eve anne

  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
  • : Le blog qui fait plaisir

Heure d'Hiver

   

  43319  

   L'Hiver

 

 

     00-2024Bis       

 

 

Vulnerant omnes
Ultima Necat

 

 

images (2)

 

Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



BonneA              

Calendrier Aubade

 

 

calendrier 2022 image juin

 

 

 

 

 

 

Calendrier

Octobre 2024
L M M J V S D
  1 2 3 4 5 6
7 8 9 10 11 12 13
14 15 16 17 18 19 20
21 22 23 24 25 26 27
28 29 30 31      
<< < > >>

Derniers Commentaires

Images Aléatoires

  • 12a9d40c29a20de9f6dd03d1f6f08
  • image 1
  • Dominique Cantien
  • 14
  • 200402shayeux.jpg
  • AlbumCadix-places-cadix-espagne-.jpg

Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
Autoroute du nord190

Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
002TourDeLaMassane

Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
011

Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
1580-photodents2-s-

Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
753pxftpp012904iu7

Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
amiens-chapelle-st-domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
chateau

Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
 chimie11

Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
Duo-LG-2

« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
EtoilesEteintes (197)

Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
Laurent (4)

Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
meditation2-cene-fraangelico

C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
tn Manon (101)

Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
thalys-011

A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

tn BG3

 

J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

tn 22

 

Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

Rechercher

                              

 

Accès direct aux chapitres

XXXIV-La Réale.
 

undefined


 Tu sèmes au hasard la joie et les désastres, 
 Et tu gouvernes tout et ne réponds de rien.

