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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
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Bonne Année



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Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
Laurent (4)

Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
tn Manon (101)

Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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LVIII-L'épilogue.

 

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Là où je vais, je dormirai avec la lune.
 

 

 

                                        Comme tous les matins, Maud commençait sa journée par une visite chez sa maman, dans la maison des Avenues. Ensuite elle attendait l’arrivée de la dame de compagnie. Ce Lundi-là, elle trouva sa maman inanimée dans son lit. Elle avait l’air de dormir encore, mais elle était décédée au petit matin. Le médecin ne put que constater le décès qui, selon lui, avait eu lieu seulement une petite heure avant l’arrivée de Maud. Je ne la connaissais pas tellement, à chaque fois que Maud m’avait emmenée là-bas dans sa chambre de jeune fille, elle dormait. Ce fut une mauvaise période qui commença pour la pauvre Maud, qui avait conservé pour sa maman tout l’amour de la petite fille, et toute l’admiration qu’elle avait cultivée pour elle. Le décès de sa maman et mon départ tout proche allait lui poser de gros problèmes. Les obsèques furent programmées pour la fin de semaine. Comme pour Marie-No, un vendredi.
Je fis un saut chez Simone. Je la retrouvai avec un très grand bonheur, elle allait bien, elle avait énormément maigri, je ne l’avais pas vu depuis l’enterrement de Marie-Noëlle. Je la trouvai superbe. Son visage avait beaucoup changé. Affiné, on distinguait un peu plus de rides, mais ça lui allait bien. Je lui fis compliment, et elle me répondit que ce n’était qu’un début, et que pour la fin de l’année, elle avait encore quinze kilos à perdre. Elle faisait un peu de gym, beaucoup de marche à pied, un peu de jardinage, et elle montait à cheval, dans la forêt de Clairefontaine. On se fit des petits câlins. Plus de ces assauts sauvages voire violents, ce fut du velours, de la tendresse. Les seins avaient beaucoup perdu, mais ils avaient retrouvé un peu de fermeté, ce qui me parut assez paradoxal. Je lui expliquai mes activités, la vente, mon départ. Elle ne fut surprise de rien, elle conclut que je faisais ce qu’il fallait, et que je m’y prenais bien. Elle jura qu’elle allait appeler Maud, et qu’elle irait à l’enterrement. Je la quittai avec l’impression d’avoir renoué quelque chose d’essentiel dans ma vie. Au retour, je fis un détour par la rue Pergolèse, mais je ne trouvai pas Marie-Claude. Lundi c’était peut être son jour de congé ? Je rentrais directement chez moi. En garant ma voiture le long du trottoir, je remarquai une silhouette sur le trottoir. Elle se retourna et se dirigea vers la voiture, ouvrit la portière jeta son sac derrière et s’installa à côté de moi. Il faisait quasiment nuit, mais je reconnus Aline.
« Tu as bien cinq minutes pour moi ? Démarre, ne restons pas là !
—Bonjour ma chérie, Je démarre, je t’emmène dans un coin sombre ?
—En forêt oui.
—D’accord, puisque tu me le demandes gentiment. Tu n’as pas peur des loups ?
—Des loups oui, mais de toi non !» Et je pris un chemin de la forêt, je n’allais pas trop loin, juste de quoi être à l’abri des regards. Encore que dans la forêt il y a toujours un mateur dissimulé sous les branches. Le moteur à peine coupé, j’avais déjà ses lèvres sur les miennes, et sa main me pelotait le sein gauche sans ménagement. Je ne me dérobai pas. J’adorai son culot, et sa façon d’embrasser. Je lui caressai la poitrine aussi, et sans quitter mes lèvres, elle déboutonna tout ce qui empêchait que ses seins soient à l’air libre. Sentir sa poitrine sous ma main, et j’étais déjà au bord de l’explosion. Je quittai ses lèvres, pour me saisir d’un téton dressé. Je sentis que sa main s’engouffrait sans hésitation sous ma jupe. Je n’avais pas de culotte, sa petite main me pénétra facilement. En quelques secondes, nous étions déjà au bord de l’orgasme. J’entendais sa respiration courte et son excitation allait manifestement crescendo.
