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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



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Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
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Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
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Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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XXXVII-La Réale
 

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 Je n'ai pas supplié. jai adoré.
Mon cri est sans echo.

Gil Pasteur

                                        C’était la première fois que je prenais ce type d’avion. L’AIRBUS A340 était super beau, et l’intérieur d’un confort exceptionnel. J’avais pris des premières classes, pour être sûre de pouvoir allonger mes jambes, et allonger le fauteuil. Le trajet « aller » durait 7h45, alors que le retour ne durait que 6H45. Une heure d’écart ça me semblait énorme. Renseignement pris auprès de l’hôtesse, elle m’expliqua que la différence venait que le trajet aller n’était pas le même que le trajet retour, et ceci pour éviter un courant de haute altitude, qui pousse l’avion au retour, alors qu’à l’aller il opposerait une résistance très gourmande en carburant. A l’aller nous survolons la pointe sud du Groenland, au retour on va tout droit. Etonnant.
Pendant qu’elle m’expliquait le phénomène avec le sourire, je ne pouvais quitter des yeux sa bouche d’un rouge groseille, une bouche aux lèvres charnues qui me rappelait celle de Maud. Quand j’arrivai à m’en détacher les yeux, ce fut pour plonger dans son regard d’un bleu profond, et admirer sa poitrine arrogante qui se trouvait exactement à la hauteur de la mienne. Cette fille, était d’une classe inouïe. Ses cheveux blonds étaient remontés en chignon « Catherine Deneuve, » et son maquillage d’une finesse quasi professionnelle. Quand elle me laissa pour retourner à ses occupations, je la regardai marcher dans l’allée, balançant les hanches pour éviter l’un ou l’autre des passagers assis. Les jambes étaient sans défauts, et la jupe courte au-dessus des genoux les laissait se faire admirer pour mon grand plaisir. La jupe était serrée à la taille, mettant en valeur et la taille et les fesses. Je sentais des frémissements de partout.
A la prochaine rencontre, je saurai s’il y avait déclic ou pas déclic. Je savais qu’avec ce genre de fille, qui avait l’habitude de croiser des milliers de personnes, il me faudrait être perspicace, car elle maîtrisait sûrement l’image qu’elle voulait donner d’elle-même. Autrement dit, il n’y aurait déclic, que si elle le voulait. J’étais assise près du hublot, et à côté de moi, un monsieur qui jusqu’alors ne m’avait pas adressé ni un mot ni un sourire, et peut être même pas un regard. Le décollage était proche, et l’hôtesse vint s’asseoir sur son strapontin, pour s’attacher pendant la période critique. Je la voyais très facilement, elle était de trois quart, elle boucla sa ceinture. Genoux serrés, elle baissa les paupières et ses cils démesurés firent une ombre sur son regard. Je ne la quittais pas des yeux, délaissant le paysage qui rapetissait à grande vitesse dans la petite lucarne.
Elle tourna la tête vers moi, esquissant un léger sourire. Nos ondes se croisèrent, et je ressentis quelque chose de très doux, bien qu’à peine sensible. Ma belle hôtesse luttait pour ne pas se laisser deviner. Puis les pictogrammes s’éteignirent, elle se leva et disparut à ma vue. Je jetai un œil en bas, il faisait un temps magnifique, nous étions déjà au dessus de l’Angleterre. On survola Londres sur le côté sud, puis que du vert à perte de vue, avec ça et là des petits toits rouges. Puis la mer, puis l’île de Man…avec en vue l’Irlande. Je sentis une présence et je tournais la tête. Elle était là, souriante, avec un plateau chargé de flûtes de Champagne. J’en pris une, j’avais besoin d’être dans l’ambiance. On survolait l’Irlande du nord. Après, par le hublot, il n’y eut plus rien à voir que l’océan. Je remarquai sur la cloison devant moi, un écran indiquant notre trajet sur le globe, avec un petit avion qui suivait un trait rouge. A l’échelle du globe, ce n’était qu’un petit voyage. Je me plongeai dans mon bouquin, où j’allais suivre les turpitudes de la belle Erika Von Tauberg, ce bouquin que j’essayais de terminer depuis des lustres, quand l’hôtesse apparut avec son chariot de repas. Toujours avec le même gracieux sourire, elle me tendit le minuscule plateau Air France, qui ne risquait pas de porter atteinte à mon tour de taille. En plus, rien ne me plaisait que le dessert, le minuscule morceau de tarte aux pommes. Je refermai la boîte, et j’attendis qu’elle vienne m’en débarrasser. Mon voisin, lui, avait récuré le plateau avec soin, j’aurais du lui proposer le mien. Elle nous débarrassa et nous proposa du café. Elle fit le tour du petit compartiment avec son plateau et sa cafetière. Je fus la dernière à être servie. Pendant qu’elle faisait couler le café avec adresse, je la regardais intensément, cherchant le contact télépathique, pour lui dire qu’elle était belle et que j’étais conquise. Elle me tendit le plateau, et là, adresse ou maladresse ? La catastrophe ! Le café se renversa sur moi. Je sentis le chaud, le très chaud même, et mon chemisier de soie, avait soudain pris une drôle d’allure. Je la regardai; je devais avoir l’air étonné, ou furieux, ou je ne sais quoi, elle me sourit et me dit :
« Pardonnez moi, je suis confuse. Venez, on va arranger ça » Elle appela l’une de ses collègues, m’entraîna dans le petit réduit derrière la cabine de pilotage, suivie de l’autre fille. Une troisième hôtesse arriva et se planta devant la porte.