C. Baudelaire

                                           Jocelyne m’emmena déjeuner dans un superbe restaurant en bord de Somme. Au retour, elle me fit visiter les ateliers où je vis quantité de pièces mécaniques, ce qui, pour moi, ne signifiait rien du tout. Je voyais surtout les regards égrillards des ouvriers qui me regardaient comme si j’étais un objet de consommation.
« Pour l’instant, c’est toujours les fabrications de l’ancien propriétaire. Les nôtres les remplaceront petit à petit.
-Il y a combien de personnes ?
-Soixante environ.
-Votre société démarre quand ?
-Dans un mois.
-Le changement de direction a posé des problèmes ?
-Très peu, mais Louis n’aime ni l’organisation ni l’ambiance. Il va y avoir des grincements.
-Il faudra que l’on parle de l’organisation. Ça, je connais un peu.
-Bien sûr, quand tu voudras.
-C’est purement formatif, je n’ai pas l’intention de m’ingérer dans votre société. » Sur ces entrefaites, Louis vint nous rejoindre.
- Alors, que pensez-vous de tout ça ?
-Je pense que le site est parfait, mais qu’il y a un gros travail de gouvernance à faire.
-Que voulez vous dire ?
-Il me paraitrait normal qu’une femme, Jocelyne, moi, ou toute autre, puisse visiter les ateliers sans être matées comme des bêtes curieuses. Ils sont en manque ces gars là.
-Oui, vous avez raison. J’avais remarqué.
-Puis il faudra que vous me réexpliquiez ce que vous avez l’intention de vendre.
-Quand vous voulez.
-Je suis venue pour ça, en plus de vous demander de bien vouloir m’excuser de mon comportement lors de notre réunion.
-Ok allons là-haut». Et l’on entra dans une petite salle de réunion magnifique avec vue sur la Somme et les marais. Tout se passa le mieux du monde, et je crois avoir compris de quoi il s’agissait. Quand je pris congé, je laissai ma carte à l’hôtesse. Et lui dis :
« On ne sait jamais, si vous avez besoin, n’hésitez pas…. »
Elle sourit franchement, en me regardant dans les yeux. Voilà une fille intelligente. Inutile de lui faire un dessin. Henri nous invita un samedi soir, Marie-No, mon père, et moi, pour un repas d’adieu. Il partait pour Istres le lundi Suivant. C’est Claude qui avait tout préparé, évidemment, elle n’aurait jamais voulu qu’il en fût autrement. Je pensais que mon père allait quitter un bon copain. Je pensais que Marie-No arrosait le déménagement de son chef. Mais pour moi, c’était la fin d’une période de petits bonheurs que je devais entièrement à Henri. J’étais d’une tristesse épouvantable, et je n’arrivais pas à éponger les larmes qui me brouillaient la vue. Dix ans durant lesquels nos vies ont communiqué d’une façon ou d’une autre. Nous avions fait ce repas assez tôt, parce que Claude avait voulu absolument qu’Axelle soit de la soirée.
« Remets toi, mon chat, sinon Claude va croire que tu es amoureuse de son mari. -Mais je le sais bien qu’elle est amoureuse. Et elle a bien raison. Quand on rencontre un homme comme lui, on ne peut pas le quitter sans dégâts. Tu verras toi, ma blonde, quand ce sera ton tour.
-Moi, je sais me préparer à ce genre d’évènement. Mais mon chat, elle, ne sait pas. Elle marche à l’instinct.
-Je crois qu’il faut se féliciter d’avoir été heureux ensemble, et si le destin le veut bien, on se retrouvera.
-Il faut l’espérer. C’est une page qui se tourne, que va devenir Compiègne sans la base du G A ? Il faudra que l’on réinvente des occasions de s’aimer ! » Le lundi, je me pris un cafard monumental. J’étais comme la chanson :
