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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
Ultima Necat

 

 

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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



BonneA              

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Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
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Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
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Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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XVIII- Chrysalide
 

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Celui qui baise la rose épouse l'épine.

Jean Dypréau

                                          Notre sortie de ce dimanche se passa très bien, il a fait beau sans trop de chaleur, nous avons fait près de 110 km, avec quelques côtes, mais il n’y avait pas de vent. Nous avons tous fait notre part du travail, l’entente était parfaite. Christian a bien roulé, Il a fait la connaissance d’Henri, et apparemment ils se sont plus. Marie-No était en super forme, elle est arrivée fraiche comme une rose. Je pense souvent à tous les gens qui ne connaissent pas ce plaisir de parcourir la nature à vélo. Et quand on est en groupe, c’est tellement agréable. Au retour, nous nous sommes retrouvées toutes les deux dans notre baignoire préférée. Je la regardais en face, avec les tétons à fleur d’eau, et les cheveux mouillés d’avoir fait le dauphin, et mis quantité d’eau par terre. J’étais heureuse, l’eau me délassait, j’étais bien, et pourtant il fallait que je lui dise ce qui me serait peut être le plus difficile :
«J’ai réfléchi à un tas de choses en pédalant ce matin.
-Oui mon amour ?
-Si tu le souhaites, je peux aller habiter chez mes parents, pour que Jean-Marc reste avec toi, durant ce mois et sa perm libérable. Ça vous donnerait deux mois pour vous connaître. Et décider de ce que vous ferez par la suite.
-Tu ferais ça ?
-Si je te le propose..
-Et nous ?
-On se verra chez moi, ou en forêt comme tu voudras, ou pas du tout si tu ne veux pas jouer à la femme infidèle ?
-Mais que vont dire tes parents ?
-Ma mère ne dira rien, elle ne dit jamais rien, et mon père t’aime trop pour te critiquer.
-Si je m’attendais à ça, je n’y avais jamais pensé. Et pourquoi n’irais-tu pas vivre avec Christian ?
-Je ne suis pas encore décidée, et j’ai besoin de toute ma sérénité pour mon travail. Si je repique une crise à cause d’un poil de moustache, je perdrais mon boulot, et j’en ai besoin, et ça me plait.
-Ok, j’en parle demain à Monsieur, il sera détendu d’avoir vu sa maman, mais je pense qu’il va refuser.
-Il n’y a pas de raison, si vous habitez ensemble, vous ne vous quitterez plus de la journée. En plus, il peut trouver du boulot ici, si vous voulez prolonger l’expérience.
-Tu as raison, mais je ne sais comment lui dire.
Dis lui que tu m’as virée parce que je devenais trop collante. Et trop exigeante. Et surtout trop entreprenante ! ça te donnera l’occasion de confirmer que tout ce que dit la rumeur n’est que médisance. Et que tu en as marre etc.… etc.… -J’aurai du mal à prononcer des mensonges pareils.
-Tu veux être une femme comme les autres, alors il faut savoir mentir comme les autres, et tromper comme les autres. Tu as raison mon chat. Je t’adore. On va en ville se faire une pizza ?
