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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
Ultima Necat

 

 

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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



BonneA              

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Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
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Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
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Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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XVII- Chrysalide
 

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Le bonheur est une rose qu'il ne faut pas cueillir.

André Maurois

                                                                           Le lundi suivant, je pris enfin le train pour Paris. Je me présentai au journal à l’heure précise. Je fus accueillie par Simone, une femme d’un certain âge, souriante et super class. Les bureaux étaient spacieux, dans un immeuble de style. C’était les lambris, le parquet ciré, le plafond très haut à moulures, des lustres magnifiques. Il y avait beaucoup de monde, et des ordinateurs partout. Je ne connaissais pas ces machines, mais il était prévu des stages de formation. Je fis le tour de la rédaction, je fis connaissance de tous les employés, et je dois dire que ça respirait l’activité. Les filles étaient toutes très soignées, et la plupart, assez jolies. J’aurai des progrès à faire pour m’habiller. J’avoue que je faisais un peu godiche. Mais je remarquais que beaucoup de filles étaient en jean, et il y avait quelques décolletés qui attiraient l’attention. Je n’en vis pas une seule aussi jolie que Marie-Noëlle. Au fur et à mesure des jours, je me trouvais bien dans cette rédaction. J’avais fait des progrès en photo, j’avais commencé l’informatique. Il était prévu que j’accompagne un photographe pour couvrir un défilé de haute couture. Et là, je fis une découverte, je fus absolument subjuguée de l’ambiance qui régnait dans les salons du défilé. Là encore, je vis des filles superbes, des mannequins renommés, à moitié nues, mais aucune n’était aussi jolie que Marie-Noëlle. Je revenais du travail, heureuse de ce que j’avais fait ou découvert. C’était exactement le boulot dont j’avais rêvé. Après un mois de présence, je rédigeais mon premier article sur un défilé de mode. Cet article fut très bien accueilli, et parut tel quel dans un numéro spécial, avec les compliments de ma hiérarchie. Christian avait aussi fait ses premiers pas dans son nouveau job. Il travaillait plus au sud de Paris. Et si nous pouvions faire le trajet ensemble le matin, il pouvait rarement le faire avec moi le soir. Mais cela nous donnait l’occasion d’être réunis, de parler, et de s’habituer l’un à l’autre. En fait, je ressentis au fur et à mesure, qu’il me fallait du temps pour effectuer ma mutation. Non pas que l’amour des filles devait disparaître de ma vie, mais je découvrais la nature masculine de façon plus intime et plus progressive. Depuis que Christian m’avait défiée à Vélo, on ne s’était plus réellement quittés, mais nous n’avions pas renoué avec les gestes amoureux. Je sentais bien son impatience. Il ne voulait pas prendre le risque que notre fréquentation prenne le tour d’une franche camaraderie. Il ne s’était pas lassé de moi durant mon passage à vide, cela me laissait penser qu’il était très amoureux. D’ailleurs, je me complaisais dans son regard, et j’aimais bien l’émoustiller un peu, de temps en temps. Il ne savait toujours pas que j’étais avant tout lesbienne. Marie-Noëlle avait fait en sorte de ne pas afficher notre intimité. Par contre, Jean-Marc, lui, le savait. Je ne sais pas ce qu’il en pensait. Nous avions évité que les deux garçons se rencontrent. Pourtant il le faudrait bien un jour. L’amour entre elle et moi, était redevenu ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. Mes erreurs avaient été je crois, oubliées. Marie-Noëlle ne m’en reparla jamais. Elle avait pris l’habitude d’être très présente, et de ce fait, elle espérait pouvoir corriger à temps, tout écart dans mes relations. L’amour était revenu, et j’en trouvais un bien être immense. Il ne me semblait pas non plus qu’il y ait de changements dans sa conduite. Je crois qu’elle avait envie de moi comme au premier jour. Cet amour m’apportait tout ce dont j’avais besoin. Je ne ressentais pas l’envie de céder à l’impatience de Christian. Cela pouvait durer encore des siècles. Christian me dit un jour, qu’il était tellement persuadé que j’étais la femme de sa vie, qu’il acceptait d’attendre que je sois prête. Il ne cherchait pas à savoir si j’avais un autre amour. La version de ma virginité lui allait très bien, il l’avait totalement intégrée dans son attente. Il s’en tenait dans ses choix à la liste qu’il m’avait présentée un jour de lyrisme exacerbé. Et moi, jour après jour, sans y penser particulièrement, je remplissais les cases. Il était de plus en plus passionné de me découvrir. De mon côté, je ne faisais aucun effort pour savoir qui il était, ses mérites, ses qualités. La seule chose qui me plût, c’est qu’il s’intéressât à moi. Je ne voulais pas de lui, mais j’aimais son désir de moi. Je ne parlais que rarement de lui avec Marie-Noëlle. Je me bornais à savourer l’amour qui nous liait, et qui ne me lassait pas . L’amour de Marie-Noëlle, m’était un élément vital, comme ma respiration, comme le sang dans mes veines. Je me souvenais que j’avais failli mourir quand il fut en péril. Marie-Noëlle avec l’âge, avait pris de l’assurance, elle soignait son look plus qu’avant, elle choisissait ses vêtements avec plus de soin. Je la trouvais de plus en plus belle. Moi qui, maintenant côtoyais les tops models, j’avais un élément de comparaison, elle était la plus belle et de loin. Elle aurait pu sûrement être modèle, pourquoi pas ? Un apprentissage dans la démarche ? Et encore ! Regarder marcher Marie-Noëlle de dos, était à en mourir. Sa démarche était à elle seule d’un érotisme fini. Et quand on la voyait arriver avec sa jeep en treillis, avec son béret en équilibre sur son chignon, ses ray-bahn, ses gants, et sa veste de treillis ouverte, c’était digne d’un film américain. Je ne sais pas comment ils faisaient là-bas pour résister à un physique comme ça. Un soir, sans préambule, elle me parla de l’armée. Cela faisait des mois que l’on n’en avait pas reparlé.
«J’ai rencontré le Commandant Ducrocq.
-Ha ! Il s’agit bien de « Henri Ducrocq » ?
-Oui, le Capitaine de l’EAG que tu as connu.
-Et alors ?
-Il voulait avoir de tes nouvelles. J’étais un peu étonnée, c’était la première fois que l’on se parlait en particulier. Je ne savais pas qu’il savait.
«Henri sait tout sur tout le monde.
-Je ne lui ai rien dit, je te laisserai faire.

-S’il souhaite que l’on se voie, tu resteras avec moi. Ça me ferait plaisir de le voir, mais de la façon que l’on se voyait là bas. Peut être veut il faire du vélo ?
-Il faut que je te dise…
-Quoi ma belle ?
-Jean-Marc va être libéré.
-Déjà ? Mon dieu comme le temps passe. Je vous ai pourri la vie et maintenant vous allez être séparés.
-Je serais assez partante de le suivre, mais il ne veut plus de moi. Il ne digère pas que nous couchions ensemble.
-A ce point ?
-A la compagnie, tout le monde sait que je suis ta petite amie. Tout le monde sait que l’on vit ensemble et où l’on habite. Ils nous croisent en ville, au cinéma, en discothèque. Chez Carrefour. Tout le monde nous a déjà vu nous embrasser. Et tout le monde sait qu’il n’a pas réussi à nous séparer. C’est trop dur pour lui, et bien sûr, je suis la seule responsable: la femme de mauvaise vie.
-En plus tu es de plus en plus belle, de plus en plus sexy, c’est vrai que ça doit jaser. Que comptes-tu faire ?
-Je ne sais pas, c’est pour ça que je t’en parle.
-Mais vous avez fait l’amour plusieurs fois ?
-Non, seulement une fois ici. Il n’a jamais voulu recommencer. Moi je n’avais pas grimpé aux rideaux, mais je me serais peut être habituée.
-Mais tu lui as confirmé être lesbienne ?
-Moi non, jamais, mais tous les autres oui.
-Je t’ai vraiment fait trop de mal, j’ai honte. Et je ne peux rien réparer.
-Ce n’est rien, la vie continue, mais il est tellement beau, tellement l’homme que je voudrais.
-C’est vrai, mais qu’ont-ils à détester les lesbiennes ? On n’est pas des bêtes ?
-Il aurait préféré que tu sois avec un mec ? Aurait- il réussi à te séduire dans ce cas là ? Dis-moi ce qui te plairait de faire.
-Démissionner et partir avec lui. Je te demande pardon.
-Ça sera comme tu voudras. Ne t’occupe pas de moi.
-S’il veut bien.
-S’il refuse, tu ne perdras rien, c’est vraiment qu’il est con. Tu es la plus belle femme que je connaisse. Je vois tous les jours des tops models, il n’y en aucune qui t’arrive à la cheville. Et monsieur ferait le difficile parce que je t’ai mangé le minou ? Si tu pars avec lui, on ne sera plus ensemble , que lui faut il de plus?
-Il s’imagine sans doute que je vais coucher avec la première venue.
-Arrange moi un rendez vous avec Henri. »

Je me rendis au camp des sablons pour rencontrer le Commandant Ducrocq. Il n’avait pas changé. Il m’accueillit avec le sourire.
« Je suis vraiment heureux de vous revoir eve anne.
-C’est partagé, j’ai été très étonnée quand j’ai su que vous étiez arrivé ici.
-C’est la promotion qui veut ça. J’ai choisi Compiègne parce que vous avez su m’en parler. Mais on se tutoyait non ?
-A vélo seulement !
-Oui, mais là vous n’avez plus l’uniforme alors on reprend nos habitudes.
-Comme tu voudras Henri.
-Comment vas-tu ? Que fais-tu ? Es tu heureuse ?
-Que de questions ! Je vais bien, enfin je vais mieux. A ma libération, j’ai fait une dépression épouvantable. Il n’y a vraiment que depuis que je retravaille que ça va mieux. Je travaille dans un hebdomadaire féminin. Rédactrice et photographe. A Paris.
-Félicitations ! Et tu es heureuse ?
-Ça pourrait aller mieux. Mais je ne vais pas te raconter tout ça ici. Et puis ma vie est étroitement liée avec Marie-Noëlle, je ne peux en parler qu’en sa présence. -Nous la verrons plus tard. Je vous invite à déjeuner en ville.
-C’est gentil, c’est avec plaisir. Il faudra que tu voies mon père aussi, il demande souvent de tes nouvelles. Et si tu veux pédaler avec nous…Il te faudra prendre une assurance.
-Certainement, je suis un peu isolé depuis que je suis arrivé. Mais tu avais raison, Compiègne est une ville magnifique.
-Avant de voir Marie-Noëlle, je voudrais te demander un service.
-Au sujet du lieutenant Tessier ?
-Oui si tu as un peu d'influence sur lui! Je voudrais qu’il comprenne qu’il a en face de lui, la femme la plus extra qu’il lui arrivera de rencontrer. Je voudrais qu’il comprenne que les homosexuels ne sont pas des malades. Je voudrais qu’il sache que Marie-Noëlle remettra ses sentiments en jeu pour lui, et qu’elle devra réapprendre tout de l’amour. Si elle était avec un autre type, il n’hésiterait pas à vouloir la séduire ? Alors, où est la différence ? En plus, nous serons deux à sacrifier notre amour pour qu’il ait la plus belle femme. C’est fou de ne pas s’en rendre compte.
-Et tu comptes sur moi pour lui faire comprendre tout ça ?
-Aller dans ce sens là au moins.
-Et tu la laisserais partir ?
-Je crois que j’en mourrais.
-J’espère que non. Et toi dans tout ça ?
-Moi ? Bof, un garçon me fait la cour, s’il faut rentrer dans le moule, je le ferai. Vous savez Henri, je crois bien que la majorité des femmes se marient avec des arrière-pensées.
-C’est possible oui.
-Et ce garçon, que pense-t- il de ton homosexualité ?
-Il ne sait pas. Il s’en est douté, mais je l’ai convaincu que non !
-Mais un jour, il saura, il y aura une amie qui te voudra du bien !
-J’y ai pensé, je prends le risque ? Et comment va Minouche ?
-Elle divorce.
-Elle a raison, son jules est vraiment un connard.
-Oui mais il y a des enfants.
-Il ne se cachait même pas pour me peloter devant eux. J’aimais bien cette femme. -Elle t’aimait beaucoup aussi. Tu as laissé un bon souvenir à beaucoup de monde, même au Général !
-Il faudra que je te raconte mon passage à l’EMGA !
-L’épisode du Commandant ? Tout le monde le connaît. Tu es célèbre pour ça.
-Quand on sort de l’EAG et que l’on est confronté à des salopards comme ça, on a envie de tout casser. Le général, l’autre, a été super sur ce coup là.
-Il a divorcé aussi, tu le sais ?
-Non, mais je m’y attendais.
-Ha oui ? Vous étiez intime à ce point ?
-Oui, à ce point, mais pas plus. Je crois qu’il a fait le bon choix ! C’est un homme droit, tout en finesse, et d’agréable compagnie. Quand il se remariera, j’irais à la messe !
-En blanc ?
-Non, il ne s’agira pas de moi, je ne monte pas si haut. Et puis, elle est bien plus belle que moi.
-Tu sais qui c’est ?
-Oui, je la connais, nous sommes sorties ensemble si je puis dire. Elle, le Général et moi.
-Effectivement ! Confidentiel ?
-Secret Défense.
-J’appelle Marie-Noëlle. Marie-Noëlle arriva. Elle était en tenue d’été. Tenue beige, jupe courte hauts talons, chemise impeccablement repassée, tendue sur sa magnifique poitrine, Cravate avec un nœud « spécial Marie-Noëlle » Béret sur le chignon, ray-bahn ; elle était absolument craquante. Cela fait trois ans que je la connais, et je suis toujours aussi émerveillée de la voir. Tu es magnifique ma douce !
-Très élégante Sergent !
-Merci Commandant. Je ne savais pas que tu étais arrivée.
-Je viens d’arriver.
-Comment va la 13ème compagnie ?
-Très bien, nous nous efforçons de la maintenir au top, comme l’avait laissée eve anne.
-C’est vrai que je suis très fier de vous.
-C’est grâce à vous Commandant, c’est vous qui avez formé eve anne et Jean-Marc.
-C’est vrai, mais c’était les meilleurs. Je n’ai pas grand mérite.
-Le Commandant nous invite à déjeuner.
-J’en suis flattée, mais je ne voudrais pas vous déranger, vous avez sûrement des choses à vous dire.
-Rien de confidentiel en tout cas !
-He bien j’accepte. C’est samedi, la compagnie est vide !» Le commandant nous conduisit au « Royallieu », sûrement la meilleure carte de Compiègne. Il choisit pour nous la table du fond, contre la verrière qui donne sur le parc aux arbres plus que centenaires. Le repas fut parfait, et Henri fut un compagnon de table des plus agréables. Marie-Noëlle étonnée au début, s’habitua à notre tutoiement.
«Henri viendra faire du vélo avec nous demain. Christian sera là, avec mon père, Cela fera cinq personnes, après il nous faudra une voiture de sécurité. Je te l’ai déjà dit, ma douce, à Angers, Henri a été pour moi l’archange protecteur. Il a tout fait pour me faciliter les choses. Jusqu’à me donner une voiture et un chauffeur pour me rendre à la piscine. J’avais droit à un sapeur pour m’escorter pour faire du VTT, j’avais un serviteur qui répondait à mes moindres désirs. Il m’accompagnait même au cinéma pour éviter d’être importunée. Il était bien ce Clément.
-Peut être aviez vous des sentiments particuliers Commandant ?
-Il serait grotesque de le nier. Comment ne pas être admiratif devant tant d’énergie, et tant de volonté ? De tous les élèves officiers, elle était la seule à avoir le courage d’aller nager, et de faire 120km à vélo le dimanche. Et tout cela avec le sourire. Et quand on dit aller nager, c’était 5 ou 10km ! Je suis allé la voir une fois.
-Je ne le savais pas !
-C’était pour te voir en maillot !
-Entre l’admiration que l’on a pour une femme et l’amour, l’espace est très mince. Mais j’ai une femme et deux enfants, et je sais me tenir. Eve anne était d’une correction exemplaire, d’une humeur égale, et toujours volontaire. Elle n’avait peur de rien, sauf peut être du premier saut en parachute ?
-Oui, j’ai cru mourir. Si on ne m’avait pas poussée, je n’aurais jamais sauté.
-Tout le monde est dans le même cas.
-Et puis le combat avec les garçons que je n’aimais pas. Je n’aimais pas le contact, et ça me déstabilisait. Il aurait fallu me mettre la grande rouquine, et là, je l’aurais démolie méthodiquement.
-Le Général pensait que vous étiez amoureux.
-Oui, tout le monde le pensait en fait. Mais j’ai eu cet immense plaisir d’avoir eve anne dans ma compagnie, et c’était suffisant.
-Et moi l’immense plaisir de l’aimer et d’être son amie.
-Arrêtez, je vais pleurer ;
-Le départ du Lt Tessier est pour dans un mois. Son remplaçant n’arrivera que dans trois mois. Marie-Noëlle prendra le commandement de la 13ème durant ce temps.
-Je suis très honorée Commandant, mais pour tout vous dire, je souhaiterais faire ma vie avec Jean-Marc, et peut être demanderais-je ma mutation.
-Et pourquoi peut-être ? » Marie-Noëlle me regarda, et fut un peu gênée de répondre. Je fis un battement de cils pour lui faire comprendre qu’elle pouvait tout dire.
« Voilà, Commandant. Nous ne sommes pas des femmes comme les autres. Et bien des gens méprisent celles que nous sommes, et j’ai bien peur que Jean-Marc soit de ceux là.
-Le fait d’être amoureuse de ce garçon, prouve s’il en était besoin, que vous êtes une femme comme les autres. Si votre charme et votre amour ne suffisent pas pour convaincre cet homme là de vous épouser, excusez-moi l’expression, mais qu’il aille se faire voir. Il serait le seul et unique garçon du régiment à ne pas vouloir de vous. Et croyez moi, ne vous abaissez pas, ne reniez pas votre passé, ni celle que vous avez aimée. Non seulement vous êtes une femme comme les autres, mais très nettement au-dessus du lot. Gardez la tête haute, soyez sûre de votre charme, et laissez venir. C’est à lui de faire le chemin. S’il ne le fait pas, passez à autre chose.
-Vous avez sûrement raison. Merci, j’essayerai. Mais j’ai des craintes. Au lieu de passer ses week end ici avec moi, avec nous, faire du sport avec nous, aller danser avec moi, il retourne tous les dimanches dans sa famille. Je trouve que c’est inquiétant à son âge de retourner voir sa mère.
-C’est peut être le « nous » qui le gêne.
-Il n’a qu’à le dire.
-Je crois que c’est moi qui le fais fuir. La première fois qu’il est venu à la maison, j’ai été odieuse avec lui. Vous permettez que j’appelle mon père pour qu’il vienne prendre le café avec nous ? Vous avez le temps ?
-Bien sûr, faites le, c’est une bonne idée. » Mon père arriva tout de suite. Il salua le Commandant, embrassa Marie-Noëlle. « Comment faites-vous les filles, pour être toujours aussi jolies ?
-Uniquement pour plaire aux gens que nous aimons. » Rendez vous fut pris pour le lendemain, pour la sacro sainte virée dominicale.
« Et cet amour du vélo eve anne c’est dû à quoi ?
-Ça m’évite de faire un régime !!
-Elle a commencé à rouler en forêt à l’âge de huit ans. Elle n’a pas arrêté depuis. -Ce qui me valait d’avoir les plus belles jambes du régiment, avant que Marie-Noëlle me rafle le titre.
-De toute ma carrière, elle a été la première à apporter son vélo à la caserne. Nous en avons parlé avec le général de l’EAG, et le projet est en cours d’élaboration pour proposer ce sport aux garçons qui ne partent pas en permission. De même, une sortie hebdomadaire à la piscine est en cours d’études également, le matin avant les écoles.
-C’est super, on fait ça quand à Compiègne ?
-Si les cadres de l’armée me quittent, comment voulez vous que je le fasse ?
 

 

  Chrysalide G tn Chrysalide D 

 

Par eve anne
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