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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



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Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
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Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
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Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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XXIX-Ma vie en rose.
 

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Si je vous le disais, qu’une douce folie
A fait de moi votre ombre, et m’attache à vos pas ?

A de Musset

                                              L’année 1996 commença mal pour l’ex président François Mitterrand qui décéda le 8 janvier. Pour moi, c’était plus encourageant. J’avais obtenu une très grosse commande pour la vente par correspondance. Les catalogues en tous genre. Fourniture des mannequins, photos et mise en page. J’allais voir du slip et du soutien-gorge à la tonne. Mais trop c’est trop. Distinguer la perle rare au milieu de centaines de modèles, j’avais capitulé. Pourtant au milieu de toutes ces beautés, il y en avait une qui voulait absolument se faire remarquer, et qui ne me quittait pas. Elle était partante pour travailler avec moi, mais quand je regardais ses yeux, son décolleté sans presque de poitrine, ses fesses, et sa peau noire, j’imaginais tout autre chose. Elle avait parait-il 18 ans, mais je pense qu’elle ne devait en avoir que 16. Elle était très belle, et elle arrivait quelques fois à me déstabiliser. Je pense qu’elle était originaire des caraïbes, bien que très foncée de peau. Je n’allais pas non plus jusqu’à éviter les frôlements, les mains qui se touchent (par hasard) les sourires grandioses, les regards qui s’attardent et n’en finissent pas de regarder ailleurs. Les coiffures changeaient souvent. Elle s’imposait peu à peu, et si le déclic fonctionnait à chaque fois, j’arrivais à penser à ma femme, et je passais le cap. Mais pour combien de temps? J’avais passé trente deux ans, et qu’une fille de 16 ans s’intéresse à moi, me faisait plaisir. Sans doute avais-je réellement retrouvé mes formes. J’étais même un peu plus mince. J’avais repris le sport depuis longtemps déjà, le vélo bien sûr qui était notre messe du dimanche matin, la piscine du mercredi soir, et en plus je faisais des abdos-fessiers pour combattre quelques séquelles de la maternité. Je me trouvais assez séduisante, la poitrine n’avait pas été endommagée, elle avait retrouvé ses bonnets préférés à la grande joie de Marie-Noëlle. Elle, par contre avait pris un bonnet de plus. Je trouvais que ça lui allait bien. C’était dû à un changement de pilules. Il était de plus en plus question que Marie-No entre à l’école des sous officiers. Cela lui permettrait d’atteindre les grades d’Adjudant et d’adjudant chef, avant la retraite, c'est-à-dire ses trente cinq ans. Elle aurait ensuite une meilleure retraite, et une meilleure possibilité de reclassement dans l’administration. Elle pourrait aussi peut être franchir la barrière et passer chez les officiers, pour une seconde carrière. Pour cela, elle déménagerait, et Jean-Marc déménagerait aussi, pour rester au plus près. J’étais prévenue. Je savais que notre amour allait mourir, je savais que notre vie ne serait plus jamais la même. J’étais assez grande pour me faire une raison, et j’avais assez de responsabilités pour ne pas me laisser aller à des crises existentielles néfastes. Saint Maixent, entre Poitier et La Rochelle, ce n’était pas la porte à côté. Comment allais-je vivre pareille séparation ? Comment allait-elle vivre aussi cette séparation ?
Au début du mois de mars, il y eut une alerte sérieuse. La treizième compagnie était supposée partir pour la Bosnie-Herzégovine. Ce fut le choc de ma vie. Il me semblait que ce genre de mobilisation ne pouvait pas nous arriver. Et pourtant, tout était en route pour un départ prochain. Marie-Noëlle restait calme et sereine, elle n’avait pas peur, elle disait qu’elle s’était préparée mentalement à cette éventualité depuis longtemps. Si elle partait, Jean-Marc ne pourrait pas la suivre. Le Commandant Ducrocq proposa une mutation, pour lui éviter ce départ. Elle refusa tout net. Je me torturais l’esprit de la sentir partir pour Saint Maixent, et voilà qu’elle allait s’en aller au combat. J’étais atterrée. Je la comprenais fort bien. Dans la même situation, je n’aurais pas accepté non plus de mutation salvatrice. Mais là, c’était elle, c’était pire. C’était toute ma vie qui risquait de ne plus revenir jamais.
Marie-Noëlle ne changea pas sa façon de vivre d’un iota. Elle restait sereine et joyeuse, comme elle avait toujours été. On faisait l’amour avec autant de passion, avec autant d’impatience, avec autant de joie. Rien n’aurait pu faire penser qu’il y eut un risque à venir. J’admirais cette force, j’admirais sa maîtrise. Aurais-je été capable d’une telle sérénité ? Marie-No était mon amie depuis le premier juillet 1988. Cela faisait huit ans. Ce jour là, nous nous sommes embrassées, et j’ai glissé ma main sous son pull à la découverte d’une éternité de douceurs. J’ai embrassé ses lèvres, son cou, ses seins, et le parfum de sa peau ne m’a plus jamais quitté. A chaque fois que nous avons été séparées, ce fut difficile à vivre. Encore y avait-il à chaque fois une certitude de retrouvailles. Mais là ? Qu’allions nous devenir ? Certes on peut vivre sans amour, s’il n’existe pas. Mais s’il existe ailleurs, comment faire ?
Mon père, m’invita à participer à une réunion avec le couple de personnes qu’il m’avait présenté à mon mariage. Je me souvenais effectivement, cela faisait déjà quatre ans et demi. Maud serait étonnée. Je suis sûre qu’elle n’a pas réalisé que nous fêterions le cinquième anniversaire cette année. Je me souvenais surtout que la femme était jolie. Mais c’était déjà loin. Je les rencontrais chez mes parents. Lui s’appelait Louis, il était plus jeune que mon père, de dix ans peut être, et Jocelyne, qui était plus jeune que lui. Ces braves gens avaient le projet de créer une société industrielle. Ils étaient à la recherche de partenaires financiers. Mon père avait une grosse somme d’argent placée, qui lui venait de la vente de la maison de ses parents, que je n’ai pas connus. Il était disposé à prendre une participation. Il était le seul à savoir que j’avais aussi, grâce à la générosité de Simone de l’argent disponible. C’était de l’argent placé, mais les taux n’étaient vraiment pas très attrayants. J’avais donc accepté de participer à la discussion, il me semblait quand même primordial de savoir quel était ce projet. Louis ne souhaitait pas éparpiller l’actionnariat, il préférait que ce soit un groupe de personnes qui se connaissaient, et que la société puisse fonctionner en parfaite harmonie avec ses actionnaires. Il pensait que l’actionnariat passif n’était pas la solution pour les petites et moyennes entreprises. A ma question sur l’identité des autres actionnaires, il me répondit qu’ils pressentaient une amie de Jocelyne, actuellement à l’étranger, et un couple de personnes vivant près de Perpignan, qui étaient des amis de longue date. Quand ils auraient la réponse de tous, une seconde réunion d’information serait organisée avec tous les actionnaires. S’ensuivit une première présentation du projet, suivi d’un busines-plan présenté avec brio par Jocelyne. Je la trouvais élégante dans ses gestes, elle avait une jolie voix, et me paraissait compétente. Son sourire était agréable, nos regards se croisaient souvent, sans ressentir aucun déclic. J’en étais presque déçue. Rendez-vous donc était pris pour rencontrer nos futurs partenaires.
Mon travail à Paris avançait bien. J’avais engagé plusieurs photographes dont la plupart venait du journal de Simone. On se connaissait, tout était plus simple, c’était de bons professionnels, et j’avais confiance. J’avais fini par embaucher Linda la petite noiraude si craquante avec sa queue de cheval et sa poitrine de garçon. C’était son genre : tout le reste était excessif, les cuisses d’une coureuse de 400, des fesses d’enfer, des abdominaux en tablette de chocolat. Elle était plate, mais très attirante. Les femmes sont comme ça ! Quand on voit une fille comme ça, on se demande à quoi servent les seins. Elle jouait les script-girls, profession indispensable au métier de l’image. Je ne l’avais pas encore mise dans mon lit, mais je sentais l’échéance approcher. Et je souffrais toujours du syndrome de Lucie, de quelque chose que je n’avais pas fini. J’avais une grande attirance vers les filles de couleur.
Marie-No était sereine. Toujours gaie, toujours demandeuse, toujours aussi belle et désirable. Nous avions élu « domicile » chez la maman de Maud. C’était pratique, il y avait une entrée côté avenue, et une sortie sur une petite rue derrière. Maud se contentait de garder la petite, c’était son grand amour. D’avoir retrouvé une occupation lui avait rendu le dynamisme qui lui allait bien. Je la voyais de temps en temps, quand Marie-No était de sortie. Maud faisait toujours l’amour avec passion. J’avais l’impression qu’elle avait un peu maigri. Elle gardait un corps magnifique, j’aimais admirer sa poitrine qui bougeait bien, et dont les tétons dressés attiraient les envies. Maud était belle. Elle avait en elle toute la féminité qui rend l’amour si facile. D’un caractère égal, c’était un plaisir que de vivre en sa compagnie ces instants de douce folie. Maud était ma belle mère. Tout le monde aurait crié au scandale en apprenant notre liaison. Pourtant, nous n’étions que deux femmes qui s’aimaient avec douceur. Maud avait senti à la première seconde de notre rencontre, que l’on deviendrait amantes. Quel miracle que la femme. Simone se faisait rare, elle ne passait que rarement à l’agence, et l’on allait au studio passer quelques instants de passion. Mais je savais qu’elle se rendait assez souvent au studio sans moi, avec une autre sûrement. Je voyais en passant les volets ouverts, et quelques fois le soir un peu de lumière.
Christian était toujours le papa et le mari le plus heureux. Notre vie était bien réglée, trop peut être, mais il m’apportait beaucoup d’amour et de tendresse. Et Axelle, ma toute belle Axelle, qui allait aller en maternelle dès le mois d’octobre. Le temps s’écoule à une vitesse phénoménale. Et puis un matin, je sentis quelques frémissements au niveau de mon bas ventre, c’était un signe avant coureur que je connaissais bien. J'observais dans la pièce à côté la jeune Linda. (Qui avait bien ses dix huit ans) Elle travaillait consciencieusement sur son PC, elle avait sa chemise entre ouverte, et elle ne portait bien sûr pas de soutien-gorge. Je voyais très nettement ses gros tétons encore plus noirs que sa peau noire, et j’eus envie d’elle, tout de suite. Je l’appelais, elle arriva avec son immense sourire. Elle portait bien son nom : Linda= Jolie en espagnol.
« Prends ta veste, on sort !
-On va où ?
-Pas loin, allez viens ! » Je pris la clef du studio, et je la conduisis dans le repaire des amoureuses. Elle fut très étonnée, elle ne connaissait pas l’existence de ce refuge. Elle n’avait pas encore compris le pourquoi de notre présence, quand je me plaçais face à elle, et que je lui pris les lèvres épaisses et pulpeuses. Elle réagit très vite, très bien, et quitta sa veste et son chemisier. Je défis la ceinture de son jean, et je la mettais nue. Quelle beauté que cette fille. Il ne lui manquait rien pour être extrêmement désirable. Je me dévêtis ensuite. Quand je libérai mes seins, je vis son regard briller. On se laissa couler sur le divan. Elle était très jeune, mais elle savait tout. On se fit l’amour comme si l’on se connaissait depuis toujours. Et quand épuisées on se regarda dans les yeux, je vis à son regard qu’elle était heureuse. J’avais adoré son corps, la peau noire exerçait sur moi un effet particulier, que je ne savais pas identifier. Et c’est elle qui prit la parole en premier :
« On se reverra ? Promets-moi qu’on recommencera. Je n’ai jamais fait l’amour comme ça. J’avais l’impression que tu faisais ça par amour.
-Evidemment ma puce, je t’ai fait l’amour avec amour. Quelle idée as-tu aussi d’être aussi belle ? 
-Je l’ai su tout de suite qu’un jour je pourrai caresser tes seins. J’en avais une envie folle.
-Et moi j’ai eu envie de toi tout à l’heure, quand tu travaillais, je voyais tes tétons dans l’échancrure de ta chemise.
-Seulement mes tétons hélas.
-Tu es très bien comme ça. Tu me plais.
-Ça ne te rebute pas que je sois noire ?
-Ne dis pas de bêtises, je t’adore et tu es magnifique.
-Tu sais, j’ai beaucoup de déboires, beaucoup de filles disent être amoureuses, et quand elles me voient nue, elles n’ont plus envie, elles sont dégoûtées.
-Elles sont stupides, elles ne savent pas ce qu’elles perdent. J’ai beaucoup d’amies, de tous âges, et je tiens à te rassurer, tu es sûrement la plus désirable de toutes. (Excepté Marie-No bien sûr)Mais ça je le pensais seulement. Quel miracle d’avoir dix huit ans ! Mon premier Amour était une fille noire. Elle s’appelle Lucie. J’en garde un souvenir attendri.
-Tout s’explique alors.
-El les hommes, tu les dragues ?
-Les hommes ne font pas l’amour avec les filles noires. Ils les violent et ils les jettent. J’ai été violée très jeune. Maintenant je ne sors qu’avec des filles. Mais c’est la première fois avec une femme comme toi !
-Tu veux dire aussi vieille ?
-Bien sûr que non, je veux dire adulte et aussi class.
-Tu es une flatteuse. Mais je t’aime. Allons travailler. »
Ce soir là en rentrant à la maison, Marie-No et Jean-Marc étaient là, Axelle sur les genoux de Marie-No. Christian venait le leur servir l’apéro. Ils étaient souriants, mais leur présence imprévue me laissa sur la réserve.
«C’est un plaisir de vous voir ! Vous avez vu de la lumière ?
-Non, je viens te dire que j’ai reçu ma feuille de route. Alors je voulais arroser ça ! -Tu plaisantes ?
-Non, jamais avec ces choses là, je pars dans 15 jours, le 5 Mai.
-Mon dieu ! C’est affreux.
-Non mon chat, c’est la vie. Ce sont les militaires qui font la guerre. Ce n’est pas moi qui vais te l’apprendre !
-Non je n’en sais rien. Je n’ai jamais fait l’armée pour faire la guerre, simplement pour te connaître. Et tu me dis ça comme ça ? C’est tout l’effet que ça te fait ?
-Ecoute mon chat, peut être est ce que je ne réalise pas, peut être ai-je un cœur de pierre mais pour l’instant ça va. Ne me rends pas la chose plus difficile. Je sais bien que je vais quitter les gens que j’aime, mais je reviendrai, je ne suis pas encore morte. C’est comme toi quand tu es partie à Angers, tu m’as laissée comme une vieille chaussette. Et tu es revenue. Et puis il y a aussi Jean-Marc, il n’en a pas l’air, mais c’est un bon mari, et il y a cette petite puce. Maintenant tu comprends pourquoi je ne voulais pas en faire une.
-Tu aurais pu donner ta démission, et faire un bébé aussi.
-Oui, avec des si j’aurais pu faire beaucoup de choses. Et puis toi, tu as Christian et Axelle, et Maud, et ta maman chérie et ta sœur adorée, tu ne seras pas seule.

- Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour moi le charme est envolé ?
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.

-Tiens voilà la prof qui renaît. Allez mon chat, souris-moi. Je veux emporter des sourires et non des larmes. Et puis des vacances en Bosnie, il y en a beaucoup qui paieraient cher ! » Et Christian d’en rajouter une louche :
« Et pourquoi l’appelles tu toujours « mon chat » c’est très intime non ?
-A cause de ses oreilles pointues, de ses moustaches, et de sa longue queue.
-Oui, évidemment, j’aurais dû y penser. » A partir de cet instant, je fis un effort surhumain pour me retenir. Je ressentis le besoin de prendre Axelle avec moi, et de la serrer fort. Je regardais Marie-No, qui me regardait aussi. Et je pensais que s’il n’y avait pas eu la puce, je serais partie avec elle. Et Marie-No sourit tristement, et me dit :
« Oui, mais elle est là, et tu as bien de la chance ! » Et c’était encore ce miracle, cette télépathie qui fonctionnait entre nous, comment avait elle surpris ma pensée ? Comment a-t-on fait à ce moment là pour ne pas se jeter dans les bras de l’autre ? Comment n’avons-nous pas explosé notre image de convenance, comment n’avons-nous pas exprimé notre amour au grand jour ? Qu’avions-nous à perdre ? Ces deux garçons ? Et alors ? Était ce si important ? On ne leur devait rien, on leur avait donné plus que ce qu’ils étaient en droit d’attendre de nous ? On était quitte. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres, et je ne pus m’empêcher de pleurer, doucement, pour essayer de ne pas gêner personne. 
Le 5 Mai 1996, à cinq heures du matin, je vis Marie-No monter dans le bus à destination de Villacoublay, où l’avion attendait la treizième compagnie. Peut être qu’Isabelle lui ferait un coucou en passant. Jean-Marc n’était pas là, Christian gardait la petite. J’étais seule avec le Commandant Ducrocq à regarder partir le bus.  S’il n’avait pas été là, je me serais laissé mourir sur place.
Marie-Noëlle partie, rien ne fut plus jamais pareil. Il me semblait qu’une partie de ma vie était montée dans le bus. Bien sûr, je vivais encore, je m’occupais de ma fille, de mon travail, je me forçais pour faire l’amour avec Christian, mais je n’éprouvais plus aucun plaisir, et je n’essayais même pas de dissimuler. Je ne voyais plus Maud, Je ne cherchais pas à revoir Simone. J’essayais d’aimer ma petite noire, tellement elle était fraîche et candide. C’était un souffle de vie, mais quand j’avais fait l’amour avec elle, j’avais envie de pleurer. Nous eûmes des nouvelles de Marie-No par le Commandant.
Peu après Jean-Marc vint nous faire ses adieux, il avait quitté son emploi, abandonné « Les Biches » où nous avions été si heureuses. Il retournait à Châlons pour retrouver sans doute « sa chère maman ». Voilà, maintenant le vide était total. Et cela faisait un bruit immense dans ma tête. J’appelais Patricia au secours. Elle arriva aussitôt. Elle n’essaya pas de profiter de la situation, et je savais qu’elle était la seule capable de m’aider dans ce putain de bordel de cafard qui me pourrissait la vie. Ma frigidité commençait à me poser quelques problèmes avec Christian. Bien sûr qu’il n’y était pour rien, et je comprenais ses reproches, même s’ils s’ajoutaient à tous mes problèmes. Patricia, patiemment essaya de remettre de l’ordre dans ma tête. Elle fut toutefois bien désarmée devant la disparition complète de ma libido. Je me pris de passion pour Linda. Je ne savais pas ce qu’elle pouvait réellement m’apporter. Mais avec elle, je ne pensais plus. Je fis moi-même son press-book, et je dois dire que je fus inspirée. Elle était très photogénique, et son sourire éclairait le tout comme un soleil. Quand elle regardait ses photos, elle me disait souvent :
« Quand j’aurai assez d’argent, je me ferai faire des seins.
-Si tu veux absolument des seins, je te les offre. Mais tu es comme ça et c’est très bien. Tu n’as pas besoin d’avoir des seins pour exister. Est-ce que c’est pour tes seins que je t’ai fait l’amour ? Est-ce pour cela que je t’aime ? Tu auras des seins quand tu auras un enfant. Et puis après tu verras. Mais il y a aussi des opérations qui ratent. En tout cas, tu es très belle, et je t’aime comme tu es.

La réunion des actionnaires de la future société industrielle fut fixée pour le mois suivant, elle aurait lieu à Compiègne dans l’un des salons des « Jardins d’Eugénie » un restaurant du centre ville. D’ici là, j’aurai tout le temps d’y penser. Patricia réussit encore des miracles, j’avais retrouvé un semblant de dignité. J’avais voulu l’embrasser, la caresser. Elle se déroba une nouvelle fois. Alors j’étais très vexée. Je lui demandais si par hasard elle ne serait pas un transsexuel. Cela la fit beaucoup rire.
« Quand tu auras un peu de temps, tu viendras vérifier ! Je ne veux pas faire l’amour à la sauvette avec toi, et tu n’es pas prête pour une nouvelle histoire. » J’avais renoué avec Maud. Ce fut un réel plaisir. Avec Christian, c’était un peu mieux, mais le cœur n’y était plus. Quelque chose était cassé. J’en étais aussi triste que lui, mais lui, il en devenait presque méchant. Il me faisait quantité de reproches sur tout. Quant à Simone, je n’avais pas de nouvelles récentes.
Toutes les nuits je rêvais de Marie-Noëlle. Et j’étais sûre que le lien qui nous unissait m’avertirait s’il lui arrivait malheur.
Le jour de la réunion, je me rendis aux « Jardins d’Eugénie ». J’étais pile à l’heure comme à mon habitude. Mon père était là, et vint m’accueillir. Il me demanda des nouvelles de la petite, mais je trouvai son attitude différente, comme si quelque chose le dérangeait. Louis fut souriant, et Jocelyne me fit la bise. Toujours pas de déclic. Pourtant elle s’était faite super belle, et son parfum était discret et agréable. Il y avait un autre homme au type méditerranéen très prononcé. Il se présenta tout seul avec un regard qui voulait dire : « Je te baise dès qu’on a fini » mais avec moi, il pouvait toujours attendre. Puis au bout d’un moment Louis nous pria de nous asseoir, en disant :
« .Asseyons nous, elle ne va sûrement plus tarder. »
« Comment va votre pu puce ? » me demanda Jocelyne ?
-A merveille. Elle est rentrée à la maternelle, c’est un évènement ! » Et puis on frappa à la porte.
« Entrez ! »
Je terminais ma phrase avec Jocelyne, puis je tournai la tête.

Dans l’embrasure de la porte, elle était là. Perchée sur ses talons aiguilles, elle était vêtue d'un ensemble veste pantalon bleu marine, qui lui allait à la perfection. Très mince, la taille joliment dessinée par la veste cintrée, la poitrine était discrète, l'échancrure de la veste descendait profondément et laissait voir la « rose » d'un soutien gorge noir. Elle avait les cheveux courts, d'un roux foncé.



Elle avait toujours ce petit air masculin qui lui allait si bien.





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Par eve anne
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