eve anne

  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
  • : Le blog qui fait plaisir

Heure d'Hiver

   

  43319  

   L'Hiver

 

 

     00-2024Bis       

 

 

Vulnerant omnes
Ultima Necat

 

 

images (2)

 

Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



BonneA              

Calendrier Aubade

 

 

calendrier 2022 image juin

 

 

 

 

 

 

Calendrier

Octobre 2024
L M M J V S D
  1 2 3 4 5 6
7 8 9 10 11 12 13
14 15 16 17 18 19 20
21 22 23 24 25 26 27
28 29 30 31      
<< < > >>

Derniers Commentaires

Images Aléatoires

  • 9166 girl1413094405 image
  • P-tula--104-.jpg
  • ST5
  • Vicky--1-.jpg
  • ST3
  • 12

Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
Autoroute du nord190

Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
002TourDeLaMassane

Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
011

Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
1580-photodents2-s-

Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
753pxftpp012904iu7

Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
amiens-chapelle-st-domice

Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
chateau

Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
 chimie11

Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
Duo-LG-2

« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
EtoilesEteintes (197)

Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
Laurent (4)

Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
meditation2-cene-fraangelico

C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
tn Manon (101)

Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
thalys-011

A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

tn BG3

 

J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

tn 22

 

Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

Rechercher

 


tn Présentation1

 Photo François Benveniste.Titre-1
 Les Jeux de Saint-Elme,  Marie-Claude

 

Marie-Claude nb Lundi 04 Avril 1966.

Recouché après ma toilette, J'attendais la venue de mon infirmière pour la pose de la perfusion, la piqûre et la suite. Il faisait beau, la journée serait superbe. J'avais refermé la fenêtre, après avoir respiré un peu la fraîcheur matinale. A cette heure-là, le balcon était à l'ombre, et il y faisait froid. Une odeur de neige et de résine montait des sapins d'en bas.
J'entendais dans le couloir, les bruits incontournables du chariot en inox que l'infirmière utilisait. J'avoue que j'attendais Marie-Claude avec impatience. Prêt à endurer toutes les piqûres possibles, pourvu qu'elle me sourît de ses dents éclatantes. J'espérais aussi, bien sûr, qu'elle soit obligée de se pencher vers moi pour me piquer, ainsi je serai au premier rang pour plonger du regard entre ses deux seins. La porte s'ouvrit brusquement, et l'infirmière entra. Ce n'était pas Marie-Claude. Elle dut voir mon étonnement et tout de suite, elle s'expliqua.
«Je m'appelle Chloé. Marie-Claude prend son jour de repos. Elle est partie au ski là-haut, au Mont d'Arbois. Vous êtes arrivé hier? Je vais faire attention de ne pas vous torturer, pour la première fois. Elle était grande et brune, cheveux mi-longs attachés en catogan, fortement charpentée, très belle, ce que l’on appelle «une belle femme». Du côté poitrine et fesses, elle n'avait presque rien à envier à Marie-Claude, mais étant plus grande, cela ne faisait pas le même effet. Bien que plus discrète, j'eus droit quand même à un joli panorama:
«Ca y est, c’est posé ! Je vous ai fait mal?
–Pas du tout, je n'ai rien senti!
–Bon alors donnez-moi l'autre bras, je vais recommencer!»
C'était pour rire. Elle partit en me souhaitant un «agréable séjour, et à la semaine prochaine». Je pensai que si toutes les infirmières étaient aussi séduisantes que ces deux-là, le séjour serait des plus agréables. La perfusion dura deux heures. Je m'endormis sur mon bouquin. Quand je me réveillai, je sonnai pour qu'elle me débranche. C'est une autre fille qui vint le faire: Bonjour Au revoir, pas un mot de plus. L'affaire est entendue, elles ne sont pas toutes comme ça.
La journée se passa simplement. Le soir, dans le hall, il y avait une foule énorme. Je vis Marie-Claude avec son fuseau et ses après-skis, elle avait encore son bonnet sur la tête, elle avait pris un sacré coup de soleil. Elle m'aperçut et vint tout de suite vers moi, tout sourire dehors. Sans hésiter elle me fit la bise et me dit:
«Alors tu t'es ennuyé de moi?»
Elle me demanda ça avec un regard pétillant. Le tutoiement ne me surprit qu'à moitié. J'avais 22 ans elle en avait 19.
«J'ai pensé à toi. Tu viendras skier avec moi ?»
Je ne savais pas si je pouvais sortir de cette façon. J'étais heureux et fier comme un coq qu'elle ait quitté les gens avec qui elle discutait, dès mon arrivée, pour venir me rejoindre. Son visage était à quelques centimètres du mien, ses yeux bleus me regardaient intensément, et le sourire était radieux. Elle me dit cette chose étonnante,
«Si tu viens skier avec moi, on ne se quittera plus »
Jamais une femme n'avait été aussi directe avec moi. Mais avec la gaieté communicative de Marie-Claude, rien n'était déplacé, c'était simple et naturel. Sauf que, je ne savais pas skier, c'était mon premier séjour à la montagne.
La semaine fut radieuse. Du soleil tout le temps, et Marie-Claude passait tout son temps libre avec moi. Je me sentais bien, j'aimais sa présence. Je me sentais devenir amoureux. Le dimanche suivant, c'était le jour de Pâques. Il faisait toujours très beau, la neige commençait à fondre, des torrents d'eau coulaient de partout. Cet après-midi là, Marie-Claude était «de garde». Au lieu de commencer ma cure sur le balcon, je me rendis dans sa chambre, située au même étage, entre le côté femmes et le côté hommes. Sans arrière pensée, simplement pour bavarder. Je craignais qu'elle ne soit pas seule. J'avais peur de me faire virer.
Pas du tout; elle sembla très heureuse, s'approcha, se colla à moi, et m'embrassa fougueusement. Ce baiser dura, le temps d'être à bout de souffle.
«Viens» me dit-elle.
En disant ces mots, elle se débarrassa de sa blouse, du soutien-gorge, du slip, cela en quelques secondes. Elle me fit face, recula d'un pas, me demanda:
«Je te plais?»
Si elle me plaisait? J'étais émerveillé. Les seins étaient d'une beauté surnaturelle. Volumineux, et d'une forme idéale. J'étais médusé, je n'avais jamais vu même en photos une aussi jolie poitrine. Elle m'entraîna vers le lit, un petit lit de 90, mais pour l'amour, ça va très bien. J'avais très envie de la caresser, de la sentir, de l'embrasser partout, de mordre le bout des seins. Et puis on fit l'amour, longtemps, doucement. Je n'étais pas très expérimenté mais je pense que nous avons été heureux ensemble. Marie-Claude paraissait heureuse. J'adorais le parfum de sa peau, la douceur des seins, je m'enivrais de son corps. J'étais comme un jeune homme qui découvre la femme pour la première fois.
Puis brusquement la porte s'ouvrit. Dans la précipitation, on ne l'avait pas fermée. Une infirmière entra, s'approcha du lit. Elle avait l'air totalement incrédule. Elle repartit sans un mot. Marie-Claude éclata de rire.
«C'est Marie, l'infirmière du 4ème. Elle va aller le raconter partout.
–Je suis désolé» lui dis-je.
«Mais pas du tout, ça m'est totalement égal. Je fais l'amour comme j'en ai envie et avec qui je veux!!!»
Marie-Claude fut néanmoins appelée par le directeur qui la menaça d'un avertissement. Il en fallait beaucoup plus pour intimider Marie-Claude, qui, depuis ce jour-là passa presque toutes ses nuits avec moi. Elle se réveillait tôt le matin, pour regagner sa chambre. Cela dura presque un mois. Je fus complètement atterré quand elle m'apprît qu'elle allait quitter Saint-Elme...
«Et moi ?» Lui dis-je piteusement.
«Mon contrat ici se termine à la fin du mois. Les pistes sont fermées. Je repars dans mon bled retrouver mon fiancé et me marier.»
Devant mon air attristé elle éclata de rire, et me dit:
«Non, ne le crois pas, je te fais marcher. Je vais te trouver une autre femme, ça sera mon cadeau d'adieu».
Et le plus drôle c'est qu'elle l'a fait. Un beau matin, elle vint m'apporter une peluche: un petit chien jaune appelé Pollux, d'une série télé. (Le manège enchanté). Devant mon air étonné elle me répondit:
«C'est pour que sa maîtresse vienne le récupérer!»
J'eus le sentiment à cet instant que la joie de vivre, le rire et les facéties de Marie-Claude allaient me manquer terriblement. Le stratagème a fonctionné. Je pense que c'était un coup préparé à l'avance. On frappa à ma porte, et une jeune femme entra. J'étais en perfusion. Je lisais.
«Bonjour, je m'appelle Émeline. Mais on m'appelle «Emma. » Je viens récupérer mon pensionnaire que cette chipie de Marie-Claude m'a fauché. Elle n'a pas voulu me dire à qui elle l'avait donné de sorte que j'ai fait presque toutes les chambres de l'étage pour le retrouver.»
Elle n'avait pas envie de repartir, on se mit à discuter. Elle paraissait plus âgée que moi. Le cheveu très court, brune, des yeux absolument magnifiques, très bleus, bordés de cils d'une longueur étonnante. Elle était jolie, le sourire facile. La conversation fut agréable. On parla de tout, Je ne me souviens plus de quoi. Mais je me souviens l'avoir observée sans ménagement. Je l'avais déjà remarquée pour être souvent en compagnie d'une grande femme brune pas moche mais souvent négligée. C'était Gilberte, la bibliothécaire de l'établissement. Je les avais croisées un jour au village, se tenant par la main. Depuis ce jour, Gilberte me lançait un regard noir. Quant à Emma, ce n'était pas un top-model, mais elle n'était pas désagréable à regarder, loin s'en faut.
Je fis aussi connaissance d'une femme, d'une quarantaine d'années, peut être plus, très BCBG, bottes de cuir à talons hauts, blonde, catogan, lunettes fumées, fume-cigarette. Une démarche féline, très à l'aise. Elle était très élégante, et cherchait visiblement de la compagnie. Elle s'appelait Lysiane. Je me suis trouvé à côté d'elle sans l'avoir cherché, au salon. Nous prenions le café et je remarquai qu'un bouton de ma chemise allait tomber.
«Venez me dit-elle je vais vous le recoudre».
Devant les yeux étonnés des autres, je la suivis. Arrivés dans sa chambre :
«Enlève ta chemise, ça ira mieux»
 Je souris, plus pour le déshabillage «exigé» que du tutoiement spontané. Quand elle eut fini, elle me tendit sa joue.
«Un baiser pour la peine?»
Je ne l'ai pas vu venir. Elle tourna la tête au dernier moment, et m'embrassa sur la bouche. C'était un baiser furtif, mais on recommença. C'était très agréable, je ressentais bizarrement de nouvelles sensations. Je découvrais un nouveau style, un plaisir différent. J'étais toujours torse nu, ses caresses étaient douces, et me donnaient des vibrations dans tout le corps. Il y avait quelque chose de magique dans cette relation soudaine. Elle défit le superbe chemisier de soie pour apparaître en soutien-gorge noir. Elle avait une poitrine menue, mais plaisante à regarder. Très mince, limite un peu maigre. Tout en l'embrassant, je cherchais l'agrafe du soutien-gorge. Ça, je savais le faire. Elle apparut le torse nu également. Les seins, bien que petits, étaient très beaux, très haut placés, fermes comme ceux d'une toute jeune fille. Emporté dans cette spirale de sensualité, je me laissai aller sur le lit, et je me dévêtis entièrement. On se retrouva l'un contre l'autre. Il ne me serait pas venu à l'idée, quelques minutes avant, de draguer cette femme de plus de vingt ans mon aînée. Et pourtant, j'étais entraîné dans un tourbillon de volupté que je n'avais jamais imaginé connaître un jour. D'autorité, elle prit l'initiative. Je me laissais faire. Elle avait le talent de l'amour, et son évidente expérience de ces choses, me transportait aux limbes du paradis. Elle sut profiter de moi. Elle prit son plaisir plusieurs fois, bruyamment. Elle était douce et parfumée, elle me parlait à voix basse, nous n'étions pas pressés. Elle sut me faire redémarrer à plusieurs reprises, ce qui ne m'était jamais arrivé. J'ai cru un moment qu'avec elle, l'amour ne finissait jamais.
Il était très tard quand je suis reparti vers mes appartements, mais j'avais l'impression (ou le désir?) que j'aurais pu encore l'aimer durant des heures. Je sombrai dans un sommeil profond. Cette nuit là, je fis des rêves extraordinaires. J'ai eu beaucoup de difficulté à ouvrir un œil le matin, alors que Marie-Claude essayait vainement de me réveiller.
«He ben mon cochon, tu n'attends même pas que je sois partie. Tu m'as déjà remplacée? Suivit l'éclat de rire incontournable. Marie-Claude n'avait aucune trace de jalousie, au contraire, elle s'amusait de la situation. Elle s'assit sur le lit, et d'un ton espiègle :
«Raconte-moi».
Je ne lui demandais pas comment elle était au courant. Avant de me piquer, elle s'approcha, ouvrit sa blouse et apparut les seins nus. Elle n'avait pas de soutien-gorge, et le spectacle était fascinant. Je me souviendrai ma vie durant, qu'il y avait deux merveilles au Plateau d'Assy, le Mont-Blanc quand il y a soleil, et les seins de Marie-Claude tout le temps. Elle vint près de moi, et approcha son sein droit de mes lèvres. Je m'en saisis goulûment. 
« Tu les aimes...... Tu les regretteras, Lysiane ne t'en donnera jamais autant»
C'était l'évidence même.
«Elle est comment au lit ?
–Elle est parfaite !
–Tu dis ça pour me faire marcher !
–Pas du tout, c'est la vérité!
– C'est vrai qu'elle a des km au compteur».
C'était dit sur le ton de la plaisanterie, mais c'était dit quand même. Rien ne ternissait jamais sa bonne humeur ni le pétillement de ses yeux. Ses réparties, sa vivacité et sa gouaille naturelles étaient un enchantement.
Un après midi de sieste, j'étais allé rejoindre Lysiane dans sa chambre. Je ne l'avais pas revue, depuis notre folle soirée d'amour. Elle parut heureuse de me voir.
«Je croyais que tu m'avais oubliée!
– Non, comment le pourrais-je»
Assis sur le lit, les yeux dans les yeux, on se mit à se raconter tous les deux. C'était sur le ton de l'intimité. Il y a des instants comme ça qui valent d'être vécus. Elle avait pris ma main et s'était approchée. Et puis elle me dit:
«Il faut que tu saches: J'ai quarante-cinq ans. Je suis veuve depuis deux ans. Mon mari était officier d'active, il est mort en Algérie. (J’étais officier aussi, et je suis aussi allé en Algérie) J'ai deux grandes filles. La première est plus âgée que toi. Je sais que tu préfèreras toujours les filles de ton âge, c'est normal et je ne t'en voudrai jamais. D'ailleurs, si on paraissait tous les deux en public, ça ferait jaser. Quand on vous voit tous les deux avec Marie-Claude, c'est un souffle de jeunesse et de fraîcheur. Tout le monde s'accorde à dire que vous êtes très beaux et que vous allez bien ensemble. (A part quelques femmes jalouses évidemment) L'autre soir, je t'ai aimé très sincèrement, j'ai été très heureuse, et cette soirée est gravée dans mon cœur. Tout cela pour te dire que je ne veux pas que tu te sentes lié avec moi. Vis ta vie, et viens me voir si tu t'ennuies.»
A ce moment on frappa à la porte. Marie-Claude entra.
«Tiens tu es là? Je te cherchais partout.»
Ce n'était sûrement pas vrai, elle savait toujours où étaient les gens de son étage. Elle savait tout sur tous. Puis s'adressant à Lysiane.
«Je voudrais qu'on fasse l'amour toutes les deux, Franck m'a dit que tu étais un bon coup!»
Instantanément, le rouge me monta aux joues. Je me mis à détester Marie-Claude et ce qu'elle était en train de faire. Lysiane semblait s'amuser de ce jeu puéril et ne disait rien. Marie-Claude s'approcha d'elle, et du geste sans doute millénaire fit passer son polo par dessus sa tête. Comme toujours, elle avait les seins libres. Elle fit face à Lysiane et lui dit :
«Alors, ils ne te plaisent plus ?»
Et elle s'approcha comme elle le faisait avec moi, supportant le sein lourd et gonflé, elle présenta le téton durci aux lèvres de Lysiane. Celle-ci hésita, mais personne n'aurait pu résister aux seins de Marie-Claude, et Lysiane succomba. Je contemplais la scène avec étonnement. Je me sentis frustré, ignoré, ridicule. Je pris le parti de sortir. En refermant la porte, je vis les deux femmes bouche à bouche, basculer sur le lit. Plusieurs jours passèrent. Il y eut un week end où mes parents vinrent me rendre visite. Le médecin les rassura. Me regardant en coin il ajouta :
«Nous avons ici des thérapies particulières qui donnent d'excellents résultats.
« Tant mieux » répondit mon père sans comprendre l'allusion.
Je revis Lysiane. J'étais sur mon balcon en train de lire un «Barjavel». Elle entra et me dit.
«Je m'en veux pour l'autre jour.
– Il n'y a pas de raison, tu fais ce que tu as envie.
– Oui, j'ai souvent fait l'amour avec Marie-Claude avant que tu arrives. Elle est tellement belle et tellement attirante. Et c'est elle qui m'a parlé de toi. Elle m'a dit que tu étais un bon amant.
– Ah bon, et alors?
– Alors rien, Marie-Claude est plus fine qu'on ne le croit. Sous son air de chien fou, elle sait manœuvrer les gens.»
Ça, je le savais intuitivement.
«Je ne te dérange pas plus, ma proposition tient toujours, si tu n'es pas dégoûté par une lesbienne de 45 ans. On appelle ça aussi une gouine, mais c'est moins joli. Je suis bi, j'aime autant les hommes que les femmes. Mais je suis surtout amoureuse de l'amour, alors si ça te dit.»
Elle referma la porte avec douceur, Et je restais pensif. Lesbienne, oui, le mot existait, les femmes bisexuelles aussi, mais je n'y avais jamais songé, je n'avais jamais fantasmé sur le sujet. Je les revoyais en train de s'embrasser, le visage de Lysiane contre le sein de Marie-Claude. Je ne trouvais pas ça moche bien au contraire. Je n'aurais pas dû partir pensé-je. Marie-Claude revint pour la perfusion le lendemain matin. Elle avait le visage fermé, elle ne plaisantait pas, fuyait mon regard. Elle avait un tee-shirt sous sa blouse. Ce n'était plus elle. Sans un mot, elle me fit les soins et disparut. Je ne la revis pas le lendemain. C'est Chloé qui entra dans la chambre, comme une tornade, souriante, avec son chariot chargé de flacons et d'instruments de torture.
«Comment allez-vous?
– Très bien» répondis-je. Et je plongeais le regard dans la blouse entr'ouverte. Chloé-NB  Le décolleté, sans être provoquant était très attractif. En regardant ses deux globes resserrés, je repensais aux seins de Marie-Claude contre le visage de Lysiane. Sans trop réfléchir je lui demandais tout de go:
«Vous êtes lesbienne ?» Elle s'arrêta net, me fixa d'un regard méchant. Le rouge lui vint aux joues et descendit jusqu'entre les seins.
«Est ce que je vous demande si vous êtes pédé ? Écoutez, je remplace Marie-Claude parce qu'elle ne veut plus vous soigner. S'il faut que je me fasse remplacer aussi, vous commencez à emmerder le monde !!!»
C'était bien dit et j'en souris. Je n'avais pas compris que Marie-Claude voulait m'éviter. Mais je savais maintenant que Chloé était aussi lesbienne, je devais les attirer. Cet Après-midi-là, alors que je sortais chercher quelques revues à la boutique voisine, je vis une Rolls s'arrêter au parking sous les pins. Je l'avais déjà vue. Elle appartenait à un certain David, journaliste britannique. Il était arrivé à St-Elme avant moi, et visiblement était le Maître d'un groupe d'Intellos que je ne fréquentais pas. Je m'étais simplement laissé dire qu’Emma était l'égérie du groupe. Le chauffeur de la Rolls descendit et ouvrit la porte de derrière. David en sortit, et Emma après lui. Je ne sus pourquoi, mais je trouvais la scène un peu ridicule, et cela me fit sourire. Emma m'aperçut et me fit un geste discret de la main, auquel je ne répondis pas.
Le soir, l'un des garçons de la bande nous invita au pot d'adieu que, selon la coutume, il devait organiser avant son départ. Chacun payait son écot évidemment, et l'on s'amusait gentiment. Nous n'étions pas autorisés à rentrer après minuit. Ce soir là j'étais avec plusieurs copains avec qui j'avais fait la route. Il y avait Emma et David, Gilberte avec une femme que je ne connaissais pas, Lysiane était avec un garçon arrivé deux jours avant, et il y avait Marie-Claude et Chloé. Les autres personnes, je ne les avais jamais rencontrées. Marie-Claude était, bien sûr, le centre d'attraction de la soirée. Elle avait un petit tailleur en jean'. Une mini jupe extra courte et une veste extra courte elle aussi. Les cuisses mises à nu étaient selon moi très sensuelles, et la veste boutonnée était tenue à distance par les seins, de telle sorte qu'il existait un vide, de quoi largement passer la main.
Je ne la quittai pas des yeux. Elle s'en aperçut, et commença à faire tout pour me provoquer. Elle entraîna David, qui planta Emma, et accepta de danser. Emma-Seins-NB Marie-Claude avait déboutonné sa veste, laissant voir son fabuleux décolleté à David qui était beaucoup plus grand qu'elle. Et comme on pouvait s'y attendre, le dernier bouton sauta, et les seins jaillirent. David était très mal à l'aise, son embarras était visible. On regardait la scène, il faut dire que la tête de David valait le détour. Emma était totalement indifférente, elle discutait avec Gilberte et l'autre femme. David s'était enfin débarrassé de Marie-Claude, il vint chercher Emma pour un slow. Elle accepta. Le couple n'était pas harmonieux. Elle était petite, il était très grand et raide comme un piquet. Plusieurs fois, elle croisa mon regard, sans laisser paraître quoi que ce soit. C'est le moment que choisit notre ami pour dire:
«Le seul regret que j'aurai en partant d'ici, c'est de ne pas avoir couché avec Emma. C'est la fille la plus sexy que je connaisse.»
Je fus très étonné, je n'avais pas vu Emma comme une fille sexy. Je la regardais à nouveau. C'est vrai qu'elle était assez belle dans son jean blanc et son chemisier bleu marine. Très mince, elle avait des talons hauts, de la poitrine comme il fallait, des fesses, elle bougeait bien. Il lui manquait pourtant quelque chose pour être «sexy» à mes yeux. Peut être était-ce simplement que ce soir là, elle avait les yeux baissés et ne souriait pas. Je regagnai ma chambre, fatigué mais lucide, je ne buvais jamais d'alcool. J'allais ouvrir la fenêtre. En traversant la pièce, je trouvais une lettre sur le lit. Je la décachetais, et je lus:


«Franck, je pars à l'instant, et je ne souhaite pas que l'on se dise adieu. Je ne veux pas remplacer la joie d'être ensemble par les larmes que je ne sais déjà plus retenir. Tu as été mon premier véritable amant, celui que je n'oublierai jamais. Je sais que tu feras encore mille conquêtes. C’est normal, tu es si beau et tu es si doux. Je te souhaite de trouver le bonheur. Garde-moi un peu au fond de toi. J'aimerai, quand je serai triste, savoir que tu existes et que tu ne m'oublies pas. Merci pour ces moments d'intense bonheur. Oublie tout le reste, c'était stupide, ce n'était pas moi. Je n'ai pas su te dire que je t'aimais. Je t'embrasse comme jamais....
Marie-Claude.»




   Retour   Précédent  Suivant


Par eve anne
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
 
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés