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Tout de suite, le courant passa entre elles. Maïté, était
discrète, toujours très soignée, travailleuse au point qu’il fallait la déranger pour le repas. Elle parlait de ses études avec motivation, Manon la conseillait au mieux, quelques fois
elle lui expliquait certaines démonstrations. Elles prenaient leur repas ensemble, elles avaient pris l’habitude de se téléphoner si l’une ou l’autre avait quelque retard, pour éviter
des attentes inutiles, et le mauvais sang qui en découle. Maïté faisait maintenant entièrement partie de la vie de Manon. Et quand au dernier jour du mois elle apportait ses soixante
quinze euros en trois billets neufs de 50 20 et 5 euros, Manon avait quelques remords à les accepter. Elle prit donc le parti d’ouvrir un compte et d’y reverser ce loyer pour lui offrir
en cadeau le jour où, fatalement elles se quitteraient. La vie était douce avec Maïté, Manon se hâtait de rentrer le soir pour la retrouver, et retrouver la douce ambiance de leur vie
commune. Elles se parlaient à voix douce, Quelques fois elles écoutaient de la musique classique, des fois elles se regardaient un film à la télé. C’était une atmosphère feutrée, que
Manon appréciait et qui semblait lui convenir aussi. Maïté se sentait de plus en plus libre, à tel point qu’elle devenait de moins en moins pudique. Il n’était pas rare qu’elle sorte de
la douche avec le peignoir ouvert, ou bien qu’elle entre dans la salle de bain alors que Manon s’y trouvait en déshabillé, ou quelques fois nue. Elle n’était pas consciente sans doute
de l’effet qu’elle produisait. La vue de son corps presque nu, sa taille fine, ses longues jambes fuselées, ses hanches formées, et cette poitrine trop lourde, la rendaient
irrésistible. Souvent Manon baissait les yeux pour dissimuler son trouble. Et elle les ouvrait à nouveau pour ne rien perdre du spectacle. La nuit elle rêvait d’elle et de ses formes
excessives, Le jour elle avait du mal à se concentrer sur autre chose que son souvenir. Un soir, en sortant de la douche, encore toute emperlée de gouttelettes, elle appela Manon. Elle
croyait sentir un petit point dur à la base du sein. Inquiète elle lui demanda de palper l’endroit précis, ce qu’elle fit naturellement mais avec un émoi mal dissimulé. Elle se sentait
rouge comme une tomate.
Le contact de sa poitrine souple et soyeuse, lui fit tourner la tête,
elle avait le souffle court, et le feu aux tempes. Manon sentait le bout de ses seins douloureux et ils tendaient son chemisier de telle sorte qu’il était impossible que Maïté ne le
remarquât pas. Manon ne sentit rien de se qu’elle craignait, mais elle prit rendez-vous pour elle pour une mammographie. Les seins de Maïté devinrent pour Manon une idée fixe, elle les
revoyait à chaque instant, sans réellement comprendre comment elle avait fait pour ne pas les prendre à pleine bouche, pour ne pas avoir enfoui son visage entre ses deux globes soyeux
et accueillants. Elle ne savait pas si elle aurait aimé, peut être l’aurait elle quittée à l’instant.
Quelques jours après, Maïté franchit un
nouveau seuil pour exacerber la libido de Manon, qui la vit évoluer entièrement nue, balançant ses hanches entre la salle de bain et sa chambre.
« Tu vas prendre froid » lui
dit-elle bêtement. Et puis elle se lança et déclara :
« Il faut que tu saches que je ne
suis pas insensible aux charmes féminins, et de te voir évoluer comme ça me rend disons…..nerveuse »
« Excuse moi, c’est vrai, je me
laisse aller. » Et elle attrapa une chemise d’homme à pans, et s’en couvrit des épaules aux fesses. Manon la trouvait aussi désirable comme ça que toute
nue.
Le temps passa, rythmé par les allées et
venues de Maïté. Elle était devenue l’idole, de Manon qui était absolument sûre qu’il n’existât pas de filles plus belles et plus désirables sur cette
planète.
C’était les premiers jours de Mai, et ce
soir là, alors que Manon était déjà au lit, les premières gouttes d’une averse se mirent à résonner sur la balustrade de la terrasse. Cela faisait une drôle de musique, bientôt
submergée par le bruit du tonnerre. Elle avait éteint la lampe de chevet, s’appliquant à deviner les éclairs, puis le calme revenant, elle s’endormit. Manon pouvait dormir par temps
d’orage, mais le moindre frottement inhabituel, la réveillait instantanément. Dans la presque nuit de la chambre, elle vit vaguement, la silhouette de Maïté faire le tour de son lit,
laisser glisser son peignoir à ses pieds, et doucement , en tenue d’eve , ouvrir le drap et se glisser à ses côtés.
Surprise, Manon retenait son souffle,
attendant avec incertitude ce qui allait se passer.
Il ne se passa rien, Maïté s’endormit
aussitôt, Manon se demanda comment elle avait pu retenir ses mains, sa bouche, et tout son corps qui hurlait après ce contact mille fois rêvé, tant attendu et tellement redouté.
Puis, à son tour, sans doute heureuse et détendue, elle s’endormit aussi. Manon se réveilla au beau milieu de la nuit, elle était couchée sur le côté droit, en chien de fusil, Maïté
était contre elle, serrée contre son dos, « en petites cuillères », et sa main gauche lui tenait doucement le sein. Manon ne bougea pas d’un millimètre, de peur de rompre le
charme qui soudain la rendait folle de plaisir. Le lendemain matin, la place était vide, Maïté avait regagné sa chambre, et son lit. Manon hésita un moment, se demandant si elle n’avait
pas rêvé. Elle en était presque sûre, mais le doute s’estompa quand elle vit le peignoir oublié sur la descente de lit. Tout de suite elle imagina sa nouvelle amie repartir vers sa
chambre, nue, de sa démarche féline. Deux coups à la porte, Maïté entra vêtue de sa chemise, portant une tasse de café qu’elle offrit avec le sourire. Elle ramassa son vêtement et
dit : « Prends ton temps, tu ne travailles pas aujourd’hui »
Manon savourait le café, et elle s’étendit sur le dos, goûtant ce réveil inattendu. Maïté avait laissé la porte ouverte. De son lit Manon voyait l’entrée de la salle de bain, et la porte vitrée de la douche. Elle la vit faire couler l’eau pour qu’elle soit plus chaude, elle vit son corps nu s’étirer pour en apprécier la température. Maïté tourna la tête vers elle, lui sourit, et entra dans la douche. Elle entendait l’eau ruisseler sur sa peau, elle l’entendait chantonner, visiblement heureuse et décontractée. Manon se leva au moment où elle sortait, ruisselante, ses longs cheveux collés sur les épaules. Maïté se saisit d’une serviette et demanda : « Tu viens me sécher le dos ? » Elle n’eut pas besoin de répondre, s’avança, prit la serviette qu’elle lui tendait, et commença à la sécher doucement. En fait c’était pour faire durer le plaisir. Ses épaules, ses reins, ses hanches, ses jolies fesses, Manon n’évita aucun centimètre de peau. Elle avait compris qu’elle lui avait donné la clé et qu’elle pouvait tout se permettre. Comme pour lui donner raison, elle se retourna doucement, et Manon continua, le visage, les épaules, elle écarta les cheveux mouillés, et se mit à caresser cette délicieuse et volumineuse poitrine, ronde, lourde, un peu basse comme elle les aimait, les tétons étaient dressés, elle souleva l’un après l’autre les seins humides, et passa la serviette pour en essuyer le pli secret, là où elle aurait voulu se nicher et passer sa vie. Elle descendit vers le ventre, doucement. Maïté avait planté son regard dans le sien, la narine frémissante elle semblait plutôt la défier que de savourer ses caresses. Et là, Manon ne put se retenir, mit un genou au sol, et avec délicatesse, passa le linge humide sur le sexe épilé.
Maïté ne se déroba pas quand elle posa
ses lèvres sur le mont de vénus d’une douceur inattendue, et qu’elle descendit de petit baiser en petits baisers vers la fente entrouverte. Elle ne se rendit pas compte combien de temps
elle resta là, contre elle, les yeux fermés. Maïté appuyait doucement le visage de Manon contre son ventre, attendant visiblement de la sentir en elle. La serviette était au sol, ses
mains caressaient les fesses, encore humides de la douche. Elle lui prit le bras et la fit lever doucement. Manon se laissa faire avec la sensation de quitter le paradis. Quand elle fut
debout devant elle, La jeune fille souleva son sein gauche et Manon de ses lèvres, prit le téton offert avec une reconnaissance infinie.
« Je te ressemble, comme toi j’aime
les femmes, et je te ferai l’amour à en mourir »
« Il faut que je me sèche les
cheveux » C’est comme ça qu’elle mit fin à l’enchantement, et Manon repartit titubante, faire le petit déjeuner. Il lui faudrait beaucoup de temps pour comprendre ce qui s’était
passé.
Manon revint la première sur ce petit
moment d’éternité.
« Je ne sais que te dire après ce
que tu viens de m’offrir, mais, tu dois te rendre compte que j’ai plus de deux fois ton âge. Je ne suis plus assez jolie pour te mériter, et quand tu me quitteras, j’aurai très mal…..Et
puis tu as tes examens à la fin du mois, tu dois t’y préparer et ne pas te distraire.
- Justement, pour me détendre j’ai
besoin de faire l’amour, et c’est avec toi que je veux faire l’amour, la nuit, le jour, tout le temps, et après, tu en auras tellement assez de moi que tu me verras partir avec
soulagement. » Les derniers mots se perdirent dans un éclat de rire cristallin.
Ce n’était pas des paroles en l’air,
elle tint ses promesses, et elles firent l’amour le jour la nuit, L’amour à en mourir. Maïté, une fille de vingt ans, se révélait être une amoureuse passionnée
connaissant parfaitement les secrets de la femme, sachant deviner les désirs, anticiper ses envies... En quelques jours, c’est vrai que Manon fut épuisée,. Elle se dépensait comme une
folle, elle n’avait plus assez de sommeil pour récupérer. A l’inverse, Maïté devenait de plus en plus exigeante, et de plus en plus insatiable.
Elle avait raison sur tout, elle passa
ses examens, réussit son concours d’entrée, et termina son année, avec sérénité et réussite. L’amour en prime.
Commença une période d’un intense
bonheur. Elles passèrent leurs week ends en bord de mer, dans le vent, sous le soleil et sous la pluie, L’air vif de la côte Picarde leur donnait une force de vivre, des envies d’amour,
qui n’avaient pas de fin. Pour profiter au maximum de sa jeune maîtresse, Manon demanda à son employeur une semaine de congé sans solde, ce qu’il
accepta.
Manon emmena Maïté à
Etretat, ville célèbre qu’elle ne connaissait pas. Elles firent une halte à Rouen, et rue du Gros Horloge, elles firent leurs emplettes. Manon offrit à Maïté un déshabillé on ne peut
plus sexy. Elle acheta également un appareil numérique, nul doute qu’elle rapporterait des souvenirs inoubliables. Au pied des falaises vertigineuses, sur des galets célèbres, elles
offraient leurs corps au soleil, et ne sentaient pas sa chaleur, tant elles étaient vaporisées d’embruns et d’écume. Le soir venu, elles devaient ajouter aux plaisirs de l’amour, les
brûlures du soleil.
Dans la résidence louée, il y avait
une mezzanine, et le soir même, sur l’escalier de bois clair, elles firent quantité de photos de Maïté.
Manon craignait maintenant de la voir
partir, puisque c’était sa dernière année à Compiègne.
A la rentrée, elle irait à Paris pour
commencer deux années de préparation à Polytechnique. Et Manon resterait là, avec ses souvenirs, et ses regrets. Maïté voulut faire un dernier plaisir à son amie, retarda son départ
et l’accompagna en vacances, dans la petite villa qu’elle avait louée près de Biarritz. Ce fut un mois de paradis. Manon se posait à chaque instant la question de savoir comment une
aussi jolie jeune fille pouvait s’intéresser à elle. Question sans réponse, elle ne savait que profiter du bonheur qui lui était donné, sachant que tout a une fin, et que le plus
dur serait pour elle.
Si elle avait refusé le sein de Maïté,
aurait elle été plus heureuse après son départ ?
Et ce fut le retour vers Compiègne,
l’infatigable bonne humeur de Maïté, rendait la route plus facile.
Le lendemain Maïté annonça avec un
triste sourire qu’elle allait partir séjourner chez ses parents quelques temps avant sa rentrée parisienne. C’était la fatalité il n’y avait plus rien à faire. Elle informa Manon
qu’elle partirait samedi matin, et qu’on viendrait la chercher.
Manon respira un grand coup, et
commença malgré elle, à vivre son futur immédiat.
Manon savait qu’après cette année de
bonheur, elle aurait beaucoup de mal à revivre avec sa génération, à réapprendre à regarder, voire aimer, les femmes et les hommes de son âge.
La nuit de vendredi à samedi, fût
mêlée d’amour et de larmes, et le petit matin fut blême et dramatique. Maïté faisait beaucoup d’efforts pour que Manon ne sombrât pas dans le désespoir total et destructeur. Ses
bagages étaient prêts dans l’entrée, la sonnette retentit comme la fin du monde.
Maïté se leva pour aller ouvrir, et
revint dans le salon accompagnée d’un monsieur, grand, mince, un peu basané de peau, Maïté souriait et lui tenait la main. Elle se tourna vers Manon, et dit d’une voix
douce :
« Je te présente mon
père »
Manon dévisagea le nouveau venu. Elle
hésita un moment se retourna vers Maïté d’un air horrifié; en se mettant debout, elle vit un voile irisé qui passait devant ses yeux révulsés. Elle sentit le sol se dérober sous ses
pieds. Elle chercha à se raccrocher à quelque chose et Maïté se précipita, mais elle tomba à la renverse, la tête cognant violemment la table basse qui vola en
éclats.
Quand Manon ouvrit les yeux sur son
lit d’hôpital, c’est un sentiment de honte qui la prit à la gorge. Elle vit Maïté qui lui tenait la main et pleurait en silence. Elle la regardait avec douceur. L’amour dans son
regard humide était toujours présent.
C’est cette dernière image que Manon
emporta de sa fille pour l’éternité.
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