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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



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Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
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Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
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Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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XXXVIII-La Réale
 

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 Seule, je suis seule. Et perdue.
Même ma peur serait inutile.

Gil Pasteur

                                          De retour à la maison, j’avais beaucoup de remords d’avoir diffusé une fausse nouvelle auprès de celles qui avaient été proches de Christian. J’avais l’esprit qui galopait comme aurait dit mon amour de Marie-No ! Et j’imaginais qu’il me fallait encore d’autres preuves. Luigi était un garçon sympathique, je pourrais même dire, sans mauvais jeux de mots, que le courant passait bien entre lui et moi. D’ailleurs, il faudra que je lui avoue que je ne suis pas une pute, enfin pas une pro, et que je lui rende son argent. J’avais aimé nos rencontres, il m’avait donné beaucoup de plaisir, avec tact et élégance, et aussi ce que j’ai pris pour un peu de tendresse. J’imaginais qu’il ait pu avoir un certain remord après m’avoir révélé l’homosexualité de Christian. Il a compris que j’étais troublée, et que je cachais mal ma déception. Je le sentais tout-à-fait capable d’avoir su tirer partie des photos, pour se reprendre, et effacer ses révélations. Parce que si l’on y réfléchissait bien, ses premières révélations étaient quand même assez plausibles, et même très précises. Le passage au lycée de Creil, un Christian fils d’une prof du lycée, ça faisait beaucoup. Et comment aurait-il pu confondre ? Bon, je n’étais pas plus avancée. Dans le doute abstiens-toi, donc je démentirai et tant pis si le doute subsiste. De toute façon, ça ne changera rien. Le divorce sera prononcé à cause des coups, et pas de l’homosexualité de l’un ou de l’autre. Il faudra seulement faire attention au langage. Avant je parlais de mon p’tit con de mari, et je prendrais vite l’habitude de parler de mon p’tit pédé de mari ! Et puis zut, je regrette tout ce foutu merdier. J’ai mal agi. J’aurai dû faire comme dans les westerns, et élaborer une vengeance plus virile. Non, je déconne. S’il m’a frappée il recommencera, parce que je verrai toujours des filles, et soupçonneux, le drame sera permanent. Alors, statu quo !
Dans mon abondant courrier, j’avais reçu mes réservations pour une semaine de vacances à Ibiza avec Maud. J'allais lui faire la surprise. Je l’appelais.
« Maud ma douceur, je suis rentrée. Tu vas bien ?
—Super, j’attendais ton appel. Tu me racontes ?
—Je te propose une saucisse-frites au Carandeau. D’ici une demi-heure !
—Mais je ne suis pas habillée !
—Tant mieux, viens toute nue. Trois quart d’heure ça va ?
—J’arrive grande fille, je me dépêche. » J’appelais Marie-No. Toujours aussi guillerette. Curieuse aussi de mes rencontres au Canada.
« Tu viens dimanche ? Je te raconterai tout, c’est trop long !
—Tu m’as encore infidélisée ?
—Un tout petit peu seulement. Ce n’est pas moi qui aie cherché !
—Pauvre chérie, tu vas avoir des tonnes à te faire pardonner ! Moi aussi j’ai plein de trucs à te dire. » Et je partis avec la puce pour le Carandeau; Un étang en forêt , à deux pas du Francport, où vivait Maud, avec une petite plage où beaucoup de compiégnoises viennent bronzer l’été.
Il y a une baraque à frites qui reste ouverte très tard dans la nuit. Avec un petit Côte du Rhône, ça vaut les quatre étoiles Québécois ! J’arrivais avant Maud, et je la vis venir. Jeans et chemisier très ouvert, les seins libres, comme je l’aimais. Lunettes dans les cheveux, elle avait le teint hâlé, elle avait du encore flirter avec les UV ! Avec Maud et Axelle, c’était le bonheur complet. Je lui fis voir les réservations que j’avais reçues; Il n’en fallait pas plus pour qu’elle perde un peu de Rimmel. Mais elle dut se reprendre car Axelle ne voulait pas que MamieMaud pleure ! Je lui appris que Christian n’était pas le pédé que l’on m’avait dit et qu’il y avait eu erreur sur la personne.