« Depuis que j’en avais envie ! Viens me manger le minou, fais moi jouir, vite, viens, j’ai envie, dépêche toi.
—Doucement ma belle. Calme-toi, laisse-moi faire. Viens, allons sur la banquette arrière.
—Ce n’est pas la peine, éteins le plafonnier. » Elle ouvrit sa portière, pivota, et posa ses fesses sur l’accoudoir central. Elle avait la tête en contrebas, une jambe sur l’appui tête et l’autre sur le volant. En me baissant un peu, je pris son sexe à pleine bouche, elle ne se retenait plus, elle criait. Et puis, plus tôt que je ne le prévoyais, elle eut son orgasme. Elle fut tétanisée pendant quelques secondes qui me parurent bien longues. Son sexe était bouillant, ruisselant, délicieux. Elle jouissait comme une grande. Puis ses muscles se relâchèrent, elle devint toute molle, elle bredouillait des choses que je ne comprenais pas. Je la laissais récupérer. Je lui parlais, elle ne répondait pas, elle était en plein rêve, elle dormait. ! Je savais que ça arrivait chez certaines personnes. Là je pense qu’elle avait atteint ses limites. Je me contentai de réajuster mes vêtements, de remettre mes seins à leur place dans les bonnets et de la recouvrir pour qu’elle n’ait pas froid. Puis je fis en sorte qu’elle se réveille. Elle le fit spontanément, comme si de rien n’était. Elle sortit de la voiture, se rhabilla, constata que sa jupe était tâchée. Je lui proposai de passer chez moi pour passer de l’eau, ce qu’elle accepta. Puis quand elle fut réinstallée dans la voiture, elle me dit avec une voix douce:
«Je ne pensais pas que tu me ferais jouir aussi fort. Tu es une sorcière, je savais qu’il fallait que ce soit avec toi. !
—Nous n’avons pourtant pas eu le temps de faire beaucoup de choses.
—Parce que l’on peut faire plus ?
—Oui, beaucoup plus, mais il ne faut pas s’endormir en route.
—C’était trop fort. Je m’excuse.
—Ne t’excuses pas, tu as été adorable. Et félicitation pour ta souplesse, je n’aurais jamais pensé à cette position.
—Oui, je suis très souple.
—Je t’adore. Tu es une chic fille. On se reverra ?
—Évidemment ! Je vais en rêver toutes mes nuits ! » Elle monta chez moi, je passai sa jupe à l’eau,
« Pour la tâche mouillée, il faudra dire que tu as eu une fuite !
—Je vais remettre mon pantalon qui est dans mon sac. J’avais pris la jupe pour que tu puisses accéder plus facilement. Fais la sécher, je la reprendrai à l’occasion.» J’éclatai de rire.
Aline partie, je reprenais mon sérieux, et je pensai à Maud qui veillait sa maman. Je décidai de me rafraîchir, de me « déparfumer » et d’aller la rejoindre. Maud était assise sur une chaise à côté du lit, la maman était allongée recouverte d’un drap. Son visage était blanchâtre, sinon on aurait cru qu’elle dormait. Dans l’ombre de la pièce, je n’avais pas vu le mari de Maud, assis dans un fauteuil et qui semblait dormir. J’allais l’embrasser, il ne dit rien, il me sourit. Je ne sais pas pourquoi, cet homme là m’a toujours aimée. Je pris une chaise et je me plaçai contre Maud, qui me parla doucement.
« J’adorais ma petite maman, je ne t’en ai jamais parlé, nous avions trop de secrets toutes les deux. Ma maman était comme nous, elle avait une passion pour tout ce qui était féminin, et comme elle n’a eu qu’une fille, elle m’a adorée comme sa maîtresse. Elle s’est retrouvée veuve très tôt, je n’ai aucun souvenir de mon père. Toute ma jeunesse, jusqu’à un âge avancé, elle a toujours tenu à me faire ma toilette, et particulièrement ma toilette intime, ce qui se terminait toujours par un long baiser sur mes lèvres de vierge. Elle me contemplait quand j’étais nue avec un plaisir visible. Et quand j’ai eu le premier duvet, elle était folle de joie. Puis mes seins ont poussé, elle a pris l’habitude de me prendre dans son lit, et de me caresser avant de s’endormir. Elle se caressait aussi et se donnait du plaisir alors que j’étais tout contre elle, nue, ma tête contre sa poitrine. Puis elle m’apprit à me caresser, puis un jour, elle m’a fait l’amour avec une douceur infinie. Elle m’a donné mon premier orgasme. Aujourd’hui, quand je lis dans la presse des histoires d’inceste, je suis mal à l’aise. C’est défendu, c’est réprimé sérieusement, alors que moi, avec elle, j’ai été tellement heureuse»
Le mari de Maud n’avait rien entendu, il dormait tranquillement. Peut être connaissait-il l’histoire ? Je rentrai chez moi vers minuit. Demain il fallait rencontrer Monsieur XXX. On s’était donné rendez vous en terrain neutre, dans un centre d’affaires de la Défense. On aurait pu le faire n’importe où, mais là, ça faisait plus « professionnel » J’avais avec moi, Lorena, Rosine, Et…. Luigi, qui avait bien voulu m’accompagner, en observateur. Monsieur XXX était accompagné d’un juriste que je connaissais, et d'une juriste que je ne connaissais pas. Jolie femme, cinquantaine passée, tailleur haute couture, très élégante, et très agréable à regarder. Je sentis son regard sur moi à plusieurs reprises. La discussion démarra sur un ton agréable, j’avais l’impression que Monsieur XXX avait oublié de déterrer la hache de guerre. On s’aperçut vite, que l’on était d’accord sur presque tout, la discussion s’enlisa un peu quand on aborda la garantie de passif. Luigi me demanda la permission de s’exprimer, et il proposa la solution en fixant une garantie plus importante mais limitée dans le temps avec la moitié de la somme sous séquestre, ce qui eut l’heur de convenir à tous. Les détails étant réglés, on s’empressa de rédiger le protocole d’accord, et tout était dit. J’étais contente, et Monsieur XXX aussi. Les filles un peu étonnées qu’il n’y ait pas eu plus de bagarre, et un peu déçues que Luigi eut le dernier mot. Elles eurent du mal à croire que je ne lui avais rien promis. Mais avais-je besoin de ça ? Luigi m’adorait, je le savais maintenant. Monsieur XXX nous invita à déjeuner dans une brasserie de la porte Maillot. L’Auberge DAB, universellement connue. Je me trouvai à côté de Monsieur XXX, et je sentis son genou me frôler à plusieurs reprises. Je laissais faire. Enhardi, il me glissa un billet dans la main. Je le lus quelques instants plus tard, discrètement. « Demain soir Crazy Horse ! Vous et moi ? Appelez si ok » suivi d’un N° de téléphone. Je rangeai le billet dans mon sac, et je souriais. Avec son air collet-monté, c’était un vicieux qui avait cru deviner que j’étais une pute. Avait-il raison? Mais le Crazy pourquoi pas ? Il y a des hommes qui emmènent leurs petites amies voir des matches de boxe, ou chez Renault aux champs Elysées. Alors le Crazy, au moins je pourrais soigner ma libido. De retour chez moi, je rappelai XXX pour confirmer mon accord. Le lendemain soir on se retrouva dans l’entrée du Crazy. C’est toujours un moment intense que d’entrer dans ce cabaret. Nous étions bien placés, très près de la scène, et presque dans l’axe. Le spectacle a toujours du mal à se renouveler, mais la beauté des filles suffit à envoûter les spectateurs. Nous étions assis cote à cote, et je ne m’étonnais pas de sentir le genou de mon cavalier, et je résistais à la pression, ce qui voulait dire que je l’acceptais. A un moment où le spectacle était particulièrement suggestif, il posa sa main sur mon genou, et remonta vers ma cuisse. De façon très explicite, j’écartais ma cuisse pour l’inviter à aller plus loin. Bien sûr je n’avais pas de slip, et je sentis ses doigts chercher à me pénétrer. Je commençais à ressentir des bouffées de chaleur, et je sentais que je mouillais comme une folle. J’inversai les rôles, et je glissai
 la main vers son entrejambe. Son pantalon était déboutonné, et sa verge était sortie sous la nappe. Il bandait très dur, et sa bite était de taille respectable. Sans doute était-ce pour cela que les tables avaient des nappes qui descendaient très bas. Je commençai à le branler doucement, il avait l’air d’apprécier. Si je n’avais pas été dans un lieu public, j’aurai avalé cette bite sans hésiter. Comme pour contenir mon impatience, il éloigna ma main de son sexe, sans doute voulait-il éviter de jouir tout de suite. Je retirai ma main, tandis qu’il remit ses doigts dans ma chatte. On alla jusqu’à la fin du spectacle comme ça. La vision de certaines scènes et ses doigts qui exploraient mon intimité m’amenèrent plusieurs fois au bord de l’explosion. En sortant, et sans me demander mon avis, il me prit le bras et m’emmena au Georges V, tout