eve anne

  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
  • : Le blog qui fait plaisir

Heure d'Hiver

   

  43319  

   L'Hiver

 

 

     00-2024Bis       

 

 

Vulnerant omnes
Ultima Necat

 

 

images (2)

 

Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



BonneA              

Calendrier Aubade

 

 

calendrier 2022 image juin

 

 

 

 

 

 

Calendrier

Octobre 2024
L M M J V S D
  1 2 3 4 5 6
7 8 9 10 11 12 13
14 15 16 17 18 19 20
21 22 23 24 25 26 27
28 29 30 31      
<< < > >>

Derniers Commentaires

Images Aléatoires

  • b7.jpg
  • 03
  • CindyCrawford (6)
  • Masha (2)
  • tn 14

Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
Autoroute du nord190

Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
002TourDeLaMassane

Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
011

Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
1580-photodents2-s-

Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
753pxftpp012904iu7

Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
amiens-chapelle-st-domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
chateau

Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
 chimie11

Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
Duo-LG-2

« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
EtoilesEteintes (197)

Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
Laurent (4)

Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
meditation2-cene-fraangelico

C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
tn Manon (101)

Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
thalys-011

A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

tn BG3

 

J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

tn 22

 

Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

Rechercher

                              

 

Accès direct aux chapitres

XLIX-Les Doutes
 

undefined


Mon silence même est crispé de toi.

Alain Borne 

                                         
                                              La véritable reprise pour nous était la semaine suivante. Mais j’avais demandé à Claudine d’être là pour que l’on ait le temps de se mettre en route. Simone me fit savoir qu’elle était arrivée la veille au soir, et que la concierge lui avait remis les clefs. Je rappelais Rosine, elle avait effectivement demandé le divorce, et visiblement son mari ne s’y opposait pas. Elle avait du lui en parler pendant le match de foot à la télé. Mais elle était gênée par son préavis. Je lui promis d’intervenir auprès de sa patronne. Jocelyne n’y vit aucun problème, et Rosine terminera la semaine. Linda ne serait là que le lundi suivant, en même temps que Puce et Rosine donc. Peut être que Lorena serait autorisée à prendre son poste aussi. J’avais tout le temps pour travailler avec Claudine. Je lui proposai d’aborder directement le projet Canadien. Le midi on se retrouva toutes les trois au bistro habituel. Bien que ne se connaissant pas vraiment, les deux femmes sympathisèrent très vite, et mon désir de donner un style nouveau aux présentations fut accepté avec enthousiasme par Simone. Je retrouvai le soir Lorena à la maison avec Maud Axelle et Eliande. Le coup d’œil de Maud me rassura tout de suite. Elle avait eu une relation avec Lorena. J’étais satisfaite. Une fille fragile entre les mains de Maud était en bonne voie de guérison. Et puis Maud et moi nous nous connaissions tellement bien qu’en deux ou trois battements de cils on se comprenait parfaitement. Le but de la manœuvre était bien évidemment d’éviter que Lorena se prenne pour ma femme, avec les risques de jalousie qui en découlent. Visiblement ses complexes de possession avaient joué un rôle important dans sa descente aux enfers. Ce qui me rassurait c’était qu’il n’y avait pas d’alcoolémie ni d’usage de drogue. D‘ailleurs, elle ne fumait pas. Maud adorait ce rôle quand je lui amenais sur un plateau des filles de toute beauté comme Lorena. Odile était venue rencontrer Lorena. Elles avaient fait connaissance, et le courant était passé facilement. Patricia passerait le lendemain matin un moment avec Lorena. Je pensai que, étant à nouveau célibataire, elle pouvait aussi essayer de se placer. C’est vrai que la voyant comme elle était, fringuée coiffée, détendue, souriante, c’était la séduction faite femme. La soirée fut très agréable ; quand nous nous sommes retrouvées toutes les deux, Lorena me raconta sa journée, et son « câlin » avec Maud. Elle disait qu’elle n’avait pas pu résister, que Maud avait tout fait pour, et qu’elle avait vécu un conte de fées. Elle était un peu soucieuse de ma réaction, elle ne connaissait pas encore notre façon de fonctionner.
«Tu as bien fait de te laisser séduire par Maud, c’est la plus belle amoureuse qui puisse exister. Elle est belle, douce, et sincère. Et si elle te dit :
« Je t’aime » ce n’est pas une parole pour faire joli, c’est un sentiment d’amour unique.
—Tu n’es pas fâchée ?
—Non, heureuse au contraire de ton plaisir. Entre nous, la jalousie n’a pas cours, et c’est la clef de notre bonheur. C’est une façon de vivre pour un groupe de femmes, qui ont toujours une partenaire pour faire l’amour, quelques fois deux. On sait à qui on a à faire, et comme on aime les mêmes femmes, la jalousie ne peut s’installer.
—Avec deux partenaires, je n’ai jamais eu l’occasion. Je ne saurais pas, mais avec Maud et toi, cela me ferait plaisir d’essayer.
—Pourquoi pas, l’occasion viendra d’elle-même. Tu as fait un peu de jogging ?
—Oui, un peu, autour de l’étang, Maud m’a emmenée là-bas. Il va falloir que je m’y remettre, je n’ai pas pu faire d’éclats !
—C’est normal, tu es encore fragile. Il y a des masseuses spécialisées, moi je serai ta caresseuse. Demain, Patricia te fera peut être la cour, j’ai l’impression que tu lui as plu. Elle est un peu différente, c’est une fille simple, très sincère. Si tu as envie, tu y vas sans crainte. Ce n’est pas une fille à problème.
—Je la trouve assez jolie, et c’est vrai que sa poitrine fait envie.
—Elle a des seins magnifiques. Rien que ça, ça vaut le détour.
—Arrête, tu me fais saliver. Je sais que tu ne résisteras à aucune de nos amies. Elles sont tellement belles, et tellement gourmandes ! Et avec les hommes, tu en es où ?
—Nulle part. J’ai eu quelques rencontres qui se sont toutes terminées en queue de boudin. Je n’ai rencontré que des minables, je ne sais pas pourquoi.
—Je te le dirai. Si un jour tu as envie, ici, il y a ce qu’il faut, je connais au moins trois garçons, très beaux, super virils, et d’une correction exemplaire. D’ailleurs, il y en a un à qui je dois une petite gâterie. Mais là, je n’ai vraiment pas l’esprit à ça. » Puis je racontais ma journée professionnelle. Lorena m’avait préparé une liste des documents qu’elle souhaitait consulter dès son arrivée, pour que j’aie le temps de les rassembler. Elle voulait dans un premier temps, vérifier le juridique, les statuts, les contrats, etc., pour que tout soit en règle au plus tôt. Je souris, c’est exactement par là que je voulais qu’elle commence. Je lui refis ses pansements, les plaies étaient impressionnantes. J’appelais Odile pour la piqûre. Ça, je ne voulais pas le faire. Et Odile de commenter :
—Des fesses comme ça, ça se pique par plaisir !
—Mon dieu, Odile a viré sa cuti !
—Pas encore, mais en voyant ça, ça pourrait venir.
—Oh, pendant que j’y pense, je voudrais avoir en entretien avec Nicolas. Un entretien professionnel j’entends.
—Ok, je lui en parlerai quand je le verrai !
—J’ai oublié d’en parler à Maud. Je pensais que tu pourrais demain, aller te choisir un violon rue des Domeliers. Je te l’offre. Dans la rue à côté, il y a un local où tu pourras jouer sans gêner les voisins.
—Mais tu es folle, tu sais combien ça coûte un violon ?
—Je sais que le plaisir n’a pas de prix. Et puis, j’ai peut être une idée. Es-tu déjà allée à Montréal ?
—Non mais j’aimerais.
—Alors il faut que tu travailles ton violon. Et que tu apprennes à nager. Tu sauras bientôt pourquoi.
—Je crois que tu as perdu la tête.
—Tu me soigneras, chacun son tour !» Dieu merci, Maud lui avait laissé quelque peu d’énergie, elle arriva à m’épuiser. Je dormis du sommeil du juste. Quand je me réveillais le matin, elle était déjà levée, ça sentait le café et le pain grillé. Si elle prenait l’habitude de s’occuper de moi comme ça, la séparation allait être difficile. Le lendemain, Lorena alla chercher son violon avec Maud. J’avais prévenue Maud par Téléphone. Et Maud me raconta qu’elle les avait essayés tous, et que, d’après le commerçant, elle jouait à la perfection. Maud qui adorait la musique classique, devait être en admiration, c’est l’impression que j’en ai eu, quand nous en avons parlé.
La semaine se passa très bien. Claudine avait bien pigé ce que j’attendais d’elle, et nous étions d’accord sur la mise en scène de notre présentation. Il me restait à voir Nicolas. Le lundi suivant, tout le monde était à son poste. Je fis les présentations des unes et des autres. Présentai l’agence dans ses moindres détails. Parlai des commandes à réaliser, du nouvel organigramme. Lorena était là, le médecin avait donné le feu vert. Rosine était là aussi, elle habiterait le studio à côté de Simone quelques temps. Je vis tout de suite que les femmes se plaisaient, et que Linda faisait l’unanimité. D’ailleurs Linda vint me voir en cachette, pour me demander :
« Laquelle me conseilles- tu en premier ? »
Il n’y eut aucun problème pour les filles à se mettre au travail tout de suite. Comme si elles avaient toujours été là. J’étais en admiration. Comme prévu, Lorena se chercha un appartement, Rosine fit de même. Quelques mannequins manquaient à l’appel, il allait falloir organiser un casting. Linda s’en chargerait.
Rosine proposa à Lorena de partager le studio, le temps qu’elles trouvent chacune un point d’attache. Lorena accepta. Elle allait me manquer. Déjà que Maud ne pouvait plus agrémenter ses après midi !!! C’est curieux, je trouvai qu’elles allaient bien ensemble. Elles avaient un look semblable, étaient de la même taille, et semblaient s’apprécier. La semaine suivante mon appart avait retrouvé son calme, Maud son ennui, mais l’agence tournait à plein régime. Claudine avançait bien, elle avait l’air de se plaire et d’y prendre goût. Elle s’était prise d’amitié avec Linda. D’ici que je sois délaissée de toutes…
Je rencontrai Nicolas, en compagnie de Claudine. Nous avions besoin de décors pour nos présentations. Il fallait que ce soit des décors originaux peints à la main, un peu comme au théâtre, qui feraient le fond de scène, et qui serviraient de fond pour les photos.
Je les voyais sous forme de panneaux verticaux qui n’excèderaient pas quatre vingt centimètres de large, et qui, en pivotant sur leurs axes, changeraient de décor en dix secondes. Comme les panneaux publicitaires Il trouva l’idée amusante, et nous proposa une maquette. Claudine qui était très douée pour le dessin, avait réalisé des esquisses ; elle travaillait maintenant sur le scénario. Elle s’éclatait comme une gamine qui avait trouvé un nouveau jeu. Petit à petit, Lorena faisait son trou, et son autorité ne fut pas discutée. Rosine avait pris en main la sous-traitance, et avait instauré un principe de concurrence, qui permettrait d’avoir de meilleures conditions. Au bout d’un mois, tout marchait comme sur des roulettes. Lorena critiqua mes devis. Trop bas à son goût, parce que je n’avais pas inclus tous les frais qui pouvaient être imputés. Montant des assurances insuffisants, pas de négociation des cautions bancaires, etc..
« Mais c’est pour ça que tu es là mon Chou ! » Elle fit une matrice qui servirait à l’avenir à ne rien oublier. Débarrassée de tous ces problèmes de gestion, je me penchais sur la proposition Allemande. Et là je voulus savoir ce qui n’allait pas avec la très séduisante « Kellermann »
« Ce n’est rien, simplement que Simone m’a envoyée là bas me prostituer chez Elke, pendant ce temps là, elle t’avait emmenée au baisodrome. J’ai eu de la chance, Kellermann était canon, mais le procédé me pèse encore aujourd’hui.
—Je suis confuse. Je ne savais pas.
—Tout le monde savait sauf toi. Mais je ne peux pas t’en vouloir, ni d’ailleurs à la gretchen, elle a eu une bonne surprise m’a-t’elle dit. Simone s’est servie de moi. Elle m’a donnée à sa copine. » Je pensais que j’avais failli subir le même sort. Il s’agissait peut être de la même « cliente » Lorena et Rosine trouvèrent facilement un appartement à Levallois. Ce n’était pas trop loin. Elles décidèrent qu’elles continueraient à vivre ensemble. Elles se plaisaient, et en partageant les frais, elles pouvaient avoir un superbe F5 avec vue sur la Seine. Je ne voyais aucun inconvénient à ce qu’elles s’aiment. Et personne n’en voyait. Jusqu’à Linda qui s’était fait une raison. Mais j’avais retrouvé le studio, et je pensais que Linda ne tarderait pas à initier Claudine aux amours saphiques. Là non plus, je ne voyais pas d’embrouille. Je retrouvais Maud, ma fidèle amoureuse, et c’était bien comme ça. Mon voyage en Allemagne avec Claudine se passa bien. Claudine ne fit aucune réflexion pour la nuit que je passais avec Elke. Elle me dit simplement,
« J’envie ta liberté. » Et moi je répondis que ce n’était qu’une façon de vivre, mais que mon bonheur était ailleurs.
« Je te comprends »
« Je ne saurais jamais te dire combien tu m’as rendue heureuse. En faisant le travail que j’aimais, je suis rentrée à la maison avec une superbe feuille de paie. Mon mari, en la voyant m’a dit : « Tu sais combien il m’a fallu d’armée pour gagner ça ? » Je suis consciente que les affaires sont difficiles. Qu’une société commerciale peut être remise en question du jour au lendemain. Je ne pourrais jamais rien te reprocher. De plus, je trouve que les femmes que tu as rassemblées sont extraordinaires. Elles te ressemblent toutes. Je suis très attirée par Linda, elle me fascine. Si je me laissais aller, je ne voudrais pas que ça te chagrine.
—Fais attention Claudine. Tu rentres dans un système que tu ne connais pas encore. Ces filles là connaissent la règle du jeu, et toi tu ne la connais pas. La conséquence, c’est que tu peux en souffrir. Le jour où tu sauras que Linda a fait l’amour avec une autre, tu auras mal, alors que Linda n’aura pas voulu te faire de mal. Patiente encore un peu. Je t’expliquerai tout. Prends ton temps et pense à autre chose. Et si tu veux vraiment faire l’amour avec une femme, ce n’est pas Linda qu’il faut choisir. Je te dirai. Fais-moi confiance.
—Je te fais confiance. Je pense que tu sais de quoi tu parles. » Une semaine après, Elke me confirmait qu’elle nous passait commande de sa publicité. Une commande complète. Il ne restait qu’un détail, de savoir si les mannequins seraient les miens, ou des allemandes. On déciderait plus tard.
Peu de temps après, les québécois purent venir à Paris, voir une répétition de ce qu’ils auraient pour le lancement de leurs collections. Claudine avait effectué un travail colossal. Les répétitions que nous avions faites avant l’arrivée du client m’avaient beaucoup plu. J’avais invité Maud, Simone et Patricia à assister à l’avant dernière répétition. Elles avaient été conquises. C’était un ballet, une pièce de théâtre, un film, c’était tout ça à la fois. Même Lorena participait au spectacle, c’était ma promesse de l’emmener à Montréal. Cela se passait sur une scène, un demi-cercle. Il faisait nuit. Des étoiles au firmament. Je jour se levait sur un décor magnifique représentant le monument le plus célèbre au Québec. Puis un air lancinant de violon se faisait entendre, pur et cristallin. Un projecteur se fixa sur une femme en guenille assise à même le sol, jouant du violon, une sébile entre les jambes. Une porte dans le décor s’ouvrit, et le premier mannequin sortit, Linda. Elle referma le manteau sur elle, fit semblant de déposer une pièce dans la sébile, et partit s’asseoir sur un banc public, situé de l’autre coté de la scène. Un autre mannequin sortit, puis un autre. Elles parlaient entr’elles, se dirigeaient vers la première, et ainsi de suite. Chaque mannequin était suivi par un projecteur. Au bout d’un petit moment, tous les mannequins étaient sur le plateau, dans un mouvement perpétuel, comme s’ils se trouvaient sur une place publique. Puis ce fut le soir, et le manège s’inversa. Et quand tous les mannequins furent rentrés, le décor changea, c’était le bord de mer, les projecteurs éclairèrent une plage violemment, et les mannequins sortirent derrière Linda en bikini. Entourée des autres filles dans différents maillots de bain, Linda réussit l’exploit, et ça c’était une idée de Claudine, de changer de maillots, sans jamais qu’on la voie nue sur scène. Ce numéro était d’un érotisme fini. Les projecteurs se concentrèrent sur l’autre côté de la scène, où les mannequins présentèrent la lingerie, toujours dans le même esprit de musique, de mouvements et de lumière. La fin du spectacle, enfin, Linda était nue, de dos, face à la mer, après avoir défait le dernier vêtement. La lumière s’éteignait progressivement jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’une ombre sculpturale sur un fond de soleil couchant. C’était en quelque sorte l’image que les québécois avaient aimée. La femme originelle. Avec ça, il y avait un feuillet représentant le catalogue, où les mêmes mannequins présentaient la même collection photographiés sur scène devant le même décor. C’était la présentation du catalogue à la presse et aux clients professionnels. Durant le cocktail, les mannequins se mêlaient aux spectateurs vêtus des plus beaux vêtements de la collection, et Linda du plus joli maillot de bain. Tous les gens présents furent enchantés de cette répétition. J’allais rejoindre la violoniste, qui avait joué d’une façon magistrale cette musique de sa composition. Je la présentais aux clients. Je vis Diana manquer de souffle en regardant Lorena. Les clients étaient vraiment contents. Ils signèrent pour trois ans de collections. Deux mois après, à la date fixée, la présentation eut lieu à Montréal, devant la presse et la télévision. Le succès fut foudroyant. La presse ne fit que des éloges. Il fallut réimprimer en urgence trois fois plus de catalogues que prévu. Le client demanda une autre présentation à Toronto et à Québec. Lorena compris pourquoi, en plus du violon, elle devait savoir nager. Diana finalement garda Linda. Et moi Lorena. Le deuxième soir, Victoria vint nous rejoindre, et Lorena ne fit qu’une bouchée de ce petit bout de femme. Elle enregistra un CD de sa composition, qui se vendit comme des petits pains. Lorena fit don des bénéfices à l’association de Maud pour aider les femmes en difficulté. A la suite de cette première expérience, notre carnet de commande ne désemplit plus. La vidéo réalisée nous servit d’argumentaire. On ne pouvait pas en avoir de meilleurs. L’équipe tournait bien. Les filles s’entendaient parfaitement. Les délais étaient tenus, et la société parfaitement gérée. Claudine faisait des merveilles. Rosine vivait le grand amour avec Lorena. Claudine n’avait pas cédé aux désirs exotiques. J’avais mis les deux appartements parisiens en location, très chers, ce qui me payait largement l’achat du plus grand. Lorena s’était occupée de tout. Simone avait trouvé une superbe maison en sous bois, elle s’y plaisait beaucoup. Maud avait trouvé un nouveau jeu, elle apprenait l’espagnol à Axelle, et elle y arrivait bien. Axelle faisait de rapides progrès. J’avais régulièrement des nouvelles de Marie-No. Elle était contente que Lorena ait trouvé d’autres amours. Au mois d’octobre, Lorena me conseilla de placer un maximum d’argent en action France Télécom. Je suivis son conseil. La santé de mes parents était constante, il ne semblait pas que l’état de mon père s’aggravait. Il ne faisait plus de vélo avec moi, j’avais rejoint le club local. Malgré l’arrêt du vélo, il ne prit pas de poids, ce qui inquiéta son médecin. Jane était calmée. Je la voyais rarement, mais elle avait perdu sa hargne et sa méchanceté. Elle était toujours célibataire. Je faisais l’amour avec Maud, souvent, je ne m’en lassais pas. Je ne faisais plus l’amour avec les filles de l’agence. Laurie, la petite sœur de Rosine vint nous rejoindre comme mannequin maison. Elle était réellement belle, Linda s’en empara d’autorité. Et puce entreprit Claudine. Elles étaient du même âge, ça me plaisait mieux. Je ne cherchai pas à être au courant de leur histoire. Je revis souvent Kellermann. Elle vint à Compiègne pour rencontrer Maud. Le travail qu’elle m’avait confié, lui avait donné entière satisfaction, et comme les canadiens, elle me signa un contrat sur plusieurs année. Elle me fit de la pub, et grâce à elle j’eus des clients hollandais, autrichiens et Belges. Avec les contrats signés sur plusieurs années, l’agence pouvait vivre sans problème, au grand désespoir de l’agence XXX qui avait parié sur une faillite rapide. J’eus la chance aussi de passer un week end avec Diana, et le plaisir fut réel, et, je crois, partagé. A noël, Marie-No eut une permission. Deux semaines. Je fermai l’agence, et je conseillai à mes filles de profiter de leurs vacances. L’année avait été bonne, et la prime d’intéressement, généreusement calculée par Lorena fut pour elles une bonne surprise. Marie-No, fut heureuse et câline. Je ne sais pas pourquoi elle n’avait pas souhaité que j’aille la retrouver à Saint Maixent. J’eus un énorme plaisir à la revoir, j’avais l’impression que mon corps revenait dix ans en arrière, et retrouvait la fraîcheur de ses vingt ans. Pour qu’elle ne me quitte pas une seule journée, je fis venir Guillemette pour les fêtes. Marie-No était presque au bout de son stage. Encore deux mois, et elle me quitterait pour une durée indéterminée. Elle avait passé le deuxième degré de son brevet de pilote d’hélico. Elle avait encore un degré à passer, ce qu’elle ferait à Chambéry en deux semaines. Ses barrettes de Lieutenant, étaient déjà arrivées, elle était très heureuse. Elle n’avait aucune Nouvelle d’Henri ni de personne. Je lui racontai la réussite de Claudine, elle en fut sincèrement contente. Elle aurait bien voulu rencontrer Lorena, pour la remercier d’avoir tenu ses engagements, je ne sus pas lesquels. Je n’avais pas de nouvelles de Michèle, elle n’était pas venue à la réunion de Novembre à Amiens. Je demandai à Marie-No si elle voulait « voir » Maud, et je n’attendis pas sa réponse, Maud ne demandait rien, mais je sentais en moi quelle pouvait être son attente. Elles passèrent une nuit ensemble. Je vis tout le bonheur possible dans les yeux de Maud. Et ce fut pour moi une récompense. A la reprise, je demandais à Lorena de calculer une participation des filles au capital de la société. Cela permit une remise à niveau et une augmentation de capital. Mon agence se retrouva transformée en Société Anonyme, dans laquelle je conservais Quatre vingt pour cent des actions. Lorena refit le juridique, et tout fut absolument clean. J’en profitai pour changer de nom. Au lieu « d’Agence des Sablons, je l’appelais « La Lorena » » Maud vint quelques fois à l’agence, l’ambiance studieuse et le calme lui plaisait beaucoup. Rien à voir avec le chahut de l’agence XXX. Elle venait simplement pour être avec moi, et sourire aux autres filles. J’eus un appel de Luigi qui ne comprenait pas pourquoi je l’avais oublié. Je ne sus pas trouver de réponse. Ça me reviendra, peut être. Les rencontres avec Simone étaient assez fréquentes, mais je n’avais plus de rapports sexuels avec elle. Par contre, dès que je pouvais aller en Allemagne, j’y allais sans me faire prier. L’année 1998 se passa sans évènements particuliers. A part évidemment le départ de Marie-No qui fut pour moi un atroce déchirement. Ma fille grandissait, elle parlait bien l’espagnol. Mais elle se refusait à le parler avec moi. Je ne savais pas pourquoi. Elle se décida à le parler avec ma mère, mais elle ne comprenait pas les réponses. En fin d’année, le jour de mon anniversaire, et l’anniversaire de mon mariage, mon divorce fut prononcé. Le lundi 21 décembre. Il y a des coïncidences comme ça.. Sept ans après. Mon travail marchait tout seul, Lorena était devenue « La patronne » telle que je voulais qu’elle soit. Elle avait sa photo dans les revues de mode, et passait pour une des femmes les plus élégantes de la profession. Les plateaux de télé la réclamaient, c’était devenu une vedette. Mais c’était une façade, revenue dans son bureau, c’était la femme la plus travailleuse qui soit. Elle vivait toujours avec Rosine, c’était un plaisir de les voir ensemble. Elle jouait régulièrement du violon avec talent, et elle participait aux concerts de charité. J’avais des nouvelles espacées de Marie-Noëlle. En réalité, le portable ne fonctionnait qu’une fois sur deux, et les appels s’espacèrent. Je faisais toujours beaucoup de sport pour me vider la tête. J’avais ajouté la musculation et le cheval. Régulièrement. J’avais trente cinq ans maintenant, et je n’étais plus heureuse. Je reçus mes barrettes de Commandant de réserve. Et cela me laissa sans réactions. Le premier semestre 1999 se termina par un drame. Mon père fut subitement pris de violentes douleurs. Il fut hospitalisé en urgence. Il nous quitta le 19 Juin. Deux semaines après son hospitalisation. Bien sûr, ce fut un grand malheur pour tous les gens qui l’appréciaient, ses obsèques rassemblèrent une foule considérable. Henri fit le déplacement, et je reçus des condoléances du Général Thiriet. Michèle assista aux obsèques et repartit tout de suite après. Le sixième anniversaire d’Axelle fut fêté en petit comité. Elle reçut une superbe poupée de l’autre bout du monde, seule preuve que Marie- no vivait toujours. Elle ne m’appelait plus, et par convention, je ne devais pas l’appeler. Je ne comprenais pas cette application à m’entretenir dans la douleur. Marie-No avait toujours réussi à me tenir à distance quand elle l’avait décidé. Je ne sais pas si elle apprît le décès de mon père, qui l’adorait. Courant Août, je reçus un appel téléphonique de Michèle. La conversation commença par un sévère :
« Surtout ne raccroche pas, écoute moi avec attention.
—Je t’écoute.
—Je t’appelle de Caracas Venezuela. Je connais une superbe jeune femme qui veut être mannequin à Paris. Elle n’a pas les moyens d’y arriver seule. J’ai pris la décision de l’aider. Alors je la mets dans l’avion dans deux jours, je te demande d’aller la récupérer à Roissy, et de faciliter son installation, et peut être de la prendre dans ta volière. Elle ne parle pas le français, et assez mal l’anglais. Peux-tu t’en charger ?
—Si c’est pour te faire plaisir.
—Oui ou Non ?
—Basta ! Calmate ! Comment je la reconnaîtrai ?
—Imbécile ! Mercredi, 21 heures : heure de Paris. Hasta luego querida. » Trois jours après, j’étais à Roissy à l’heure dite. Bien évidemment l’avion avait du retard. Je me baladais dans l’aérogare en attendant. Je fus très surprise de recenser le nombre de filles qui tapinaient dans cet aéroport. Toutes très belles, il fallait simplement avoir l’œil affûté pour les reconnaître. D’ailleurs je fus abordée par deux d’entre elles. Elles me prenaient pour l’une des leurs. Puis l’avion fut annoncé. Tous les passagers qui sortaient de la douane étaient passablement colorés. Et soudain, elle apparut, poussant son chariot de bagages. Nos regards se croisèrent, elle me sourit. A la seconde, on s’était reconnues. Une superbe jeune femme ? C’était une plaisanterie. Elle était divinement belle. D’ailleurs, tous les regards la suivirent quand elle s’approcha de moi. Elle m’embrassa, et son parfum vanillé me titilla les muqueuses. J’avais le cœur qui battait à tout rompre. «Je m’appelle Kiss. Tu es eve anne ? » Et ça, dit en espagnol bien entendu. Elle était très typée, très beaux yeux, un sourire éclatant, elle était très grande, un mètre quatre vingt minimum, très élancée, un look extraordinaire.
« Tu m’emmènes à l’hôtel, tu m’as trouvé une chambre ?
—Non, chez moi, si tu veux ?
—Avec plaisir.
—Tu veux manger quelque chose ?
—Non, pas vraiment.
—Vamos ! » Chez moi, le lit d’Axelle était libre. Par précaution Axelle dormait chez Odile. On se mit à discuter, et il était passé minuit quand on se décida de se coucher. Je me pris une douche rapide, le temps qu’elle déballe ses affaires. Elle en fit autant tout de suite après. Elle laissa ses bagages dans la chambre d’enfant, puis d’autorité elle vint dans ma chambre. Face à moi, elle retira son peignoir.



Totalement nue, je l’admirai, puis elle se glissa sous la couette




Retour 

Suite 

tn Ombrages G 

tn Ombrages D 

 

Par eve anne
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
 
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés