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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
Ultima Necat

 

 

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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



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Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
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Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
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Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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 III

 

Liesse repensa à ce que lui avait dit Guillaume. Maintenant, elle savait que Jullien avait fréquemment des relations avec des garçons. Cela ne l'étonna qu'à moitié. Elle aurait appris cela quelques temps avant, elle en eût été offusquée. Là, elle ne l'était pas vraiment, et son cerveau travaillait à toute vitesse.

Mais quelle conne je suis, pourquoi ne l'ai-je pas compris plus tôt ? Il est beau garçon, un corps splendide soigneusement entretenu, il est entièrement épilé, superbement monté, et il porte régulièrement, sans le cacher, un anneau            métal autour du sexe. Voilà la raison de son désintéressement des amours conjugales, voilà pourquoi il rentre tard, et souvent épuisé. Liesse s'était arrêtée de le caresser et restait pensive.

« He bien ma chérie que pasa ? Ça te rend triste toutes ces choses ?

-  Non pas vraiment, mais tu comprends, je ne le fais pas souvent,

-  Tu ne le fais jamais veux tu dire

-  Oui, mais là ce soir j'en avais envie.

-  He bien ce soir j'ai de la chance !

-  Tout finit par arriver » dit elle en s'éloignant

Jullien ne comprit pas ce départ soudain, et la tristesse soudaine de Liesse.

Elle monta dans sa chambre, se laissa tomber sur le lit. Elle entendait les cris des spectateurs du match de foot. Sans pouvoir s'en empêcher, elle se mit à pleurer.

 

Le week end fut maussade. Il plut toute la journée du samedi, et une bonne partie du dimanche. Le Dimanche matin Jullien partit pour jouer au  squash. Liesse resta à la maison. Elle ne comprit pas elle-même ce qui lui arrivait. Elle connaissait un garçon homo, avec qui elle aimait faire l'amour. Elle avait fait l'amour avec deux garçons homos, elle en avait éprouvé un immense plaisir. Elle avouait avoir des tendances homo elle aussi, et les femmes qu'elle avait embrassées se contaient par dizaine. Et puis voilà, Elle découvrait que son mari était homo et c'était la catastrophe dans ses sentiments.

Mais pourquoi ? Il est homo comme Guillaume, comme François, il est aussi viril qu'eux, aussi beau, alors quoi ? Puis finalement elle comprit. Guillaume et François lui ont fait l'amour parce qu'ils avaient été séduits. Alors que Jullien la négligeait complètement. Et puis, pourquoi ne lui en avait il jamais parlé ? Il aurait pu, elle lui avait dit qu'elle avait eu des aventures homos. Mais il a balayé le sujet d'un revers d'ennui.

« Jullien a un amant, peut être plusieurs, il fait ce qu'il veut de ses fesses, mais moi, dans tout ça ? Si Jullien me faisait l'amour, je n'aurais jamais eu envie de Guillaume de François, et peut être d'autres encore. »

Liesse reconnaissait en elle-même que son mari pouvait avoir envie de vivre une autre vie. Mais il aurait du la prévenir, ne l'ayant pas fait, elle le considéra désormais comme malhonnête, et la rancœur s'installa en elle.

Ses pensées gambadaient tristement dans sa tête, elle ne pouvait penser à autre chose.
Le lundi matin, elle arriva très tôt au bureau, comme à l'accoutumée. Elle surveilla le parking de sa fenêtre pour voir arriver Guillaume. Il ne tarda pas, dès qu'il fut monté à l'étage elle l'appela. Il arriva, et vit tout de suite que ce n'était plus la Liesse des jours heureux. Il essaya de dérider l'atmosphère.

« He ben dites donc, vous en faites une tête, que vous arrive t'il ?
-  Rien de grave Guillaume, je ne me sens pas bien, Mais ça va passer.

-  Je l'espère, c'est votre sourire que j'adore, faites le revenir !

-  Guillaume, une question indiscrète, Je peux ?

-  Vous pouvez, je réserve la réponse...