« Donnez moi votre chemisier, je vais vous le nettoyer ! » Je me demandai bien comment.
« N’ayez crainte, on a ce qu’il faut. » Je retirai le chemisier, et me retrouvai en soutien-gorge. L’hôtesse maladroite revint, et me demanda :
« Le soutien-gorge est tâché aussi ? Laissez-moi voir ! » Le soutien- gorge était un peu tâché aussi, mais très peu. Ça ne pouvait pas se voir. D’un geste précis et rapide, elle me l’avait dégrafé avant que j’ai pu répondre à sa question. Elle tendit le soutif à sa copine, et se tourna vers moi. « Il ne faudra que quelques minutes. » Et elle avança la main et me caressa le sein. Etonnée, je laissai faire, et en me regardant dans les yeux, elle accentua la caresse, qui me sembla très inspirée. Je sentais mes tétons durcir sous sa caresse. C’est sans doute ce qu’elle attendait, car elle se pencha et se mit à me sucer le sein gauche, celui qui me faisait le plus d’effet. Je ressentis une brûlure de plaisir, je fermai les yeux, et je me laissai faire avec un plaisir grandissant. Je sentis qu’elle changeait de téton. Pas de jaloux, Miss Air France faisait bien les choses. J’ouvris les yeux, et je regardai mes mamelons avec horreur ! Ils étaient tout peinturlurés de rouge à lèvres, et la surprise passée, j’eus presque instantanément le fou rire. La fille avait du rouge sur les joues, le menton, le bout du nez, un véritable clown.
Ameutée par mon éclat de rire, l’hôtesse qui faisait le nettoyage de mes vêtement se retourna, et s’adressant à la mangeuse de seins :
« Ça suffit Chloé ! Laisse-la ! ; va te laver et retourne en cabine ! Excusez-la, je vais vous nettoyer. » Elle se saisit d’un flacon de lait démaquillant et d’un coton, et commença à me nettoyer le bout des seins. Je la regardais faire avec amusement, c’était frais, c’était doux, elle avait un air absorbé, concentrée sur son « travail ». Et sur un ton des plus sérieux elle ajouta : « Quand elle voit des seins, elle ne se sent plus, elle ne peut pas s’empêcher ! Voilà, c’est mieux. Cela vous convient ? Je vais vous rendre vos effets. Impeccable ce nettoyeur à vapeur, il ne restera aucune trace. » Je me rhabillai, et la nettoyeuse me passa en revue avant de me dire :
« C’est parfait, vous êtes toute belle. Faites attention, Chloé, est une vorace ! » Je remerciai et regagnai ma place. J’ose à peine imaginer ce qui se serait passé, si nous avions rencontré un trou d’air. Je repris ma place et mon bouquin que je ne finirai pas encore cette fois ci. Héloïse pouvait dormir tranquille. Peu de temps après, je vis Chloé réapparaître, elle avait un petit sourire, elle fit comme si rien ne s’était passé. Elle avait remis son rouge groseille ! Nous survolions l’extrémité Nord du Québec, on arrivait par la baie d’Hudson je crois, et Montréal était encore assez loin. L’hôtesse réapparut, pour distribuer les cartes d’immigration, qu’il nous fallait remplir avant d’arriver sur le sol du Québec. Avec la carte qu’elle me tendit, il y en avait une autre sur laquelle était écrit :
« Hôtel Caribbean Montréal. Dix huit heures. Si no, me remettre cette carte avec l’autre. » Je pensai que Chloé n’en était pas à son coup d’essai. Je ne rendis pas la carte, et je vis son visage s’éclairer d’un sourire magistral quand elle s’en aperçut. J’étais sûrement aussi heureuse. Passer la soirée et peut être la nuit avec une créature aussi jolie me remplissait d’aise. Et je comptais bien prendre ma revanche. !! J’étais à l’hôtel Caribbean quelques instants avant elle, et j’en profitais pour appeler Odile pour avoir des nouvelles de la puce. Elle n’allait plus tarder je l’attendis dans le grand hall. C’était l’été, il faisait aussi chaud à Montréal qu’à Paris, et je passais mon temps à mater toutes les femmes qui se trouvaient là, et qui rivalisaient de décolletés, de minijupes et de talons aiguilles. Chloé arriva à dix-huit heures précises.
« Tu m’attends depuis longtemps ?
—Non, je suis là depuis cinq minutes, je ne m’ennuie pas, il y a du beau monde, je mate !
—Oui, c’est pour ça que je descends dans cet hôtel. Il est rare que je dorme seule. La moitié des filles que tu vois, sont là pour draguer, ce sont des pros. En général, elles montent avec les femmes aussi ! » Je n’avais pas vu les choses comme ça ! On entra dans la chambre, une véritable suite.
« On se rafraichit un peu et ensuite on descendra à la salle à manger, le dîner est servi très tôt au Québec. Je vais faire couler le bain. » Et ce faisant, elle eut vite fait de faire voler ses fringues un peu partout. Elle m’apparut nue, et je la trouvai vraiment bien faite. J’eus un doute sur le naturel de la poitrine, car les seins étaient vraiment ronds, et placés hauts pour une femme de son âge. Je les caressais un bon moment, et la sensation était agréable. C’est elle qui répondit à la question non dite :
« Non, ce sont des vrais, toutes les filles me posent la question. Je ne suis pas une poupée gonflable ! » Je n’avais qu’à me laisser vivre, et c’est ce que je fis. Dans le bain moussant, il y avait de la place pour deux. L’eau tiède semblait lui donner des idées. Souvent je me disais obsédée, avec elle, je crois que j’avais trouvé mon maître. Elle me fit l’amour dans l’eau, sans se soucier des éclaboussures qui jaillissaient un peu partout. Obsédée, était en dessous de la vérité. Elle était gourmande comme avait prévenu l’autre hôtesse, et c’était le moins que l’on pouvait dire. C’était une ogresse !
Quand elle vit que j’étais hors de combat, elle décida de descendre au restaurant. On quitta la baignoire, où il ne restait que la moitié de l’eau, le reste était sur le parquet.
La salle de restaurant était grandiose. Une oasis !!! Une grande piscine autour de laquelle il y avait une quantité de palmiers, et sous les palmiers, les tables du restaurant. Bien sûr, il y avait plusieurs filles en strings au bord du bassin, dont au moins la moitié était de couleurs plus ou moins sombres. Une seule était vraiment noire, le spectacle était partout. Je voyais la jolie Chloé toute frémissante de désir à regarder de tous les côtés, comme si elle faisait son choix. Je la rappelai à l’ordre, sinon elle m’aurait plantée là et serait partie en chasse. Elle se calma et l’on put passer une soirée agréable.
Le lendemain, je rencontrai « mon client » Je fus reçue avec mille égards, et j’ai trouvé un réel plaisir à passer la journée dans cette entreprise de VPC. J’avais amené quelques press-books de mes plus beaux mannequins. Le comité de direction, à l’unanimité, fit le choix de Linda pour être le mannequin vedette du futur catalogue. J’étais très fière, non seulement qu’ils l’aient choisie, mais aussi qu’ils aient apprécié mes photos. Apparemment, la forte poitrine n’était pas un critère recherché au Québec, et je trouvais cela très bien. Je quittai le client le soir, avec une très grosse « intention de commande » qu’il me resterait à chiffrer, et à négocier. Toute la publicité papier sur trois ans, deux défilés par an à Québec à Montréal, à Toronto et à Ottawa. Les vidéos des défilés et présentations. C’était la plus grosse commande de l’agence. Monsieur XXX allait devoir faire un gros chèque !!
J’appelai Linda pour lui apprendre la nouvelle. Je l’entendis sauter de joie à six mille kms et à une heure du matin. Je retrouvai Chloé à l’hôtel le soir, revenant d’un vol aller retour Calgary. Elle devait repartir le lendemain, et avait promis d’être raisonnable. Son seul petit écart, fut de se déshabiller, et de plonger, nue, dans la piscine, pour le grand plaisir des consommateurs. Les employés de l’hôtel semblaient être rompus à ce genre d’évènement, et attendirent qu’elle sorte de l’eau avec serviettes et peignoir de bain. A voir ce spectacle, je m’amusais beaucoup. Et je n’étais pas la seule, elle eût un franc succès. Inutile de s’interroger sur les raisons de la renommée de cet hôtel. Pour en rajouter une louche, je l’accueillis à la table avec sourires, baisers et caresses. Je fis envie à beaucoup de monde. Le lendemain matin, elle quitta l’hôtel très tôt, vers les quatre heures du matin. Je restai au lit, et vers les huit heures je prenais mon petit déjeuner. Je repensai bien sûr à cet énergumène de Chloé, me demandant si c’était la fête comme ça, à chacun de ses vols. Elle m’avait embrassée avant de partir, prudemment, j‘avais vérifié avant, qu’elle n’avait pas encore mis son rouge groseille. Voilà comment on se fait des souvenirs. Elle m’avait laissé sa carte que je lus machinalement, et là, j’eus une nouvelle surprise, son adresse était à proximité du manoir de la vallée de Chevreuse !!! Quand on dit que le monde est petit. Venir au Québec et faire l’amour avec la voisine de Simone, cela vaut son pesant de cacahuètes ! Dernière surprise, elle avait réglé la totalité de la note ! Je pense que je vais m’habituer à ce que l’on me récompense de mes prestations amoureuses.
Je passai la journée à visiter Montréal, qui vaut vraiment le déplacement. Le sentiment que j’en gardais, c’était celui d’une ville européenne sur le sol Américain. Avec une différence de taille, l’amabilité des gens, et leur ferveur à défendre la langue française, en bannissant tous les anglicismes qui envahissent notre langage courant.
Je passai un bon bout de temps au « Square Victoria », c’est un lieu qui me marqua, et dont je me souviendrai longtemps. Je recherchai toutes les agences de mannequins, et je pensai que je pourrai aussi faire quelque chose ici, une franchise, pourquoi pas ? A voir.
Le lendemain je partais pour Toronto, que je trouvai excessivement moche, et sale. Rien à voir avec le romantisme omniprésent à Montréal. De retour le soir, au restaurant, je fus abordée par un groupe de trois hommes qui avaient assisté à la scène de la piscine la veille. Des hommes d’affaires, (très comme il faut), qui m’invitèrent à aller dans un cabaret « pour adultes » où l’on vit un spectacle assez divertissant, surtout à cause de l’accent. Il y avait une première partie « tous publics » et la seconde partie plus déshabillée. Les filles étaient jolies, assez convaincantes, et bien sûr, l’une d’elle vint s’asseoir sur mes genoux. Les hommes pensèrent sûrement que j’allais être troublée. Il m’en fallait plus, de près, la fille n’était pas très belle. Pas de déclic, aucun intérêt, du spectacle c’est tout. L’un des hommes essaya le pied sous la table, et je refusai le contact. Il voulait sans doute se payer une lesbienne? fantasme, fantasme… De retour à l’hôtel, il restait un groupe de trois filles dans un coin du salon, l’une semblait très jolie, nos regards se croisèrent, et la fille se leva. Je pris ma clef à la réception, et elle me suivit. Dans l’ascenseur je la regardai de près, elle était toute petite, brune cheveux longs,les yeux bleus. Elle semblait bien faite, et son sourire était agréable. Elle m’adressa la parole en premier :
« Je crois que nous sommes au même étage, et peut être avons-nous le même numéro de chambre ?
—C’est exactement ce que je pensais.
—Je m’appelle Victoria.
—Moi aussi !
—C’est le signe que nous sommes faites pour nous entendre.
—Pourquoi, vous en doutiez ?