« que reste-t-il de nos amours » Tous mes amours s’en allaient les uns après les autres. La vérité apparaissait grosse comme une maison, j’allais rester seule. Jusqu’à Maud, qui traversa son moment de spleen. Elle était toujours très attentionnée pour Axelle, et j’avais l’impression que cet amour là, comblait tous ses désirs. Il est vrai que je n’avais pas beaucoup de temps à consacrer à mes amours compiégnoises. Marie-No revenait le week end, je voyais Patricia assez souvent, Linda me prenait le reste du temps. Pourtant, j’avais une adoration pour Maud. A chaque fois que je la voyais, je la trouvais toujours plus belle. C’est vrai qu’elle dépensait une petite fortune à l’institut. Mais le résultat était parfait. Je lui proposais Linda, Patricia, mais non, elle n’avait envie de personne. Peut être aurait elle voulu Marie-No ? Mais ce n’était plus possible, Marie-No n’était plus libre, j’étais là et bien là, et je ne la partagerai plus.
Un mois après environ, j’eus un coup de fil que je n’attendais vraiment pas :
« Allo ? Je suis Rosine, l’hôtesse d’accueil, je travaille avec Jocelyne.
-Ah oui je me souviens très bien, que puis-je faire pour vous ?
-Je dois me rendre à Compiègne Jeudi prochain. Si vous êtes libre, on pourrait prendre un verre ensemble ?
-Par exemple !
-Oui, par exemple, mais on fera ce que vous voulez !
-Dans ce cas j’accepte, on peut se donner rendez vous au café sur la place de l’hôtel de ville, il n’y en a qu’un. À Quelle heure voulez vous ?
-Je peux y être à 14 heures.
-C’est parfait, au fait, personne ne sera au courant ?
-Personne, je vous le garantis. J'appelle d'une cabine.
-C’est entendu, à Jeudi et bonne soirée. » Je raccrochai le combiné, et déjà j’avais des fourmillements partout. J’étais vraiment contente, cette fille était canon, et elle ne perdait pas de temps. Qu’a-t-elle pu inventer pour s’absenter comme ça ? Avec cette nouvelle conquête en vue, mon moral était remonté d’un cran. Je n’en parlais à personne bien sûr, et je me délectais à l’avance. J’étais en pleine forme, et tout le monde profitait de ma bonne humeur. Le lendemain, autre coup de théâtre, c’était Jocelyne, qui souhaitait visiter mon agence. Ce coup de fil là par contre m’intrigua davantage, mais c’est moi qui lui avait proposé, alors pourquoi pas ? Le jeudi j’étais à l’heure à la terrasse du café. Rosine était là, assise devant un café. Elle me sourit et ses yeux pétillaient comme le premier jour. Elle semblait décontractée en en pleine forme. Sa façon de s’habiller ne laissait aucun doute sur sa nature, ce qui ne me gênait pas du tout. Jean's serrés, santiag, petit blouson sans manche en poils de je ne sais quoi, sur un pull à col roulé. Coiffure Sharon Stone. Il faisait beau, la température était douce. Je m’approchai, et l’embrassai sur le coin des lèvres.
« Tu as un rendez vous ? Quelqu’un à voir ?
-Personne d’autre, j’ai rendez vous avec une jolie femme qui vient d’arriver !
-C’est gentil !
-Depuis que tu es venue au bureau, je ne pense qu’à toi.
-Tu es obligée de mentir à qui pour être là ?
-A mon mari simplement. Mais n’aie crainte, je me débrouille.
-J’espère pour toi, des fois ça ne se passe pas bien avec les maris.
-Oui, mais comme il a une ou des maîtresses et que je ferme les yeux….
-On va chez moi ?
-Avec plaisir. » J’avais prévenu Odile pour qu’elle s’occupe d’Axelle. J’avais tout mon temps, A peine entrées, Rosine se colla à moi, et m’embrassa avec ardeur. J’étais tombée sur une affamée ! L’après midi fut véritablement un enchantement. Tout ce que j’aimais fut au rendez vous. La jeune femme avait un corps superbe,  une douceur de peau étonnante. Et pour couronner le tout, un savoir faire sans défaut. J’aimais beaucoup ses seins, pas très gros, mais très souples, comme les avait Marie-No quand nous étions jeunes. Avec la forme idéale qui pouvait se passer de soutien. Et ce ventre superbe, sans un atome de laisser aller, tout n’était que perfection. Elle se donna avec une volonté surprenante, ce qui nous laissa haletantes et luisantes de sueur. On se regardait en reprenant notre souffle, toutes étonnées d’avoir fait tant de folies.
« Je suis comblée, ça valait le déplacement !
-Tant mieux, tu reviendras ?
-Evidemment que je reviendrai. » Le départ de Rosine, laissa un vide sidéral. C’est une connerie de faire l’amour aux femmes mariées, il faut toujours qu’elles s’en aillent quand on voudrait les garder pour la nuit. Elle me laissait un goût de fraîcheur semblable à Linda. Un sentiment de bonheur lumineux, de ces impressions qui vous masquent le décor ambiant et modifient votre respiration. Je traînais pour prendre ma douche, je n’étais pas pressée de me débarrasser de son parfum et du goût de son corps sur mes lèvres. Je pris le parti de remettre la douche au lendemain.
 La semaine suivante, c’est Jocelyne que je reçus à Paris dans les locaux de mon agence. Je la vis arriver sur le boulevard, cherchant sur les murs le numéro de l’adresse. Quand elle le trouva, elle fut étonnée, elle recula de plusieurs pas pour voir la façade. Puis elle se décida à entrer. J’étais avec Linda pour l’accueillir.
« Bienvenue à l’agence des Sablons. Entre Jocelyne ; Voici Linda mon alter ego. Jeune et performante en tout !
-Et jolie en plus. Je ne m’attendais pas à quelque chose de si imposant.
-C’est une belle affaire en effet, que j’ai montée en peu de temps, et qui marche assez bien. » Je la conduisis dans mon bureau, au premier étage, vaste et ensoleillé, l’une des parois était un mur de verre et donnait sur le boulevard. Sur la droite, il y avait mon bureau, immense, et de l’autre côté celui de Linda, le même.
« J’ai voulu partager mon bureau avec Linda parce que je ne peux m’empêcher de l’admirer. » En entendant ça, Linda éclata de rire, ce qui la rendait encore plus jolie.
« Voilà. Tu as devant toi les deux seules salariées de la maison. Mais nous sommes à peu près deux cent vingt personnes à travailler pour cette agence. » Je voyais les yeux de Jocelyne s’arrondir de surprise.
« Notre organisation est totalement hors des standards. Toute notre activité est basée sur la beauté des femmes et des jeunes femmes. De quelques hommes aussi. Ici, il n’y a pas de top-modèles, il n’y a que des mannequins de toute beauté, qui sont oubliés des grands couturiers, on se demande pourquoi. J’ai simplement eu l’idée de les récupérer. Tu peux regarder les photos grandeur nature, elles sont magnifiques.
-En effet !
-Nous avons 135 mannequins féminins sous contrat, et vingt quatre garçons. Ces mannequins sont loués aux maisons de confection, aux journaux de mode, à la télévision, et quelques fois quand même aux grandes maisons. La deuxième activité c’est la vente par correspondance, où nous utilisons nous-mêmes les mannequins pour réaliser les catalogues et les publicités. Pour cela nous avons les photographes, les graphistes, et les rédactrices. Tu remarqueras qu’il n’y a pas de secrétaires, de comptables, et autres employés. Tout ce qui n’est pas directement productif est sous-traité. De la comptabilité au secrétariat. Tous les gens qui travaillent pour nous sont des free-lances, qui sont payés au forfait. Nous effectuons aussi des articles clés en main pour les mensuels. Et nous avons aussi un service vidéo qui remplacera peu à peu les catalogues papier.
-Hé bien, si je m’attendais à ça !