-  Vous m'avez bien dit que vous aviez un amant ?

-  Un ami plutôt, mais je ne vous l'ai jamais caché

-  Oui, je sais, mais pourrais je rencontrer ?

-  Vous avez envie de ????

-  Non rassurez vous, je veux simplement le voir. Comment s'appelle t il ?

- Il s'appelle Fabien. Mais c'est peut être un pseudonyme. Dans notre milieu, on ne pose jamais ce genre de question.

-  Vous pouvez me le décrire ?

-  Liesse, vous commencez à m'intriguer. Il est beau gosse, comme tous les mecs que je fréquente. On se ressemble tous, on a les mêmes goûts, les mêmes occupations, tous les garçons sont soignés, propres, cultivés, nous ne fréquentons pas les pissotières. C'est tout ce que vous voulez savoir ? »

Dans cette dernière question, Liesse sentit l'agacement de Guillaume.

Essayez de me le présenter, ou du moins de me le faire voir.

-  Ok, mais c'est bien pour vous que je le fais.

La vie reprit son cours au bureau. En fin de journée, Liesse avait retrouvé sa bonne humeur. L'ensemble des employés poussèrent un soupir de soulagement. Sans la « présence » de Liesse, l'ambiance était morbide.

Guillaume partit pour une tournée d'une semaine. Liesse trouva le temps long. Chez elle, elle fit l'effort de faire bonne figure. Ce n'était pas difficile, Jullien était totalement étranger à la vie conjugale. Liesse trouva cependant qu'il avait changé quelque chose. Il rentrait plus tôt, et essaya une fois ou deux de lier le dialogue. Peine perdue. Soudain, sans prévenir, Liesse l'attaqua de front.

« Je suis passée chez Conforama.

-  Oui ?

-  J'ai acheté des lits jumeaux pour remplacer le nôtre.

-  Ha bon, et pourquoi ?

-  Parce que je préfère.

-  Et tu penses que ça suffit comme explication ?

-  Tu en veux d'autres ?

-  Oui, j'aimerais.

-  Ce n'est pas difficile. Je me plains depuis plus d'un an que tu n'as plus envie de moi, tu ne m'as jamais donné d'explication. Et il y a quelques jours, je me suis rendu compte que tu étais pédé. Chacun fait ce qu'il veut, mais tu aurais pu me prévenir, et éviter de cette façon de te foutre de ma gueule pour parler poliment, et de me gâcher la vie par la même occasion !»

Jullien avait pâli, et il se passa un temps infiniment long avant qu'il ne réponde :

« Le coming-out n'est pas inscrit dans la constitution !

-  Pauvre con ! Si tu préfères vivre avec un mec tu n'as qu'à le dire, je fais  mes valises

tout de suite, et je laisse la place. Peut être que lui, acceptera de te cirer les pompes !

-  Tu es là à me faire une scène, mais qui me dit que tu n'as pas un amant ?

-  Bien sûr que j'ai un amant, j'en ai même plusieurs. Je ne vais pas attendre que

Monsieur ait envie de moi !

-  Et qui te dit qu'il n'est pas pédé ton amant ?

-  Je m'en fiche, lui au moins, IL ME BAISE, et il aime ça.

-  He bien si c'est un bon coup, de quoi te plains-tu ?

-  Je ne me plains pas, je fais un constat. Le constat est sans appel, Demain je te quitte. »

Cela n'eut pas l'heur de contrarier Jullien.

«  Comme tu veux » répondit il

-  Encore heureux ! »

Le lendemain matin, elle téléphona au bureau pour prévenir qu'elle arriverait avec un peu de retard. Elle se rendit à l'agence la plus proche et demanda à louer un appartement. Rendez vous fut pris pour effectuer en une seule fois plusieurs visites.

« Au moins, je pourrai baiser avec qui je veux et quand je veux ! »

Curieusement, en disant cela, elle pensa à l'aide comptable, cette grande fille du bureau au fond du couloir. Liesse lui trouvait une allure de top model. Une fille blonde bien faite, sans excès, ni de seins ni de hanches, fine, de très longues et jolies jambes, un visage original un peu Hautain. Liesse éprouvait un réel plaisir lorsqu'elle entrait souriante dans son bureau. Au contraire de tous les autres, elle fermait toujours la porte derrière elle, ce qui signifiait sans doute un désir d'intimité. Liesse était sûre qu'elle répondrait favorablement si elle lui faisait des avances. Elle se  promit de l'inviter la première dans son nouvel appart. Liesse l'accompagnait toujours du regard lorsqu'elle regagnait son bureau. Sa démarche, vue de dos, était un plaisir que Liesse ne se refusait jamais. Les fesses moulées dans le jean étaient inoubliables.

Elle visita effectivement quelques appartements, et aussi quelques chalets. Ayant très peu d'inclinaison pour la tondeuse les feuilles mortes et la binette, elle choisit un appartement, celui qui était le plus grand avec un balcon et vue sur la montagne. Sans vis-à-vis elle pourrait aimer fenêtre ouverte !

Elle commanda le déménageur. Deux semaines plus tard elle pénétrait chez elle.

Le matin suivant, elle appela Guillaume.

« Bonjour Guillaume, ça va bien ? Je voulais vous dire, j'ai quitté Jullien »

Long silence au bout du fil, puis, d'une voix neutre, il répondit :

« C'est votre choix, mais c'est peut être un peu hâtif comme décision.

-  Je ne vous ai pas dit toutes les raisons, et d'ailleurs ça ne regarde personne.

-  Je ne demande pas d'explication.

-  J'ai déménagé. Quand je serai installée, je vous ferai signe pour pendre la crémaillère. Mais ce que je vous ai demandé ?

-  Quoi au juste ?

-  De rencontrer Fabien !

-  Ha oui, je n'y pensais plus. Disons ce soir sur le parking du centre nautique.

A 18 heures précises, On a une séance d'aquagym. On se rencontrera par hasard.

-  Ok ça marche »

 

Liesse arriva quelques minutes avant, ce qui lui permit de réfléchir un peu. Pourquoi avait elle voulu cette rencontre, pourquoi avait elle désiré rencontrer François ? Serait-elle devenue une obsédée du sexe ? Non, de toute façon, malgré les « dispositions » de François, c'est quand même Guillaume qu'elle préférait. Ce garçon, elle l'avait vu vivre depuis des années. Elle connaissait son caractère, ses goûts, ses qualités autant que ses défauts. Pas une seule fois il ne l'avait déçue. Dans son travail il réussissait tout, et ne s'en vantait jamais. Il était élégant dans sa présentation et dans sa façon de parler, Il était droit, n'avait aucun complexe, et aucune raison de mentir sur ses faits et gestes. Elle avait eu envie de lui plusieurs fois, mais n'avait jamais osé se déclarer, de peur de rompre un charme installé depuis longtemps. Quand il y avait eu ce repas avec les Anglais, elle avait su d'instinct que c'était le bon moment. Et là encore, Guillaume ne l'avait pas déçu, bien au contraire. Elle vit la BM se garer à proximité sur la droite. Elle descendit de la voiture et la contourna par l'arrière.

Guillaume marchait vers elle le sourire aux lèvres,

« Liesse ! Quelle bonne surprise je ne savais pas que vous étiez une sportive !

- Bonsoir Guillaume.... » C'est à ce moment qu'elle vit le garçon qui accompagnait Guillaume. Son sourire se figea.

« Je vous présente Fabien, un Ami !

-  On se connaît, mais moi je l'appelle Jullien ! »

Guillaume avait perdu son sourire, il regardait alternativement « Fabien » et Liesse qui ne se quittaient pas du regard.

« Je ne sais pas pourquoi, inconsciemment, je m'en doutais, rassurez vous, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. »

Liesse fit demi tour, regagna le petit coupé AUDI et quitta le parking.

Guillaume l'avait suivie des yeux, et il ressentit vraiment une très grande tristesse. Il sut à la seconde qu'il avait perdu sa belle amie.

Il regarda Fabien qui baissait la tête d'un air piteux.

Sans rien dire, il remonta dans sa voiture et, laissant Jullien hébété sur le parking, démarra en trombe.

Il ne savait pas encore où habitait Liesse, il rentra chez lui, vida la bouteille de scotch, et s'endormit. Il eut de violents cauchemars, se réveilla plusieurs fois, Quand il dût se lever pour aller au travail, il téléphona au bureau qu'il était souffrant. La standardiste lui rappela qu'il avait rendez vous avec le patron, et les autres commerciaux pour la réunion hebdomadaire :

« Qu'ils aillent se faire voir ! » et il raccrocha, se recoucha et s'endormit.

Quand il se réveilla, il était plus calme. Il pensait à Liesse, la revoyait contrariée, le visage dur, fermé, chargé de haine. Ses souvenirs se mélangeaient, il repensait à ses attitudes amoureuses, sa poitrine, son sourire, ses yeux qui pétillent, sa croupe ondulante....

Guillaume dut se rendre à l'évidence, il était amoureux. Pourquoi ne s'en était il pas rendu compte plus tôt ? Parce que rien ne menaçait sa liaison avec Liesse, il l'avait sous le charme, constamment, et n'imaginait pas que ça pouvait finir.

Là, il avait l'impression que la montagne allait lui tomber sur la tête. Il n'imaginait plus pouvoir vivre sans elle. Le lendemain, il se réveilla tard. Il appela le bureau et demanda le poste de Liesse. Après une longue minute d'attente, la standardiste lui répondit :

« Ce n'est pas possible, Liesse est occupée, elle ne peut vous prendre »

Il s'y attendait. Il prit le parti de ne rien brusquer. Il passa la journée chez lui, sur le balcon, et il dormit presque tout le temps. Le lendemain il était frais et dispo, il arriva au bureau un peu plus tôt. Liesse était déjà là, le coupé était au parking.

Il monta à l'étage, déposa ses affaires, et se dirigea vers le bureau de Liesse. Il frappa à la porte. Par pure politesse, car de toute façon il serait entré.

« Entrezle  Guillaume. »

Liesse avait bien sûr reconnu son pas, sa façon de frapper, en plus elle l'attendait.

« Bonjour la belle »

C'était son expression habituelle, il fit comme si rien ne s'était passé. Liesse le regarda entrer. Ses grands yeux noirs le regardaient sans animosité, avec cependant un peu de tristesse.

« Excusez moi pour hier, je n'étais pas en état de te parler, et de toute façon je préférais que l'on se voit. 

-  He bien me voici. Un bisou ? Et il se pencha vers Liesse qui lui déposa un petit baiser

sur la joue. C'est elle qui entama la conversation.

« Je vous demande pardon pour tout ce qui s'est passé, de vous avoir mêlé à toutes mes histoires. Si vous décidez de ne plus me voir, je le comprendrai très bien.

- Je ne vous reproche rien, vous ne pouviez pas deviner.

-  Non, mais j'avais des pressentiments. Quand j'ai compris que Jullien était homo, le ciel m'est tombé sur la tête. Pas parce qu'il est homo, mais parce qu'il m'a mené en bateau pendant ces trois années de mariage. Il m'aurait parlé, j'aurai peut être compris.

-  Il a sans doute eu peur que non.

-  Mais je ne lui servais à rien, pourquoi m'a-t-il fait ça ?

-  Je ne sais pas, Il va falloir passer ce cap difficile et continuer à vivre, vous avez du bonheur à rattraper.

-  Oui, sûrement, mais j'aurai du mal à me changer les idées.

-  Je suis toujours là Liesse, si vous avez besoin d'une présence, je suis là.

-  Merci Guillaume.

Liesse s'habitua peu à peu à sa nouvelle vie. Sa maison lui manquait, mais Jullien non. Elle ne se posait plus de questions, elle ne culpabilisait plus. Jullien l'avait trompée de la manière la plus vile, adieu Jullien.

Elle prit rendez vous avec un avocat, une avocate plutôt, et demanda de divorce. La procédure se mit en route.

 

Son appartement était maintenant arrangé avec goût. Toute la déco lui ressemblait, c'était chaud, et confortable. Comme elle l'avait programmé, elle invita La belle Axelle à venir pendre la crémaillère un dimanche. Elle lui proposa, avec quand même un peu la crainte qu'elle refuse.

« Evidemment que je viendrai répondit Axelle. Et si tu me l'avais demandé je t'aurais aidé à déménager.... Peut être même conseillé de le faire. Et elle partit d'un grand éclat de rire.

Quand elle arriva et que Liesse lui ouvrit la porte, ce fut comme un souffle de plaisir qui entra dans la pièce. Axelle était divinement belle. Elle s'était vêtue d'une mini-kilt blanche, qui mettait en valeur ses longues jambes bronzées et d'un chemisier jaune clair, largement ouvert, qui laissait voir tout de suite qu'elle ne portait pas de soutien gorge. Sa jolie poitrine, bien ferme et idéalement placée, se laissait voir à chacun de ses mouvements. Elle était joliment coiffée, blonde naturellement et sa couleur de peau ensoleillée était une vraie merveille. Elle adoptait une coupe assez courte et toujours audacieuse. Elle portait des lunettes, mais c'était plus par coquetterie. D'ailleurs elle ne les garda pas.

Liesse lui proposa un apéritif.

« Non, pas d'alcool s'il te plait, je tiens à garder les idées claires et savoir ce que je fais. » Elle avait dit cela en regardant Liesse dans les yeux, et ce regard bleu vert, fit l'effet d'une caresse pour Liesse impressionnée.

Comme tu voudras répondit elle un peu maladroitement.

Axelle s'approcha de Liesse, prit sa main, et s'approcha d'elle. Quand elle se serra contre les seins de Liesse.  Elles faillirent perdre l'équilibre. Ce fut Axelle qui prit l'initiative, et chercha les lèvres de sa nouvelle amie. Axelle était plus jeune que Liesse, mais sachant Liesse en difficulté sentimentale, elle prit le parti de prendre les commandes.

Elle entraîna Liesse sur le canapé. Elle enleva son chemisier, fit tomber sa mini et apparut dans toute sa beauté aux yeux de Liesse. Pas de lingerie inutile, elle était entièrement nue. A l'exception de la chaîne de cheville, elle ne portait aucun bijou. il n'en fallait pas plus pour que Liesse sombrât dans le désir le plus exigeant. Axelle lui donna son sein à sucer, et liesse se jeta dessus avec avidité. Axelle commença à dévêtir Sa partenaire...

Au bout de quelques minutes, elles étaient nues toutes les deux, enlacées, entrelacées même. On sentait dans cette rencontre, le défoulement de plusieurs années de désirs.

Leur étreinte dura près de deux heures, elles en sortirent à bout de souffle, épuisées, luisantes, décoiffées, étonnées de s'être aimées avec autant de passion. Elles se firent couler un bain, et dans la mousse abondante, elles se regardaient, se souriaient, se parlaient à voix basse.

« Je désespérais de t'avoir un jour entre mes bras, » disait Axelle.

« Je n'étais pas sûre que tu accepterais répondit Liesse.

-  Je savais que tu aimais les femmes, et je regardais toujours tes seins avec insistance, pour te faire comprendre que j'en avais envie.

-  Oui, je l'avais remarqué, et je me promettais de faire un bout de chemin avec toi.

-  J'espère que l'on en fera un peu plus, si tu savais à quel point je te désirais, j'ai refusé beaucoup d'avances d'autres filles, pour être disponible quand tu le voudrais.

-  Il ne fallait pas te priver, après on le regrette.

-  Je ne regretterai rien, je suis heureuse de t'avoir attendue. Je suis heureuse de t'avoir enfin trouvée.

-  Tu es quand même dix ans plus jeune que moi, ça pourrait te gêner.

-  Tu es folle, je suis heureuse d'être avec toi, je ne désirais rien d'autre.

-  Je ne suis pas une solitaire, et si tu apprends mes relations, tu risques de m'en vouloir.

-  Je vais t'aimer tellement que tu ne te souviendras même pas que tu as des relations.

-  Tu sais, j'avais vraiment envie d'avoir une relation avec toi. Tu es magnifiquement belle, et en plus tu fais bien l'amour.

-  Ajoute que je suis fidèle et que je suis amoureuse de toi.

-  Fidèle.... Tu as quand même un mari !

-  Plus pour longtemps. Je ne l'aime pas, je me suis trompée. Je croyais pouvoir faire comme tout le monde, me marier, avoir des enfants, mais non, je ne suis pas faite pour ça.

-  Ton mari ne s'occupe pas de toi ?

-  Si, trop souvent, et je n'aime pas ça du tout. Je n'ai jamais éprouvé aucun plaisir à faire l'amour avec lui. Au début, je simulais, maintenant je ferme les yeux en attendant que ça se passe. Quelques fois, j'ai eu des nausées juste après. Je crois que je suis définitivement lesbienne.

-  C'est possible, moi, je le croyais aussi. Puis j'ai fait comme toi, je me suis mariée, et ce fut le contraire. Moi j'aimais bien, mais lui ne le faisait pas. Puis j'ai pris un amant.

-  Et c'est pour cela que tu as demandé le divorce ?

-  Oui et non, enfin c'est plus compliqué. Toujours est-il, que j'ai un amant et je suis très heureuse avec lui. Il me fait l'amour comme un dieu, autant de fois que je le veux, Il est infatigable, agréable à vivre, il se pourrait que je refasse ma vie avec lui.

-  Et moi, tu me jettes ?

-  Non, je suis bien avec lui, mais pour que je sois heureuse, il faudra que tu sois là aussi.

-  Ce n'est pas sûr que ça me convienne, je n'aime pas partager.

-  Moi, ça ne me dérange pas, si tu veux je te prête mon amant.

-  Tu es folle, j'en ai un ça suffit. Et cet amant, je le connais ?

-  Heu... Non.... Oh et après tout oui, de toute façon tu l'apprendras un jour, et tu m'en voudras de ne pas te l'avoir dit : C'est Guillaume.

-  Guillaume......... le commercial ?

-  Oui.

- He ben ça c'est la meilleure. Tu ne risquais pas que je devine, tout le monde dit qu'il est homo !

-  Je le sais, mais qu'importe, moi aussi je suis homo, et ça ne m'empêche pas d'avoir les meilleures relations avec lui.

-  Et ça fait longtemps ?

-  Presque un an. C'était l'été dernier, le jour où on a traité avec les anglais !

-  Je me souviens très bien de ce jour là. Tu étais particulièrement en beauté, tu avais un décolleté absolument démentiel. Je me trouvais dans le bureau du patron, et on vous regardait par la fenêtre, quand vous partiez au restaurant.. Et Monsieur Demartin a dit :

«  Si avec un décolleté comme ça on n'a pas l'affaire, je n'y comprendrai plus rien !

-  Et moi, très culottée j'ai ajouté : Vous devez être jaloux, tout le monde dit que vous êtes amoureux de Marie Liesse.

-  Qui ne le serait pas ? Même les femmes ici l'adorent ! Vous le savez bien !

-  Oui c'est vrai, je ne connais personne qui la déteste.

-  C'est rare quand elle nous en montre autant ! Et c'est bien dommage.

-  Vous n'aurez qu'à lui donner de l'augmentation, et à moi aussi, par la même occasion, et je vous promets des décolletés profonds !

-  Ne dites pas de bêtises ! Vous êtes très jolie comme ça, pas besoin de vous dévêtir, vous risqueriez de prendre froid ! »

" Je te rassure ma chérie, je n'ai pas eu d'augmentation."


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 Suite

 

Par eve anne
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