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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
Ultima Necat

 

 

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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



BonneA              

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Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
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Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
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Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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VII-Michèle
 

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Toute femme n'existe que pour aimer.

                                         Deux années s’écoulèrent, sans que rien ne vienne troubler notre quiétude. Nous avons beaucoup travaillé, nous avons visité tout le Nord, des plages jusqu’aux Ardennes, une partie du Pas de Calais, la Belgique, et nous avons fait quelques sorties à Londres. Nous avons appris à connaître Lille et à apprécier ses trésors et ses habitants. Nous avons poursuivi notre entraînement sportif. Michèle roulait bien maintenant, et avec son nouveau vélo de pro, on se faisait des balades de 100 km le dimanche matin. Nous avons eu droit à la visite de mes parents quelques fois, mais plus souvent de mon père seul, qui venait pour nous accompagner sur les routes flamandes. Nous avons conservé notre piscine du jeudi soir, et je dois dire que Michèle maintenant avait une sacrée concurrente. Toujours un peu de cheval, mais moins, car nous avions commencé la musculation. Physiquement, Michèle avait pris un ou deux kilos, qu’elle avait adroitement dissimulés dans son soutien-gorge. Le jour où il lui a fallu un bonnet de plus, fut pour elle, une véritable fête. Moi, j’étais restée sensiblement pareille. Peut être avais je la taille un peu plus fine, ce qui faisait encore ressortir ma volumineuse poitrine. Nous n’avons plus été agressées par des mecs exhibitionnistes, seulement quelques mains aux fesses dans les rues piétonnes. Beaucoup de filles m’ont draguée, Michèle était plutôt la cible des messieurs. On aurait pu imaginer le contraire, sans doute que la féminité n’est pas un élément de séduction comme on pourrait le croire. Mais jamais nous n’avons cédé à ce genre de proposition. Nous arrivions en fin de licence. Nous avions beaucoup étudié, ensemble, et nous n’avions aucune appréhension. Comme de fait, notre licence fut une formalité. Pour Michèle c’était immédiatement exploitable, vu qu’elle était déjà prof, pour moi, j’avais encore deux années au mieux pour obtenir le Capes. Cela commençait à me sembler un peu long. Michèle ne savait que faire de ses trois licences. Il faudrait trouver le lycée qui puisse l’utiliser au mieux. Moi j’aurais bien voulu souffler un peu. Je pensais que d’empiler les diplômes allait nous séparer plus vite que si nous avions un travail salarié. Mais Michèle répondait à cela que de toute façon je serai enseignante, alors ça ne changerait pas. Cette analyse me parut quelque peu rapide. Certes je suivais les cours pour devenir prof de lettres, mais si j’avais envie de changer de voie, je le ferais de toute façon. Et cette idée ne me quitta plus. Nous en discutions ensemble, et je sentais Michèle inquiète.
« Si tu quittes l’enseignement, tu me quitteras aussi.
-Si je quitte l’enseignement tu le quitteras aussi !
-Et pourquoi faire ?
-Travailler dans le privé, on gagnera le double !
-Oui, mais avec plus d’heures et moins de vacances.
-Les heures on les fait déjà, et nous ne sommes jamais parties plus d’un mois !
-Si, la première fois,
-Oui, le plus beau cadeau que tu m’as fait.
-Et moi, sais tu quel est le plus beau cadeau que tu m’as fait ?
-Pas spécialement,
-Le jour où tu es entrée dans la douche !
-Ah ! C’était osé, non ?
-Je le désirais tellement, que mes ondes ont dû t’influencer !
-Parce que tu crois qu’en faisant cela je t’ai obéis ? Non, j’étais persuadée que tu allais m’évincer, mais je t’aimais tellement, que j’aurais pu braver le monde entier. Et pour moi, il y a eu le second cadeau, l’après midi, où tu t’es offerte à mes lèvres.
-Oui, j’y repense souvent, que de bonheurs partagés, que d’amour que de tendresse. Si nous devions ne plus être ensemble, je suis sûre d’en mourir. Je sais, bien sûr, que pour la jeune fille que tu étais, poser ses lèvres entre mes cuisses, devait être la chose la plus importante. Pour moi, je revis ce bonheur à chaque fois que tu recommences. Mon amour n’a pas faibli depuis que nous sommes ensemble. » Et puis il y eut deux autres années, deux autres années de sérénité.

 La seule différence, j’en avais honte, et je ne pouvais pas en parler. C’est que j’aimais de plus en plus que les filles me regardent. Cela me faisait beaucoup d’effet, et des fois même, je provoquais ces mêmes filles par un décolleté plus ouvert, une jupe plus courte, un regard plus maquillé qui s’attardait quelques fois. C’était une facilité à sourire aux regards intéressés. Je ne pouvais pas en parler, mais Michèle l’avait subodoré. Un jour même, elle me fit une réflexion, c’était la première fois, mais c’était entièrement mérité. Mes décolletés étaient souvent exagérés, et mes attitudes plus provocantes. Lorsqu’une fille me regardait, je n’hésitais pas à croiser et décroiser très haut les jambes, ce qui, avec une mini jupe à mi-cuisses, revenait à exposer mon entre jambes à ses regards. Comme invite, on ne fait pas mieux Michèle essayait de me ramener à la raison. Jusqu’au jour, où elle invita à la maison une fille visiblement séduite par mes provocations. Je n’étais pas prévenue. Quand je rentrais, Michèle m’adressa la parole.
« Voilà, c’est Hélène. Tu la reconnais? Tu lui plais, elle te plait. C’est vrai qu’elle est très jolie. Si tu la veux, tu la prends. Je vous laisse, Je rentrerai plus tard. Prenez votre temps, ne gâchez pas votre plaisir. » Bien sûr, je fus mortifiée de cette mise en scène. Je me mis à pleurer. Hélène essaya par tous les moyens de me consoler, mais en vain. Je pleurais toujours, maudissant ce qui avait pu me conduire à ce résultat. Hélène s’en alla, Michèle rentra très tard dans la nuit. Le lendemain, la vie sembla reprendre comme les autres jours. Michèle ne fit aucune allusion à l’épisode Hélène. Elle se conduisit comme si rien n’était arrivé. Mais je sentais que le ressort était cassé. Sept ans d’amour sans tâche, détruits en quelques minutes. Michèle savait, que rien ne s’était passé entre Hélène et moi. Elle savait que j’avais pleuré, et que je regrettais amèrement ma conduite. Elle m’aimait sûrement tout autant, mais moi, masochiste sans doute, je cherchais le détail microscopique dans sa façon d’être, qui me dirait que je l’avais perdue. Je n’ai jamais recommencé. A croire que sa méthode était au point, et qu’une fois de plus elle maîtrisait la situation.
Apparemment seulement.
Alors que j’entrai dans l’appartement, je vis Michèle avec les yeux rougis. C’était la première fois. Elle se cachait le visage pour que je ne la voie pas. Je m’approchais, lui fit un baiser dans le cou. Elle partit se coucher. Quelques jours après, elle pleurait à gros sanglots quand je suis arrivée. Ce n’était plus la Michèle forte et décidée que je connaissais, et que j’adorais. Je ne savais que faire, je la laissais dans son coin, fis les travaux du ménage, et j’allais la retrouver dans la chambre plus tard.
« Je sais que je me suis conduite comme une conne. Et tu as eu raison de me traiter comme tu l’as fait. Mais jamais je n’aurais touché un cheveu de cette fille ou d’une autre. C’était un jeu de gamine qui s’aperçoit qu’elle a des seins par devant et des fesses derrière. Je me suis amusée à plaire, je n’avais pas mesuré combien je pouvais te faire mal. Je suis idiote, et pour la millionième fois, je te demande pardon, je te demande d’oublier, je te demande de m’aimer encore, et de m’ouvrir ta douche. Si ce n’était pas possible, il serait inutile de rester ensemble à se torturer, et à pleurer chacune de notre côté. Si tu préfères que je parte, tu le dis et je pars. Si tu préfères que je reste, je reste, mais par pitié, ne pleure plus.
-Tu as raison. Il faut que tu restes, sans toi, je meurs. Je t’ai vue toute gamine, et c’est comme ça que je t’ai aimée. J’ai assisté à ta mutation, et je t’ai vue devenir femme avec de plus en plus d’amour. Et il faudrait que l’on se quitte ? C’est absolument impossible. J’aime tellement la femme que tu es devenue, qu’il me serait impossible de respirer sans elle. »
Nos relations reprirent leur cours normal. Mais toujours cette crainte en tête, ce doute impossible à évacuer. Je me rendais compte à quelle félicité nous étions arrivées elle et moi, pour que jamais un ciel gris n’ait couvert notre couple. Et moi, j’avais cassé tout ça en montrant mon slip à une fille que je ne connaissais pas. Mais il y eut quand même quelques changements dans le cours de notre vie. Michèle abandonna son agrégation. « Je ne peux plus, je suis trop fatiguée. » Entendant cela, j’ai bien sûr créé le lien avec ma connerie passée. En réalité cela pouvait être tout autre chose, un passage à vide, une anémie, une maladie ? Elle ne voulut pas consulter, ce qui me laissa penser qu’elle n’avait pas oublié. Je fus persuadée à ce moment là, que rien ne serait plus comme avant. Quand je rentrais à l’appart, elle ne me faisait plus travailler. Elle était couchée, ou allait le faire. Sans un cri, sans un mot, j’assistais à notre mort lente. Je passais l’examen du Capes. C’était un concours. Il y avait 30 Places, nous étions 29 candidats. Je crus l’affaire entendue. Mais non, sur les 29 ils en prirent 12. Moi j’étais 18ème. Il y avait 20 postes à pourvoir, Les postes libres seraient proposés à des stagiaires qui n’avaient pas notre formation. Devant autant de stupidité, j’ai décidé de laisser tomber. Passer ma vie dans un système aussi con, ne pouvait me convenir. En rentrant à la maison, Je trouvais Michèle en train de corriger ses copies d’espagnol. C’était bon signe, les dernières fois je l’avais fait à sa place.
« J’arrête. Je quitte ce bordel de l’enseignement. Demain, je cherche du boulot….. Tu ne dis rien ?
-Que veux tu que je dise, il y a longtemps que je le sais, qu’au premier incident tu laisserais tout tomber.
-Pourquoi dis tu ça?
-Parce que je t’ai toujours obligée à travailler. Maintenant je suis vidée, je n’ai plus la force.
-Tu n’y es pour rien, c’est le système qui est pourri. Les salaires non utilisés iront dans une poche. Et comme tout le monde a des poches…
-Si tu cherches du travail, c’est pour que l’on se quitte ?
-Mais c’est une idée fixe ? C’est faux et c’est bête. Demain j’irai à l’usine au lieu d’aller à la fac, qu’est ce que ça change pour nous ?
-Je ne sais pas, il ne faut pas m’en vouloir. Je ne me sens pas bien.
-Ecoute, parlons franchement. Ce n’est pas parce que j’ai montré mon cul à une gamine que nous devons mourir ? Je ne te reconnais plus. Je suis sûre que tu as un problème de santé. Demain j’appelle le médecin.
-Il n’en est pas question.
-Ok j’appellerai le SAMU. » Le lendemain, j’appelais le médecin. Il ne lui fallut que dix minutes pour faire son diagnostic :
« Vous avez un problème au sommet gauche.
-Ce qui veut dire ?
-Un début de tuberculose.
-Comment ? Ce n’est pas possible !
-Hélas, tout est possible. Mais rassurez vous, ce n’est sûrement pas grave. Demain vous passerez une radio et des examens plus détaillés. Que faites vous comme profession ?
-Je suis prof d’espagnol.
-Je ne pense pas que vous êtes contagieuse, mais il faut tout vérifier ; à commencer par vous, retirez votre pull. » Je retirais mon pull. Le médecin marqua un temps d’arrêt.
« On a beau en voir tous les jours, quand c’est comme ça, ça fait un choc ! -Remettez vous docteur, je ne veux pas avoir d’histoire avec ma femme.
-Ah ! Parce que ?
-Oui, parce que !
-Raison de plus, allez, respirez fort !
-Hum ! Désolé mais vous passerez la radio demain aussi. Je vous fais vos certificats, vos ordonnances. Arrêt de travail jusqu’à nouvel ordre.
-C'est-à-dire ?
-Je ne peux rien affirmer, mais au moins six mois.
-Mon dieu !
-Dieu n’y est pour rien. Vous aurez du temps pour vous aimer, de quoi vous plaignez vous ? »
« Charmant ce docteur.
-Au moins il n’a pas la langue de bois. ! Pourquoi ris-tu ?
-Je pense à des choses.. - ?????
-La langue de bois ! C’est malin ! C’est le début de la guérison ! » Le lendemain, nous passâmes des radios, des tomos, on nous fit des prélèvements. Nous n’étions pas contagieuses. Michèle avait une réelle infection, moi, je n’avais rien. Le traitement de Michèle ne nécessita pas d’hospitalisation, le traitement se fit à domicile. Piqûres et cachets. Rien de bien difficile à supporter. Comme je l’avais dit, je laissais tomber les études. Je suis allée chercher du boulot. J’en ai trouvé à la Voix de Nord. Cela déplut à Michèle, elle pensait sans doute que c’était un lieu de débauche. En fait, c’était un endroit très animé, où les employés n’avaient pas vraiment le temps de batifoler. Le salaire était déjà supérieur à ce que j’aurais perçu dans l’enseignement. Le traitement de Michèle se passait bien, elle semblait débarrassée de ses tourments. Quand je rentrais du travail, elle était heureuse de m’accueillir. Trois mois passèrent, je quittais le bureau pour faire du reportage avec un journaliste, un vieux de la vieille, qui fut suffisamment sympa pour m’apprendre le métier, sans jamais avoir ni un geste ni un mot déplacé. Ce monsieur s’appelait Gustave. C’était le plus ancien reporter du journal. Bien sûr, ses copains le charriaient de travailler avec une jeunette. Il avait beaucoup de mérite à encaisser tous les quolibets de ses collègues. Moi, je fus draguée à peu près par tous. Les trois quarts des hommes, et la moitié des femmes. Puis, après, courut le bruit que j’étais lesbienne et que je vivais en couple avec une femme, et on me laissa tranquille. Je parlais de tout cela avec Michèle, je voulais exorciser ses jalousies. Je ne sais pas si j’y suis vraiment parvenue. Ensuite, je me suis lancée dans un nouveau métier. Gustave m’apprit à me servir d’un appareil photo. Je ne pensais pas que c’était aussi difficile.
Effectivement, Michèle fut remise en six mois de temps. Elle put reprendre ses cours, elle avait me semblait-il un bon moral, et nos misères avaient disparu. Mon travail me plaisait, je lui en parlais souvent, Je l’ai même invitée dans la salle de rédaction, elle put voir d’elle-même que ce n’était pas le boxon. De plus, tout le monde fut très accueillant envers elle, ce qui la rassura. Je passais mon permis de conduire, facilement, puisque Gustave m’avait appris, et me laissait souvent le volant.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, ce fut au tour de Michèle d’être séduite par une autre femme. Je le sentis dès le premier jour, dans sa façon de me regarder. Nous étions tellement imprégnées l’une de l’autre que ces choses là ne pouvaient pas passer inaperçues. Je ne dis rien, je laissais faire. Je constatais un changement dans sa façon de se vêtir, de se maquiller, Elle semblait avoir repris un nouveau souffle. Je n’étais pas jalouse à proprement parler. Je trouvais simplement que c’était con,  et qu’il vaudrait mieux se séparer plutôt que d’abimer ce qui fut nous, pendant qu’il en était encore temps. A cette époque là, je me sentais bien dans ma peau, je me trouvais belle. J’étais plus mince que je ne l’avais jamais été, et ma poitrine de jeune fille était devenue celle d’une femme adulte, et je trouvais que c’était mieux comme ça. Quand Michèle entra ce soir là, j’étais nue dans la maison. Michèle en fut étonnée.
« Que t’arrive t-il ?
-J’ai pris une douche, je me trouvais belle, et j’ai voulu que tu en profites.
-C’est gentil ! » En d’autre temps elle m’aurait sauté dessus. Elle m’aurait reproché de ne pas l’avoir attendue pour la douche. Mais là, rien. Alors, sans le vouloir, sans préméditation, je portais le coup décisif.
« Elle est plus belle que moi, ou tu veux encore me faire payer ?
 ………………………………………………………………………..

-Elle n’est pas aussi belle que toi, je ne veux rien te faire payer, j’ai eu aussi besoin de savoir si je pouvais encore plaire.
-Et je suppose que tu as réussi. Il ne te suffit plus que je te le dise. N’en parlons plus.
-Mais, si, il faut en parler, je n’ai pas eu de relations avec elle. Tu ne dois pas me faire de reproches.
-Je ne t’en fais pas, sauf que j’étais nue, j’étais belle, et ça ne t’a pas intéressé.
-Ce n’est pas cela, j’avais d’autres idées en tête !
-Oui, c’est bien ce que je te dis. J’ai quelques dispositions à prendre, et après, je laisse la place. Histoire de quelques jours. Deux ou trois maximum.
-Je n’ai pas besoin de la place, elle est mariée.
-Et bien elle pourra divorcer, ce n’est pas un problème.
-Tu deviens méchante.
-Excuse-moi, j’apprends à penser différemment.
-Tu ne vas pas t’en aller comme ça ? Tu veux réellement me quitter ?
-Comme ça ou autrement, qu’est ce que ça change ?
-Tu fais partie intégralement de moi, si tu t’en vas, je ne pourrai plus vivre.
-Mais si, tu verras, ça se passera très bien, tu vivras avec Mme X et ça sera le grand amour. »
Je ne me reconnaissais pas à lui parler comme ça. Je ne voulais pas lui faire de reproches, mais j’utilisais les mots stupides, ceux qui font mal. Surtout que je n’avais rien prémédité. Le plaisir malsain de se détruire sans doute. Si je faisais partie intégrante de sa vie, c’était réciproque, et je ne sais pas comment je me passerai d’elle. Mais je le fis. Le lendemain, je ramenais une grande malle et j’y fourrais tout ce que je pouvais. Et je mis mes affaires courantes dans une valise.
« Je te demande de garder la malle quelques jours, le temps de me trouver un pied à terre. » Michèle ne répondit pas, je crois même qu’elle avait perdu la parole.
«Je voudrais bien voir ta nouvelle copine, histoire de voir ce qu’elle a de mieux que moi.
-Tu es odieuse.
-Oui, tu as raison, à vrai dire, je m’en fiche. »
Et c’est comme ça que l’on s’est quittées. Le lendemain j’ai cherché un studio, que j’ai trouvé tout de suite. Boulevard Montebello. J’ai acheté un clic-clac, un drap, une couette, et deux jours après je dormais chez moi, mais seule. Je suis retournée ensuite avec le break de Gustave, et j’ai emporté la malle et mon vélo, et j’ai laissé la clef dans la boîte aux lettres. Je travaillais toujours avec Gustave, je lui racontais mon histoire.
« Vous êtes con comme des mecs ! » ce fut son seul commentaire. J’aimais bien Gustave, il m’avait appris tant de chose, avec tellement de patience.  Et puis un jour je lui dis :
« Je ne resterai pas lesbienne toute ma vie. Je ne suis jamais sortie avec un garçon. Mais si ça devait m’arriver, j’aimerais que ce soit avec toi.
-Non seulement elle est conne, mais elle devient folle. Ecoute ma petite fille. Tes histoires de cul, je n’en ai rien à cirer. Ok ? Occupe-toi de tes fesses toute seule, et fous-moi la paix. J’ai soixante ans bientôt, je ne vais pas m‘emmerder avec une pisseuse qui ne sait pas ce qu’elle veut ! »
Je n’avais pas prévu une telle réaction, mais je sus tout de suite qu’il avait raison, et je n’en parlais plus. Le temps passa. Je pensais à Michèle et je regrettais. Je savais bien que tout était de ma faute. J’avais été stupide, ingrate et odieuse... Je travaillais plus pour m’occuper l’esprit.




Mais je sentais qu’il me faudrait une autre vie pour l’oublier.






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Par eve anne
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