-On va visiter les ateliers, c’est au dessus. » Au premier étage, il y avait tous les graphistes qui travaillaient sur leurs maquettes. A l’étage suivant, les studios avec les photographes. Jocelyne eut droit aux filles déshabillées posant en slip et soutien gorge aussi bien que celles posant en robe de chambre. Et beaucoup d’autres occupées diversement. Au dernier étage il y avait le traditionnel salon de défilés, où les mannequins répétaient leurs prestations.
« Voilà, on a fait le tour, ce n’est pas très compliqué, pas besoin de sortir de Saint Cyr pour faire ce travail.
-Je trouve cela absolument étonnant. Mais qui se charge de gérer l’emploi du temps de tous ces gens ?
-C’est Linda. Moi je ne fais que le commercial et le relationnel. Mais quand j’ai été hors de combat pendant un mois pour les raisons que tu sais, Linda s’est occupée de tout, et une amie est venue l’aider. Pour le reste, nous avons pris les services d’un cabinet de gestion, de comptabilité et de secrétariat. Je dicte mon courrier au téléphone.
-C’est absolument étonnant.
-Je fais faire à l’extérieur ce que je ne sais pas faire. C'est-à-dire presque tout.
-Toutes mes félicitations, je n’en reviens pas.
-Tu t’en remettras vite. On va déjeuner ?
-Je ne voudrais pas…
-On sera en tête à tête.
-Linda ne vient pas ?
-Il faut bien que quelqu’un travaille ! » Nous allâmes dans le resto de Simone, où la qualité est la règle. On se trouva une table isolée.
« Je dois te dire, avant que tu ne l’apprennes par radio-Madrid que Linda et moi avons des relations. C’est ce qui fait que notre entente est parfaite. Oui, je sais, elle vient juste d’avoir 19 ans, mais elle est très douée, et moi je n’ai pas honte, je vis au grand jour.
-Tu n’es pas obligée de me faire tes confidences.
-Si. Si nous devons travailler ensemble, on doit se connaître. Sinon des incidents comme à la réunion arriveront fréquemment.
-Tu as peut être raison. » Le repas fut agréable, et l’on trouva facilement des sujets de conversation.
« Jocelyne ? As-tu encore un peu de temps ?
-Tout le temps qu’il faut pourquoi ?
-J’ai un appartement tout à côté, tu veux le voir ?
-Tu n’habites plus à Compiègne ?
-Si, mais j’ai ce studio à côté, c’est bien pratique.
-Allons le voir, pourquoi pas ? » L’appartement était, il est vrai, fort accueillant. Simone n’avait rien enlevé du mobilier de valeur qu’il contenait, et j’avais décidé de ne rien changer. Ce n’était pas grand. Deux pièces, trois, si on comptait la kitchenette. Je l’avais toujours trouvé très précieux, on voyait que c’était l’œuvre d’une femme de goût.
« C’est magnifique, c’est d’un goût exquis. Je ne savais pas que tu avais ça !
-Personne ne le sait, sauf les petites amies que j’y amène.
-Comme moi par exemple ?
-Comme toi, si tu le voulais, tu es une femme très belle et très séduisante. je ne suis pas insensible.
-Je ne connais rien aux relations des femmes entr’elles. Quand tu m’as dit que toi et Michèle…. Je suis tombée des nues, c’était la première fois que j’approchais de si près ce genre de relation. Mais je n’y trouve rien à redire, ça ne me choque pas
-Mais ça ne te tente pas non plus ! Rassure-toi, je t’ai amenée ici pour l’appartement. Si un jour tu voulais........» Jocelyne n’avait pas l’air choqué de mes propos. Elle vint se placer devant moi, très près. Elle était de la même taille que moi, et je pouvais admirer son visage et la finesse de son grain de peau. La petite patte d’oie lui apportait cette maturité qui faisait toute sa beauté. Elle posa sa main sur ma hanche. Et de l’autre main tenta d’écarter un peu une mèche de cheveux de mon visage.

