eve anne

  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
  • : Le blog qui fait plaisir

Heure d'Hiver

   

  43319  

   L'Hiver

 

 

     00-2024Bis       

 

 

Vulnerant omnes
Ultima Necat

 

 

images (2)

 

Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



BonneA              

Calendrier Aubade

 

 

calendrier 2022 image juin

 

 

 

 

 

 

Calendrier

Octobre 2024
L M M J V S D
  1 2 3 4 5 6
7 8 9 10 11 12 13
14 15 16 17 18 19 20
21 22 23 24 25 26 27
28 29 30 31      
<< < > >>

Derniers Commentaires

Images Aléatoires

  • 78569516 p
  • sh40.jpg
  • 8398423.jpg
  • digitaldesire Hanna Hilton 08
  • 06
  • Lauranne--115-.jpg

Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
Autoroute du nord190

Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
002TourDeLaMassane

Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
011

Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
1580-photodents2-s-

Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
753pxftpp012904iu7

Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
amiens-chapelle-st-domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
chateau

Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
 chimie11

Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
Duo-LG-2

« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
EtoilesEteintes (197)

Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
Laurent (4)

Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
meditation2-cene-fraangelico

C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
tn Manon (101)

Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
thalys-011

A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

tn BG3

 

J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

tn 22

 

Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

Rechercher

                              

 

Accès direct aux chapitres

XIX- Chrysalide
 

undefined

Une rose d'Automne est plus qu'une autre exquise.

Agrippa d'Aubigné

                                             Je téléphonai à Marie-No, pour lui raconter. Elle me demanda de lui donner le truc quand je l’aurais trouvé.
« Si ça continue comme ça dit-elle, je capitulerai sous peu, et je me ferai lesbienne. » Toujours le mot pour rire cette chipie !
Je retrouvai mon bureau tous les matins avec plaisir. Simone vint me relancer :
«Dis moi cocotte, quand veux-tu que l’on se voie, si tu as envie qu’on se voie ?
-Le plus tôt possible. J’ai un grand besoin de vous parler.
-Si c’est pour parler, on peut faire ça tout de suite ?
-Ben pas vraiment, on peut faire d’une pierre deux coups ?
-Je ne veux pas te forcer.
-Non, je ne me force pas. » Et c’était sincère. Ses cinquante ans ne me repoussaient pas, ses gros seins m’attiraient plutôt, je n’en n’avais jamais touché d’aussi énormes, sa taille enveloppée et ses hanches de madone ne me rebutaient pas. En plus, j’aimais son parfum, elle avait un beau visage, de bonnes manières, jusqu’à sa voix un peu cassée que je trouvais très érotique.
« Vers cinq heures ça te va ? Mon studio est juste à côté. Si tu préfères ma maison, il te faudra faire du chemin, et demander à mon mari. Il est très possessif.
-Le studio me va très bien.
-C’est très pratique ; si tu en as besoin, n’hésite pas à me demander la clef. Il y a une ou deux gamines ici qui méritent le détour.
-J’espère que demain il y en aura deux ou trois ! » Simone éclata de rire.
« Je n’en doute pas un seul instant. » Quand je fus nue devant elle, je vis que je lui plaisais. Elle vint vers moi avec beaucoup de douceur. Elle me prit les seins et les porta tour à tour à sa bouche. Elle les suçait avec douceur et application. Je sentais, au léger tremblement de mes jambes, que j’étais bien partie. Elle m’entraîna vers le lit, et se déshabilla en un clin d’œil. Sa poitrine était fabuleuse. Un seul de ses seins était aussi volumineux que les miens réunis. Le téton était énorme, j’avais l’impression qu’elle pourrait me prendre avec l’un d’eux. J’étais excitée comme une puce. Je descendis mon visage le long de son ventre pour arriver à son intimité. Elle était épilée bien entendu, et véritablement douce comme de la soie. Le clitoris était dur et saillant. La dimension des lèvres me surprit aussi. Je commençai à la caresser de ma langue, je sentis tout de suite qu’elle allait jouir. J’avais l’impression d’être perdue dans cet antre profond et ruisselant. Ce n’était pas l’amour qui me guidait, c’était la curiosité. Je voulus la pénétrer de mes doigts, mais ma main disparut entièrement. Je continuai ma progression, et j’entrai les trois quarts de mon avant bras avant de rencontrer une résistance. Simone était au bord de l’explosion, son plaisir était visible et sonore. De l’autre main je caressai le mamelon au téton énorme. Elle eut son premier orgasme, c’était violent, c'était impressionnant de voir ce corps imposant vibrer comme celui d’une jeune fille. Elle m’aida à me retirer la main de sa chatte, et me bascula sur le lit. Au-dessus de mon visage, j’avais ses deux seins qui me frôlaient. Elle se frottait à moi comme l’aurait fait un homme, et elle m’inonda le sexe. Après, je ne pourrais plus dire ce qui s’est réellement passé. C’était fort, très violent, ça se déclenchait de partout à la fois, mes seins ma bouche mes lèvres, mes fesses, mon sexe, mon derrière aussi, tout fut utilisé pour m’apporter un maximum de plaisir. Je me laissai violer de partout. Je m’entendais crier. Et quand pour la première fois de ma vie je vis que sa main avait disparu dans mon ventre, je me transformai en fontaine jaillissante à la façon de Renée-Lise. C’était la première fois, et la sensation fut véritablement extraordinaire. J’étais épuisée, véritablement à bout de force, je la laissais faire, Simone m’avait donné des sensations inconnues, et même inimaginables, malgré mon expérience des rapports saphiques. Elle alla chercher de quoi m’éponger, de quoi m’essuyer, elle me séchait avec un sourire attendri.
« Quelle bonne amante tu fais ! J’en étais sûre, je l’avais deviné. Tu jouis comme une tigresse. Et je suis sûre que tu peux jouir comme ça encore plusieurs fois.
-Oui, si vous voulez me reconduire sur une civière.
-Je trouve le vouvoiement délicieux dans la circonstance. Ça fait précieux et ça me plait. Tu peux te servir de la salle de bain, il ne faudrait pas que ton amie s’aperçoive que tu as découché. D’ailleurs, tu devrais rester ici pour la nuit, sinon elle va le voir forcément.
-Je ne suis plus avec elle, je suis avec un garçon !
-Les garçons ça ne voit rien.
-C’est de lui que je voulais vous parler.
-Tu devrais prendre ta douche avant, sinon tu vas prendre froid. » Je suivis son conseil, et je retrouvais un peu de dignité. Elle s’était rhabillée pendant ce temps. « Je me doucherai après. Tu veux manger ou boire quelque chose ?
-Un jus d’orange si vous avez.
-Voilà, je t’écoute.
-Je suis avec Christian dans l’appartement depuis quatre jours. Il m’a déjà caressée, mais on n’a pas fait l’amour. J’ai une peur bleue de le faire, je ne l’ai jamais fait, c’est mon premier garçon. A l’idée qu’il se couche sur moi et qu’il me pénètre, je suis terrifiée. Dites-moi comment je peux faire.
-Mais c’est tout simple mon chou. Ecoute :
-Avant de commencer, tu vas voir ton médecin, pour qu'il te donne la pilule.
-Le stérilet ce n'est pas plus pratique?
-C'est moins sûr. Les hommes sont des bêtes. Ils ne connaissent pas les femmes. Ni comment elles sont faites, ni comment elles fonctionnent. Il y a plus de la moitié des hommes qui se marient, et qui ne savent pas ce qu’est un clitoris, encore moins à quoi ça sert. Les hommes se contentent de bander, et de jouir. Des fois dans ta chatte, des fois dans ton derrière, des fois dans ta bouche ou sur tes seins. Et quand ils ont fait ça, ils sont persuadés que tu es contente. Certes, il y a les intellos, qui ont entendu parler de quelque chose, et qui vont te caresser avant, mais c’est uniquement pour que ça glisse mieux après. Bien sûr, il y a des filles qui aiment ça et qui jouissent réellement, mais il n’y en a pas beaucoup, et celles là jouiraient tout pareil avec un manche à balai. Si tu es avec un homme, il faut que tu prennes ton plaisir toi-même. Peu importe s’il s’impatiente ou si ça ne se passe pas comme il voudrait. En quelque sorte, c’est chacun pour soi. Du moins au début. Il faut que tu sois maître du jeu. Tu dois décider de tout ! Quand, comment, et s’il ne veut pas, tu laisses tomber. N’obéis jamais. C’est toi qui commandes. Si tu ne sais pas commander, il se contentera de te baiser. Au début il te demandera si tu as aimé, et après il s’en fichera. Le sexe d’un homme, pour toi, c’est avant tout un outil pour te faire du bien. Tu apprendras à t’en servir. Comme tu le veux, comme tu le sens, comme tu aimes. Si ça ne vient pas tout de suite, prend ton temps. Si ça doit prendre des jours, ça prendra des jours, si c’est un mois, ça sera un mois. Fais attention, ne te précipites pas, l’échec est définitif. Donc je répète, c’est toi qui fais, c’est toi qui décides, c’est toi qui lui fais l’amour, et surtout pas l’inverse.
-Et on s’y prend comment ?
-Il doit être allongé sur le dos, et c’est toi qui joue avec son sexe. Tu le prends avec ta main, avec ta bouche, tu le fais bander ! Et si tu en as envie, et seulement si tu en as envie, si tu es bien mouillée, tu t’empales dessus, comme tu le sens, à la vitesse que tu veux, à la profondeur que tu veux, et c’est toi qui bouge pour exciter tes sensations. Quand tu sauras faire ça à la perfection, vous pourrez essayer autre chose, mais rappelle-toi, C’est toi qui fais l’amour avec son sexe, et jamais l’inverse. Tu ne te couches jamais pour lui faire plaisir. As-tu compris ?
-Oui, ça ne me parait pas compliqué.
-Le plus difficile c’est de le dissuader de faire ça comme il l’entend.
-Ça sera à prendre ou à laisser.
-Tu es une grande fille, et une belle amoureuse. Tu mérites d’être très heureuse. Surtout, ne te bile pas pour moi. Je ne suis pas exigeante, pas jalouse, il n’y aura aucune interférence avec le travail. Si tu as envie de recommencer tu me le dis, sinon, ce n’est pas grave. Si tu as besoin du studio, tu le prends.
-Je crois que tu as joui comme une grande. J’ai beaucoup apprécié. Maintenant essaie de ne pas rater ton train, et va retrouver ton bel apollon. » Je ressortais de chez Simone dans un état particulier. Je sentais mon sexe encore dilaté, je sentais mon derrière encore pénétré. Et mes seins me rappelaient leur existence J’étais épuisée, j’avais sommeil. J’’ai dormi un peu dans le train, j’avais demandé à ma voisine de me réveiller avant Compiègne. J’avais pris le dernier train. Christian était déjà là, et il s’inquiétait.
« Rien de grave, j’étais en formation, et on a perdu beaucoup de temps. » Le soir, j’étais encore fatiguée de ma prestation érotique. J’étais bien décidée à appliquer à la lettre, les conseils de Simone, mais je voulais faire ça progressivement. Quand j’entrai dans la chambre, il était allongé sur le lit, et je vis qu’il s’était fait épiler, totalement. J’en fus impressionnée.
« Mais quand as-tu fait cela ?
-Cet après-midi, je suis allé à l’institut dans la rue où je travaille.
-C’est une fille qui t’a fait ça ?
-Oui, je n’ai rien senti.
-Elle t’a fait bander quand même ?
-A peine !
-Cochon !
-Il faudrait savoir ce que tu veux ! Je n’allais pas me passer le rasoir entre les fesses tout seul. Et tu ne me l’aurais pas fait Alors ?
-Alors tu aurais dû bander pour du bon et la violer !
-J’y penserai la prochaine fois. » J’étais nue aussi, et je m‘assis sur le bord du lit, et je tendis timidement la main vers son sexe. Il me regardait faire avec amusement. Je ne l’avais pas encore en main, que déjà, il avait doublé de volume. Et pour la première fois de ma vie, à 27ans et des poussières, je touchais un sexe d’homme. C’était frais, doux, et pas si « dur » que ça. La peau me parut fine et fragile. Ma main était petite, ou le sexe était gros. Je ne savais. Je le caressais, j’y mettais le maximum de douceur. Je descendis vers les balloches en dessous, c’était aussi très souple et plein de douceur. Je caressais comme on caresse un sein, avec le souci de créer la sensation, sans frottement, sans douleur. « Hey bien tu vois quand tu veux !
-Ne dis rien, on fait connaissance. Il me parle, laisse-le s’exprimer.
-On en parle au féminin. Ça s’appelle une bite.
-Je n’aime pas ce nom. Je préfère que ce soit masculin. » J’avais repris « le » membre en main, et j’essayais ce mouvement qui vient naturellement. Je vis alors l’extrémité disparaître et ressortir sous la peau. Je remarquais seulement qu’il y avait une ouverture à l’extrémité. Le plaisir devait jaillir de là. Je ne l’avais pas quitté des yeux, ni de la main. Je m’étais allongée contre lui, et sans le serrer trop fort, je le remuais doucement de haut en bas. Ça me faisait de l’effet. Je sentais ce léger pincement sur le dessus de mes cuisses, comme si j’allais avoir du plaisir, mais je ne me sentais pas inondée.
-Je trouve qu’il est plus beau sans poils. Ça fait plus gai, plus appétissant. Il me plait bien !
-Plus « gai » sûrement ! Si tu allais un peu plus vite, ça me ferait jouir.
-Mais je n’ai pas envie que tu jouisses, je ne fais pas ça pour ça, je veux voir comment ça marche c’est tout. Et d’ailleurs, je suis épuisée, il faut que je dorme.
-Et tu me laisses comme ça ?
-Evidemment, je ne vais pas le mettre sous mon oreiller. Prend une douche froide, ça te fera autant d’effet.
-Chameau.
-Garde le ton mauvais caractère. A ton tour de me caresser. Et fais ça bien que je m’endorme en douceur. » Il me caressa doucement, sans me pénétrer de ses doigts, il descendit le visage vers mon bas ventre, et me lécha le clito. Je fermais les yeux et je pensai à Marie-No ; il savait le faire, et me causa un plaisir rapide et des plus agréables. Le souvenir des « tortures » de Simone avait disparu « Maintenant tu peux dormir, égoïste !
-Bonne nuit mon chéri, je t’aime. » C’est la première fois que je disais cela, mais j’étais déjà dans les brumes du sommeil, et je ne savais plus si j’existais ou si je rêvais.
Le lendemain matin, je me réveillais en pleine forme, heureuse, j’avais l’impression que j’avais franchi un cap. Je « savais » comment c’était fait, si j’en ai envie, j’irai plus loin. Dans le train qui nous emmenait à Paris, je me fis douce et amoureuse. Christian n’en revenait pas, mais il restait sur ses gardes, il savait qu’il pouvait y avoir des revirements de situation. Dés mon arrivée au bureau, je vis Simone de loin, en voyant mon sourire, elle fut rassurée. J’appelais Marie-No. Je lui demandais comment elle allait, et, visiblement, ça n’allait pas très fort. Je lui proposais que l’on se voie le soir, elle accepta. Je passais une journée calme à préparer une sortie pour le lendemain. Je mangeais le midi une salade avec Simone. Elle me dit simplement qu’elle avait un boulot supplémentaire à me confier. Je revins le soir au premier train, Marie-No m’attendait à la gare.
« Tu es seule ? Ton mari revient à quelle heure ?
-Dans une heure et demie.
-On a le temps ?
-Oui, bien sûr, viens. » Une minute après avoir fermé la porte elle était nue.
« Mais on dirait que tu as très faim. Il faut quand même que je me passe à l’eau ! -Je viens avec toi. » On prit notre douche ensemble, puis on s’aima comme des collégiennes, vite, voracement, sans fioritures, du sexe à l’état pur.
«Mon dieu que ça fait du bien.
-On a plus le temps de discuter. La prochaine fois, on ira en forêt. » Et elle s’en alla tout courant. Christian arriva quelques dix minutes plus tard. J’avais eu le temps de faire des courants d’air, pour effacer le parfum de Marie-No. Ce soir là, je me suis enhardie un peu. J’ai caressé « le sexe » plus longuement. Je me suis laissé aller à déposer un baiser sur le bout. J’ai accéléré un peu le mouvement, et Christian a joui sur ma main, sans prévenir. Je ne me suis même pas fâchée. J’ai regardé le sperme s’épancher par saccades, sur ma main puis sur son ventre. J’ai trouvé qu’il y en avait beaucoup. Je n’avais jamais vu ça, j’étais médusée. L’odeur du sperme me chatouilla les narines, mais je ne protestais même pas ! Je ne me reconnaissais plus.
« Tu vois que tu apprends vite !
-Je n’apprends rien du tout, c’est toi qui t’excites comme un obsédé.
-C’est parce que tu me fais de l’effet. Je t’adore. Tout à l’heure, je te ferai l’amour !
-Non.
-Et pourquoi non ?
-Je n’ai rien demandé, et c’est très bien comme ça. Il ne faut pas que tu fatigues mon chéri, tu dois te ménager !
-Bon, hé bien je dors !
-Et moi ?
-Pas le temps, je me ménage.
-Ok, je me débrouille toute seule.
-Comment ça toute seule ?
-Oui, toute seule. Bonne nuit. Et j’éteignis la lumière.



Mais j’étais endormie avant de commencer.  
 






  Chrysalide G tn Chrysalide D 

 

Par eve anne
Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires
 
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés