir Puce dans son élément, faisant répéter les mannequins pour un défilé vendu à un client très important. J’ai tout de suite compris que c’était la bonne recrue et que l’on allait gagner en qualité et en efficacité. Et l’on pouvait voir à l’étage en dessous, le même défilé en vidéo sur écran géant. Michèle se rapprocha de moi.
«Dis donc ma jolie, tu as fait fort ! Mes félicitations. Nous sommes absolument sur la même longueur d’ondes. Encore un peu et tu feras mieux que moi. Quel gâchis de n’être pas restées ensemble ?
—Tu ne vas pas remettre ça ? Si nous étions restées ensemble, on serait profs, tu serais proche de la retraite, et aujourd’hui on serait en grève parce qu’un connard nous aurait dit de la faire.
—Oui, tu as raison. On a bien fait de divorcer.
—Surtout que pour le reste, ça ne change pas grand-chose. Je suis contente que mon truc te plaise. Si tu veux, tu seras mon mannequin vedette.
—Prends plutôt ta femme, elle est vraiment très belle, elle est bandante comme dirait ton copain!
—Oui, mais je ne suis pas sûre d’avoir tout compris. Bon, on ne va pas parler de ça maintenant.
—Et parmi tes mannequins ? Il y a de belles choses ?
—Oui, il y en a beaucoup, et c’est un peu décourageant, parce qu’elles sont prêtes à tout pour avoir du boulot, et la sincérité en prend un coup.
—Et Linda ? N’était elle pas mannequin ?
—En principe si, mais elle n’a pas eu le temps.
—Ah, je vois !
—J’ai l’impression que Louis me prend pour une conne.
—Il est un peu macho, c’est vrai. » La visite continuait par les ateliers de prises de vue et les ateliers des graphistes. Et Louis me demanda,
« Alors si je comprends bien, ces gens là ne sont pas vos employés ?
—Non, ils sont employés par une société spécialisée, ils ne sont là que quand ils ont besoin d’avoir le contact avec les filles. Ou les autres employés. J’ai passé un contrat avec leur employeur. Il a fallu inventer des solutions pour être en règle avec le code du travail. Certains de mes fournisseurs, ont dû changer leurs statuts. Je n’ai qu’un seul type de contrat de sous-traitance, qui comprend des clauses de confidentialité, des pénalités de retard, un engagement de respect du règlement intérieur, et des garanties de qualité. Par exemple, le garçon qui a envie de fumer, il attendra la sortie du travail pour le faire. J’ai en projet de louer les autres étages de l’immeuble pour des séminaires. Les défilés de mannequins pouvant servir de spectacle détente pour les pauses café.
—Astucieux.
—Les séminaires sont une bonne source de revenus, mobilisée actuellement par les grands centres d’affaires ou les hôtels restaurants. Il reste de la place pour des centres indépendants, dont les prestations seront moins onéreuses.
L’investissement de départ n’est pas important, et il ya deux étages de libres, soit près de huit cent mètres carrés.
—Et vous avez encore beaucoup d’idées comme ça ?
—Quelques unes, mais je vous en reparlerai.
—Avec grand plaisir » A la suite de la visite qui prit plus de temps que je ne le prévoyais, on se dirigea vers le restaurant. J’invitai d’office Linda à nous suivre. Ce n’était pas loin, on y alla à pied. Linda s’était changée, je remarquai que Michèle lui avait mis le grappin dessus.
« Elle va me les piquer toutes, histoire de me faire voir qu’elle est toujours au top. » Le repas, offert par Louis fut d’une rare qualité. Je ne sais pas si Jocelyne était émue de se retrouver là, peut être s’en fichait-elle éperdument. Sauf que je remarquai ses regards à répétition dirigés sur le couple Linda Michèle. J’avais prévenu Linda que Michèle risquerait de la draguer. Et je lui avais demandé, de la faire mariner, même si elle en avait envie, elle pourrait se rattraper plus tard. Moi, j’étais là pour affaire, et même si je voyais ce qui se passait, je n’en avais cure, je m’y attendais. Louis parla plus longuement de ses projets. Et ce qu’il voulait faire, me semblait intéressant. Je pensais seulement qu’il ne se préoccupait pas suffisamment des marchés à l’export. Mais je n’avais pas envie d’engager le débat maintenant. Je lui assurai simplement que j’essaierai de participer dans un esprit constructif. Après une pause, notre réunion put commencer, et ce ne fut en fait que formalité. Je posais quand même nettement la question de savoir qui ferait quoi, sur le plan de la gestion, de la technique et du commercial. J’eus les réponses demandées, et pour l’instant j’étais satisfaite.
Je remarquai que Michèle n’avait pas participé à la réunion, elle s’était contentée d’être avec Linda et de lui parler à voix basse. Cette attitude me déplut. Je griffonnai un mot sur un papier, que je fis glisser discrètement dans la main de Linda. J’avais écrit :
« Ce soir, elle ou moi ? » Je la vis déplier le billet et le lire à l'écart sans émotion particulière. Elle redressa le visage et me regarda dans les yeux, de cette façon qu’elle avait de me dire des mots doux. Je lui souris, et la remerciais d’un battement de cils.
La réunion prenait fin. Louis remercia les participants, et commença la tournée des adieux, en précisant qu’il ferait une situation trimestrielle, à l’examen de laquelle, nous serons toujours invités. Je ne quittais pas Michèle des yeux. Je la vis s’approcher de Linda, et lui murmurer quelques mots. Linda la regarda, et lui répondit en secouant la tête discrètement, mais de façon suffisamment nette pour que je comprenne qu’elle avait répondu « Non ». Le sourire quitta le visage de Michèle. Je tournai le visage, elle n’avait pas vu que j’avais suivi la scène. Je dis au revoir à tout le monde, et j’embrassai Jocelyne, et Michèle. Et assez fort pour qu’elle l’entende, je lançai à l’attention de Linda :
« Nous devons repasser au bureau, nous n’avons pas fini. » Linda acquiesça, prit sa serviette pleine des documents qu’elle avait récupérés pour moi, et l’on partit bras dessus bras dessous.
« Alors ma puce, tu t’es fait draguer ?
—Oui, elle a mis le paquet, mais à aucun moment je n’ai été dupe. Même si tu ne m’avais pas prévenue, j’aurai dit non. Moi je ne suis pas comme ça. Je suis comme toi, je marche au coup de foudre, quand ça me prend, je n’ai pas envie de parler.
—Oui, d’ailleurs Florence s’en souvient encore.
—Oui, la petite Florence, elle était si mignonne. Ce jour là j’ai fait comme tu m’as fait, et j’adore ça. Pas de belle phrase, pas de discours pas de plein la vue, tu me plais, alors viens !
—Ce soir tu m’accompagnes à Compiègne ?
—Evidemment, en plus, je sens que tu as besoin d’un gros câlin.
—Oui, c’est exactement ça. » Nous retournâmes au bureau, déposer les documents, on lut les fax on échangea quelques mots avec Puce, qui était contente de sa première journée, et qui nous dit qu’elle avait trouvé la place qu’elle cherchait.
« On n’a pas encore parlé salaire Puce !
—Parce que je serai payée ? Formidable, j’ai trouvé un nouveau jeu et en plus c’est payé !
—Seulement si tu gagnes ma poule. Bonne soirée, et à demain. » Linda avait appelé un taxi. Quand on le vit arriver, on salua le concierge qui devait fermer le bureau après avoir fait sa ronde, et l’on monta en voiture. En démarrant, je remarquai la voiture allumée de l’intérieur garée à quelques dizaines de mètres, Michèle attendait au volant. Je ne me retournai pas pour voir si elle nous prenait en filature, cela ne m’intéressait pas. On arriva gare du Nord dix minutes avant le départ, le temps de s’installer, de vérifier que l’on ne serait pas dérangées, et sans prévenir, j’embrassais Linda avec toute la passion que je ressentais pour elle à cet instant. Puis je la regardai dans les yeux, je lui caressai le visage. Elle se laissait faire avec un plaisir visible. Je l’aimais en cet instant comme si je l’avais réellement épousée. Elle me dit avec sa voix grave en essayant de l’adoucir :
« Détends toi, tu as bien agi. Je vais te faire oublier, elle s’est mal conduite. Je ne comprends pas tout, mais si tu n’es pas heureuse, c’est que ce n’est pas bien. J’ai envie que tu me suces les seins !
—J’adore te sucer les seins, sous le premier tunnel, je te viole.
—Et s’il n’y a pas de tunnel ?
—Tout le monde verra que je te viole
—Alors je suis d’accord.»
Comme toujours, ce fut une grande joie pour Axelle quand elle vit que Linda était avec moi. C’était curieux comme la gamine était fascinée par Linda. Maud était à la maison, elle avait récupéré Axelle chez Odile. Elle passait un maximum de temps avec sa petite fille, inventant pour elle les jeux les plus imaginatifs. Inconsciemment, sans doute, elle voulait compenser la défection du père, qui continuait de façon inquiétante. Maud croisa mon regard à plusieurs reprises, regarda Linda, j’étais prête à parier qu’elle avait tout compris. Maud était attentive à tout, et sa vivacité d’esprit lui permettait d’analyser les situations sans se tromper.
« Elle a essayé ?
—Oui, avec Linda.
—Il faut que tu arrêtes ça, sinon elle va te pourrir la vie. Je regrette d’avoir cédé l’autre soir. Ça ne se produira plus.
—Ce n’est pas grave Maud, je t’aime, tu sais ?
—Si parce que c’est délibéré. Rien n’est jamais un hasard avec elle. Elle a beau être littéraire, c’est une calculatrice.
—Ok j’y réfléchirai. » Je passais une agréable soirée en compagnie d’Axelle et de Linda. Je les regardais toutes les deux, et j’étais heureuse de les voir s’amuser avec beaucoup d’amour. On passa une nuit de bonheur, les désagréments étaient oubliés, enfin, pour l’instant.
Le lendemain, nous avions beaucoup de travail, je devais absolument terminer le projet Canadien.
Marie-Noëlle avait pu prendre le train d’avant, et elle était venue directement au bureau. Je vis à son regard que quelque chose s’était passé. Je ne demandais rien, je savais que ça sortirait un moment ou à un autre. Elle attendit patiemment que nous ayons fermé la boutique. Le matin avec Linda nous avions raté le train. C’était les vacances, et la séparation d’avec Axelle demandait beaucoup plus de temps de câlins de bisous. J’avais pris la voiture. Nous partîmes donc vers Compiègne en voiture. J’ai toujours pensé que la voiture était plus propice aux confidences. C’était l’espace clos par excellence, d’où les mots doux ne pouvaient s’échapper.
« Qu’est ce qui ne va pas mon cœur ?
—Michèle m’a fait passer un message à Dijon, disant qu’elle m’attendrait au train gare de Lyon à Dix huit heures quinze. Alors j’ai pris le train d’avant.
—C’est très bien mon cœur, tu n’as pas eu envie de la revoir ?
—Non, j’ai repensé à tout ce que tu avais dit, et je crois que tu as raison. Elle est venue pour nous démolir.
—Pour me démolir !
—Non, tout le monde est visé. Je suis sûre que Maud l’a compris elle aussi. Elle ne tardera pas à s’attaquer à Linda.
—C’est fait, Linda a réagi. Elle a refusé.
—Super, elle voit plus loin que son cul. Nous, nous sommes des obsédées. On se cherche des excuses pour se donner des raisons de baiser. Je n’ai plus envie de jouer à ce jeu là.
—Moi non plus, mais tu me dis ça à la veille de ton départ.
—Je te dis ça au moment où je sens qu’il faut le dire. Que je sois là ou ailleurs, cela n’a pas d’importance.
—Le soir de la réunion, j’ai emmené Linda avec moi, Michèle l’attendait dans sa voiture à la sortie du bureau.
—Quelle chipie.
—Je vais mettre les choses au point avec elle. Il va bien falloir qu’elle me lâche. Je n’ai rien demandé.
—C’est bientôt les vacances, que vas-tu faire ?
—J’ai promis une semaine à Maud avec Axelle, ensuite, je travaillerai sûrement. La semaine prochaine je vais en Allemagne pour un gros projet.
—C’est une femme ?
—Qui a signé la lettre, oui. Je ne la connais pas encore. Tu n’as pas rêvé de Luigi ?
—Non, j’ai eu ma dose de sperme annuelle, je suis tranquille pour un moment. Il n’est pas un peu amoureux de toi ?
—Si, je crois, mais j’ai déjà donné.
—En amour rien n’est jamais fini. En tout cas, il est super viril ce mec, je ne regrette pas.
—Tant mieux, je suis contente pour toi. Et tes cours d’hélico ?
—Super, je m’éclate.
—Sois prudente !
—Bien sûr mon chat, c’est super excitant ce truc ! » Arrivées à l’appartement, il y avait un message de Michèle.
« Rappelle moi à ce numéro, c’est celui de l’hôtel où je suis, c’est important. »
« C’est important qu’elle attende. » Le téléphone sonna une heure plus tard, je décrochais. C’était Michèle.
« Je ne voudrais pas  te déranger, mais je voulais m’excuser si tu trouves que je suis trop présente dans ta vie. Si tu veux on peut en discuter demain, avant que je reparte ?
—Michèle, je suis très contente de t’avoir revue, de te savoir en bonne santé, mais ça s’arrête là. Tu me lâches les baskettes, tu retournes dans ton pays, et tu m’oublies, comme tu l’as fait pendant dix ans. Je n’ai pas besoin de toi, et par la même occasion tu arrêtes de harceler mes amies. Ça ne les rend pas heureuses.
—Elles n’ont pas toutes dit ça, à part ta négresse qui a eu peur de se faire virer, les autres n’ont pas dit non !
—Tu deviens triviale, ça ne correspond pas au souvenir que j’avais de toi. Bonne nuit et bon retour. » J’avais mis le haut parleur et Marie-No avait tout entendu. Elle baissait la tête.
« C’est vrai que je me suis conduite comme une gouine. Je te demande pardon. J’ai bien peur qu’elle ne te lâche plus.
—Rien que pour « la négresse » il faudra qu’elle s’excuse.
—Elle se lassera, tu crois ?



L’amour fait passer le temps, le temps, peut être, fera passer l’amour.




A suivre

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Suite 

tn Ombrages G 

tn Ombrages D 

 

Par eve anne
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