près, il y avait réservé une chambre. En quelques minutes, il était nu. A ma grande surprise, je découvris un corps d’athlète, totalement inattendu chez un homme de son âge. J’allais me rafraîchir dans la salle de bain, et quand je revins, je vis qu’il avait mis un cock-ring en acier brillant. J’adorais cet accessoire, qui était signe d’une volonté de faire durer le plaisir. Quand je sortis nue de la salle de bain, il ne me quitta pas des yeux. Je vis son sexe se relever au fur et à mesure que je m’approchais de lui. Il m’embrassa avec douceur et me conduisit vers le lit, cet immense lit où l’on aurait pu se mettre à dix facilement. Je n’hésitai pas, et tout de suite je commençai par mon plat préféré. Il se laissa faire, et je pris plaisir à me pencher sur ce bel instrument, dont la rigidité m’étonnait. Tout en m’appliquant à la besogne, je repensais à Axel, et je me souvenais qu’il prenait des capsules magiques pour obtenir de belles érections. Peu importait la méthode, le résultat était parfait. Je fis durer son attente aussi longtemps que raisonnable, et quand je sentis vraiment qu’il était au bout de son supplice, je donnais le coup de grâce, et ce fut l’apothéose, pour lui comme pour moi. Je savais maintenant faire coïncider mon orgasme avec l’éjaculation. La sensation était grandiose. Il parut étonné, mais ne dit rien, il reprenait son souffle tout doucement. Et je lui caressai le corps pour apaiser ses tensions. Je lui mordis le bout des seins, lui léchait consciencieusement les testicules. Et le périnée. Je continuai avec une feuille de rose qu’il apprécia particulièrement. Et sans prévenir, je lui pénétrai l’anus de mes doigts, pour aller lui faire un petit massage de la prostate. L’effet fut immédiat, il poussa de forts grognements et retrouva une belle érection quasi instantanément. Je me relevai, et en une seule fois, je m’empalai sur son sexe. J’étais décidée à me donner du plaisir autant que je le pourrai. Le sexe entièrement consommé par mes deux fesses, je me caressai le clito frénétiquement, jusqu’ à ce que je jaillisse violemment. Il fut totalement arrosé de mes épanchements, ce qui le fit jouir une seconde fois, tout au fond de moi. Je mis du temps à me ressaisir, et c’est lui qui me caressa, les seins, le ventre, les lèvres de ma foune, le cou, le visage, il me disait des mots doux, il disait que mes seins étaient les plus beaux seins du monde, que j’avais un corps de reine, que j’étais une amoureuse exceptionnelle. Et moi, je souriais en pensant qu’il avait du avoir du mal à apprendre tout ça par cœur ! Je me remis à le caresser, mais là, il me dit lui-même qu’il ne pourrait plus me satisfaire une troisième fois. Alors je lui dis que moi, je pouvais encore lui apporter des sensations, et que s’il voulait me laisser faire, il ne le regretterait pas. J’allais chercher mon sac, duquel je retirai une petite pochette avec un zip. Un prêt de Luigi. J’en sortis un petit matériel, qui n’était rien d’autre qu’un électro-stimulateur. Je sortis également une pile au lithium, de dix huit volts. Il ne fut pas très étonné de me voir préparer tout ça.<
« Attention, ça va être un peu froid !
—J’en ai besoin, oui, c’est agréable » Et je lui introduisis une première électrode en inox dans l’anus, je raccordais le fil au générateur, je regardais le méat de son sexe pour en apprécier la dimension, et je choisis dans ma trousse une électrode adaptée, plus fine et plus longue, un peu courbée, que je lui introduisis dans l’urètre. Seul le fil dépassait, les dix ou douze centimètres étaient entrés sans difficulté ;  je raccordai le tout, et je mis sur « On » et je commençai à tourner le variateur. Je vis le sexe se trémousser, et mon ami fermer les yeux et se détendre. J’essayai plusieurs séquences d’impulsions, Luigi m’avait appris à repérer la bonne. Et puis j’attendis. Je pris la main de l’homme qui me la serra très fort, et je vis une nouvelle érection prendre forme. Je savais que tout pouvait aller très vite, alors je me saisis du sexe juste à temps pour avaler la dernière éjaculation de la soirée. Je terminai en douceur la séance, pour enfin le libérer. Il était épuisé. Sur le dos, les yeux fermés il chercha mon contact de la main. Je compris ce qu’il voulait. Je me mis à califourchon sur son visage, il me lécha la vulve avec douceur, tandis que je me masturbai avec passion. Je réussis une deuxième fontaine qu’il avala avec délice. Le sommeil nous assomma peu après. On se réveilla très tard, et l’on décida qu’on terminait la nuit dans cet hôtel. On trouva le lendemain tous les accessoires de toilette dans des petites pochettes disposées à cet effet. Je ne regrettais pas ma nuit. Il avait été un partenaire actif et agréable. Quand on grattait un peu le vernis, c’était un homme sain, viril et plaisant. C’est lui qui parla le premier de notre nuit :
« Vous avez été une maîtresse extraordinaire. Tout le monde m’avait dit que vous étiez une lesbienne invétérée, mais je crois que ceux qui l’affirment ne vous connaissent pas.
—Je suis simplement une femme qui aime l’amour quelle que soit son origine. J’aime l’amour, et je dois dire que je n’ai pas été déçue. Vous avez été parfait.
—Je suppose que vos amants habituels vous en donnent plus ?
—Quand ils sont plus jeunes, quelques fois, mais je compense très bien. Ce serait triste que tous les hommes soient les mêmes. Je suis totalement bisexuelle, et je suis toujours prête, si j’ai le sentiment de pouvoir être satisfaite. Mes meilleurs amants sont tous homos, et je ne serais pas étonné que vous-même ayez une expérience de ce genre.
—Puisque nous en sommes aux confidences, vous avez vu juste. J’aime aussi les jeunes garçons très virils.
—Oui, vos réactions à mes caresses très spéciales ne m’ont pas trompée. Mais rassurez-vous, C’est pour moi tout à fait naturel, et je ne le colerai pas sur Gala.
—Vous êtes une diablesse ma chère amie. Quand je vous ai vue pour la première fois, j’ai eu envie de vous tout de suite.
—Il fallait me le dire. Nos affaires n’ont rien à voir avec l’envie que j’avais de faire l’amour avec vous.
—On se reverra ?
—Je ne le crois pas, je pars m’installer en Espagne le mois prochain.
—Ha ? C’était donc vrai ?
—Bien sûr, je ne mens jamais, enfin, pas souvent.
—Mais pourquoi partez-vous ?
—J’aimais une femme qui est décédée récemment. Je ne veux pas la remplacer là où nous nous sommes aimées. C’est à peu près ça.
—Vous seriez fidèle ?
—Je peux l’être à 100%
—Mais vous avez été mariée ?
—Oui, c’était une erreur. Je ne tiens pas à en parler. Je garderai un bon souvenir de nos folies. Je vous vends une belle affaire. Prenez soin de mes filles.
—Je vous le promets. Elles sont jolies, elles paraissent compétentes et très agréables. J’essaierai de ne rien casser. Ce que vous avez réussi, m’étonnera toujours. Je vais vous faire un cadeau, je vous dois bien ça : Je vais laisser votre agence tourner comme ça pendant un an. Je serai leur seul interlocuteur. Si elles s’en sortent, je continuerai. Sinon, j’interviendrai le plus discrètement possible.
—Merci, vous êtes très bon. Je suis sûre que vous tomberez amoureux de toutes ces filles et peut être aussi de mon bel Armand.»
Ce n’était pas une blague, j’avais bien aimé cet intermède avec ce monsieur. J’étais rentrée heureuse et détendue.
Lorena vint me voir, me fixa de ses yeux de velours, et me demanda:
« Un homme ? » Je souris sans répondre. Mon aura avait du changer de couleur. Le vendredi était arrivé, et j’accompagnai Maud aux obsèques de sa maman. Il y avait beaucoup de monde, que je ne connaissais pas. Je revis Patricia que je n’avais pas vue depuis quelques mois. Christian était là, et je voyais qu’il cherchait à attirer mon attention. Que voulait-il ce taré ? On était divorcés, tout était dit ! Maud était très sincèrement affectée. Avant la fermeture du cercueil, elle demanda à rester avec la défunte, et insista pour que je reste avec elle. Quand on se retrouva seules, elle me demanda de l’aider. On découvrit les jambes, et elle plaça sa propre chaîne sur la cheville gauche de sa mère :
« C’était la sienne, c’est elle qui me l’avait offerte. » On remit le drap, et j’appelai les gens pour fermer le cercueil sous l’œil vigilant de l’officier de police. Je vis l’œil interrogateur de Christian qui devait bien se demander ce que nous avions fait dans la chambre mortuaire. Il ne savait sûrement pas que sa grand-mère était elle aussi responsable de son « mal être. » Juste avant de prendre place pour aller vers l’église, il passa à côté de moi pour me dire :
« Il faut que je te parle ! » Je le regardai de l’air le plus méprisant que je puisse trouver dans mes ressources :
« Je n'ai rien à te dire. Et je ne veux rien entendre.
—Mais si c’est important
—Tire-toi. » Et je lui tournai le dos. Son père était à côté, il ne dit rien, mais lui fit signe de se taire et de me laisser. Presque toutes les filles du bureau étaient là. Simone était venue aussi. C’est vrai qu’elles adoraient Maud, et elles avaient, quelques fois, passé un peu de temps avec elle dans la maison des avenues.
Le lundi qui suivit, je partis pour Düsseldorf. Je retrouvai Elke avec un plaisir sincère. Je voulais lui apprendre moi-même que je passais la main. Elle en parut contrariée, mais ne discuta pas ma décision. Elle me promit sa fidélité à l’agence tant qu’elle serait contente, à condition qu’il y ait une fille qui se dévoue pour lui faire l’amour. Ce qui ne devrait pas être trop risqué à promettre. En rentrant, je trouvai dans ma boîte une enveloppe cachetée sans timbre. C’était un mot gentil d’Aline qui me dit pouvoir être libre le Jeudi Après midi. Je ne savais pas trop où l’emmener, Et je demandai à Patricia de me laisser sa chambre, pour me livrer à un détournement de mineure. Cela la fit sourire, et elle me dit qu’elle rentrerait sur la pointe des pieds pour pouvoir mater discrètement.
« Si tu veux ma grande, elle est très belle ». Je savais où elle déposait sa clef, comme tout le monde, dans le vase sur le perron. J’étais là quand Aline arriva, elle était un peu intimidée par l’allure de la villa, en lisière de la forêt. Mais sa timidité ne dura pas. Cette fois ci, je décidai de prendre les choses en mains, sans jeu de mots. Et de lui faire l’amour comme à une femme. Elle comprit tout de suite l’avantage qu’elle avait à se laisser guider dans les méandres de la passion. Je ne voulais pas non plus qu’elle soit épuisée, et qu’elle rentre chez elle avec les yeux dans les chaussettes. Tout se passa idéalement. Elle savait prendre son plaisir, et elle ne s’en priva pas. Elle était belle dans l’étreinte, elle était caressante et douce. Elle osa des choses et je la laissai s’enhardir. Je passai un après midi de luxure, auquel je ne m’étais pas préparée. Aline avait les yeux brillants de plaisir, elle était insatiable. Patricia rentra comme prévu alors que l’on se relaxait dans le bain. Je n’avais pas prévenu Aline qui fut un peu inquiète. Mais son inquiétude disparut quand elle vit Patricia m’embrasser sur la bouche, et se tourner vers elle pour lui offrir le même baiser. Puis, sans prévenir, Patricia se dévêtit, et, superbement nue, se glissa dans la baignoire en face de nous, Aline ne s’étonna plus de rien, la vue des seins de Patricia suffit à lui ôter toute envie de questions. Pour tenter de sauver les apparences, je dis à l’oreille d’Aline,
« Ce n’était pas prémédité. » et Patricia d’ajouter :
« Pour moi si, et je ne regrette pas, elle est divinement belle. Si un jour tu t’ennuies petite chérie, tu connais le chemin. Moi j’étais calée au fond, Aline était appuyée sur ma poitrine, la tête sur mon épaule, et doucement je lui caressai les seins. Bien sûr, elle s’endormit.
« Tu l’as trouvée où ?
—C’est elle qui m’a draguée à la piscine. J’ai eu envie de ses seins et voilà.
—Tu as bien raison. Quand elles sont demandeuses, pourquoi dire non ? Tu viendras me voir un de ces jours ?
—Je te le promets. Et puis j’ai des choses à te dire.
—Quand tu veux.» Je raccompagnai Aline dans la rue de son immeuble. Avant de descendre, elle me sourit pour me dire :
« J’ai passé un moment complètement dingue. Crois-tu que l’on pourra encore faire plus ?
—Bien sûr, je te le promets. Mais il nous faudra du temps.
—Je me débrouillerai. Au revoir mon amour, je pense à toi. » Et moi je pensais que cette histoire ne devait pas s’éterniser.

 

 

 

Malgré tout le plaisir que j’avais pris en sa compagnie, je n’avais pas tellement envie d’une garde à vue Rue Saint Fiacre.

 

 

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Par eve anne
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