« Il a voulu te ménager. Moi je le crois tout à fait homo, et vicieux en plus » Je lui racontai ma folle escapade avec l’Hôtesse, et j’en profitai pour vérifier; c’était bien la même forme de lèvres. Sauf que là, Maud ne s’était pas maquillée, elle devait avoir une idée derrière la tête. Je lui racontai aussi mon rendez vous professionnel, et elle me raconta ses occupations avec la puce. Et puis à brûle pour point,
« Tu dors seule cette nuit ?
—Oui pourquoi ?
—Ben tu ne dors plus seule alors.
—Tu peux ?
—Je peux ! » Et voilà, je ne me reposerai jamais. Je retrouvais Linda avec beaucoup de joie. Elle semblait aussi au summum du plaisir. « Alors les Canadiennes ?
—Très chaudes été comme hiver. Celle avec qui j’ai dormi, avait de jolis petits seins comme les tiens, et j’ai beaucoup pensé à toi !
—Oui, mais c’est elle qui en a profité !
—C’était une gentille fille, Victoria, un mètre cinquante sur la pointe des pieds !.
—Et puis l’autre, quand je te raconterai tu seras morte de rire ! » Linda avait travaillé à la perfection. Quand je rentrais, elle mettait un point d’honneur à ce qu’il ne restât aucun problème en souffrance.
« Tu ne peux pas rester ce soir ?
—Ben non, il faut que je reste avec la puce un peu, de temps en temps.
—Tu peux m’emmener chez toi?
—Avec plaisir. C’est une bonne idée. » Je passai un coup de fil discret à Odile pour qu’elle me change les draps, et vérifie que Maud n’avait pas oublié son slip. Ce qui était déjà arrivé. Mais Odile veillait ! Axelle était très impressionnée par Linda, bien qu’ elle lui faisait beaucoup de câlins. Elle ne la quittait pas.
Le Week end suivant, j’allais retrouver ma chérie. Elle arriverait le Vendredi soir, et on irait faire une petite virée sur la côte Picarde, la température était plus que favorable.
Une fois de plus, je fus émerveillée quand elle se trouva devant moi. Comment faisait-elle pour être toujours aussi séduisante ? Mystère !
On prit la BM pour aller au Touquet. En chemin, elle écouta mes histoires d’une oreille distraite, sans paraître jalouse. On s’installa à l’hôtel, et l’on passa une soirée agréable. Après une nuit calme et une grâce matinée, avec la puce, on partit pour la plage. Il faisait un temps magnifique. On s’installa sur la plage. On parlait de nous. Puis elle me demanda si j’avais un amant.
« Oui, occasionnel, je l’ai vu deux ou trois fois, c’est le garçon dont je t’ai parlé, le copain ou pas copain de Christian. Pourquoi me demandes-tu ça ?
—C’est vraiment un bon amant ?
—Oui, il sait s’en servir et donner du plaisir. Tu veux l’essayer ?
—Oui, j’aimerais si ça ne t’ennuie pas ?
—Pas du tout. On peut y aller à deux ou tu peux prendre deux garçons. C’est le supermarché du sexe. Tout est possible.
—Tu l’as fait avec deux garçons ? C’est comment ?
—J’ai bien aimé, ça apporte un peu de fantaisie. Et quand il n’y a pas d’amour, ça compense.
—Ok, tu m’arrangeras ça pour la semaine prochaine ?
—Avec deux ?
—Pour faire tant, j’apprendrai quelque chose ! Le week end prochain !
—Oui parce que dans deux semaines c’est l’anniversaire d’Axelle !
—Je sais, je ne compte pas y passer le réveillon. Ils sont présentables, ces garçons là ?
—Oui, premier choix. Très beaux et très soignés. De la même veine que nos ex, aussi bien foutu que Christian, et il baiserait plutôt mieux. Il est très attentif, c’est du clé-en-main !
—Je te fais confiance. Sera-t-il disponible ?
—Ecoute, le mieux c’est qu’on l’appelle, et que l’on prenne l’apéro en rentrant ?
—Pourquoi pas ? » Luigi était disponible pour la semaine prochaine, pas pour l’apéro.
« Bon, je te fais confiance alors.
—Oui, pendant ce temps là j’irai aux champignons. Et puis si tu es contente, on le fera à quatre !»
—La semaine d’après tu as ta réunion ?
—Oui.
—Tu voudras de moi ?
—Evidemment, pourquoi cette question ?
—Michèle sera là.
—Je le sais.
—Tu n’as pas peur d’avoir un problème ?
—Sûrement pas, si tu avais été là, la fois dernière, je ne serais pas allée avec elle !
—Ça va être de ma faute.
—Non, il n’y a aucune ambigüité. Le choix est fait. Pourquoi ces questions, tu le sais, tout ça ?
—Oui je le sais, mais j’aime bien que tu me le répètes. Et puis après, on n’est pas là de se revoir !
— Que veux-tu dire ?
—Une semaine après, je pars pour Istres, tu le sais, et après pour Saint Maixent.
—Tu fais le stage d’officiers ? Tu t’es décidée ? Oui, pour être sous lieutenant, dans huit mois et pendant ce temps là, je vais passer mon brevet de pilote d’hélico. J’ai commencé les leçons.
—Il ne manquait plus que ça. Et pourquoi faire ?
—Ils vont créer une compagnie aéroportée. Histoire d’arriver sur les lieux plus vite. Et il y a des places à prendre. Des bonnes.
—Et tu vas y gagner quoi ?
—La possibilité de partir en Nouvelle Calédonie.
—Tu me fais marcher ?
—Non mon chat, j’ai envie, c’est une chance unique.
—Tu parles, on y va en vacances si tu veux,
—Ne fais pas celle qui ne veut pas comprendre.
—Et moi je fais quoi ? J’attendais la fin de ton engagement pour que tu reviennes avec moi. J’ai du travail pour toi, une belle situation. Je n’ai pris personne jusqu’à maintenant pour garder ta place au chaud. On partagera tout. Et je voulais reprendre la vie avec toi. J’achèterai pour nous deux, une superbe maison. J’en ai marre de baiser à droite à gauche sans amour…
—Ben tu ne baiseras plus tout azimut mon chat, tu deviendras sage, tu te choisiras une belle fiancée, et ça sera comme si j’étais là. » Je ne pus me retenir. Toutes mes attentes, tous mes projets, mes espoirs s’effondraient. La tête me tournait, j’étais au bord de la nausée. Je fermais les yeux, et je vis dans un éclair défiler les images de celles que j’aimais. Et puis tout fut à la fois noir et lumineux, je vis de nouvelles images qui défilaient, et je m’évanouis avec le visage de Chloé qui me regardait en riant. Mon indisposition ne dura pas. Pas suffisamment pour effacer le mal qu’elle m’avait fait. Bien sûr, j’imaginai tout de suite que c’était le résultat de mes frasques, de mes galipettes incessantes, dont elle voulait me faire payer le prix.
« Marie-Noëlle, c’est pour me punir n’est ce pas ? Tu veux me faire payer tout ce que j’ai dérangé dans ta vie ? Je sais que tout est de ma faute. Depuis que j’ai fait cette affiche merdique, je n’arrête pas de démolir ta vie. Tu as sûrement raison de me traiter comme ça. Alors vas-y, fais ce que tu veux, fiche le camp à Perpette-les-eaux-fraîches, sans moi. Oublie-moi, tu m’enfoncerais ta baïonnette que ça me ferait moins mal.
—Bon, quand tu auras fini de déconner, on ira se baigner. L’eau est froide, ça va te remettre les idées en place.
—On rentre à la maison.
—Oui, mais c’est moi qui conduis. Ou plutôt non, on reste, on est venu pour la puce. On s’engueulera aussi bien ici que là bas, et au moins, ici, on respire. Allez, fais un château de sable, Pupuce n’attend que ça. Et tu lui as promis le dernier modèle de seau-pelle-râteau.
—Il faudra bien que tu m’expliques.
—Oui, quand tu seras grande, en âge de comprendre.
—C’est ça, remets en une couche. J’en ai marre, si tu savais comme je suis fatiguée. Ce que je fais pour passer le temps à t’attendre, tu t’en fiches. Fais le ton château de sable. Si c’est moi qui le fais, il va s’effondrer tout de suite.
—Je vais te donner des conseils.
—Des conseils d’aller me faire voir ailleurs ?
—C’est ce qui va arriver si tu continues tes gamineries.
—Non, je capitule. Avec cette connerie d’armée, on a gâché nos plus belles années. Et tu n’en as pas marre. J’ai une convocation pour ma dernière période de réserve avec le grade de Capitaine. Je laisse tomber.
—Pourtant, quatre barrettes ça t’irait bien! Tu ne voudrais plus sortir avec une Adjudant Chef !
—Fous-toi de moi. On ne les a même pas arrosés tes galons.
—Tes barettes de capitaine non plus! Ça te va bien aussi de gâcher le peu de temps qui nous reste.
—J’ai un acheteur pour l’agence. Je vais aller m’installer sur « Le caillou » Je serai avec toi.
—Pour le Nickel, c’est déjà pris.
—J’ouvrirai un bordel pour PFAT.
—C’est une excellente idée. Mais Jacques Brel l’a déjà chanté. On peut parler d’autre chose ? » Je me sentais devenir odieuse, comme à chaque fois que j’avais tort. Je décidai de me taire. J’étais survoltée, je ne me sentais pas bien.
« Garde la puce, je vais me baigner » Marie-No ne répondit pas. J’allais au bord de l’eau, c’est vrai qu’elle était glacée. Je rentrai dedans en serrant les dents. Quand j’eus de l’eau jusqu’au menton, j’entendis un bruit effroyable. Je tournais la tête, pour voir un gros Zodiac avec deux CRS à bord. Ils me demandèrent de monter. Je ne voyais vraiment pas comment j’allais faire. Je les vis mettre une échelle à l’eau, et je pus sortir de l’eau comme à la piscine. Ils me mirent une couverture sur les épaules.
« Vous vouliez vous noyer ?
—Pourquoi pas ?
—Vous êtes seule ?
—Non, je suis avec ma fille et une amie.
—C’est charmant pour elles. Allez les retrouver. Si vous recommencez, c’est une grosse amende, et une garde à vue. Mais je pense qu’une paire de gifles serait plus efficace.
—Ne vous gênez pas, si ça peut vous faire jouir!
—Ok, on vous accompagne. » Je revenais retrouver Marie-No et Axelle. Le château était fait et bien réussi. Je dus montrer mes papiers, et j’eus droit à une amende de mille Francs.
« Et encore, on ne compte pas le prix de l’essence. Je vous fais grâce de ce que je pense.
— Je n’en n’ai vraiment rien à foutre !
—Je sais.»
« Super je croyais que tu en avais après moi, mais si c’est après tous ceux qui portent un uniforme, c’est réconfortant ! » Je ne répondis pas, et je regardais partir les deux malabars.
« J’en ai marre, on se tire ?
—Comme tu voudras mon chat !
—Laisse tomber le chat. Ça ne m’amuse plus.
—Tu es la plus chiante des femmes que je n’ai jamais rencontrée.
—Au moins, tu t’en rappelleras » Pendant tout le retour, je ne desserrais pas les dents. Marie-No conduisait avec calme, et je regardais son profil. Je la revoyais au volant de sa Jeep quand elle m’emmenait faire une balade en forêt, lorsque j’étais son Commandant de compagnie. Elle connaissait la forêt par cœur, aussi bien que moi, et elle me conduisait sur le Mont des Singes. La Jeep escaladait la montagne en empruntant les laies à peine visible. Et quand on était au milieu de nulle part, elle déroulait la couverture kaki, et on se déshabillait pour s’aimer comme des folles. Je la revoyais dans son treillis, col ouvert, avec son béret trop petit en équilibre sur son chignon choucroute à la Bardot. Je l’aimais à la folie. Et là, elle était encore plus belle, plus mûre, plus d’assurance, plus de poitrine, plus de fesses, et aussi plus d’autorité, celle que je lui avais apprise. C’était moi qui lui avais fait aimer l’armée, et maintenant, c’était l’armée qui nous séparait. Je ne sais pas à quoi elle pensait, mais son visage était détendu, et quelque fois elle souriait. Et ça m’agaçait, sans doute était elle satisfaite de me plaquer.
« A quoi penses-tu ?
—Je pense que je t’aime, malgré toutes les méchancetés que tu m’as dites. Je pense à toutes les joies que j’ai connues grâce à toi, à ce métier qui me va comme un gant, et que tu m’as appris ; Je repensais à nos balades en Jeep dans la forêt de l’Aigle. » Mais comment avait elle pu deviner ma pensée ? Comment pouvons nous être fâchées, et évoquer ces même souvenirs simultanément ?
« Et à quelle balade en particulier ?
--A la butte des singes. On se faisait piquer par les moustiques les fesses à l’air.
—Et alors ?
—Alors rien, je t’aime encore plus qu’à cette époque là. Ça fait huit ans.
—Si tu m’aimais encore, tu ne me plaquerais pas.
—Je voudrais que tu réfléchisses à quelque chose.
—Comme quoi par exemple ?
—Tu as aimé Michèle comme une déesse pendant huit ans je crois. A la première fois où tu as écarté les cuisses devant une autre , votre amour était fichu. Et nous, nous sommes ensemble depuis neuf ans. Pendant lesquels on a fait des folies avec un tas de filles et de garçons, sans jamais se cacher nos aventures. Et nous sommes encore ensemble comme au premier jour.
—Plus pour longtemps à ce qu’il parait.
—Tu sais très bien que c’est faux, et que nous serons encore ensemble quand je reviendrai. On fera l’amour comme on aime, et comme seules on sait le faire. Et je crois que même si la semaine prochaine, tu me préfères Michèle, tu me reviendras quand même. »
Au retour, je trouvais un message sur mon répondeur, qui datait du Vendredi soir, qui me donnait un numéro à rappeler. C’était une voix de femme qu’il me semblait connaître.
« Allo ? Oui, c’est Rosine ! Ça va bien ? Je voulais entendre ta voix, savoir si on se verrait.. Et aussi pour t’apprendre une nouvelle qui va peut être t’intéresser : Jocelyne et Michèle, ça y est. J’en suis sûre, je te raconterai….. » Je restais un instant immobile, essayant de me resituer l’histoire, en fait ça me laissait indifférente. Tant mieux pour elles. Quel rôle ai-je joué dans tout ça ? De faire voir à Jocelyne comment il fallait s’y prendre ? Foutaise, avec Michèle elle était à bonne école. Non, franchement, ça ne m’intéressait pas. Je retournais auprès de Marie-No.
« Est-ce que ça te dérangerait de ne repartir que demain matin ? On prendra le train ensemble, et tu changeras de gare à Paris.
—Ça ne me dérange pas. Je vais laisser le message au Sergent de garde que j’aurai du retard.
—Merci. Tu veux que l’on sorte, que l’on aille se faire un p’tit restau ?
—Non, on va faire souper la petite, on la mettra au lit, et après on se fait un apéro d’enfer, tu nous fais une omelette, et on se couche. Réveil non garanti. » On frappa à la porte, c’était Odile.
« Je viens chercher la petite, je vais m’en occuper. Je vous ai préparé un repas, je vous l’apporte dans quelques minutes. Le temps que vous preniez l’apéro sur la terrasse. J’ai mis deux bouteilles de rosé dans le frigo, avec un macaron glacé aux framboises. Je ne savais pas si vous aimiez.. Et s’il vous manque quelque chose, appelez-moi. Ça te va bien, Marie-Noëlle, ce coup de soleil sur le nez !! » Marie-No fonça dans la salle de bain et se regarda dans le miroir. Elle revint en faisant la grimace :
« J’ai l’air fin ! Tu aurais pu me le dire.
—Je ne l’avais pas remarqué.
—Avec une voisine comme ça tu voudrais t’en aller ?
—C’est avec toi que je me suis mariée.
—Oui, je me souviens que l’on s’est marié ensemble.
—Ce jour là, je me suis prise à rêver que toute ma vie, je resterai auprès de ma blonde.
—Et tu as eu bien raison. Nous n’avons à rester que quelques temps séparées, après on verra ?
—Rien que d’y penser, j’en ai froid dans le dos.
—Aucune chance que ça s’arrange avec le macaron, comment était elle au courant ?
—Aucune idée. Un hasard sans doute. »
J’ai préparé un apéro d’enfer. Le cocktail que l’on avait servi à notre mariage. 1/3 d’alcool : 1/3 de cognac+1/3 de Mandarine impériale+ 1/3 de Curaçao bleu. 2/3 de Crémant de Bourgogne. Dans un verre à dégustation givré à l’orange.



 Quand on a goûté ça, en se regardant dans les yeux, on n’a plus envie de mourir.




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Par eve anne
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