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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
Ultima Necat

 

 

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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



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Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
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Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
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Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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 Liesse 172

 I

 

 

Saint André Les Alpes. Mercredi 3 Mai 2006

 

Il faisait un temps superbe ce jour là. Dans la petite bourgade de Saint André, ce village touristique de Haute Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c'était déjà les vacances, mais pour d'autres, le travail était encore d'actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, le bourg est à neuf cents mètres d'altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur.
Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l'impression que ses clients étaient convaincus, et qu'il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de sa présentation. Bien sûr, il n'était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu'il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

Monsieur Demartin, le directeur de la société l'avait chargé de mener à bien cette négociation, et il se sentait heureux d'en voir la conclusion enfin confirmée. Avec lui, il y avait Thomas, jeune commercial débutant, mais diplômé d'une grande école, et puis il y avait Marie-Liesse, sa secrétaire multilingue préférée. Elle était très jolie, très « féminine », et outre ses talents linguistiques, elle avait une façon de vous regarder qui valait tous les sacrifices du monde. On avait l'impression que chacun de ses regards était une invite. Mais en réalité, elle gardait toujours adroitement ses distances. Peut être que Guillaume n'était pas son genre, ou tout simplement, était-elle très fidèle à son époux ; Ou encore Guillaume n'était pas assez culotté pour l'aborder franchement. Il faut avouer que ses penchants naturels étaient plus tournés vers les jolis garçons, mais Marie-Liesse était l'exception. Il faut dire qu'elle avait tout pour plaire, et même un peu plus. Il était son supérieur hiérarchique et travaillaient ensemble depuis déjà quelques années. Ils entretenaient une certaine complicité, et leurs discussions étaient toujours d'intenses petits bonheurs. Marie Liesse, par ses qualités professionnelles, et aussi sans doute pour son physique exceptionnel, était un personnage bien considéré dans la société. Elle avait de grosses responsabilités dans le service commercial. Tout le monde l'appelait « Liesse » tout simplement. Il faut dire que ce nom collait parfaitement à sa personnalité ; elle était joyeuse et toujours de bonne humeur. Ce jour là donc, elle avait durant toute la matinée, traduit avec talent aisance et rapidité toute la conversation. Guillaume  comprenait à peu près l'anglais, mais le parler c'était autre chose. Il aurait dû, comme Marie Liesse travailler deux ans dans la « city »,

Les dossiers refermés, il invita ses clients au restaurant, ce qu'ils acceptèrent avec empressement.

Il choisit d'emmener tout le monde  «A  La Vieille Porte » une charmante petite auberge en bordure du lac, ouverte depuis peu, avec une réputation semblait-il bien méritée. Les Anglais prirent leur voiture pour pouvoir repartir directement après le repas. Liesse monta avec eux pour leur montrer le chemin, Thomas prit sa voiture pour repartir directement en clientèle, et Guillaume était seul dans sa BM.

Il faisait  beau, ils déjeuneraient peut être en terrasse? Mais non, hélas, toutes les tables étaient prises, ils s'installèrent à l'intérieur du restaurant, il y faisait  assez frais.

L'accueil avait été agréable. Le patron en personne les avait salués chaleureusement, comme s'ils étaient des hôtes de marque. Pourtant, Guillaume n'était jamais venu dans son établissement. Il demanda à l'un de ses serveurs de nous installer à la « meilleure » table. Le serveur était très jeune et beau garçon, Guillaume le remarqua évidemment tout de suite. Alors qu'il s'approchait de la table, il leva les yeux vers lui. Il le regarda au même moment. Leurs regards furent fixés l'un à l'autre durant quelques dixièmes de seconde, mais cela leur suffit pour se comprendre. Ils savaient tout maintenant de leurs tendances. Vêtu d'une chemise blanche avec un nœud papillon noir, il portait un pantalon noir avec un petit tablier lié à la taille, à la manière des bistrots de l'ancien temps. Il prit la commande des apéritifs. Guillaume se sentait troublé. Liesse, regardait Guillaume. Elle avait vu et compris  qu'il s'était passé quelque chose, entre eux. 