« Je te trouve très séduisante aussi, si je devais m’abandonner dans tes bras, je ne saurais pas me conduire, et tu serais déçue. Et je ne veux surtout pas te décevoir. Je ne sais pas dire si je suis tentée ou pas. La seule chose dont je suis sûre, c’est que je n’ai pas envie de partir.
- Embrasse-moi, tu veux ? ça ne t’engage à rien!  Passe ta main dans mon cou, et attire-moi vers toi. Si ça ne va pas tu arrêtes, je ne fais rien pour te forcer. » Elle passa la main dans mon cou et m’attira à elle. Je vis qu’elle avançait les lèvres, et au moment où nos lèvres se frôlaient, je vis ses yeux se fermer. Elle m’embrassa avec douceur, longuement. Elle accentua la pression de sa main, et je ressentis que son plaisir n’était pas feint. Elle s’écarta pour reprendre son souffle, ses yeux à demi ouverts croisèrent les miens, et elle m’embrassa de nouveau. Je sentais qu’elle prenait confiance en elle, et ce baiser m’amena au bord du plaisir. Je passai la main dans son dos, et je la collais contre moi. Elle ne se déroba pas. On continuait, bouche à bouche, et je caressais sa poitrine, son dos, ses fesses. Elle n’eût aucun mouvement de recul. Au contraire, elle se colla contre moi avec plus de force.
« J’ai envie que tu me fasses du bien. Je ne suis pas sûre de savoir te le rendre. Mais je n’ai pas envie d’arrêter. » El là, je m’appliquai à la dévêtir doucement, et à me dévêtir en même temps. C’est une opération difficile qui demande une longue expérience. Quand elle vit ses seins nus écrasés contre les miens, je l’entendis laisser échapper un soupir de bien être. Ses seins étaient plus volumineux qu’il n’y paraissait, et les tétons étaient dressés pour que je les morde. Quel plaisir que de caresser de ma joue le satin de sa peau. Et sans qu’elle s’en rende compte, sa jupe était au sol, et la mienne aussi. Il ne fut pas difficile de les enjamber pour aller vers le lit. Elle savait maintenant ce qui allait arriver, et elle s’allongea la première, marquant de cette façon sa volonté d’être passive à mes caresses. C’était la solution que je préférais, celle qui me laissait la liberté de mener le jeu comme je le souhaitais. Je savais qu’à ce jeu là, elle ne résisterait pas. Je ne lui demandais aucune caresse en échange, et si elle ne m’arrêtait pas, j’étais sûre de la faire jouir comme elle ne l’avait jamais fait avec un homme. Comme elle ne l’avait jamais fait de sa vie. C’est le miracle des amours féminines. Pour cette fois là, ce fut une réussite inespérée. Ses orgasmes se succédèrent à un rythme effréné. Ma belle Jocelyne, toute à son plaisir avait perdu toute retenue, et elle s’abandonnait totalement à mes caresses les plus osées. Je savais qu’il ne fallait pas aller plus loin, et que dans ces moments de folie, il peut arriver des surprises. Je la ramenais tout doucement à la vie terrestre. Et j’accompagnais son retour, de caresses sur le visage, les seins, le ventre et les épaules. Je vis qu’elle était effectivement partie très loin dans l’impossible. Ses yeux marquèrent l’étonnement en reprenant conscience du pourquoi nous étions là.
« Ça va ma douceur, repose toi, tu as été une grande amoureuse, et tu dois être épuisée.
-Je suis épuisée, je ne peux plus bouger un cil.
-Je ne veux pas profiter de la situation, mais je te caresse encore les seins tellement ils sont beaux et sensibles. » Elle se laissa faire, et s’endormit. Je regardais l’heure. Il était tard. Je la laissais dormir un quart d’heure, tout au plus. Je la réveillai, et heureusement, elle avait pu récupérer.
« Je suis confuse, je me suis donnée en spectacle. J’ai honte, ce n’est pas moi, tu m’as fait boire.
-Non, tu t’es simplement abandonnée à l’amour. Pour moi c’était le paradis, j’espère que tu as ressenti des sensations nouvelles.
-C’est comme ça que l’on dit ? Et dire qu'il m'a fallu près de quarante ans pour arriver là....»
Elle voulut se rhabiller.
«Viens à la salle de bain d’abord, sinon ton mari comprendra tout. » Et je l’accompagnais. Je lui fis sa toilette intime, la rafraîchissais de partout. Je remarquais qu’elle était parfaitement réveillée maintenant, et qu’elle s’abandonnait d’un air amusé à mes caresses.
« Je crois que tu connais les femmes mieux que quiconque.
-Mieux que les hommes, ça c’est sûr. » En lui faisant sa toilette, je remarquai quelques petits plis de peau plus clairs. Elle avait fait des UV. Ce n’était pas la saison des vacances. Elle voulait être belle pour notre rencontre, c’était prémédité, ce qui me fit sourire.
« Tu peux t’habiller maintenant. Ne te presses pas, tu as le temps. J’espère que tu as été heureuse, et que tu ne regrettes rien.
-Si, je regrette de ne pas t’avoir connue plus tôt.
-Les rencontres se font quand elles doivent se faire. J’ai voulu te donner la certitude que les femmes s’aiment d’amour, et que cet amour là est différent de l’autre, que tout le monde connaît. Si tu as aimé, et tu ne le sauras que demain ou dans quelques jours, il faudra que tu reviennes me voir, nous n’en sommes qu’au début de nos découvertes. Tu as été une amoureuse parfaite. J’aime ton corps, j’aime tes abandons, j’aime tes désirs. J’aimerais te revoir, et t’offrir ce qu’il y a de meilleur.
-Mais tu m’as déjà tout donné !
-Seulement une petite partie. Le reste viendra.
- Je ne sais pas ce que tu vas penser de moi. Tu vas croire que c’était prémédité ? -Je crois que tu avais une petite idée de ce qu’il pouvait arriver.
-Oui, j’avoue y avoir pensé mais je ne croyais pas que tu oserais.
-Je suis capable d’oser beaucoup de choses. Tu es un amour. Et j’ai plein de choses à te dire. Et la première, ne jamais avouer avoir eu des rapports lesbiens. Sinon tu me ressembleras, et ce n’était pas beau à voir.
Ne me juge pas trop vite. Je suis une femme amoureuse, mais aussi sérieuse en affaire. Je ne mélange pas les deux. Je suis fidèle mais pas exclusive. Ce que je donne à l’une, je ne le prends pas à l’autre. Il me semble que tu as aimé notre rencontre, j’aimerais qu’il y ait encore quelques épisodes. Et de plus, nous avons beaucoup à parler. Je te souhaite un bon retour, et serais heureuse de rester ton amie. Je sais être discrète. Bonne route.
 C’est vrai qu’elle avait été une belle amoureuse, novice mais gourmande. C’est vrai que j’avais tout aimé chez elle, mais au fond de moi, je ne comprenais pas le pourquoi de sa démarche.
Je n’étais pas encore officiellement actionnaire de la société, mais déjà amoureuse de ses deux plus jolies femmes.



A croire que je suis bonne en affaires ?




Retour 

Suite 

tn galeres G 

 

 

Par eve anne
Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires
 
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés