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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



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Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
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Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
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Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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XXVI-Mélusine.
 

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Nous aimerons, n'est ce pas mon ange?
Tout comme aujourd'hui.

                                       Nous avions passé le réveillon de Noël en famille, tous les quatre, avec Maud et Guillemette. A part la guerre de position entre Chris et Maud, ce fut un bon moment.  Marie-No, elle, ne se gênait déjà plus pour me faire du pied sous la table. Le Lendemain de Noël, nous partîmes pour les sports d’hiver. Une seule semaine à Chamonix, seule station de Haute Savoie où l’on est sûr d’avoir de la neige au réveillon. Et il y en avait plus qu’il en fallait. Il y avait beaucoup de soleil aussi, et ce fut une semaine de plaisirs. Le mot n’est pas trop fort. Les garçons étaient des champions, et nous, les femmes, on skiait comme des débutantes. C’était seulement ce que l’on voulait faire croire. Ils partaient toujours pour faire des pistes noires, au Brévent, la Vallée Blanche, l’aiguille Verte ! Et nous pendant ce temps là, on se faisait l’amour, avec délice, comme avant. Marie-No, était comme moi, très heureuse d’avoir réussi l’amour avec Jean-Marc, comme je l’avais été avec Christian, mais cela n’interférait pas avec notre amour à nous. Comme moi, elle avait tenu sa promesse, « notre promesse », peut être au même moment, comme moi elle avait aimé, et comme moi elle revenait malgré tout avec plaisir à nos amours féminines. Et quand ils revenaient, qu’ils étaient brûlés de soleil, épuisés jusqu’à ne plus avoir la force de retirer leurs chaussures la question était toujours la même :
« Et vous les filles, vous ne vous êtes pas ennuyées ?
-Pas du tout, on a été faire du patin à glace, on a skié à la Flégère, on est allées au sauna, à la piscine, On a fait les magasins, demain s’il neige on ira au cinéma ! » Et tout le monde était content. La semaine se passa comme ça sans fausses notes, avec fondues, Roussette et tartiflettes. Le lundi suivant je retrouvais Simone au bureau, et la quantité de travail accumulée. Bien sûr, à la pause de midi, les questions fusèrent. Simone semblait sincèrement heureuse de mon bonheur.
«Reste sur tes gardes. Quand ça craquera, tu ne le verras pas venir ! »
Le samedi suivant, Christian fut retenu à Paris pour un salon professionnel. J’en profitais pour appeler Maud. Elle me donna rendez vous à une adresse que je ne connaissais pas. C’était celle de sa mère, qui avait l’habitude de l’héberger pour ses rencontres. Elle avait de la chance, sa mère était très âgée, et de ce fait, plus discrète que la mienne. Maud me reçut avec un joli sourire, et des yeux pétillants de malice. Je retrouvais sa voix douce, et son regard profond avec beaucoup de satisfaction. En la regardant, on avait tout de suite envie de lui sourire. Je voulus la mettre à l’aise, et c’est moi qui lui tendis les lèvres. Simone m’avait appris ça, il fallait que la plus jeune sache décomplexer sa partenaire, pour bien lui prouver qu’elle était désirée.
«Lorsque je vous ai vues nues, toutes les deux, j’ai cru défaillir. Et j’ai su que je n’aurais de cesse que de te caresser.
«Mais pourquoi moi ? Marie-Noëlle est beaucoup plus belle ?
-Les blondes sont souvent plus jolies, et Marie-No et magnifiquement belle,  mais les brunes sont plus sensuelles. J’ai une passion pour les poitrines bien formées, mais surtout, je te sentais « disponible », alors que Marie-Noëlle ne l’était pas.
-C’est ce que j’appelle le déclic.
-Oui, le déclic est dans le regard. Et je suis très honorée que tu sois venue pour m‘embrasser. » Je m’approchais d’elle, et je savais d’instinct qu’avec elle il me faudrait une douceur extrême. Je l’embrassais, et tout de suite le courant passa. Ses lèvres étaient souples et fraîches, sa langue sage, et sa main sur ma nuque me rendait encore plus proche. Tout en l’embrassant, je déboutonnais mon chemisier, et quand le baiser prit fin, je portai mon sein à sa bouche. Avant qu’elle ne fermât les yeux, je vis l’éclair de joie traverser ses prunelles grises. Elle me téta le sein avec amour, avec délicatesse, je ne sentais pas ses dents, que sa langue, que ses lèvres, et cette fraîcheur humide. De sa main libre, elle découvrit mon épaule, et elle prit l’autre sein dans sa bouche. Je défaisais l’agrafe de ma jupe, et la jupe glissa au sol. J’étais nue. J’étais venue pour faire l’amour, je n’avais mis ni soutien gorge, ni slip, juste un chemisier et une jupe. Quand elle sentit que j’étais nue, elle me caressa les épaules, les fesses, le ventre, et s’agenouilla pour être au contact de mon pubis, le mont de velours. Elle y déposa un baiser. Je la pris sous un bras pour le relever, ce qu’elle fit, et l’une contre l’autre on se regarda. Elle avait un joli teint de peau, à peine une patte d’oie était visible. Tout son visage était éclairé de ce sourire éternel.  Et ses yeux parcouraient mon visage. Ses cheveux argentés avaient les reflets du soleil, colorés par le voile thé de la fenêtre. Et je commençais à la dévêtir. A mon grand étonnement, elle ne portait pas de soutien gorge, et la poitrine, plus forte que la mienne, se tenait bien placée, souple, accueillante, les tétons étaient dressés sur des aréoles vastes et claires. Des seins de blonde, sans aucun doute. La peau était claire aussi et fine comme la soie. Il se dégageait de cette poitrine une impression immense de féminité, de parfum d’amour, et de désir à prendre. Comme moi, elle avait une jupe, comme moi aucune lingerie en dessous, et quand je fis glisser la jupe, il ne lui resta que les bas perchés sur des cuisses fermes et galbées. Je me collais à son corps avec le plaisir procuré par tous les millimètres carrés de peau qui voulaient vivre l’amour.
« Je suis en train de vivre la finalité de ma vie de femme. Être aimée d’une femme jeune, d’une femme très belle que j’ai désirée comme on désire la vie, comme on désire l’amour impossible . Si je devais mourir maintenant, mourir dans tes bras serait un plaisir merveilleux.
-On peut peut-être attendre un petit peu ? On n’a pas tout à fait fini ?
-Bien sûr Amour, embrasse moi encore. » Je l’entraînais vers le lit, et lui dévorai les seins ; ma main partit à la découverte, vers le mont de velours, et mon doigt le plus futé découvrit une fente bien fermée, qui s’ouvrit comme une fleur à ma caresse effrontée. Entre ses lèvres ouvertes, un flot de plaisir, chaud, glissant, qui m’encouragea à d’autres découvertes. Le clitoris était dur, volumineux, de cette taille idéale que l’on peut prendre avec la bouche et en aspirer tout le désir contenu. C’est ce que je fis tout de suite, et je dévorais ce sexe brûlant. Son plaisir vint très vite. Trop vite, je fus surprise. Mais je continuai avec avidité de lui apporter le maximum de sensation. Quand je sentis que j’étais totalement noyée, je repris la caresse manuelle que je maîtrisais bien maintenant. Un doigt, deux, trois doigts, puis doucement, la main. Je sentais son souffle s’accélérer. Je savais l’effet que ça faisait, j’étais de celles qui pouvaient jouir de cette façon. Elle ouvrit les jambes et se redressa un peu. Appuyée sur un coude, son corps était élégant comme celui d’une jeune femme en amour. Elle se saisit de mon avant bras, et l’invita à pénétrer plus avant. Je la laissais doser le mouvement de pénétration, elle avait le regard embué de larmes, je savais que ce n’était pas de la tristesse. Le rai de soleil illuminait toujours ses cheveux argentés. Et ma main avançait toujours plus loin dans sa vie. Sa respiration était maintenant rapide, comme si elle était au bout d’une course folle. Elle invita mon avant bras à continuer son chemin, mais je résistais, j’avais une autre idée. Je plaçais mon autre main bien à plat sur l’intérieur de mon avant bras, engageait l’extrémité de mes doigts à l’intérieur de sa lèvre, et doucement, guidée par le bras, ma main glissa vers l’intérieur provoquant une dilatation extrême. Maud respirait maintenant comme si elle allait accoucher. Je savais que son plaisir était intense, alors qu’une telle dilatation dans une autre occasion lui aurait provoqué une douleur insupportable. Je continuai mon geste, sachant comment cela allait évoluer, et je sentis que Maud allait exploser. Quel miracle de la femme que ce jaillissement phénoménal ce geyser de plaisir, cette sensation unique. Je fus complètement douchée de son plaisir abouti. Je n’avais pas cherché non plus à m’abriter, il faut vouloir recevoir autant d’amour. Je la laissais reposer. Reprendre peu à peu un souffle régulier, recommencer à vivre dans ce monde à trois dimensions, après avoir connu la quatrième, la cinquième, la septième ? Pourquoi pas ? Maud avait déjà le sourire sur les lèvres gonflées de sa bouche amoureuse avant d’ouvrir les yeux. Je l’embrassai comme pour la réveiller, le baiser du prince à Blanche Neige.
«Mon doux amour, je suis confuse, je voulais te donner le plaisir avant, je me suis mal conduite. Je suis égoïste.
« Mais nous avons tout notre temps ma douceur, j’ai bien envie de mourir sous tes caresses ! Elle épongea mes seins encore ruisselants, elle les fixait de ses yeux avides, et recommença à les dévorer comme si sa survie en dépendait. Et moi, d’autorité, je m’allongeai sur le lit et je l’attirais à moi. Après je ne sais plus. Tout ce qui m’arriva était aussi dans une autre dimension. Pas de dilatation vaginale, mais l’autre, comme si elle avait deviné que c’était mon point faible, mon autre sexe, celui qui n’avait presque pas servi. Et si elle avait su jouir à plusieurs reprises dans un silence relatif, je ne sus pas le faire, elle me fit crier plusieurs fois. Je n’ai aucune idée du temps que j’ai passé avec Maud. J’ai eu beaucoup de mal à retrouver une allure présentable. Je n’arrivais pas à partir, j’étais contre elle, et je ne pouvais m’en détacher.
« Et si on recommençait ?
-ce serait avec plaisir ma douce, mais tu vas te retarder, et je risque de te laisser marquée. J’ai eu plus de bonheur avec toi que je n’en ai jamais eu. Je ne penserai plus jamais à personne qu’à toi. Je sais qui, maintenant, me donnera le plaisir quand je me caresserai. Reviens quand tu veux, ou ne reviens pas, je t’attendrai, je commence déjà à t’attendre. Et je quittais la douceur de Maud avec beaucoup de tristesse. Quel bonheur de pouvoir aimer, quel bonheur de suivre ses plaisirs à la trace.
«La femme éparpillée » que je suis venait de faire une nouvelle victime. J’étais heureuse, excitée comme une puce. Est-il possible que des femmes ne connaissent jamais ce bonheur là ? Je me souvenais de l’amour profond de Michèle, de l’amour spontané de Marie-Noëlle, de l’amour violent de Simone, et je venais de découvrir l’amour intense avec Maud. J’ai connu aussi les amours sauvages de Marie-Catherine, et l’amour vicieux de Renée Lise. Il y eut aussi l’amour timide de ma belle Lucie. J’aimerais revoir Lucie, histoire de finir ce que nous avons commencé. Je rêve quelques fois avec nostalgie à ses lèvres s’ouvrant, roses sur sa peau noire. Et l’amour viril de Chris, fort, puissant, et tellement différent. Et la pauvre Nathalie, pourquoi l’ai-je laissée ? Elle était belle, elle était demandeuse, fraîche, inexpérimentée, mais si agréable. J’avais l’impression d’avoir fait le tour du monde de l’amour, mais je sentais bien ne pas être lassée, et d’en vouloir encore. Maud douce Maud, comment se fait il qu’habitant la même ville nous ne nous soyons jamais rencontrées ? Comment est-ce possible que je passe en vélo devant chez toi et que tu ne m’aies jamais vue ? C’était pour mieux s’aimer, au bon moment de notre vie. Comme disait Simone, Maud valait le détour. Quand Christian rentra, il m’embrassa avec tendresse. Je sortais de la douche, j’étais parfumée de frais. Ce sont toujours les parfums qui trahissent. Il me raconta sa matinée qui l’avait agacée profondément.
«On aurait pu faire une grasse matinée crapuleuse ! Au lieu de ça, on s’est levés tôt.
-Oui, mais moi je me suis recouchée un moment.
-Tu as bien fait, il faut que tu prennes des forces, vu ce qui t’attend pour ce soir.
-Oui mais ce soir, attention, pas de fantaisie. Demain j’inaugure ma fusée, et je ne voudrais pas avoir des problèmes de selle !
-Tu finiras en danseuse ! Tu as un très beau cul quand tu fais ça !
-Seulement quand je fais cela ?
-Bien sûr que non, tu as le plus beau cul au monde.
-Cet après midi je vais voir mon père pour faire les réglages du vélo, il fera celui de Marie-No en même temps.
-J’ai des papiers à porter à ma mère, ça me barbe. Tu ne voudrais pas y aller à ma place ?
-Pas question ! Tu te débrouilles avec ta mère ! » Ça, ça fait mal quand ça passe entre les dents. Maud chérie, si tu savais comme j’avais envie de repartir pour une danse. Le lendemain matin on reprit nos habitudes sportives. J’avoue que c’était dur. Heureusement que cette superbe mécanique me facilitait la tâche. Quel confort, et quel agrément. Ce sifflement des pneus, ce bourdonnement imperceptible du dérailleur. Les commandes de ce même dérailleur au guidon, ce mouvement du cadre quand on se dresse sur les pédales, on a l’impression que le vélo aide à repartir. Et cette selle faite spécialement pour les femmes. J’avais l’impression qu’en l’inclinant un peu, je pourrais faire l’amour avec mon vélo. Encore que ce serait mérité, j’aime tellement le vélo ! Marie-Noëlle était dans la même extase, ces vélos étaient de pures merveilles Les cadres faits à la demande, les angles adaptés à nos morphologies faisaient que les mêmes vélos étaient totalement différents, ainsi je n’aurais pu me servir du sien et elle du mien. Compliqué tout ça. On dépassa quand même les 100km, ce qui, pour une reprise, n’était pas si mal. En plus, il ne faisait pas chaud. Heureusement le froid était sec.
Lundi matin, Simone me renouvela son invitation à venir chez elle.
« Tu m’avais promis de dormir avec moi !
-Bien sûr, j’ai toujours envie de le faire, mais je ne peux pas dormir chez toi, nous dormirons au studio ?
-Non, à la maison.
-Et Alex ton mari ?
-J’aurais dû t’en parler depuis longtemps. Alex est infirme. On s’est mariés alors qu’il était militaire. Il a sauté sur une mine. Il a les jambes coupées à hauteur des genoux. Il est revenu quasiment mort, et nous ne pouvons faire l’amour depuis ce temps là. Quelques fois il a envie de me caresser. Je le laisse faire, mais tu le sais, il me faut plus de violence pour arriver à l’extase. Lui, il a une autre façon de m’aimer, c’est de me voir faire l’amour avec une femme. Jamais avec un homme. Mais je n’ai pas souvent la possibilité de lui offrir une jolie femme. Alors si tu voulais bien faire l’amour avec moi là bas, je serais la plus heureuse des femmes. -Je ne veux rien te refuser, tant que tu me gardes avec toi. Si ça peut apporter un peu de bonheur à ce pauvre homme, je ne vois pas pourquoi je refuserais.
-Ensuite, on discutera avec lui d’autres choses. Je ne voudrais pas que ça t’enlève tes moyens, et que tu sois déstabilisée. Il sera derrière la glace. Tu ne seras pas sensée le savoir, mais je ne peux pas te faire ça bien évidemment.
-Tu peux compter sur moi, de toute façon, je serais capable de te violer devant n’importe qui. Au fait ma belle, je suis allée voir Maud.
-Oui, je le sais.
-Comment tu le sais ? Elle t’a appelée ?
-Non pas du tout, mais je suis tellement en osmose avec toi que je ressens quand tu as du bonheur.
-Tu me fais marcher.
-Pas du tout, je dois être un peu médium, j’ai ressenti quelque chose à chaque fois que tu as fait l’amour avec Marie-Noëlle quand vous étiez en vacances ! Tu vois ? Tu sais bien que ce n’est pas elle qui me l’a dit ?
-Tu me bluffes !
-Et quand je fais l’amour avec Christian ?
-Je ne sens rien. Alors dis-moi, belle maman ?
-J’ai passé un bon moment. J’ai adoré. Quelle douceur, quelle tendresse.
-Oui, elle t’a fait l’amour avec un amour fou. Elle sera trop discrète pour te le dire, mais tu as changé sa vie.
-Tu exagères toujours comme ça ?
-Non, c’est juste pour toi. Je ne suis pas jalouse, mais ce que j’ai ressenti quand tu étais avec elle était très violent.
-Pourrais tu me dire quel jour c’était ?
-Samedi dernier au matin.
-Ya un truc !
-Pas de truc, que de l’amour.
-Alors si je voulais faire l’amour en cachette ?
-Il faudrait que tu aies la volonté que je ne sache rien. Mais avec Maud, ce n’était pas le cas.
-Je ferai des expériences.
-Autant que tu veux, mais choisis des jolies filles.
-A ton avis, pourquoi Maud m’aime à ce point ?
-S’il n’y avait qu’elle. Imagine toi, pour des femmes de notre âge, une jeune femme comme toi qui nous apporte un grand amour sans arrière pensée. On se sent belle ,on se sent jeune, désirée, aimée. Tu nous donnes une deuxième vie, c'est un plaisir immense auquel on ne peut répondre qu'avec de l'amour
Ce qui se passe, c’est que tu fais l’amour en te donnant totalement, et chacune ou maintenant chacun est convaincu que tout ton amour est pour elle ou pour lui. Tu es un puits d’amour. Une oasis d’amour. Je pense que les femmes que tu fréquentes ressentent tout ça. Peut être confusément, mais elles le sentent. Aussi sont-elles heureuses, parce qu’elles ont de toi tout l’amour dont elles ont besoin. On prit rendez vous pour aller chez elle. On trouva l’excuse bidon d’un voyage pour couvrir un défilé de mode. On partit toutes les deux dans sa grosse Mercedes, qu’elle ne voulait jamais conduire elle même. Je pris le volant donc, sans toutefois être convaincue que c’était une voiture susceptible de me plaire. La maison était située dans la vallée de Chevreuse, à Clairefontaine. La maison, c’était plutôt un manoir, dissimulé dans un bois qui devait être bien agréable en période estivale. Axel nous reçut avec plaisir. Il était sur un fauteuil roulant, mais très class, visage d’aristocrate, souriant, extrêmement poli et délicat. Il y avait apparemment deux domestiques qui devaient s’occuper de lui en permanence. Assis à la table du dîner, il avait l’air d’un homme comme un autre, et cela faisait de lui un hôte agréable. Il eut beaucoup d’intérêt pour moi, quand il sut que j’étais officier de réserve. C’est vrai que pour lui, l’armée était le centre de ses souvenirs. Après être passés un moment au salon, où je dégustai le tilleul-menthe traditionnel, Simone m’entraîna pour me montrer « ma chambre » Elle me laissa à ma toilette et vint me rejoindre un petit moment après. Dans la pièce aux magnifiques boiseries, il y avait effectivement un très grand miroir. Je pensais qu’Alex se tiendrait derrière pour nous mater. On fit l’amour toutes les deux comme on avait l’habitude maintenant, avec beaucoup d’amour et de violence. J’oubliais totalement le miroir, j’étais toute à mon plaisir. Simone me fit passer par tous les registres de la possession, elle me viola plusieurs fois avec des godes monstrueux, que je supportais avec bonheur. Mais je ne pense pas que j’aurais pu le faire avec une autre personne que Simone. Elle connaissait ces pratiques à la perfection. Quand elle me pénétrait  j’aimais qu’elle le fasse alors que j’étais sur le dos. De voir son visage, et ses seins gigantesques, me faisait grimper aux arbres instantanément. Et puis après toutes ces violences, il y avait L’instant câlin où l’on s’embrassait, où je lui mangeais les seins, où l’on se caressait. L’amour avec Simone durait plusieurs heures. Dire le nombre d’orgasmes était impossible. Et quand enfin elle me laissait, j’étais comme morte, et elle savait calmer ce qui, sans elle, aurait été de vives douleurs. Le lendemain matin, après le petit déjeuner, elle me fit visiter la propriété, dans une voiture à cheval, la promenade était magnifique. Les ruisseaux gelés, les arbres blancs de givre, quelques congères d’une averse nocturne. Tout cela était très beau. On retrouva Alex. Il me regarda comme si j’étais Vénus en personne. Simone vint à mon secours.
« Je lui ai tout dit, Alex, nous sommes trop proches, il y a trop de confiance entre nous pour la piéger comme les autres. Elle s’est prêtée de bonne grâce, à notre jeu du miroir, espérant t’apporter à toi aussi un maximum de plaisir. C’est la femme la plus généreuse qui soit.
-Non Simone, la plus généreuse c’est toi. Tu n’arrêtes pas de donner. J’ai passé une soirée exquise, j’espère Alex que vous avez été heureux. Si je peux faire plus, n’hésitez pas. »
«Je vous fais tous mes compliments. Vous êtes une très belle amoureuse. Vous pouvez effectivement faire beaucoup plus pour moi et pour Simone. Comme vous le constatez, le sort n’a pas voulu que nous ayons des enfants. Nous souhaitons que vous acceptiez d’être notre héritière. Nous n’avons plus aucune famille, et notre fortune ira à l’administration. Nous savons que les héritages hors de la famille sont taxés au maximum, mais ce qu’il restera, ne sera déjà pas si mal. Simone me parle de vous depuis que vous êtes entrée dans sa vie. Elle ne me cache rien, et je vous connais aussi bien qu’elle. Simone, s’il te plait je te laisse la suite.
-Pour le journal, il ne sera pas possible longtemps de lutter contre les énormes groupes de presse qui se montent de partout. Ce sont les états qui veulent maîtriser la presse; leurs moyens sont considérables. Je vais être obligée de vendre. Les acheteurs ne te garderont pas. Ce qu’ils veulent c’est une ligne de plus à leur bilan. Ils se moquent des employés, des cadres, même s’ils sont compétents, ils coûtent trop cher. Alors, nous allons te céder un maximum d’actions, pour que tu reçoives la plus grosse partie de la vente. Je donnerai également des actions aux autres filles qui travaillent avec moi depuis des années. -Arrêtez arrêtez, je ne suis pas sûre de tout comprendre.
-Nous te demandons simplement d’être notre héritière, les hommes d’affaires feront le reste. Il en existe encore qui ne sont pas tout à fait pourris ;
-C’est de la folie Simone, il doit bien y avoir une autre solution.
-Ce serait une mauvaise solution avec quelqu’un d’autre que j’aimerais moins que toi.
-Mais si tu vends, que vas-tu faire ?
-Nous vendrons aussi la maison, je prendrai ma retraite de PDG et ma retraite de courtisane. Nous irons nous installer dans un paradis, s’il en reste encore.
-Et tu me laisseras ?
-Je te laisserai là où le bonheur prendra soin de toi..



Et tu feras autre chose, autrement, il te viendra bien une idée ! »




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Suite 

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Par eve anne
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