Elle prit le parti d'animer le repas, et c'est vrai qu'il était de qualité. Guillaume remarqua une fois de plus que Liesse était parfaitement à l'aise dans son rôle, et il voyait ses clients étrangers parfaitement heureux et détendus. Les vins furent servis avec élégance par le jeune homme, qui en profita pour, à nouveau, croiser le regard de Guillaume. 

Le repas tirait à sa fin, et ils allaient attaquer le plateau de fromage fort appétissant.

Guillaume passa le plateau à son voisin, et machinalement il leva les yeux. Il vit le jeune serveur au fond de la salle qui le regardait fixement. Il était debout, devant  la porte des commodités entr'ouverte. Sans  le quitter des yeux, il passa la main devant sa braguette, pour se saisir de la poignée et entra dans la pièce. La porte se referma sur lui. Pour un non-initié, ce geste n'aurait soulevé aucune interrogation. Mais tout de suite, Guillaume ressentit cette boule, qui, dans ces moments là, lui monte à la gorge et lui donne des chaleurs. Il parcourut la table du regard. Apparemment, personne n'avait rien remarqué. Il se leva, s'excusa auprès de ses invités et  se dirigea vers cette porte qui l'attirait de façon irrésistible. Il entra. Le lieu était carrelé de blanc du sol au plafond. Une odeur de propre et de lavande l'accueillit dès son entrée. Au premier regard, il vit les trois portes des toilettes. L'une d'elle était entr'ouverte et éclairée de l'intérieur. Sans réfléchir il se précipita. Le jeune homme était là, et le regarda venir sans être surpris. Il avait ouvert son pantalon par la ceinture, et il arborait une magnifique érection. Magnifique, Guillaume aurait eu l'impression que le terme était en dessous de la vérité. Dès qu'il entra, le garçon  verrouilla la porte derrière lui. Guillaume se laissa glisser, et accroupi face à lui, il prit le membre à pleine bouche. Il eut l'impression d'une grande joie, d'un soulagement en quelque sorte. Rien ne pouvait plus l'arrêter. Il pompait le sexe avec avidité, sans réfléchir, enivré par ce parfum tout particulier. Il sentit que le garçon tenant son tablier à la main,  le passait sous son visage comme un bavoir. Guillaume sentit qu'il allait exploser dans sa bouche, c'était tout ce qui lui importait. Cela arriva violemment, toujours trop tôt, mais tellement attendu. Il avala le sperme, et eut l'impression que le serveur continuait à jouir. Son éjaculation fut abondante. Guillaume dut s'y reprendre en plusieurs fois pour tout avaler et n'en pas laisser perdre la moindre goutte. Il était totalement essoufflé. Il se redressa avec difficulté. Il vit le visage du garçon qui lui souriait.

« Elle était bonne, je reviendrai te voir bientôt » Le serveur sourit, se rhabilla, déverrouilla la porte, sortit le premier, et  fit signe à Guillaume que la voie était libre et qu'il pouvait sortir. Celui-ci se regarda dans la glace, il était un peu rouge, mais il n'était pas tâché, il n'avait pas de sperme ni sur la cravate, ni dans les cheveux. Il sortit, et alla rejoindre la table. Il vit en arrivant, que les invités avaient bien profité de la table et des vins; ils riaient à gorge déployée, sans doute des plaisanteries de Liesse. « Excusez moi dit-il, j'ai eu des bouffées de chaleur ». Thomas ne s'était sûrement pas aperçu de l'absence de Guillaume, les Anglais peut-être non plus. Seule Liesse lui jeta un œil qu'il prit pour ironique. Mais dans sa position, il pouvait croire n'importe quoi. Le garçon servit le dessert, impassible comme si rien ne s'était passé. Guillaume vit Liesse le regarder, elle ne le quittait pas des yeux. Lui, en bon professionnel, fit son travail avec soin, sans s'occuper des regards posés sur lui.

L'un des Anglais prit la parole, et Liesse traduisit :

« Ils vous remercient de votre accueil. Ils sont d'accord pour signer cette commande, et nous feront parvenir leur intention par Fax dès demain. Et pour sceller cet accord ils voudraient nous offrir le champagne. » Bien sûr on ne pouvait pas refuser ! Seulement Liesse saisit la balle au bond pour dire en aparté à Guillaume:

« Vous n'avez pas peur que vos bouffées de chaleur ne vous reprennent ? »

- C'est possible » lui répondit-il poliment, mais sans sourire.

Ils se sentaient partir. Le patron, devinant une clientèle à conserver, arriva accompagné du serveur tenant un plateau avec des verres ballons et une bouteille de fine cognac ! Il se pourrait que  ce soit les flics qui se régalent ! Enfin ils se séparèrent pour de bon. Ils firent leurs adieux aux anglais. Liesse se laissa même aller à leur faire la bise. Et avec le décolleté qu'elle arborait ce jour là, c'était vraiment un joli cadeau. Thomas était déjà parti, il n'avait pas fini sa journée. Ils se dirigèrent vers la BM. Guillaume  proposa à Liesse : « Prenez le volant voulez vous ? » et ajouta : «  J'ai l'impression d'avoir trop bu » !
« Ce n'est peut être qu'une partie de la vérité » répondit elle sournoisement !

Elle démarra en douceur, elle conduisait avec souplesse. Il la regardait de profil, et la trouvait très belle. Le visage avait les traits fins, l'allure était fière, et la poitrine avantageuse semblait vouloir bondir hors du décolleté.
Elle bifurqua subitement sur la droite.
« Vous prenez l'autoroute ? Ça nous rallonge d'au moins dix kilomètres !
- Oui, peut être, disons que je fais durer le plaisir, et de toute façon vous ne serez pas en état de travailler cet après midi. ! 
-  Après tout, c'est vous qui conduisez ! »
Elle sourit, mais n'accéléra pas pour autant. Au contraire, il la vit ralentir, mettre son clignotant, et se diriger vers une aire de stationnement.
« Quelque chose ne va pas ?
-  Si tout va bien, mais il faut que l'on parle, et nous avons tout notre temps. 
-  Si vous le dites »
Elle gara la voiture en bout de parking, comme pour ne pas être dérangés.
« Je veux vous dire Guillaume, que je sais tout en ce qui vous concerne, et je sais tout depuis le début »
Il ne comprenait pas de quoi elle voulait parler, mais c'était peut être l'alcool qui lui brouillait les neurones.
« Je sais que vous êtes homosexuel, ou bi peut être, je le sais depuis le début. Je dois être la seule à le savoir, je n'en ai jamais parlé, et personne ne m'en a jamais parlé. Et tout ce temps de silence me gêne, parce que je me sens très proche de vous à ce sujet. J'ai eu également des relations homosexuelles. Je suis « bi » forcément, puisque je suis mariée. Mais mes désirs vont bien au-delà de mes relations actuelles. »
Il avait du mal à faire surface, et n'était pas sûr de tout comprendre.
« Vous ne me croyez pas ? Je vais vous prouver que je sais tout, que je comprends tout, et que je suis votre amie. Si je me trompe, dites le moi. »
Guillaume commençait à comprendre, il était de plus en plus inquiet.
« Quand nous sommes arrivés au restaurant, j'ai surpris votre échange de regards avec le garçon. Etant homo moi aussi, j'ai tout de suite compris que vous vous étiez reconnus. Je n'envisageais pas de suite immédiate, mais comme je ne vous ai pas quitté des yeux, j'ai vu le garçon tenir la porte et vous inviter de loin. La surprise aurait été que vous ne répondiez pas à cet appel. Et vous êtes parti. Et là bas vous avez trouvé le garçon la bite à la main. Je me trompe ? »
Il ne répondit pas.
« Je continue demanda t'elle ? »
Il ne répondit toujours pas. Pourtant, il sentait quelque plaisir maso à écouter de sa  jolie bouche le récit de ses déviances.
« Donc je continue. Le garçon avait une superbe bite bien bandée. Et vous vous êtes jeté dessus. Je vous comprends, je sais que l'on ne peut résister à ce genre d'appel, quand on a envie. »
« Comment savez-vous ? 
-  Je le sais, parce que si le serveur avait été une serveuse et qu'elle m'ait tenu la porte,
j'y serais allée aussi. »
il ne voyait pas très bien où elle voulait en venir. Alors bêtement il lui posa la question :
« Alors maintenant que comptez vous faire ? Raconter à tout le monde que j'ai sucé une bite ? Vous voulez nuire à tout ce que je fais d'à peu près bien dans mon métier ? Faites le si ça vous amuse. Je suis pédé, je sais que c'est une tare, mais je suis comme ça, et je n'en suis pas responsable. 
-  Vous ne voulez pas comprendre Guillaume, je voulais vous dire que je suis comme vous, et que l'on ne doit pas rester seul avec notre secret. De plus, je suis très portée sur les choses de l'amour, homo ou hétéro, et qu'avec mon mari, je ne suis pas satisfaite. C'est un charmant garçon, mais il manque cruellement de
fantaisie pour nos relations.

-  Cela veut il dire que vous avez envie d'une relation avec moi, ou de sucer aussi le serveur ?
- Pourquoi pas, je n'ai pas d'interdit, mais toute seule, je me sens un peu une bête curieuse, et je commence à complexer un maximum. Finalement, pour ce que vous avez fait tout à l'heure, je suis admirative, les gens qui assument leur personnalité me plaisent toujours.
- Et si votre  mari un jour est au courant ?
- J'aviserai le moment venu. »
Il resta pensif, il lui semblait que tous les morceaux du puzzle n'étaient pas réunis. Il ne savait que penser. Que Liesse soit lesbienne, pourquoi pas ? Il avait toujours eu cette impression que toutes les femmes étaient lesbiennes. Mais
qu'avaient-ils à faire ensemble ? Liesse devait lire dans ses pensées.

« Vous pourriez m'embrasser pour commencer ?
- Mais pourquoi ne m'avoir pas parlé plus tôt ? Ça fait des années que nous nous connaissons !
- Parce que le moment n'était pas venu sans doute, et comme vous ne m'avez
jamais
rien proposé........... Venez dit elle »
Et elle sortit de la voiture, et s'installa sur la banquette arrière. Il fit de même, et  s'installa à sa gauche. Elle approcha doucement son visage, et il la voyait pour la première fois d'aussi près. Le grain de la peau était fin, la petite ride au coin des yeux lui parut magnifique. Il sentait son parfum s'approcher, parfum qu'il  connaissait par cœur, mais tellement différent dans ce moment là. Il s'approcha jusqu'à ce que les lèvres se caressent. Elles étaient la douceur même. Elle l'embrassa avec application, les yeux fermés, dans un nuage d'extase qu'il découvrait avec un bonheur intense. Combien de fois avait-il rêvé de ce moment là, persuadé qu'il n'arriverait jamais. Elle s'approcha un peu plus de lui. De la main gauche il se mit à caresser sa poitrine de la façon la plus légère qui soit. Il la sentit vibrer sous ses doigts. Le sein, lui sembla d'une fermeté inattendue. Cela faisait combien d'années qu'il n'avait pas caressé les seins d'une femme ? Il avait oublié. Oublié que cela pouvait être aussi volumineux, aussi ferme aussi souple...... Il fit sauter le premier bouton de son chemisier, et sa main s'enhardit à pénétrer cette douce chaleur. Le volume du sein lui parut encore plus étonnant, Le soutien gorge était lisse, le contact était soyeux. Le deuxième bouton sauta, puis le troisième. Elle dégagea son chemisier de sa jupe, et la poitrine apparut dans son entier. Cela lui fit un effet terrible. Ces seins qu'il avait eu sous les yeux pendant toutes ces années, et qu'il n'avait jamais su mesurer du regard....Il faut dire que les décolletés de Liesse étaient rares, sauf dans des occasions comme aujourd'hui, où elle avait compris qu'elle devait séduire.
Elle avait séduit, et elle séduisait encore. Il aurait pu rester des heures à contempler le dessus des seins bombés, soyeux, parfumés, et ce sillon mystérieux qui disparaissait entre eux. Il aurait voulu être tout petit pour suivre ce sillon ; quelques centimètres entre ces deux globes et c'était le paradis. Il passa la main sous le bras pour atteindre l'agrafe, toujours bizarrement située dans le dos. Le soutien gorge explosa littéralement  libérés par la pression du désir. A sa grande surprise, les seins ne baissèrent pas d'un centimètre, Ils gardaient leur position agressive, et les aréoles brun foncé  lui parurent immenses. Les tétons dressés semblaient défier son regard, ses mains, sa bouche....Ils lui ont semblé gros et longs. Il prit le plus proche entre ses lèvres. La sensation fut très forte. Elle le ressentit aussi, Il perçut un léger ronronnement. Elle bomba le torse pour lui en donner encore plus. Elle adorait qu'il lui suce les seins. Guillaume eut le désir de lâcher le sein et de chercher à  passer la main sous sa jupe. Elle écarta franchement les cuisses pour lui faciliter l'accès. Il remonta le soyeux des bas, découvrit la chair de la cuisse, et il trouva tout de suite le sexe duveté. Elle ne portait  rien sous sa mini jupe. Il s'introduisit facilement entre ses lèvres, elle était totalement humide. Ces caresses semblaient transporter son excitation. Puis elle repoussa sa main, repoussa le visage de son sein, et tout en l'embrassant sur sa bouche déchaînée, il sentit la main de Liesse se poser sur son sexe. Guillaume était en érection depuis le début. Il ne savait pas s'il pourrait résister à une caresse plus précise. Avec dextérité, elle dégrafa sa ceinture, ouvrit le pantalon et fit jaillir le membre. Tout de suite elle se baissa pour le prendre à pleine bouche. Il sentit qu'elle maîtrisait parfaitement son art.

Elle s'enfonçait le gland très profondément dans la gorge. Il n'était peut être pas aussi bien monté que le serveur, mais elle parut s'en accommoder, et sa fellation devint de plus en plus rapide. Il ne voulait pas jouir tout de suite, et avec douceur, il la repoussa pour qu'elle se redresse. Elle le fit pour lui donner le goût de son propre sexe, puis le reprit aussitôt et continua à le sucer. Cette fois ci, il ne put l'écarter. Il comprit qu'elle voulait qu'il jouisse au fond de sa gorge. Ce qui ne tarda pas. Il eut de violentes vibrations dans les cuisses, il sentit que l'éjaculation était imminente. Il s'épanchait par jets puissants et cela dura de longs instants. Il ressentit d' agréables brûlures à l'anus, signe que son plaisir était au summum. Elle se redressa pour lui faire partager le goût du sperme, ce qu'il fit avec bonheur. Puis elle repartit à le lécher totalement, de la pointe du sexe à la base des testicules. Il sentit sa main s'insinuer entre ses cuisses, et avec douceur elle lui introduisit un doigt dans l'anus. Elle le fit en le regardant dans les yeux, et  avec un beau sourire et une voix douce, elle lui dit : « ça c'est pour vous faire plaisir ». Comprenant qu'il n'y avait aucune méchanceté dans cette réflexion, que c'était vraiment une caresse de sa part, il l'embrassa à nouveau. Les seins étaient toujours dressés.
« Ma jupe va être tâchée dit elle »
Ils restèrent l'un contre l'autre.
« Cette caresse que vous venez de me faire, c'est pour vous assurer que je suis passif ?
- Non pas du tout, d'ailleurs je ne sais pas ce que vous voulez dire.
- C'est ce qui permet de voir si l'homme (ou la femme) a l'habitude de la sodomie,
Si c'est le cas, l'anus s'ouvre à la caresse, s'il se referme au premier contact, c'est que la sodomie n'est pas désirée.
- J'ignorais totalement, Vous avez encore beaucoup de chose à m'apprendre ?
- Je ne sais pas, on verra »              
Reprenant leurs esprits, elle avait la tête posée sur son épaule, et machinalement elle se caressait le téton resté dressé.
« J'ai adoré. Vous êtes aussi doux que je l'imaginais, et je pense que l'on fera beaucoup de choses ensemble. L'endroit est un peu exigu, mais je vous promets de faire l'amour avec vous dès que possible.» Le vouvoiement le fit sourire. Et il trouvait ça très agréable. Il lui répondit, «  Je partagerai tout ce que vous voulez, vous êtes absolument magnifique, sûrement la plus jolie femme que je n'ai jamais tenue dans mes bras ». Il aurait pu ajouter que cela faisait un bail que ça ne lui était pas arrivé. Devinant ses pensées, elle ajouta :
«  Peut être aussi êtes vous plus souvent avec les garçons. Je peux le comprendre, car moi aussi, je sors plus facilement avec les femmes. J'adore le sexe, et chez moi, je suis un peu privée de fantaisie. Mais si vous y êtes disposé, je veux bien partager mes amies si vous voulez partager les vôtres. Je vous choque en disant cela ? Tous les gens sont plus souvent bi qu'homos, et le principal reste l'amour. Je vous aime beaucoup Guillaume, je ne regrette rien, et je suis prête à recommencer quand vous le voudrez. »

Cela avait au moins l'avantage de la franchise. Le temps s'était écoulé malgré eux, il n'était plus l'heure de retourner au travail. Ils sont sortis de la voiture pour se refaire une contenance. Liesse avait encore le chemisier ouvert, et la jupe était remontée en haut des cuisses. A peine décoiffée, elle lui sourit. Quelle belle femme. Cette poitrine est absolument divine. Et de voir ses jambes dénudées au dessus des bas lui fit presque repartir pour un tour.
« Ma jupe est elle tâchée ? 

- Non juste un peu froissée. » Il en profita pour lorgner sur ses fesses. Bien formées et cambrée, elle avait décidément tout pour plaire. Il devint follement amoureux. Elle était d'un caractère joyeux, et toutes ses expressions s'accompagnaient toujours de sourires des plus prometteurs.
« Vous reprenez le volant ? 
- Non, je vous le laisse, je pourrai, de cette façon continuer à vous admirer ! »
« Dites moi Guillaume, il était comment ce serveur ? »
Là, il sourit franchement avant de répondre, et il la regarda de profil. Sa question était naturelle, elle tourna la tête vers lui et  sourit.
« Très beau garçon, très viril, belle érection, éjaculation violente et abondante. Le sperme était épais, chaud avec un goût de noisette. 
- Ce sont les critères que vous utilisez habituellement ?  
- En quelque sorte, on pourrait résumer en disant qu'il est bien monté, et que c'est un bon coup !  Des fois, on tombe sur un partenaire dont le sperme est froid et acide,  et ce n'est pas agréable !»
- Et vous croyez que j'ai une chance de le séduire ? 
- Évidemment, mais n'en parlez plus, je suis déjà jaloux ! » Elle éclata de rire. 
« Si vous êtes jaloux de nature, alors il ne faudra rien faire avec moi. Je ne vous promets rien. Ça fait trop longtemps que je suis privée, j'ai envie de me libérer.
-  Si vous le faites avec moi, je suis pour ! »
- Dormez tranquille Guillaume, j'ai bien aimé, vous êtes très mignon et je vous garderai la préférence » dit elle en riant.
« Vous êtes très belle, vous avez un corps magnifique, des proportions idéales, je regrette de ne pas vous avoir draguée plus tôt ! 
-  Voyez-vous ça ! C'est moi qui vous ai dragué. Sinon  j'en serai encore quitte pour me faire des choses cette nuit, en pensant à vous.
-  Parce que ça vous arrive ?
-  Oui, souvent, vous êtes un bel homme, et j'aime bien votre style et vos manières »



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   Suite

Par eve anne
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