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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
Ultima Necat

 

 

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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



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Extraits

 

Rencontre en Forêt
carrefour11

J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
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Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
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Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer.
Elles étaient amies de longue date, ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes, était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là,  elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies, (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant.

Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. C'était au cours de la nuit, au printemps 2007. Pour fêter l'anniversaire de Karen, ce samedi là, une bonne partie des étudiants en médecine de troisième année étaient rassemblée dans la discothèque à la mode de la ville.

Karen et Adrianne avaient dansé toute la soirée, les yeux dans les yeux, colorées des feux des projecteurs. La main dans la main, les corps serrés, les seins contre les seins, le ventre contre le ventre, Il faisait sombre, on se laissait aller. On ne consommait pas d'alcool, on ne voulait rien perdre du bonheur d'être ensemble, de respirer l''autre, de sentir ses vibrations. C'était comme ça à chaque fois, et à chaque fois le plaisir était plus intense. Comme bien des couples, on recherchait le coin sombre pour aller un peu plus loin que les baisers, et les caresses plus osées provoquaient parfois quelques gémissements. Garçons et filles, garçons et garçons, filles et filles, un seul point commun, l'Amour, une seule différence, la limite que l'on ne dépassait pas en public. Encore que certains couples ne se gênaient pas, et ne prenaient pas la peine de se retirer dans la dark-room toute proche pour se livrer à des ébats plus intimes.
En fin de soirée, à une heure raisonnable pour pouvoir se lever le lendemain, tout ce petit monde s'entassa dans les voitures pour repartir vers l'internat. Adrianne se retrouva dans une voiture, au milieu de cinq autres jeunes. Déception, Karen n'était pas à son côté, Karen, poussée par le petit groupe était montée dans l'autre voiture. Que s'était il passé ? Elles ne se quittaient jamais la main. Ce qui s'était passé, Adrianne ne le saura jamais. Elle comprit qu'elle ne saurait jamais le pourquoi de leur séparation, quand elle vit la grosse berline de devant quitter la route, et en quelques secondes disparaître dans l'eau noire de la rivière. Les occupants périrent tous les cinq, malgré l'intervention courageuse de quelques garçons, qui n'ont pas hésité à plonger au secours des victimes. Faute de lumière sans doute, ils n'ont rien pu faire. Adrianne, pétrifiée par l'horreur du spectacle resta prostrée, grelottante, fut récupérée dans un état comateux par les pompiers arrivés très vite sur les lieux. Les premières conclusions de l'enquête furent sans appel. Le jeune chauffeur avait « emprunté »la voiture de son père en déplacement à l'étranger. Il n'avait pas son permis, il avait deux grammes d'alcool dans le sang, et une bonne dose de drogue. Toute l'université fut totalement traumatisée par cet accident. Adrianne plus que les autres ne voulant pas « admettre » la mort de Karen.

Adrianne ne fut pas en mesure de reprendre le cours de ses études. Au cimetière de Saint Acheul, à l'enterrement de Karen, déjà, on avait dû la transporter en ambulance.

Adrianne, perdait peu à peu la raison. Elle passait tout son temps à regarder une photo des deux amies, heureuses. Elle ne s'alimentait plus, et ses nuits étaient habitées de cauchemars. Devenue totalement déconnectée, elle avait des visions, des apparitions, elle parlait à Karen, à la vierge, elle voulait aller à Lourdes pour la retrouver.

Cette photo avait une histoire, elle avait été prise l'été précédent, à Paris, le jour de la gay pride. Homos depuis toujours, elles n'avaient rien à prouver, rien à revendiquer, même, elles trouvaient ce genre de démonstration ridicule et inutile. Pourtant elles y étaient allées, rien que pour la fête, profitant d'un voyage organisé par le GLBT. Ce fut une malchance. Un photographe de presse, couvrant l'évènement, les avait sans doute trouvées jolies, et avait pris la photo. Elles ne se doutaient pas en revenant, que cette photo était déjà passée au JT de 20 heures. Le lendemain elle parut dans la presse. Que faire ? Rien. Le mal était fait. Toute la famille, tous les amis virent cette photo, elles eurent la bonne idée de prendre ça à la rigolade, prétextant une blague de carabins. En réalité, c'était pour leurs parents, car elles vivaient leur amour au grand jour, et basta du qu'en dira t on.

Tous les jours Adrianne allait au cimetière. Ainsi commença la période « Mystique » Agenouillée sur le marbre dur et froid de la tombe, Adrianne racontait sa vie à Karen. Sa vie imaginée ou rêvée, parce qu'il ne se passait rien dans la vie d'Adrianne, des larmes succédaient aux larmes, et les yeux rougis et le visage tuméfié la rendaient méconnaissable. Ensuite elle allait à l'église, prier, supplier la Vierge Marie pour qu'elle lui rendit son amie. De retour, elle lisait la bible à haute voix, ou des lettres qu'elle avait de Karen. Les parents d'Adrianne étaient au bord de la crise en voyant, impuissants ce qu'était devenu leur fille, jadis si vivante et si équilibrée. Les médecins ne pouvaient pas grand-chose, à part préconiser des sédatifs des somnifères, et des anti dépresseurs , ils ne pouvaient pas faire plus. Certains préconisaient une cure de sommeil, d'autres une cure thermale, ou encore un voyage. Personne ne se rendait compte vraiment que c'était l'absence qui tuait Adrianne à petit feu, et cette absence, personne ne pouvait la combler.

Pourtant, il y eut un évènement qui transforma quelque peu l'évolution d'Adrianne, si ce n'est vers une guérison, du moins cela pouvait être pour une vie moins triste. Cet évènement s'appelait : Angèle.

Angèle était la grand-mère D'Adrianne, sa grand-mère maternelle. Il y  avait toujours eu entre Angèle et Adrianne une complicité qu'elles se forçaient à garder discrète. Cela n'était pas étonnant, Angèle était la Mamie idéale, pleine de santé, intelligente, rieuse, volontaire. Adrianne avait pris l'habitude de lui faire ses confidences. Ce lien particulier qui unissait la grand-mère et la petite fille n'existait avec personne d'autre. Mamie Angèle n'ignorait rien des amours interdites des deux jeunes filles. Quand Adrianne se livrait, Angèle trouvait les mots, suggérait des choses, analysait des sentiments. Angèle savait qu'un amour ne vit que par le soin que l'on y apporte. Angèle avait souvent rencontré les deux jeunes filles, elle savait leur parler, et toutes les deux l'écoutaient attentivement. Alors que dans la majorité des familles, on essayait de détourner le fils homo ou la fille lesbienne de leurs véritables natures, Angèle leur apprit que leur amour était possible, et que jamais elles ne devaient le renier. Jamais elles n'auraient à en rougir, L'amour est si rare que lorsqu'il existe, on doit tout sacrifier pour lui. Pour l'unique raison que rien dans la vie ne peut apporter autant de bonheur.

Angèle donc, au courant bien sûr des difficultés que  traversait sa petite fille, décida que si personne ne pouvait rien faire pour la « petite », elle, elle le ferait. En cinq minutes la valise fut faite, et Mamie débarqua dans la maison de sa fille. « On a tout essayé tu sais, je ne crois pas que ce soit une bonne idée » « Bonne idée ou pas, je suis là, et je vais m‘occuper d'elle. »

Déjà, à la vue de sa grand-mère, Adrianne esquissa un léger sourire, qui transforma son visage blafard en quelque chose de vivant. Puis sans une hésitation, elle se jeta dans ses bras. Cette étreinte dura longtemps, Mamie, solide sur ses jambes ne s'esquiva pas. Elle commença tout de suite sa thérapie. Oh, ce n'était pas difficile, elle décida de ne plus la quitter, de lui parler sans cesse, de la faire parler, faire en sorte qu'elle s'intéressa à une discussion. Mamie avait visé juste, Karen manquait terriblement à Adrianne, il fallait combler ce vide d'une façon ou d'une autre. Angèle ne disparut qu'une minute pour dire à la maman ce qu'elle voulait. La maman haussa les épaules mais devant l'autorité d'Angèle, elle s'exécuta. Ce n'était pourtant pas difficile, mettre son lit dans la chambre d'Adrianne, tout à côté d'elle. Adrianne, toute petite aimait à ce réfugier dans le lit de sa mamie, et ce collait à elle tout en suçant son pouce.

On repart à zéro conclut elle.

Puis elle prit Adrianne par la main, l'entraîna dehors. On les vit partir sur le bord de la route, bras dessus bras dessous, comme de vraies amoureuses.

Angèle savait qu'elle pouvait parler de tout, Elle savait qu'elle serait écoutée. Leur discussion éloignerait d'Adrianne toutes les souffrances et toutes les mauvaises pensées. En les regardant marcher sur le bord du chemin, la maman pensa tout haut : Pourquoi n'y a-t-on pas pensé plus tôt ? Dès cet instant, elle était convaincue que tout allait redevenir « comme avant ». Oui, mais avant, il y avait Karen.

Mamie connaissait Karen, d'ailleurs elle l'adorait. Cette particularité faisait qu'elles pouvaient parler de Karen sans se lasser, sans lasser l'autre, avec la certitude d'être comprises. Angèle et Adrianne ne faisait plus qu'un seul esprit et qu'un seul cœur. Rentrant de leur balade, Adrianne fut heureuse de constater que l'on avait dressé les lits l'un contre l'autre, et qu'elles allaient dormir côte à côte comme de vieilles amies. Leur conversation dura très tard, Adrianne s'endormit la première, ce fut la première nuit d'un vrai sommeil retrouvé.

Le matin venu, c'est tout naturellement qu'Adrianne se glissa dans le lit d'Angèle, se colla à elle, et laissa échapper un sanglot. Je suis heureuse que tu sois là, Toi, je sais que tu m'aimes, et tu sais que je t'aime aussi.

Angèle n'eut aucun scrupule à accepter cette intimité. Il est vrai que, maintenant qu'Adrianne était grande, les câlins étaient devenus plus rares, mais elle ne se  défila pas. Seule l'épaisseur ténue de la chemise de nuit séparait le visage d'Adrianne de l'opulente poitrine de sa grand-mère. Angèle ne refusa pas ce contact. Elle ne se retira pas non plus quand  Adrianne déposa un chaste baiser sur le sein d'Angèle. « Ne m'en veut pas Mamie, ça passera » Et la Mamie pour toute réponse lui donna un baiser sur la joue.

Cette intimité ne se reproduisit que rarement. Une fois, la maman d'Adrianne crut apercevoir ce rapprochement corporel, et fit en aparté des réflexions à sa mère. « Maman, tu exagères, il y a des limites quand même » « De quoi parles-tu ? Ce qui manque à ta fille pour l'instant, c'est énormément de tendresse, et je lui en donne pour deux dit elle violement en toisant sa fille. Et quand elle aura besoin d'amour, je me retirerai, et je serai très heureuse de le faire ».

Cela faisait maintenant trois mois qu'Angèle et Adrianne étaient ensembles. Plus Adrianne retrouvait la vie, plus sa maman était rongée par les soupçons. Elle était persuadée qu'Angèle « profitait de la situation ». «  S'il n'en allait pas de la santé d'Adrianne,  je te planterais là avec tes problèmes, tu as un cœur sec comme un bois mort, tu ne sauras jamais comprendre ta fille. D'ailleurs je ne reste plus ici, je repars chez moi, et je l'emmène »

La surprise fut totale. Adrianne trouvait que c'était une bonne idée, ses parents étaient partagés. Son père était plutôt pour, il voyait bien le résultat obtenu par Angèle, mais la maman était contre, ce n'est pas mamie qui l'a guérie, c'est le temps qui a passé. »

« Il est inutile de vous chamailler dit Adrianne, c'est moi qui décide et je pars avec Mamie. »

Adrianne avait toujours aimé aller en vacances chez sa grand-mère. Elle vivait dans un tout petit village de Picardie. « Fouencamps » (prononcer Foincamps) le Village était quelconque, plutôt moche, défiguré par les engins agricoles stationnés un peu partout. Mais c'était la maison de Mamie qui plaisait à Adrianne, un ancien corps de ferme, bien conservé. Une maison basse de torchis, aux poutres apparentes et colombages sur les murs, tout cela meublé et arrangé avec un goût très sûr. Angèle était en retraite, elle avait été prof de philo à Amiens, alors que son mari était agriculteur. Lui, Adrianne ne l'a que très peu connu. Il est décédé accidentellement, écrasé par son tracteur qui s'est retourné sur lui.  Toujours est-il que les raisons qui unissaient Angèle et Adrianne étaient finalement très proches. Angèle élevait quelques volailles, des canards, des oies, une ponette et deux biquettes. Durant son absence, c'est Antonin le voisin qui les avait pris en charge. Antonin ne désespérait pas, qu'un jour Angèle accepte de l'épouser. Quand on évoquait le sujet, elle répondait toujours la même chose : Antonin est un vieux fou, qu'aurais-je à faire d'un vieux fou ? Si c'était Alain Delon, ce serait différent !! Et elle riait toujours de sa répartie.

Le village est moche, mais la région est magnifique. Un relief accidenté, des rivières des étangs, des petits bois éparpillés, de vastes champs de blés, et des points de vue grandioses. Le pays, avait été le théâtre de nombreuses batailles lors de la grande guerre. Des monuments aux morts, sous des formes variées attestent du courage de ces armées sacrifiées

A vingt kilomètres d'Amiens, entre Boves et Hailles deux villages sans intérêt. (C'est ce qu'on dit) En réalité, il y a dans la région énormément de vestiges d'un passé fort riche ! Le château de Boves, celui de Folleville, et les comptes et légendes du pays, nombreux et passionnants. Folleville avait en outre abrité les amours d'Aneseau et d' Alida.  Il y avait les étangs dans la vallée de l'Avre que grossissaient la Luce et la Noye. Paysages de marais, peuplés de Hérons et de Martin pêcheurs. Il y a à Cottenchy, un village voisin, un vieux moulin à eau, parfaitement conservé. Et aussi moins visibles mais incontournables, les carpes, les tanches, les brochets, et donc, les pêcheurs. Territoire de chasse également, ou la perdrix rouge dispute la place aux lièvres ou aux faisans. Pas de chasse à courre dans les bois, aussi une multitude de chevreuils, de daims, de biches, qui vivaient dans cette ruralité une vie tranquille la plupart du temps. Au milieu de tout cela, la Micheline, ce train jaune et rouge qui emporte en cahotant, les employés vers Amiens, ou bien Moreuil.

Adrianne n'avait pas repris ses études. La question ne s'était pas posée, on verrait plus tard. Elle reprenait peu à peu du poil de la bête. Elle évoquait moins souvent le souvenir de Karen, et dans ce cas là, le sourire avait remplacé les larmes. Inconsciemment, Adrianne s'était encore « rapprochée d'Angèle » Sans s'en rendre compte, elle opérait un transfert de sentiments, qui inquiétait quand même un peu sa grand-mère. Celle-ci essayait souvent de l'envoyer faire de courses à Amiens. Elle souhaitait qu'Adrianne fit une rencontre qui la guérirait définitivement. Au lieu de cela, Adrianne savourait les longues balades à pied dans les chemins de traverse, ou les siestes au bord des étangs.

Il n'y avait pas de lits jumeaux dans la maison, et elles dormaient ensemble, chastement, mais heureuses, seul le « chant » du coq venait mettre un terme aux rêves qui les faisaient sourire. Angèle avait été une très jolie femme, elle était devenue une très jolie grand-mère, à 64 ans elle était encore séduisante. Le cheveu court et le visage hâlé, une taille encore bien marquée, une féminité sans pareille. Adrianne n'avait aucun complexe à l'accompagner partout, à lui tenir la main et lui faire des bisous pour un oui ou pour un non. On aurait pu les confondre avec deux touristes en goguette. Elles sortaient maintenant beaucoup, visitaient le moindre lieu de renom, Le pays n'avait plus de secret pour elles.

Toujours préoccupée par le côté sentimental d'Adrianne, Angel rencontra secrètement quelques jeunes filles du village, et raconta les malheurs d'Adrianne. Celles-ci en furent toutes retournées. Dès le lendemain elles étaient à la porte de la maison pour inviter Adrianne pour un pique nique au château de Boves. Adrianne ne se fit pas prier. Cette journée en compagnie de jeunes filles de son âge, lui fut d'un très grand secours. Elle en revint transformée. Dans les villages, les jeunes filles ne sont plus les gardeuses d'oies qui font l'image de la campagne. Toutes suivaient des études à Amiens, et elles étaient assez jolies. Angèle sentit en les voyant, qu'elle avait eu l'idée qu'il fallait. Avec l'expérience de toute une vie, elle  devina même celle qui serait l'amie d'Adrianne.

Les sorties se multiplièrent, Adrianne en revint toujours heureuse et épuisée par l'air vivifiant que l'on respirait sur le plateau.  Adrianne s'était rapprochée de l'une d'entre elles, Roseline. Elles devinrent très intimes. Angèle sentit le changement, il n'y avait plus les câlins, elle ne ressentait plus le besoin de prendre la main. Point de jalousie chez Angèle, au contraire, elle se réjouit de ce résultat. Angèle était une femme honnête qui aurait fait n'importe quoi pour sauver sa petite fille. Il ne restait plus qu'un problème à régler, le reprise des études. De cela, les filles allaient s'en charger. Angèle était satisfaite, elle avait mené à bien sa mission, elle avait même découvert qu'à 64 ans on pouvait tomber amoureuse d'une gamine de 19 ans. Amoureuse platonique s'entend, quoi que..... Sans condescendance pour elle-même, elle s'avouait en secret d'avoir quelques fois vibré aux caresses d'Adrianne. Mais ça aussi, elle pouvait l'assumer, Angèle marchait la tête haute, elle ne craignait aucune médisance.

 Un soir Adrianne l'interpella avec douceur comme elle le faisait toujours. « Mamie, le filles m'ont parlé d'une petite chapelle très ancienne, qui se trouverait à l'orée d'un petit bois sur la route de Hailles. Elles m'ont dit que cette chapelle était habitée par des fées, et qu'il s'y passait quelques fois des choses bizarres. Tu es au courant ? Tu sais où elle se trouve ? » Bien sûr ma chérie, elle se trouve effectivement sur la route de Hailles, là où la route entre sous les frondaisons d'un petit bois. Le coin est magnifique, et c'est vrai que j'ai complètement oublié de t'y conduire. La route est étroite, sinueuse, très ombragée par de grands arbres, elle longe les étangs de l'Avre, les abords de ces étangs sont entretenus et fleuris, c'est vraiment un bel endroit. Mais tu pourras y aller avec tes amies et tu parleras aux fées, dit-elle en riant. » « C'est quoi cette histoire de fées ? » « Je ne sais pas, je connais la légende de La Chapelle Saint Domice, mais je n'ai jamais vu d'apparition ! et d'ailleurs, je n'y ai jamais cru. » « Tu pourrais me raconter ? Je sais que tu aimes à me raconter les histoires. Et c'est après s'être couchées, qu'à la lueur d'une bougie, Angèle raconta........

   
Par eve anne
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