—Pas du tout, passez, je vous suis, j’ai oublié ma clef. » Dans la chambre, elle se dirigea vers le bar et déboucha une bouteille de Champagne. Victoria, pas moi, l’autre, fut une amante des plus agréable. Elle était menue, mais bien proportionnée, et les seins tous petits et pointus me firent beaucoup d’effet. Elle se montra discrète, amoureuse, et consciencieuse. Je n’avais pas l’impression qu’elle se forçait, qu’elle faisait une passe, elle ne paraissait pas pressée. Visiblement elle y prenait plaisir. Au bout d’un petit moment de pause, d’une voix timide, en me caressant la nuque, elle me demanda avec un sourire un peu triste, avec son accent inimitable :
« Tu me gardes pour la nuit, ou faut il que je parte ?
—J’aimerais autant que tu restes avec moi.
—Parce que je te plais ? Merci mille fois, Je vais t’aimer. Tu ne vas pas le regretter. » La nuit fut chaude effectivement, de ces amours de passage comme je les aime, qui laissent toujours quelques pincements au cœur quand on s’en souvient. Linda m’avait appris à aimer les petites poitrines, et moi je lui avais appris à ne pas en être complexée. Elle s’en amusait, et disait elle-même :
« Je suis une homo plate ». Le matin, je lui demandai combien elle voulait, elle me répondit que c’était l’hôtel qui encaissait. Surprise, je lui laissai cent dollars en espèce, ce qui eût l’air de la surprendre. Son sourire et son baiser me dédommagèrent largement.. A la réception de l’hôtel on me demanda si je voulais « le supplément » sur ma note, ou si je voulais le payer en espèce séparément. Je le mis sur ma note, j’étais sûre que mon patron ne dirait rien. Sur la note, on me factura un supplément de cinquante dollars. Je supposais que l’hôtel en prendrait la moitié, et le comptable la moitié de ce qui restait, et l’état peut être aussi la moitié du reste en impôt. Mon entrejambe nourrissait beaucoup de monde. À ce tarif-là, la pauvre Victoria ne devait pas chômer pour vivre ! Je repris l’avion le soir, après avoir acquitté une taxe supplémentaire pour être autorisée à sortir du pays. Moi qui croyais que l’arnaque était un mal français…….. Je fis la traversée dans un 747. Je n’aimais pas cet avion, avec cette foule entassée. Même en première classe, je ne m’y sentais pas bien. Heureusement, le trajet fut beaucoup plus court, et je débarquai à Paris à Six heures trente du matin.
Je pris un taxi pour le boulevard Malesherbes et je me couchai, je savais que le décalage horaire dans ce sens là était difficile à vivre. De retour chez moi, je retrouvai ma puce avec beaucoup de joie, je lui avais ramené un ours blanc, dont elle tomba amoureuse instantanément. Et j’appelai Luigi pour remplir mon contrat. Il me donna rendez vous pour le surlendemain.
Quand j’arrivai chez lui, il me reçut avec beaucoup de gentillesse. Je le trouvai encore plus beau garçon que dans le souvenir que j’en avais gardé. Il flottait dans l’air un très léger parfum d’eau de toilette aux senteurs tabac blond. Il me présenta le photographe qui n’était pas Gino, bien que tout aussi mignon. On se but une petite flûte, et il décida de jouer la scène de séduction du début à la fin, et je trouvai l’idée plutôt géniale, c’était mieux que de se mettre à poil et de « rentrer dans le vif du sujet »
Il me fit la cour, m’embrassa, me dévêtit, me caressa se dévêtit, et sur le divan, je le retrouvai avec plaisir dans l’état espéré. Je pris le sexe dans entre mes lèvres, mais je n’allai pas jusqu’à le faire jouir, il fallait qu’il puisse décliner tout le Kama sutra. Je tenais quand même à en profiter un petit peu. Puis je m’empalai avec délices sur le membre tendu à l’extrême. Je n’avais pas à me forcer pour la photo, j’aimais ça ! D’ailleurs, je l’avais oublié. Il me retourna pour me prendre en levrette. Le photographe n’avait jamais été à plus d’un mètre de nous. Et j’entendais le déclic de l’appareil comme une musique en boucle. Il enfila un préservatif, puis avec précaution, il se plaça entre mes fesses, et me pénétra avec douceur. Je fus déçue par la sensation du caoutchouc. L’appareil photo redoubla de déclics, puis il me sembla qu’il s’était arrêté subitement. Je relevai la tête pour voir le photographe finir de se déshabiller. Il était déjà en érection, et vint présenter son gland à l’entrée de mes lèvres. Je ne me fis pas prier, et j’acceptai cette seconde source de plaisir, avec l’espoir qu’il irait jusqu’à la fin. « Tu m’excuses Luigi, elle est trop bandante, je n’ai pas pu résister.
—Ne t’en fais pas, je ne pouvais plus me retenir. » J’adorai cette situation, une première pour moi, deux beaux garçons très agréables, très « pros », je me sentais bien, je voulais aller jusqu’au bout de nos plaisirs. Luigi, respectueux de ma personne me demanda si j’acceptais qu’ils aillent au final. Je lâchai le sexe quelques instants, juste le temps de répondre :
« Oui, mais faites durer le plus possible » Lorsque je repris le sexe à pleine bouche, il explosa tout de suite, juste ce que je ne voulais pas. Je suffoquai. Le garçon s’excusa et ajouta :
« Attends, ce n’est pas fini. » C’est vrai que le sexe ne ramollissait pas, et je continuai avec avidité. Luigi arriva au terme de son entreprise, et éclata en même temps que son ami, qui se lâchait pour la seconde fois. Je passai à la salle de bain. Luigi avait mis une capote pour me prendre, et j’appréciais de ne pas avoir à redouter de ruissellements ni d’odeurs des plus gênantes autant qu’incontrôlables.
Rhabillés, on se retrouva tous les trois autour d’un verre. J’étais heureuse, j’avais réussi à prendre mon pied.
« Si tu veux des doubles des photos, je peux te les donner, j’ai pris des photos de ta poitrine dans diverses positions.
—Non merci, je ne tiens pas à ce que mon amie tombe dessus.
—Comme tu voudras »
« Alors, et mes photos, les autres ?
—J’allais oublier, tu vois, c’était tellement agréable que j’avais l’impression que l’on avait fait ça que pour l’amour.
—Non, c’était du commerce, n’oublie pas, c’est mon métier.
—Merci de me le rappeler. Tiens voilà tes photos. » Et il me tendit une enveloppe. Je l’ouvris, et le garçon, par-dessus mon épaule, regarda les clichés qu’il avait pris de Christian.
« C’est vraiment un beau mec ! Il m’a fait jouir dans mon slip ! » Je regardais les photos, et j’hésitais un moment entre le rire et la colère. Les photos étaient de qualité, format A4, avec des couleurs magnifiques. On voyait les deux hommes, qui se livraient, « avec plaisir » visiblement, à des actes homosexuels explicites. Sur le plan artistique, je les trouvais jolies, les deux garçons étaient très beaux dans leurs attitudes, je pensai qu’ils faisaient un très beau couple.
MAIS IL NE S 'AGISSAIT PAS DE MON MARI.
Luigi était reconnaissable, son partenaire m’était inconnu. « Luigi ?
—Oui, ça te plait ?
—J’ai l’impression que je me suis fait baiser deux fois pour rien !
—Comment ça ?
—Ce n’est pas Christian, mon mari.
—Ce n’est pas possible, c’est Christian, c’est sûr !
—Peut être, mais pas le mien. Finalement, je suis plutôt soulagée.
—Je suis absolument désolé, comment ai-je pu confondre ?
—C’est de ma faute, j’aurai du te montrer une photo avant pour être certains qu’il s’agissait bien du même homme. » Je respirais mieux. Je n’aurais pas aimé pour l’homme que j’avais choisi qu’il se fût abaissé à ce point : Etre homo, et me démolir comme lesbienne ! J’étais plutôt contente, Ils m’avaient bien fait l’amour, deux garçons en même temps, c’est sûrement cochon, mais c’est drôlement bon. Je ne m’en vanterai pas, c’est tout. Ce que j’aime, c’est que ça me donne du plaisir, et que ça soit conforme à mes attentes. De l’amour à profusion, du sexe, et de la nouveauté à la tonne !
« Bon, n’en parlons plus. Tu me devras toujours un service.
—Bien sûr ! Tout ce que tu veux !
—Et si je veux trois garçons ?
—On arrangera ça ! Et si tu as envie, ou si tu as une amie qui s’ennuie, pense à moi !
—Je peux t’envoyer qui je veux ?
—Si elle est jolie femme !
—Et les femmes noires ?
—Pas de problème pour moi, Au contraire.
—Et avec deux femmes, tu es preneur ?
—Si la seconde est aussi jolie que toi Ok !
—Et si elle est plus jolie que moi ?
—Ce n’est pas possible !
—Ben voyons ! »



Les hommes sont tous les mêmes, ils ne sauront jamais mentir !






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tn galeres G 

 

 

Par eve anne
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