Le blog d'eve anne, Madrid.

                              

 

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XI-Paranthèse
 

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On se veut on s'enlace,on se lasse on s'en veut.

                                         J’allais ouvrir la porte. Marie-Noëlle était là, souriante.
« Dois-je me mettre au garde à vous Lieutenant ?
-Bien sûr ma poule, embrasse moi. » Marie-No m’embrassa longuement, en fermant les yeux, une main dans le cou et l’autre sur le sein. Je lui demandai :
« Tu es avec quelqu’un ?
-Oui, Non, j’étais heureuse d’apprendre ton retour. Je trouve que tu as beaucoup maigri. Où as tu mis tes nénés ? Que t’est il arrivé ? Il n’y a rien à manger là bas ?
-Non, c’est le sport uniquement. Les seins ce n’est pas fait pour le sport. Toi tu n’as pas changé. Toujours aussi jolie, toujours ce regard troublant. Et toujours de jolies jambes ?
-Tu vas avoir quantité de choses à me raconter. Et d’abord, pourquoi tu es là ? Il n’était pas prévu qu’on se reverrait ?
-Oui, je te raconterai. Ce soir tu viens à la maison ?
-Avec plaisir. Je vais plaquer ma nana et on reprendra nos habitudes. A moins que tu ne veuilles pas te montrer avec un sous officier ?
-J’adore les sous officiers blondes à queue de cheval.
-Et ces barrettes de Lieutenant ? Tu as fayoté pour avoir ça avant l’heure ?
-Non, pas du tout, j’ai obéis aux ordres, c’est en arrivant ici que je l’ai appris.
-Mais j’étais quand même sortie 15ème sur 150, ce n’est pas si mal, il y avait des mecs fortiches.
-C’est très bien, je suis fière de toi. Méfie- toi quand même, ici ça va faire des jaloux. L’ambiance n’est plus ce que c’était. Il est question que l’un des deux régiments soit dissout. Compiègne ou Toul, on ne sait pas.
-Confidentiellement, ce sera Toul, Je suis au courant. Mais le 25ème déménagera, ce n’est pas encore pour tout de suite. Secret militaire. Il te reste combien de temps ?
-Trois mois, mais je demande à rempiler.
-Et pourquoi ?
-Si je rempile je serai Sergent Chef, et la solde sera l’équivalent de ce que je peux prétendre dans le civil, je n’ai aucun diplôme. Et ici c’est cool, je me plais bien. Avec la forêt toute proche, et ton père pour faire du vélo.
-Mon père ? Il ne m’en a jamais parlé !
-A ta mère non plus, c’est un secret. Il préfère que ce soit comme ça. Je le rejoins « par hasard » au Puy du Roy. C’est qu’il roule bien ce monsieur. Je l’adore. Et rassure-toi, il a toujours été correct !
-Il ne manquerait plus que ça !
-Au fait, une femme est venue demander après toi.
-Tu te souviens de son nom ?
-Nathalie quelque chose. Sachant qu’on était copines, on est venu me chercher. C’était une belle femme, j’en aurais bien fait mon quatre heures. Je n’ai pas donné de précision, puisque l’EMGA est « sous secret ».
-Tu as eu raison. C’est une amie de Lille, qui me donnait des nouvelles de Michèle après que l’on se soit séparée. Ce n’est pas un goudou, on s’est embrassées une fois seulement. Elle mouillait comme une grande ! Je l’appellerai. -Tu veux la revoir ?
-Non, pas du tout, pour la remercier simplement, et peut être a-t-elle des nouvelles fraîches de Michèle ?
-Elle te manque toujours ?
-J’y pense souvent.
-Je peux le comprendre.
-Bon, je vais me mettre au boulot. Si tu me mettais au courant, on gagnerait du temps ! » Marie-Noëlle me donna en détails tous les renseignements dont j’avais besoin pour commencer mon travail. Je voulais le faire sérieusement, comme si mon avenir en dépendait. Les chantiers étaient à Poitier et à Villacoublay (Sans rire) Je n’avais rien remarqué. Ils étaient tous deux commandés sur place par un adjudant chef. Il faudra que je les visite tous l'un et l'autre. Le travail était assez abondant. Surtout qu’il fallait rattraper ce que le capitaine Merville n’avait pas fait. Il s’agissait principalement de remplir quantités de formulaires. Puis aussi les actes purement militaires: les recrues, l’instruction, l’apprentissage. Le lever des couleurs était à 7h30, et il fallait que je me lève tôt. Je venais travailler à pied, il y avait à peine un km de la maison. Je veillais beaucoup à la propreté des locaux et la présentation des hommes. Les missions de cette compagnie étaient principalement axées sur l’entretien des engins et des véhicules. Et là encore, dans les ateliers, il y avait beaucoup de désordre et de saleté. J’eus beaucoup de mal avec ces problèmes là. Je choisis Marie-No comme adjointe, sachant pertinemment que cela ferait jaser. Une compagnie de travaux commandée par deux lesbiennes, ce n’était pas banal. C’est pour cela qu’il devait y avoir des changements et des résultats. Obtenir les comptes-rendus quotidiens des travaux extérieurs ne fut pas une mince affaire non plus. Marie-No se révéla une partenaire efficace. Son travail était impeccable, elle ne laissait rien au hasard, et ses initiatives étaient toujours saluées de succès. Les ateliers furent ordonnés nettoyés rangés. Le Chef de corps, le Colonel Dumas, me visitait souvent, il était apparemment satisfait de ce que je faisais. Il ne le disait pas directement, mais ses réflexions étaient explicites. Il disait par exemple : « He bien, j’en connais qui devraient aller faire une promenade de santé à Angers ! » Il estimait Marie-Noëlle, il lui parlait avec le sourire et respect, et approuvait son action. Marie-No me remplaçait quand j’allais à Villacoublay. J’allais sur le chantier, mais pas à l’EMGA où je n’avais plus personnes à voir. Je suis allée aussi à Poitier, où j’ai trouvé un chantier merdique, mené en dépit du bon sens, avec des engins parqués n’importe où, des gars en tenue débraillée. Je me suis pris un coup de gueule avec l’adjudant chef qui commandait ce chantier. Bien sûr, il m’a dit que je n’y connaissais rien. Mais n’importe qui pouvait constater le désordre. Je lui donnais une semaine pour remettre de l’ordre dans son chantier. Avec tous les compte-rendus quotidiens et les plannings à jour. Je rédigeais un rapport sur place à l’attention du Colonel, et je lui fis lire. Il devint rouge de colère, et m’envoya une série d’injures. Je fis un second rapport précisant sa conduite. Et je lui fis lire. Et en conclusion, je lui dis :
« Si vous n’êtes pas totalement décidé à exécuter mes ordres, je vous suspends immédiatement.
-Bon, je le ferai, mais on va prendre du retard !
-Vous avez déjà plus d’un mois de retard. Je reviens dans une semaine. » Je revins présenter mon rapport au Colonel.
« Vous avez fort bien fait. La semaine prochaine, je vous accompagne. » La semaine suivante, je fis le déplacement avec le Colonel. Celui-ci se révéla être un compagnon de route très agréable. C’était un homme cultivé, comme se doivent de l’être tous les officiers supérieurs, et il aimait particulièrement la littérature. Et c’est vrai qu’il en parlait avec beaucoup d'à propos. Quand nous arrivâmes sur le chantier, rien, vraiment n’avait changé, à part peut être la tenue des sapeurs. Quant à l’Adjudant chef, on voyait nettement qu’il avait un verre dans le nez. Il n’avait pas pensé que le Colonel pourrait se déplacer en personne. Celui-ci fit une revue complète : Matériel, casernement, documents. Rien n’était à jour, rien n’était satisfaisant. « L’Adjudant chef est prié de retourner à Compiègne pour se mettre aux arrêts. Le sergent est chargé de mettre le chantier en ordre, selon les instructions du Lieutenant. L’Adjudant sera remplacé dès que possible. » Voilà comment on se fait un ennemi de plus. Durant le retour, le Colonel me confia qu’il était bien embêté pour remplacer l’Adjudant.
« De toute façon, vous pouvez mettre n’importe qui, ça ne peut pas être pire. Je pense que le Sergent-chef Gervais, serait tout à fait capable de reprendre en main ce chantier, il sera plus facile à remplacer à Villacoublay.
« Vous avez raison. Procédez de cette façon. » Ainsi fut fait, et tout rentra dans l’ordre en deux semaines. Quant à l’adjudant chef, il resta aux arrêts durant une semaine, et je proposais de le muter à Toul, ce qui habituellement est une punition redoutée. Le Colonel accepta, et reprit en échange un Adjudant de Toul, que j’envoyais à Villacoublay.
« Tu vas encore m’abandonner souvent comme ça ? » Marie-No n’était pas très contente.
« Tu t’ennuies sans moi ?
-Evidemment je m’ennuie, et je m’inquiète.
-Serais tu amoureuse de ton Commandant ?
-Oui mon Lieutenant puisqu’il faut tout te dire ! Je suis amoureuse, et puis……. je suis amoureuse.
-C’est tout à fait conforme au règlement. Que voudrait le sergent Marie-Noëlle pour me faire pardonner ?
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-He bien dis le !
-Je voudrais que l’on se loue un studio pour habiter ensemble.
-C’est vrai ? Tu en as vraiment envie ?
-Pas toi ?
-Si bien sûr, mais il me semblait que tu ne souhaitais pas aller trop loin dans notre liaison.
-Ce n’est pas aller trop loin que de s’aimer ?
-Je t’adore. Je m’en occupe tout de suite.
-Je m’en suis déjà occupé !
-Formidable. On emménage quand ?
-Lundi si tu veux. C’est un meublé, il n’y a qu’à y déposer nos affaires.
-Et c’est où ? Pas loin de chez tes parents, dans la « Résidences des Biches »
-Super, C’est à quel étage ?
-Quatrième avec terrasse, ça donne sur la forêt.
-On signe quand ? Ce soir si tu es d’accord.
-Et comment je suis d’accord ! Tu ne pouvais pas me faire un plus beau cadeau. Le soir, on signa chez le notaire, on prévint mes parents qui furent un peu déçus, mais heureux que l’on soit heureuses. Le lundi, j’étais très occupée, je n’ai pu me libérer. Marie-No (me) demanda une perm pour la journée, pour nous installer. Le soir je rentrais « à la maison » le cœur battant. Marie-Noëlle m’ouvrit la porte, son visage rayonnait un parfait bonheur. C’est vrai qu’il était bien ce studio, c’était plus qu’un studio, il y avait une pièce en plus. Et avec la terrasse c’était immense. Elle avait mis des fleurs partout, des oeillets rouges. J’étais sincèrement très heureuse. Marie–No guettait sur mon visage mes moindres réactions.
« Je te sers l’apéro ? Il faut arroser ça !
-Attends, j’ai eu très chaud aujourd’hui, je vais prendre une douche et je reviens. » L’eau n’était pas très chaude, et je la laissais couler sur mon visage avec bonheur. Je sentis un petit courant d’air, et mon esprit fit un violent retour en arrière. Marie-Noëlle s’était introduite sans bruit sous la douche, m’avait pris la taille, et se collait à mon dos. Je sentis ses jolis seins s’écraser contre moi. Je ne pus empêcher mes larmes d’exploser.
« Que t’arrive t il mon chat ?
-C’est parce que je suis heureuse ! » Ce n’était pas la vérité. Mais j’étais heureuse quand même. J’aimais constater que Marie-Noëlle s’était transformée en une femme douce et câline. Sans arrière pensée, avec la volonté de l’aimer très fort, je l’ai portée ruisselante sur le lit. Dans mon cœur, je refusais de vouloir faire une comparaison. Je voulais profiter pleinement de ce bonheur là. Je n’avais pas forcé Marie-No à faire ce qu’elle a fait. Mais nous étions parties sur des bases différentes, et le virage a été pris, avec douceur, et avec amour. Cette première soirée aux « biches » fut un véritable régal. Amour, champagne et gâteau glacé aux framboises. Il n’en fallait pas plus pour que je sois au septième ciel.
Il fallut donner nos nouvelles coordonnées au camp des Sablons. Au secrétariat du Colonel, la fille se crut autorisée à faire une réflexion, en voyant que c’était la même adresse.
« Vous avez un commentaire à faire ? Je vous ai entendue. Vous pourriez répéter ça haut et fort pour que tout le monde sache pourquoi je vais vous mettre une tête au carré ?
-Je vous prie de m’excuser. Je ne voulais pas….
-Vous êtes inexcusable. Vous êtes stupide et lâche. C’est ma vie privée. Vous feriez beaucoup mieux de vous occuper de la vôtre, et de demander à votre mari ce qu’il fait avec votre meilleure amie, cette jolie dame là près de vous, dès que vous avez le dos tourné. C’est exactement pour m’éviter ça que je préfère vivre avec une femme. Et si ça vous dérange, au fond du couloir, il y a le bureau du Colonel. Allez vous plaindre, allez jusqu’au bout de vos réprobations. Mais pour cela il vous faudrait du courage. Je vous souhaite une soirée exécrable. Et vous l’avez cherché ! » Je n’entendis plus aucun soupir quand je la quittais . Il se pourrait que le Colonel ait tout entendu de son bureau. Ce fut la seule réaction négative à notre mise en ménage. Il faut dire que dans un espace clos comme une caserne, tout se sait sur tous, instantanément. La cohabitation avec Marie-No était un plaisir. Aussi bien pour le travail que pour l’amour. Elle savait d’instinct quand elle devait être hyper sérieuse, et quand elle pouvait me sourire. Mais les nouvelles vont vite et elles vont loin. Marie-Noëlle reçut un recommandé lui expliquant que son engagement ne pouvait être renouvelé, pour des raisons "que le secret militaire ne pouvait rendre publiques". Elle avait la lettre dans la main quand je rentrais le soir et que je la trouvais en larmes. Je pris la lettre, la lut avec attention, et je me rendis compte que c’était le Commandant de l’EMGA qui avait signé ce torchon. J’étais dans une colère folle. Le salopard. Il a osé ! Je ruminais cela pendant deux jours. Je passais quelques coups de fil. Et finalement je me décidai. Je partis pour Villacoublay. Sans prévenir, sans me faire annoncer, j’entrais dans le bureau du Commandant. Il se leva d’un bond et me dit :
« Sortez ou j’appelle la garde !
-Faite-le si vous voulez que le scandale éclate plus tôt que prévu.
-Que voulez vous ?
-Cette lettre c’est vous qui l‘avez écrite ?
-Oui et alors ? Nous n’avons pas besoin de salopes dans l’armée.
-L’armée n’a pas besoin de salopards non plus.
-Je ne vous permets pas, vous allez avoir de gros ennuis !
-Commandant, vous allez faire une autre lettre qui annule celle-ci, et accepter le réengagement de mademoiselle Duval
-Jamais ! Vous n’avez pas d’ordre à me donner. Elle n’a que ce qu’elle mérite et vous aussi. Quittez ce bureau immédiatement !
-Très bien. Je vais, de ce pas, déposer plainte pour harcèlement sexuel.
-Vous ne pourrez rien prouver.
-C’est ce que vous croyez. J’ai trois témoins. Dont une jeune femme qui a eu à subir vos perversions et qui a des choses à dire. Et j’ai aussi ces trois billets de votre main me donnant rendez vous dans le parc du château. Personne ne croira que c’était pour faire de la botanique. Alors vous me faites cette lettre oui ou non ? Le Général est au courant de votre conduite, je lui en ai parlé avant de quitter l’EMGA.
-Vous avez parlé au Général ?
-Evidemment, demandez-lui si vous ne me croyez pas ? » A ce moment, la porte s’ouvrit et le Général entra. Pendant l’ouverture de la porte, je vis que tout le monde écoutait dans la pièce à côté.
« Nous ne devions plus nous revoir Lieutenant ?
-Mes devoirs Général !
-Que se passe-t-il Commandant ?
-Le Lieutenant conteste mon refus de réengagement du Sergent Duval de la treizième compagnie du 25ème RGA.
-Et quel est le motif de ce refus ?
-Incompétence et mauvaise conduite mon Général.
-Votre opinion, Lieutenant ?
-Le Commandant profère des accusations graves et mensongères. Il refuse le réengagement de Melle Duval parce qu’il sait qu’elle est mon amie. Marie-Noëlle Duval est un excellent sous officier de la treizième compagnie. Le Colonel du 25ème peut en attester.
-C’est en effet ce qu’il vient de me confirmer au téléphone. Je précise Commandant, que je n’ai aucun moyen d’empêcher le Lieutenant de porter plainte. C’est le droit de tout citoyen. Si les témoignages et preuves qu’il détient sont avérés, vous serez immédiatement rayé des cadres de l’Armée. J’en profite pour vous dire, Commandant, que votre comportement vis-à-vis du personnel féminin commence à m’agacer sérieusement. Le sujet est récurent.
-Appelez votre nouvelle secrétaire, et dictez-lui une note rectificative. N’oubliez pas d’effacer également dans les dossiers de ces jeunes femmes, toutes les affirmations mensongères que vous y avez mises» Le Commandant s’exécuta. Je vis pour la première fois la remplaçante de mon amie, qui avait démissionné.
« Pendant que vous y êtes Commandant, dictez-lui aussi votre demande de mutation pour raison personnelle.
-Mais, mon Général…
-Faites-le Commandant ! Les mutations disciplinaires à votre âge, ça fait désordre. Lieutenant, passez dans mon bureau, je vous prie. » Je passais dans le bureau, le Général me suivit et referma la porte derrière lui.
« He bien Lieutenant, vous ne vous en sortez pas si mal ?
-Grâce à vous Général !
-Pas du tout. Vous aviez vu juste. Vous avez la vérité pour vous et savez vous en servir. Une chose est sûre, c’est que votre passage dans l’armée vous aura donné éloquence et autorité. Dommage que vous n’ayez pas envie de rempiler.
-Je n’ai pas le niveau pour être Général !
-J’adore votre humour. Le Colonel Dumas m’a beaucoup parlé du travail accompli dans votre compagnie. Je vous en félicite. Et ce Sergent Duval ? Est-elle vraiment efficace ou seulement jolie ?
-Elle l’est, mon Général. Elle aime ce métier, et respecte l’armée plus que tout autre.
-Que le Commandant vous voulez dire ?
-Par exemple, mais pas seulement. J’ai eu un adjudant chef incapable et ivre sur son chantier.
-Oui, j’ai lu votre rapport.
-Le Colonel Dumas semble vous apprécier.
-C’est un homme chaleureux.
-Vous avez raison. » Le Général appela sa secrétaire.
« Voulez vous retenir trois couverts au « Chapeau Gris? à Versailles ? -Trois couverts Général ?
-Oui, le Lieutenant, vous, et moi. Rendez vous au Chapeau Gris à 12h30 Lieutenant. Je vous rejoindrai là bas. Vous emmènerez Isabelle !
-Merci Général. » Le Chapeau Gris est un superbe restaurant de Versailles, où la qualité et le luxe font bon ménage. Je ne peux pas dire que j’étais vêtue pour la circonstance. Isabelle non plus d’ailleurs. Le Général lui, dans son éternel costume bleu marine et sa cravate au vent était comme à son habitude très élégant et très à l’aise. Le déjeuner fut des plus sympathiques. Le Général sut nous mettre à l’aise, et l’on parla très peu d’armée. Isabelle, que je n’avais pas eu le loisir de fréquenter se révéla être de bonne compagnie. Elle fut extrêmement discrète, et gardait souvent les yeux baissés. L’idée me traversa que peut être, je servais d’Alibi. Si c’était le cas, il avait du goût. Elle était super jolie la Générale. Et puis doucement, naturellement, il lui prit la main. Je regardais le geste, que j’avais deviné de quelques secondes. Isabelle gardait les yeux baissés, et ouvrit la main. Je tournais lentement la tête vers le Général, et je lui souris. ! Je laissais les deux tourtereaux ensemble, repris le chemin de Compiègne, avec au fond de moi,



le bonheur d’un secret que l’on venait de me confier.  
 


 

tn 25RGAD 

 

Lun 11 jun 2007 1 commentaire

Incroyable ton histoire! En tout cas passionnante! Quel tempérament vous avez lieutenant eve anne! J'admire votre héroïque défense du sergent Duval. Quand l'amour et le refus d'injustice s'en mêlent, et qu'un général compréhensif, romantique et prosaphien fait le reste, c'est vraiment merveilleux! En tout cas bravo et merci. Mille baisers...

Ophélie Conan - le 20/05/2010 à 21h58

Incroyable, oui, mais cet épisode s'est déroulé exactement comme ça. Je ne pense pas que le général fut prosaphien. Il était simplement juste et tolérant. (Et amoureux) je lui garde une place particulière dans mes souvenirs. Ce terme  de "prosaphien" te vaut les honneurs de Google ! félicitations ! 

Avec douceur.

eve anne