-Avec plaisir. » Le lendemain très tôt, je repartais à Paris. Dès mon arrivée je fus prise en main par Simone « la cheffe ». « On va essayer de transformer notre essai. Tu vas prendre le bureau de Dominique, qui nous quitte pour son congé de maternité, et prendre aussi sa rubrique sur le prêt-à-porter. Voilà, tu n’as plus qu’à t’éclater. Bien sûr, tu conserves le photographe et la secrétaire. Le salaire suivra bien entendu !! » J’étais tétanisée de plaisir. C’était une marque de confiance énorme. Je mis un grand moment avant de réagir. Puis je me décidai : « Je peux vous embrasser ?
-Bien sûr, mais pas sur les lèvres, j’ai du rouge qui tâche !
-Bon, pas sur les lèvres.
-Pour cette fois ci. » Je relevais la tête, le sourire mélangé au regard, me dirent que ce n’était pas innocent. Certes, elle n’était plus toute jeune, mais c’était encore « une belle femme » avec une énorme poitrine, et une élégance qui ne devait rien à personne. Je fus troublée, mais la satisfaction l’emporta. Je me rendis « chez »Dominique, qui me consacra sa journée en explications. Et avant de partir, elle me glissa à l’oreille : « Je suis contente que ça tombe sur toi. Et tu peux être rassurée, je ne retravaillerai pas avant deux ou trois ans ! » C’était vraiment le jour le plus beau. J’appelais Marie-No pour la mettre au courant. Elle fut très réceptive à la joie que je lui transmettais. Et de lui demander :
« Alors tu as parlé à Monsieur ?
-Oui, il semble être chaud pour l’aventure, mais j’aurais voulu qu’il soit encore plus chaud !
-Ce n’est peut être pas un expansif.
-Bon, je rassemble mes affaires ce soir. J’espère que je ne laisserai rien traîner.
-Eve anne ?
-Oui ?
-Pas ce soir, demain, après demain, quand il sautera de joie !
-Je ne suis pas près de partir alors ! N’oublie pas que dans le scénario, tu me vires !
-Oui, bon, mais pas ce soir.
-Ok ma poule, ton chat ronronnera de plaisir. » Ce n’était pas de l’amour ça ? Quand je pense que ce mec boude une femme comme ça, c’est incompréhensible, ou alors il est Pédé. Je rentrais heureuse à la maison. Dans le frigo, Champagne et gâteau glacé aux framboises.
« He oui, une promotion ça se fête !
-A qui le dis-tu ! Tu te rends compte de la chance que j’ai ?
-Ce n’est pas de la chance, c’est parce que tu es super bonne. Moi je ne comprends rien aux participes passés, je ne risque pas d’en faire autant.
-Tu n’as pas besoin de ça. Tu aimes l’armée ?
-Oui, je m’y plais beaucoup.
-Alors, fais l’école d’officier !
-Tu crois que je peux ?
-Je pense que oui, tu iras voir Henri pour qu’il te le confirme.
-Oui, mais ça ne plaira sûrement pas à Monsieur.
-Si c’est le cas, ne t’emmerde pas avec lui. Un mec à qui on propose tout et qui ne veut rien, c’est un con.
-Oui tu as raison. » Le lendemain matin je retrouvais Christian dans le train. Je lui parlais de ma promotion, il en fut particulièrement heureux. Puis négligemment, il me dit :
«J’ai bien envie de prendre un appartement à Compiègne, le studio c’est vraiment trop petit pour deux !
-Pourquoi, tu invites un copain ?
-Non, une copine.
-Ha bon ! Mes compliments ! C’est sérieux ? C’est pour quand le mariage ?
-Quand elle sera décidée.
-C’est une période d’essai en quelque sorte.
-On peut dire ça comme ça.
-Et tu as une idée déjà sur un appart ?
-Oui, mais je voudrais que tu viennes le visiter avec moi.
-Je ne vois pas ce que je viens faire la dedans.
-Tu as beaucoup de goût, tu es une femme, ça m’aidera.
-Ok quand tu veux. » Et le soir, on alla visiter l’appartement. C’était au troisième dans un immeuble de quatre étages. Il faisait 80m² il y avait un grand balcon, deux chambres et une vue magnifique.
-Qu’en dis tu, tu crois que ça lui plaira ?
-Elle serait difficile, c’est superbe, très lumineux, et en très bon état.
-Je suis allé voir les voisins, ce sont des vieux, ils ne seront pas gênants.
-Détrompe-toi, les vieux sont sourds et ils mettent la télé à fond.
Je crois que………………………………………………….Tu as eu raison de ne pas m’attendre, Elle s’appelle comment ta copine ?
-eve anne, pourquoi ?
-Tu me fais marcher !
-Non, je te propose que l’on s’installe ici. Il y a de la place pour mettre deux lits jumeaux. Quand il y en aura un de trop, on l’enlèvera.
-C’est une proposition sérieuse ?
-Oui, pourquoi ?
-Parce que l’on va se séparer avec Marie-No, elle veut habiter avec son fiancé.
-Ha bon ? C’est nouveau ?
-Oui, il va être libéré. Incessamment.
-C’est bizarre, j’étais persuadé qu’elle préférait vivre avec une fille !
-Ben tu vois, il ne faut jamais se fier aux apparences, on peut facilement se tromper. C’est une belle femme, elle se fait draguer par tout le monde là bas !
-J’imagine, c’est vrai qu’elle a du chien ! Et elle pédale bien !
-C’est une très grande sportive. Elle est bonne en tout. (Je ne précisais pas ma pensée)
-Alors tu dis quoi ?
-Si je dis non, tu le prends quand même ?
-Evidemment, je finirai par trouver une femme qui voudra de moi, si je la supplie avec ferveur !
-Alors prends-le.
-Ok je le prends.
-Et tu me prends avec ?
-Si tu le demandes gentiment.
-Si je te supplie avec ferveur ?
-Alors là, je craque. » Il s’approcha de moi, et en un quart de seconde il m’embrassait avec force. J’y pris un plaisir intense.
«Finalement tu as raison, faut pas me demander mon avis. On emménage quand ?
-Le week end prochain.
-D’accord. Samedi, parce que dimanche je suis prise.
-Moi aussi. » Je rentrais à la maison, Marie-No était là.
« Je commençais à m’inquiéter.
-Il y a de quoi. Je viens d’accepter d’habiter avec Christian. Mais si ça ne te plait pas, j’annule tout de suite.
-Non, pas de problème, Jean-Marc a accepté aussi. Quand je lui ai dit que je te virais, il n’a plus hésité.
-C’est bien, les lesbiennes sont complètement tarées cette année. Elles se quittent au moment où elles s’aiment le plus et pour des mecs ! Faut le faire ! Je pense qu’il s’agit simplement d’une recherche d’identité. Si on n’aime pas, on n’est pas obligé d’en mourir.
-Tu as raison. Jean-Marc a admis ta version ! Il m’a dit que dorénavant, il se méfierait des racontars.
« Le mec qui veut une fille et qui ne peut pas l’avoir, raconte qu’elle est lesbienne, ça lui évite de passer pour un con. » m'a-t-il dit! 
-Voilà, il a tout compris. Toi lesbienne ? Faut pas déconner !
-Promets-moi un truc.
-Tout ce que tu veux.
-Que mec ou pas mec, on ne se quittera pas.
-C’est évident, on a inventé les forêts uniquement pour ça. Et le carrefour Elizabeth ne désemplit pas.
-Tu sais ça toi ?
-Toutes les filles le savent.
-Et tu y vas souvent ?
-J’y suis allée quelques fois,il y avait du beau monde, mais pas depuis que je suis avec toi. Je trouve que nous avons fait de gros progrès, nous nous sommes trouvé deux mecs absolument craquants, qui jureraient sur la tête de leur mère que nous ne sommes pas lesbiennes. Moi à leur place je penserais que c’est bizarre qu’aucune des deux ne soit avec un mec, mais bon, faut pas en demander de trop non plus.
-Tu as raison. » Notre installation résidence « Le Daguet » fut reculée d’une semaine pour je ne sais plus quelle raison. Mais je déménageais quand même de chez Marie-No, pour que Jean-Marc puisse s’y installer. Marie-No ne put retenir ses larmes quand elle me vit partir avec ma grosse valise.
Au journal, j’avais pris possession de « mon » bureau avec délices. J’avais une jeune secrétaire, pas farouche mais pas spécialement sexy. Elle travaillait la tête sur son clavier, et n’en sortait que si on la tirait de là. J’eus à faire à Simone presque quotidiennement. Elle avait un abord facile, et la façon dont elle s’adressait aux hommes comme aux femmes, prouvait qu’elle n’était pas fixée sur un genre plutôt que sur l’autre. Le mardi, elle me demanda si je voulais l’accompagner dans un petit bistro de l’avenue. Pas de problème, je l’accompagnais. Notre conversation vira tout de suite sur le confidentiel, elle me dit d’emblée qu’elle avait compris que j’étais pour les filles, à croire que je le portais réellement sur le visage.
« Non, me disait-elle. C’est la façon dont tu as croisé mon regard qui t’a trahie.
-Je ne fais pas d’effort pour me cacher.
-Bien sûr, et ce n’est pas moi qui t’en tiendras rigueur. A mon âge, j’ai appris à être plus libertine, et je vais là où le plaisir m’appelle. Je ne te cache rien, tu me plais beaucoup, je sais que pour une fille de ton âge, je suis un peu trop vieille et un peu trop enveloppée, mais je peux te faire du bien. Je connais bien les femmes, et jusqu’ici aucune ne l’a regretté. Je te dis tout de suite que je ne m’attache pas, je ne demande rien, je ne suis pas fidèle, j’aime le sexe point barre. Et il n’y a bien sûr aucune conséquence sur le travail, j’ai dépassé ce stade là.
-Je ne dis pas non, je vous trouve très belle femme, j’aime bien votre poitrine, mais je voudrais avant tout que l’on parle, j’ai besoin de conseils, je suis un peu paumée dans ma vie sentimentale. Mais je ne voudrais pas vous lasser avec mes histoires.
-Tu ne me lasseras pas. Mon penchant mère poule sera satisfait. On se prendra un après-midi « de formation ».
 Jean-Marc passa sa première nuit aux Biches, avec « sa femme » Je sus que Marie-No avait pris sur elle, mais que ce n’était pas encore ça. Mais elle était décidée à « y arriver ». Lui, il était heureux comme un pape, persuadé qu’il lui avait montré ce qu’était un bon amant. Il pouvait le croire, ce n’est pas Marie-No qui allait le contredire. Le dimanche suivant, il participa à notre sortie
« pédalatoire ». On trouva au camp des sablons un volontaire, qui, avec la Jeep de Marie-No, nous servit de voiture pilote. Nous étions six « pédaleus » et c’était déjà presque un peloton. Les deux garçons se rencontrèrent pour la première fois, et le courant passa très vite. Du même âge, de formation équivalente, tous deux sportifs éprouvés, de même niveau social, tout permettait de croire qu’ils deviendraient de bons copains. On avait de la chance, ça faisait plusieurs mois qu’il faisait beau le dimanche. Henri était fier, il avait avec lui ses poulains, et mon père était content d’être entouré de « ses filles » et de leur conjoints. Ce dimanche là, le parcours fut plus long, mais personne ne s’en plaignit. Et quand on revenait, on se faisait un pic-nic à l’orée de la forêt. Le samedi suivant j’apportais mon sac « au Daguet. » Conforama nous avait livré les lits, les armoires, le frigo et le reste, un minimum pour pouvoir se faire chauffer une pizza les yeux dans les yeux. Comme prévu, je dormis dans le lit d’à côté. Mais je dormis nue. Christian put me contempler à son aise, et comme je suis très exhibitionniste, (ça m’a coûté assez cher) je lus dans son regard qu’il appréciait énormément. Il en fit de même. Il était grand, assez musclé, les abdominaux biens dessinés. Et le sexe que je découvrais avec surprise. Bien sûr, il y avait tous ces poils qui me gênaient un peu, mais je m’attendais à quelque chose de très laid, et finalement cela allait parfaitement avec le reste du corps. Je ne me gênais pas pour regarder, il fallait que je m’habitue, mais je ne le touchais pas. Il se laissait contempler sans être gêné le moins du monde. Il semblait très fier de son physique et de son anatomie. Je l’avais vu bien sûr à la piscine, où déjà, son allure m’avait séduite. Mais il avait ce slip noir avec une bosse qui ne m‘avait pas renseigné sur ce que pouvait être sa virilité. Je trouvais que débarrassé de tout, il était très beau, il me plaisait beaucoup, et je ressentis les prémisses d’une sensation. Mais je n’étais pas encore prête, et je forgeais dans mon esprit un moyen de venir à lui sans « risque ». Quand je fus couchée et le drap remonté jusqu’aux yeux, il vint s’asseoir sur le bord du lit, et, glissant la main sous le drap, commença à me caresser. Il avait la main douce, et il s’y prenait bien. Mes seins étaient contents, les bouts tout droits en redemandaient sans cesse. Il me caressa ensuite le dos, la nuque, les fesses, Il osa mon entre cuisses qui s’ouvrit à ses caresses. J’étais toute à mon plaisir, concentrée sur mes sensations, je fermais les yeux, et quand je les rouvris, je vis son sexe dressé, grandi, tendu, bandé, ça doit être comme ça que l’on dit. Le gland était décalotté, il était rouge foncé. La peau était tendue, et l’on voyait les veines saillir. J’étais impressionnée par ce que je voyais. Je ne le touchais pas, je n’avais pas d’autre envie que de le regarder, mais je ne m’en détachais pas les yeux. Exactement comme le jour où, vers mes trois ans, je vis que mon petit cousin avait quelque chose en plus.
« He bien ? L’examen de passage est il réussi ?
-Tout à fait. Je te trouve très beau. Tu es exactement l’homme que je voulais. Je suis très contente, et tu me caresses très bien.
-Mais tu sais, je peux faire mieux et plus !
-Je n’en doute pas, mais ne me force pas, c’est moi qui viendra. Laisse-moi m’habituer, laisse-moi apprendre. C’est la première fois, tout ceci est nouveau, il faut me croire, et ça me fait un peu peur. Et surtout, ne te moque pas de moi. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit si gros, et j’ai peur d’avoir mal.
-Tu n’auras pas mal, tu auras bien. Je te le promets.
-Et tous ces poils, là, autour, c’est obligatoire ?
-Pas forcément, mais si on les rase, ça fait un peu homo !
-Pourquoi ? Tu en as déjà vu? Tu te montres à d’autres personnes ? Les nageurs se rasent, les coureurs se rasent, les body builders aussi, les femmes se rasent sous les bras, certaines se rasent le sexe parce qu’elles trouvent que c’est plus doux, plus sain, plus beau. Je ne vois pas à qui tu veux plaire en jouant les hommes des bois. Mais je ne t’oblige en rien. Je trouve que tu serais encore plus beau et plus viril !
-C’est vrai, pourquoi es tu épilée ? Ce sont les lesbiennes qui s’épilent ?
-Décidément, tu fais une fixation sur les lesbiennes ? Moi je m’épile pour les raisons que je viens de te dire. C’est plus joli, c’est plus sain, ça évite les odeurs, et puis je préfère. Si tu veux une femme à barbe, ça ne sera pas moi.
-Non, c’est vrai que tu es très belle comme ça, tu es sans défaut, et tu réagis bien. Je suis impatient, j’ai très envie de toi.
-Je t’ai dit que c’est moi qui viendrai.
-Oui, mais si tu ne sais pas ?
-Il me viendra bien une idée ! » En réalité, je n’avais pas d’idée. Mais sentir le poids de ce malabar sur moi avec ce gros machin dans le ventre, je serai écrasée, empalée, je ne pourrai plus bouger, me sauver. Il me retiendra croyant me faire du bien, et je sais bien que ce n’est pas comme ça que j’aime jouir. S’il arrive à me faire jouir! Même quand j’ai pris le gode de Marie-Catherine je n’ai pas aimé. Mais je savais qu’il y avait quelqu’un qui saurait me dire comment m’y prendre. Je ne voulais pas gâcher ma relation avec Christian.



Ça demandera le temps qu’il faudra, mais j’y arriverai.




  Chrysalide G tn Chrysalide D 

 

Par eve anne
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