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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
Ultima Necat

 

 

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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



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Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
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Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
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Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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 Liesse 172

 II

  

Il avait laissé Liesse sur le parking devant sa voiture. Il reprit la route, sortit à la première occasion de l'autoroute. Quelle journée ! De celles qui comptent et que l'on ne peut oublier ! D'abord ce magnifique marché, décroché ce matin, ce « repas » de midi, cette séance inattendue avec Liesse. C'est vrai que cela fait des années qu'ils travaillaient ensemble. Et malgré quelques plaisanteries coquines comme tous les hommes en ont avec leurs collègues féminins, il n'y avait jamais rien eu entre eux. Il est vrai qu'il la trouvait belle, ce joli visage aux cheveux noirs, cette sublime poitrine..... Elle n'était pas très grande, mais elle était mince, c'est ce qui augmentait encore le volume de ses seins. Quelques fois tout de même, il avait pensé que si il l'avait rencontrée célibataire, il se serait mis sur les rangs. Mais son homosexualité a toujours pris le dessus, et c'est seulement maintenant qu'il se  rend compte qu'il est possible de vivre autrement. Pourtant, en sortant de l'autoroute, il prit le chemin inverse, et il retourna à l'auberge, comme ça, pour voir....Et quand c'est le jour, tout réussit. Il vit le serveur sortir de l'établissement et se diriger vers une voiture garée à quelques pas. Il sortit de la voiture. Le claquement de la portière  fit retourner le serveur. 
« Ha ! C'est toi ?
-  Oui,  je me demandais si je pourrais te revoir. 
-  Pas de problème, j'ai un peu de temps, on peut aller chez moi.
-  Ok, je te suis. »
Ce n'était pas très loin, à La Mure,  la petite ville d'à côté. Il habitait une petite maison serrée entre deux autres, la voiture restait dehors. L'intérieur était  clair et propre, et donnait sur un petit jardin engazonné. De chaque côté du jardin, la clôture était un mur de pierre assez haut. Nul doute que cette maison avait été choisie par soucis de tranquillité.
« Tu habites seul ici ?
-  Oui, j'ai un ami qui vient quelquefois, mais jamais par surprise, et quelques fois c'est un jeune homme marié, qui tient à son anonymat.
-  Pas de problème, moi pour l'instant, je ne reçois que des garçons. J'habite à environ dix km d'ici.
-  Pourquoi pour l'instant ?
-  Parce que je viens d'avoir une relation avec ma secrétaire. La jeune femme qui
m'accompagnait.
-  La fille avec des gros seins ?
-  Oui, je vois que tu as l'œil ! Elle a remarqué notre manège tout à l'heure, et m'a dit qu'elle aimerait te rencontrer !
-  C'est une blague ?
-  Non je t'assure, elle en a vraiment l'envie.
-  Ok tu lui donneras mes coordonnées »
Il lui tendit deux cartes de visite, Guillaume lui tendit la sienne. Il lui fit visiter sa maison. C'était confortable, décoré avec goût. Ils se prirent une douche à deux,  s'essuyèrent, et s'allongèrent sur le grand lit. Ils firent l'amour jusqu'à la nuit tombante. Ensuite, ils se rhabillèrent, et le garçon repartit pour le service du soir. Avant de se quitter, il sembla réfléchir un moment et me dit :
« Si tu as envie, on peut la prendre ensemble la fille !
-  Ok je lui proposerai ça comme ça.
-  Tu m'appelles quand tu veux. Bye !
-  Ok Bye ! »

Guillaume regagna son appartement. Quelle journée ! Il se servit un scotch, avec deux glaçons, et se prit un camembert dans le frigo ! Il adorait le fromage. Il déboucha une bouteille de Juliénas, et se planta devant  la télé. Corinne Touzet, en commissaire, était assez crédible, mais la paire de seins qu'elle ne cherchait pas à dissimuler, lui rappela Liesse, et son décolleté. Deux rencontres pareilles la même journée.... Il dormit comme un loir. Le Samedi il avait rendez vous avec un copain au Touquet. Le lendemain Dimanche, il fit un peu de décrassage en vélo. L'après midi il fit un peu de lecture et  se rendit à la piscine. Il aimait beaucoup la piscine. Il aimait bien nager, et il matait les mecs et les filles aussi, mais surtout les mecs, avec leurs slips bien remplis. Il avait fait beaucoup de rencontres à la piscine. D'ailleurs, le maître nageur, il le « voit » encore de temps en temps.

Le lundi matin, Guillaume retourna au bureau, pressé de retrouver Liesse. Elle arrivait toujours très tôt, elle était là. Un sourire comme d'hab. Une poignée de main, Un mot gentil du genre « vous avez passé un bon Dimanche ?» et puis c'est tout. Il se sentit frustré. Mais il prit le parti de la laisser venir. Il n'était pas du genre à pleurer et se languir de sa présence.

Le président les reçut en fin de matinée. Il venait de recevoir un fax de confirmation pour ce gros marché Anglais. Il était heureux, les félicita l'un et l'autre, décréta qu'ils faisaient une bonne équipe, et qu'ils pourraient renouveler l'expérience. (Sic) A ce moment, quand même, Liesse le regarda. Il y avait une lueur lubrique dans son regard vite détourné. Il la laisserait venir se répéta-t-il !! Il avait du mal à résister, mais il le fit. Ho ! Pas longtemps, le lendemain, pendant la pause de midi, elle entra dans son bureau, et sans détour lui demanda :
« Je ne voudrais pas passer pour une obsédée, mais vous avez revu le serveur ?
-  Oui, le soir même, on a fini ce qu'on avait commencé !
-  Mes compliments, quelle santé ! mais lui avez-vous parlé de moi ?
-  Bien sûr !
-  Et alors ?
-  Alors hé bien ce n'est pas si facile, c'est un garçon un peu timide avec les femmes, et il préfèrerait que ça se passe autrement.
-  C'est-à-dire ?
- Il préfèrerait que l'on se rencontre à trois. »
Le visage de Liesse, un instant préoccupé, s'éclaira tout d'un coup.
«  Mais bien sûr, je ne demande pas mieux, bien au contraire, j'avais quelques regrets de vous avoir demandé ce service, mais comme ça, je serai totalement libérée. Dites lui que je suis d'accord, et contente. »
Ce qu'il y avait de bien avec Liesse, c'est qu'elle était sans détours. Toujours droit au but, pas de chichis ni de fausse pudeur, elle assumait.
Avec la bénédiction de leur direction, ils firent quelques sorties ensemble en clientèle. Le décolleté ravageur de Liesse faisait forte impression. Elle lui déclara tout de go que s'il fallait coucher pour obtenir une commande, elle le ferait avec plaisir !! Jusqu'où va la conscience professionnelle !!
« Personne ne vous le demande. Contentez vous de coucher avec moi et ce sera parfait. » Eclats de rire.
« Encore faut il que vous soyez libre ! Vos soirées semblent très occupées ! 
 -  Ne vous fiez pas aux apparences, je n'en fais pas plus que vous, vous êtes mariée, moi pas !
-  Je suis mariée, oui, mais mon mari ne me touche pas souvent, on dirait que je lui fais peur !
-  il n'est peut être pas en bonne santé, ou peut être a-t-il des soucis....
-  Il doit y avoir quelque chose, mais il refuse de m'en parler.
-  Ce sont des problèmes inconnus chez les homos !
-  Pourtant, je suis toujours amoureuse, s'il me faisait l'amour, je ne chercherais pas ailleurs.
-  Peut être a-t-il une maîtresse ?
-  J'y ai pensé aussi, mais je ne le crois pas, encore que bien souvent il rentre tard, et n'a jamais d'explication........ Et il est toujours fatigué ! »
Guillaume songea en lui-même qu'il pouvait y avoir une autre alternative, mais il n'en parla pas.
« Finalement, je crois que je ne suis plus heureuse avec lui, et il ne l'est pas avec moi.
-  Divorcez et épousez-moi.
-  Epouser un homo, vous n'y pensez pas vraiment ? Je me vois mal imaginer à chaque instant que vous êtes dans les bras d'un autre homme !
-  Holà comme vous y allez !! Je travaille des fois, et des fois je sors avec ma secrétaire préférée. Le reste c'est en dehors du temps de travail !
-  Oui je me faisais une réflexion idiote. Mais au fait de secrétaire, vous avez déjà couché avec les autres ? Ou avec le patron ?
-  Joker ! mais non bien sûr, personne à part vous, ne m'a jamais remarqué.
-  Ils ne doivent pourtant pas être aveugles, moi je vous ai toujours trouvé beau garçon !
-  Dommage que vous ne me l'avez pas dit plus tôt, je me répète, mais cela aurait pu tout changer !
-  Ça n'aurait rien changé, vous êtes homo, vous le resterez.
-  Sans doute, mais je crois que tout le monde est homo, on le sait ou pas encore, mais un jour ça finit par débarquer ! »

Toutes leurs sorties furent émaillées de ce genre de discussions. Un après midi, un rendez vous leur fit faux bond. Ils se dirigèrent vers le Campanile le plus proche, et ils firent l'amour tout l'après midi. Liesse était une amoureuse insatiable. Elle était vive et heureuse, joyeuse dans l'amour, elle aimait ça, et n'avait pas honte de le dire. Elle se donnait totalement.
Durant le retour, elle lui dit simplement :
« Je suis heureuse que l'on se soit trouvés, j'adore faire l'amour avec vous. Vous êtes sensible, adroit, délicat, vous prenez soin de moi, vous savez me caresser, me parler, vous savez m'aimer. Quel dommage de réserver toutes ces qualités aux hommes !
-  Mais pas du tout, je suis avec vous,  et tous les homos ne sont pas des brutes bardées de cuir avec des fouets et des poings américains !
-  J'espère bien, mon mari est très doux aussi. Peut être un peu moins viril que vous, mais il a tout ce qu'il faut, je ne comprends pas pourquoi il ne veut plus de moi.
-  Je ne peux rien vous dire, Il est comment votre mari ?
-  Beau, blond, finement musclé, très cultivé, il a un bon job, il gagne bien sa vie, avec l'augmentation que vous allez demander pour moi, on pourra vivre comme des princes !
-  Toujours la plaisanterie aux lèvres, Liesse je vous adore.
-  Je le sais et j'en suis très heureuse. »
Les affaires marchaient bien. Liesse n'eut pas besoin de coucher pour faire le chiffre. Pourtant, Il sut qu'elle l'avait fait. Elle est revenue un matin toute décontenancée. A deux doigts de fondre en larmes.
« Je croyais qu'ils étaient tous comme vous. Mais je suis tombée sur un connard.
Un mec quasiment impuissant qui m'a reproché de ne pas savoir le faire jouir !
-  Je vous avais prévenue. 
« Des » comme moi ça ne court pas les rues. Pour vous remonter le moral, J'ai des nouvelles de François. (Le serveur) On pourrait se rencontrer chez lui vendredi ça vous irait ?

Pas de problème, je prendrai une demi-journée de RTT. Merci Martine, pour une fois que la RTT servira à quelque chose !
-  Oui vous avez bien raison, si c'est pour rentrer à la maison et manger la soupe à la grimace....
-  N'exagérez pas non plus ! Avez-vous déjà fait l'amour à votre mari avec autant de passion qu'avec moi ?
-  Non jamais !
-  Hé bien voilà, tout s'explique !
-  Non, il n'a qu'à me motiver. »

Le vendredi arriva. Pour masquer leurs absences, il partit dès le matin en clientèle, et Liesse quitta le bureau à 12h30 pour son après midi de RTT. Aucune de ses collègues ne soupçonna quoi que ce soit.

Quand elle arriva devant la porte de chez François, Guillaume était déjà là et l'attendait. Elle n'eut pas besoin de sonner, il lui ouvrit la porte. François se tenait un peu en retrait, et c'est vrai qu'il avait l'air impressionné. Liesse s'en rendit compte, et c'est avec beaucoup de douceur et son plus beau sourire qu'elle s'approcha de lui, et lui déposa un baiser sur le coin des lèvres. Il faisait encore lourd, et elle était légèrement vêtue. Son débardeur ne cachait rien de ses formes, et sa jupe était très courte. Elle avait de jolies cuisses musclées, superbement bronzées. Liesse était la séduction en personne.

Elle comprit tout de suite que François était intimidé. Elle comprit également que s'il y avait maladresse, la rencontre tournerait court. Liesse reçut le coup d'œil que  lui lançait Guillaume. Elle sortit dans le jardin, en pensant qu'ils avaient à faire entre eux. Liesse s'assit sur la balancelle, exposa son visage au soleil et ferma les yeux. Elle imaginait sans doute  qu'ils étaient en train de s'embrasser. Si elle avait tourné la tête, elle aurait pu effectivement les apercevoir dans l'ombre de la pièce. Elle défit ses chaussures, pour ne pas faire de bruit, et Guillaume la vit s'approcher dans le reflet de la porte fenêtre. François avait la tête renversée sur le canapé, son Jean était largement ouvert, et son sexe se dressait vers le ciel. Liesse le regardait comme s'il s'agissait d'un objet d'art. Ce n'en était pas loin. Liesse s'arrêta, surprise du spectacle. C'est vrai que le membre était impressionnant. Guillaume le prit dans sa bouche avec délicatesse. Elle s'approcha. Il la sentit venir, mais  continua la caresse avec application. Dans le plus grand silence, Liesse s'agenouilla à côté de lui. Il ne lâcha pas le sexe, mais fit signe à la jeune femme de le prendre en bouche à son tour. Elle n'eut pas besoin de se faire prier. Elle suça avec application, lécha les testicules, fit quelques aller et retours masturbatoires.  Amusé, Guillaume la regardait faire. Il pensait qu'elle ne se débrouillait pas si mal.

François avait ouvert un œil, il avait du sentir une différence, mais ne fit aucune réflexion, il sourit, et passa sa main sur la nuque de Liesse pour la caresser, ou pour la conserver au contact de son ventre. Pendant ce temps là, Guillaume s'était entièrement dévêtu, et il caressait l'opulente poitrine enserrée dans un soutien gorge de dentelle noire. Il fit sauter l'agrafe du soutien gorge, et les seins libérés lui emplirent les mains. Liesse était au paradis. Ce sexe immense dans sa bouche aux lèvres écartelées, et ses seins lourds supportés par les mains de son amant, elle avait rêvé de cette scène. François l'écarta doucement, et repris son sexe en main.
« Déshabille-toi, maintenant si tu veux »
Elle ne se fit pas prier, ça ne demanda que quelques secondes. Elle était nue des pieds à la tête, dans la demi-ombre de la pièce. Elle était magnifique de féminité.
François tendit une main vers elle et lui dit doucement :
« Viens, approche.... »Il s'allongea sur le tapis, et Liesse se mit à califourchon sur lui. Doucement elle approcha son entrejambe se sa bouche. Il le prit avec avidité, elle poussa un petit cri. Elle se pencha en arrière, Guillaume  la retint par les épaules. Elle n'avait pas pour autant perdu le sens de l'orientation, de la main derrière son dos, elle s'empara du sexe en érection, pour le branler doucement. François se dégagea  d'entre les cuisses de Liesse, et la dirigea vers son sexe dressé. Elle s'aida de la main pour le guider entre ses lèvres, et doucement se fit pénétrer. Elle parut surprise de sentir cette énorme chose en elle, mais, très doucement, elle finit par le prendre en entier. Elle resta un instant sans remuer, savourant les sensations nouvelles. Puis doucement, elle se mit à onduler, avec quelques grognements de plaisir. Guillaume entretenait son érection, et quand il sentit que c'était le bon moment, il écarta les fesses de la fille et plaça son gland à l'entrée du « petit trou ». Liesse laissa échapper un râle de plaisir. Elle n'essaya pas de se dégager. Après tout, c'était bien ce qu'elle était venue chercher. Il la pénétra avec une douceur infinie. Elle était parfaitement lubrifiée, et il n'y eut aucune douleur. Il sentit  la présence du sexe de François, la paroi qui les séparait était douce et ténue. Ils firent l'amour avec amour, trouvèrent  tout de suite à se synchroniser. Liesse paraissait adorer la position. Penchée en avant pour qu'il puisse pénétrer totalement, elle avait les seins qui frottaient le visage de François. Celui-ci n'avait jamais dû être dans une situation semblable. Liesse s'arrêta de bouger.
« Attendez un peu, essayez de vous retenir, je vous dirai, je voudrais que l'on jouisse tous les trois ensemble. Mais cela ne se passa pas comme ça. Les deux hommes  profitaient d'une superbe femme, et  ne tenaient pas à s'en séparer de sitôt.

François, allongé sur le dos était le mieux placé pour profiter de cette beauté que lui offrait la jeune femme. Il caressait avec douceur les seins superbement galbés, aux tétons dressés,  alors que Guillaume, la tenait par la taille, appréciant la rondeur des hanches, la finesse de la taille, le dos aux muscles délicatement dessinés, et la nuque à peine recouverte par cette coupe de cheveux « à la garçonne » qui lui allait si bien. Quelques fois, elle se redressait doucement pour se coller contre lui, et, dans cette position, il  pouvait à son tour caresser cette superbe poitrine offerte. Elle passait les bras derrière, et le tenant par le cou, se serrait contre lui. Dans cette position, totalement prise, elle se tenait cambrée au maximum, ce qui donnait à François, l'occasion d'admirer tout le buste de la jeune femme, et son ventre aux muscles apparents. Les conquêtes féminines de François se comptaient sur les doigts d'une main. Autant le premier garçon venu pouvait lui procurer des sensations, qu'une femme le  laissait habituellement de glace. Peut être n'avait- il pas pris le temps de détailler à quel point une femme pouvait être belle et séduisante.

En regardant Liesse, il ressentait des impressions inconnues. Caresser les formes offertes, respirer le parfum exhalé de son corps amoureux, soupeser le poids de ses seins, tout cela était nouveau pour lui, et le transformait littéralement. L'effet était sensible, et son érection devint maximum. Liesse dû le sentir car elle laissa échapper un murmure de satisfaction. Puis tout alla très vite, le plaisir lui vint  violemment. Elle ne pouvait plus maîtriser son plaisir, elle explosa plusieurs fois de suite, bruyamment, dans des spasmes qui donnaient à son corps encore plus d'érotisme. Les orgasmes s'enchaînèrent. A ce moment, sans se consulter ils ne pouvaient plus retenir leur folie, et ils  se laissèrent  aller, à de longs spasmes interminables, jusqu'à ce que Liesse sombrât dans un semi coma de bonheur et de plaisir. Elle se laissa aller sans force, écrasa ses seins sur la poitrine de François et ne bougea plus. Ce fut le calme après la tempête, Tous les trois, serrés,  ne bougeaient plus.

Liesse rentra chez elle un peu plus tard que d'habitude. Arrivée devant la maison, elle vit la voiture de Jullien prête à rentrer au garage. Jullien était rentré plus tôt qu'à l'accoutumée.
Liesse ne se démonta pas pour autant. C'est d'un air agressif que son mari l'accueillit.
« Où étais tu ? »
-  Hey, En voilà une tête ! Mon mari chéri est subitement jaloux ? »
Elle ne se forçait pas pour avoir l'air enjoué, c'est le contraire qui eût été bizarre.
« Je croyais que tu irais à la muscu, et que j'avais un peu de temps pour papoter avec mes amis. Si tu n'y es pas allé, il fallait me passer un coup de fil, je serais revenue plus tôt ! » Jullien ne répondit pas, il était de mauvaise humeur et ça se voyait. Liesse ne se démonta pas. Encore qu'elle trouvait que depuis quelques temps, il était plus souvent de mauvaise humeur.
« Ce n'est pas grave mon chou, je m'occupe de toi tout de suite »
Et ceci dit, elle revint avec un plateau, deux flûtes, une bouteille de champagne, et un petit ramequin d'olives.
« On arrose quoi ? » Dit-il méchamment
Le fait que tu es là de bonne heure et que j'en suis contente. J'ai passé une excellente journée, nous avons obtenu le marché sur lequel je travaille depuis des mois. Ça se fête non ?
-  Je pense que vous l'avez déjà arrosé ?
-  Très peu, je devais conduire pour rentrer, et je tiens à mon permis »
Jullien sembla se radoucir. Mais il rétorqua quand même :
« Tu sais bien que je ne bois pas d'alcool !
-  Oui je le sais, mais ce n'est pas de l'alcool, c'est du champagne ! »
Jullien daigna sourire, il se dérida un peu. Il était toujours séduit par le dynamisme de Liesse. Elle était inattaquable, et indémontable. Liesse c'était la joie de vivre. En plus, elle était très contente de sa journée, elle avait bien travaillé, bien déjeuné, bien fait l'amour, elle n'avait aucune raison de ne pas être heureuse. Aussi s'assit-elle tout contre Jullien, qui regardait un match de foot à la télé. Liesse reposa son verre, prit celui de Jullien, le déposa sur la table basse, et vint se blottir contre son mari.
«  Tu crois que c'est le moment ?
-  Bien sûr, tu n'as pas fait de muscu, donc tu n'es pas fatigué, donc tu vas m'aimer toute la nuit !!!
-  Ben voyons, pourquoi pas toute la semaine ?
-  Pourquoi pas en effet, je suis d'accord ! »
Il parvint à sourire. Il n'avait pas de prise sur la bonne humeur de la jeune femme. Celle-ci, en cherchant ses lèvres, commença à le caresser. Jullien ne se déroba pas.

Liesse nota tout de suite ce détail, et s'enhardit. Elle se rendit compte que ses caresses commençaient à produire leur effet. Elle défit sa ceinture, passa la main à l'intérieur, et mit à jour le sexe déjà tendu. Elle le regarda avec plaisir. Elle savait maintenant ce qu'elle pouvait attendre d'un superbe membre comme celui là. A la réflexion, il n'était pas moins viril que Guillaume, cela lui fit plaisir de le constater, on se demande pourquoi.

Quand il eut atteint le plus bel aspect, elle se pencha et l'avala jusqu'au fond de sa gorge. Elle commença une fellation qui étonna Jullien. Certes, ce n'était pas la première fois, mais là, il n'y avait plus d'hésitation, de timidité ou de crainte. Elle l'avait en bouche et le pompait avidement. Jullien se laissa aller, il adorait, déjà, il se retenait pour faire durer le plaisir. Puis n'y tenant plus, il essaya de se dégager de la bouche de Liesse, sachant qu'il allait exploser. Liesse se cramponna à lui, elle voulait aller jusqu'a  la conclusion, c'est évident. Jullien se laissa aller dans la bouche de Liesse. A sa grande surprise, il vit que Liesse avalait tout, ce qu'i n'était jamais arrivé.

Quand elle eut léché le bout jusqu'à la dernière goutte, elle reprit son souffle, elle regardait fixement le sexe encore dressé, et souriait.
« Tu m'étonneras toujours »
Liesse ne répondit pas. Machinalement elle mit un doigt dans sa bouche, et reprenant ses caresse, chercha à s'introduire entre les fesses de Jullien. C'est avec étonnement qu'elle sentit l'anus se détendre, et accepter la pénétration des premières phalanges.

 

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 Suite

Par eve anne
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