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  • : Le blog d'eve anne, Madrid.
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Heure d'Hiver

   

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   L'Hiver

 

 

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Vulnerant omnes
Ultima Necat

 

 

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Je suis comme je suis,
Je plais à qui je plais.

ego sum ego sum
sicut qui similis

 

 

 

 

Bonne Année



BonneA              

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Extraits

 

Rencontre en Forêt
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J’ai fait une sortie hier soir en fin d’après midi, et je ne sais pas pourquoi, j’ai pris mon VTT au lieu du vélo. Dans les chemins de la forêt j’ai été doublée plusieurs fois par le même gros 4-4. J’ai eu l’impression que le mec voulait attirer mon attention. J’ai remarqué, au moment où il me doublait qu’il ne portait rien, il était torse nu. Nos regards se sont croisés, Puis il est parti loin devant. Il faisait doux, pas de vent, la forêt sentait bon. . . . . . . . . Un peu après, au coude du chemin, j’ai vu le 4-4 arrêté, dans un endroit où le chemin se rétrécissait, il n’y avait plus de place pour passer à droite, le taillis touchait la voiture, et un tout petit passage à gauche. 

La devise du Quebec
Hôtel du Parlement - Copie

Québec hiver 1876, en fin de matinée le soleil donnait à la ville gelée, les mille feux du diamant. Le froid était vif et les passants emmitouflés étaient peu nombreux. Pourtant, sur le trottoir ensoleillé, un homme ne semblait pas ressentir de gêne à déambuler tête nue, normalement vêtu, ou plutôt anormalement vêtu dans l’air glacé. Il n’avait pas de gants, et son regard bleu était perdu dans le rêve où il flottait. Il tenait à la main un petit rouleau de papier, et ce feuillet enroulé faisait de lui l’homme le plus heureux de la terre. Il suffisait de le regarder pour remarquer le sourire qui illuminait son visage d’homme intelligent et déterminé. Il venait d’avoir quarante ans, son allure était alerte, et son élégance impeccable attirait le regard.

Le testament de Benjamin  Briggs
Le testament de Benjamin Briggs

Les arbres du square Victoria commençaient à dérouler leurs feuilles. Florane-Marie D’Auteuil avançait à pas légers le long de la bordure du trottoir de la rue du Square Victoria. Malgré le soleil qui avait embelli la journée, l’air était encore frais. Elle tenait bien fermé contre sa gorge le col de fourrure de son manteau d’hiver. Florane était la fille d’un diplomate français décédé au cours de l’hiver dernier. Après un séjour de trois ans en Bavière. Elle vivait à Montréal depuis deux ans. Elle s’y plaisait mieux, et il y faisait moins froid qu’à Québec. Elle trouvait aussi la ville plus moderne et plus vivante. Elle ne venait pas souvent dans le parc, elle était généralement occupée dans l’institut où elle travaillait le plus souvent.

 Autoroute du Nord
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Autoroute du Nord, nuit de samedi à dimanche, 2 heures du matin, la chaussée est luisante, la pluie n’arrête pas de tomber, depuis des jours et des jours. Échangeur de Bapaume, les lumières de la cité toute proche se mêlent aux lumières bleues des gyrophares des ambulances et des voitures de gendarmerie. Les clignotants jaunes du Samu, et de puissants projecteurs éclairent une zone d’activité intense. De la fumée, des cris, des ordres jetés, des silhouettes fluorescentes s’agitent dans toutes les directions. Une très forte odeur d’essence s’est répandue, tout se déroule au milieu du bruit infernal des groupes électrogènes et des compresseurs. De l’autre coté du muret central les bolides ralentissent à peine sous l’œil préoccupé des gendarmes trempés.

            La Massane
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Les premières gouttes de l’averse s’écrasaient bruyamment sur les dalles de pierre. Lucile venait de refermer la porte du garage de l’hôtel, il était temps, à peine avait-elle reçu quelques gouttes. Elle adossa son vélo contre le mur et plaça avec soin l’antivol d’acier. Elle remonta directement à sa chambre par l’escalier de service. Il faut dire que l’équipement cycliste bariolé de réclames et de couleurs vives n’est pas tellement seyant pour les femmes habituées naturellement aux arcanes de l’élégance. Elle ouvrit tout de suite la fenêtre, et contempla avec ravissement l’orage au plus fort de sa fureur. Le tonnerre était d’une violence inouïe, et l’écho renvoyé par la montagne toute proche amplifiait les grondements incessants. 

Les Travers de Ms Philipson
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Le trajet entre Paris et Londres en Eurostar n’allait pas être suffisamment long pour calmer l’excitation de Magali. Elle regarda sa montre; dans 5 minutes ce sera le tunnel, et moins d’une heure pour arriver gare de Waterloo. Quinze jours auparavant, Magali avait quitté le lycée un peu plus tôt, pour absence de son professeur d’Anglais. C’est ce qui explique qu’elle ait elle-même ramassé le courrier dans l’entrée de l’immeuble cossu, rue de Turbigo, tout près de la place de la République. Au milieu d’un amoncellement de publicités, journaux, lettres etc, l’une d’entre elles lui était personnellement adressée. C’était une enveloppe anonyme, sans flamme ni cachet, ni marques reconnaissables. Elle attendit d’être à l’intérieur de l’appartement qui surplombait magnifiquement la capitale, pour ouvrir le pli qui, a priori, ne lui disait rien de bon. Elle monta directement dans sa chambre, d’où l’on découvrait toute la partie nord de Paris, jusqu’à la butte Montmartre, à demi visible dans la brume de printemps en cette fin d’après midi.

         La brosse à Dents
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Ce n’était pourtant pas un jour exceptionnel. Un samedi comme un autre, sauf que c’était l’été, que la chaleur était déjà accablante, et que je me sentais légère, en pleine forme et heureuse. Pourquoi ? Je ne saurais le dire, j’étais bien c’est tout. Madrid était une fournaise, mais cela faisait maintenant pas mal de temps que je m’y étais installée, et franchement, je ne regrettais rien. Ma fille était avec moi, et le samedi matin nous avions pris l’habitude de faire nos courses pour la semaine. Il était encore tôt, mais nous n’étions pas pressées, bien qu’étant attendues pour déjeuner à la finca où nous avions nos amis. Nos amis et nos habitudes, c’est là que nous avons logé avant de trouver cette petite villa du nord de Madrid, avec sa petite piscine et ses pins parasols. Cette villa, nous l’avons louée toute meublée. C'est-à-dire avec le minimum, ce qui lui donnait un genre particulièrement spartiate avec ses murs blancs et ses meubles foncés. On s’y était attachées, et pour nous, c’était le paradis. Nous n’avions plus que quelques achats de peu d’importance, mais je devais passer absolument à la pharmacie pour acheter de l’huile solaire.

 Résistance et Trahison
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Le 19 mai 1940 restera à jamais le jour le plus sombre de l’histoire d’Amiens. Tandis que le général de Gaulle, à la tête d’une division blindée, contient l’avancée des troupes allemandes dans le Vimeu et la région d’Abbeville, l’armée nazie bombarde la ville préfecture de la Somme. Tout le centre-ville et les gares de chemin de fer sont rasés. L’ancien secrétaire général de la Somme, Jean Moulin, apprend la nouvelle de la destruction de la ville, et revoit dans ses récents souvenirs la belle cité telle qu’il l’a connue, la préfecture d’Amiens et son propre bureau où il a travaillé au service de l’État. Il n’accepte pas que tout cela soit souillé par la présence ennemie. Amiens s’enfonce dans quatre années de souffrance et de terreur. La communauté amiénoise se divise. Certains acceptent la fatalité. D’autres la refusent et résistent. Et d’autres encore se mettent du côté des plus forts. Jean-Marc Laurent n’a que 16 ans en 1942 lorsqu’il entre dans le réseau “Centurie”. Simple cheminot, il intègre les FTP, unités combattantes clandestines. Il participe à de nombreuses opérations contre l’armée allemande.

  La Chapelle St Domice
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Depuis que Karen avait disparu, Adrianne vivait l'enfer. Elles étaient amies de longue date. Ce qui semblait être pour les autres une camaraderie d'adolescentes était en réalité un grand amour partagé. Karen et Adrianne poursuivaient avec brio leurs études de médecine. L'une serait Sage femme, et l'autre voulait être gynéco. Elles n'en étaient pas encore là, elles avaient encore quelques années à travailler comme des esclaves pour espérer arriver à quelque chose. Karen et Adrianne étaient des filles sans histoire. Discrètes, inséparables, Elles étaient admises et aimées par les étudiants de leur université. Elles étaient lesbiennes disaient quelques-uns, elles étaient amoureuses disaient les autres. Certains, les plus proches, disaient qu'elles s'aimaient passionnément. Toutes deux très jolies, leur sourire n'avait d'égal que le pétillement de leurs prunelles. Elles étaient gaies (joyeuses) elles aimaient la vie, elles aimaient le monde, les fleurs les animaux, elles étaient surtout le reflet du bonheur total. Mais tout cela, c'était avant. Avant ce terrible accident qui emporta en quelques secondes la vie de Karen. . .

              Aneseau
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Tout à côté du lieu dit « La Pierre aux Fées » à quelques pas du vieux château, à la lisière du grand bois qui bordait jadis le village de Folleville, elle vivait dans une pauvre chaumière. « La Vieille Dame » ! C’est ainsi qu’on l’appelait aux alentours, vivait en recluse, et ne sortait que le soir venu. On la craignait. On l’évitait .Elle possédait, dit-on, des pouvoirs démoniaques : « Elle jette des sorts, elle mène les loups les nuits de pleine lune …» C’est ce que l’on chuchotait, à l’abri des regards de peur d’être entendu de La Vieille Dame. Ou peut-être même des adeptes de ses remèdes ou de ses pratiques. En effet, on lui prêtait également bien d’autres pouvoirs, elle n’avait pas son pareil pour combattre la fièvre. De bon matin elle vous faisait marcher dans l’herbe d’un pré couvert de rosée, cueillir par-ci, quelques poignées de feuilles de plantain, les jetant par-là, derrière, sans vous retourner. La pratique était efficace, autant que celle qui consistait à guérir les maux de ventre en prenant à jeun une infusion de la deuxième pelure du sureau qu’elle avait cueilli à la nouvelle lune, en récitant une prière aux saints Côme et Damien.

     Destruction Massive
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Saddam est un homme qui doit être intelligent, et dangereux, Il a déclenché une guerre qu'il n'a pas su gagner, et s'en est pris plein les yeux. C'est maintenant un homme blessé, parce qu'il a perdu devant l'Occident et ça, il ne le pardonnera jamais. Il rumine sa vengeance et son esprit tordu imagine des milliers de scénarios tous plus terrifiants les uns que les autres. Il a beaucoup investi dans la fabrication des armes bactériologiques et chimiques, et les ateliers de fabrication de ces potions tragiques ont été vite reconstitués. Aujourd'hui il tient sa vengeance, il a convoqué ses fidèles pour leur faire part de son plan, leur demandant leur appui pour le mettre à exécution. En ressortant de son bureau, sur les trois "généraux" dans le secret, deux se sont suicidés, pour ne pas avoir à accomplir cette tâche, tant elle était terrifiante, irréversible et incontrôlée. Et le déroulement des opérations a commencé. L'arme absolue: Les Kurdes, et la compassion de l'occident pour les martyrs de l'Irak. Il fallait y penser.

  L'Infirmière d'Ambazac
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« Bonjour, excusez moi de vous déranger, je m’appelle Ghylaine, et je suis infirmière à Ambazac. » Laurence se retourna, et fut surprise de la vision qui s’offrait à elle. La jeune femme était assez jolie, la trentaine, brune et le visage assez fin. Elle était un peu plus grande, très mince, les cheveux mi-longs, coiffés « à la diable ». Le maquillage assez discret, un rouge à lèvres très rouge, les sourcils très noirs, les paupières ombrées. Un grain de beauté sur la lèvre supérieure gauche. Le premier examen était favorable. Ghylaine souriait, Laurence lui rendit son sourire. « Je suis Laurence, et je n’ai pas besoin de piqûres ! Que puis- je pour vous ? —Voilà, je vous ai aperçue au concert d’Aixe-sur-Vienne samedi soir. Je vous ai vue prendre des photos, j’en ai pris aussi, je vous propose que nous les regardions ensemble. » Le sourire ne l’avait pas quittée en prononçant ces mots. Laurence trouva l’idée excellente, quoique peut être un peu intéressée :

      Les Etoiles Eteintes
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Sarah restait dans le mausolée pour mieux méditer. Elle appréciait que le décor soit aussi sobre, que le lieu soit aussi calme, que la lumière soit diffuse, et la fraîcheur aussi agréable. Seul flottait dans l'air ce parfum de géraniums, mêlé à celui de la canne à sucre, omniprésent à Saint-Benoît de La Réunion. Elle tira la porte derrière elle. Coupée du monde extérieur, elle serait mieux pour prier et se recueillir sur la tombe de sa belle amie. Elle aimait ce mur de marbre brut, ce dépouillement de tout objet de culte: pas de croix, pas de Christ, pas de Maries. Dehors, les géraniums en fleur ceinturaient l'édifice, mais dedans, aucune fleur, que la pierre, le marbre, la lumière. Une plaque de bronze sculptée à l'effigie d'une jeune femme aux longs cheveux épars, au visage fin comme l'avait Florane quand elle était arrivée dans sa vie. Pour que cet endroit soit tel qu'il est, Florane avait dû en définir tous les détails elle-même. Sarah pensait que le service des pompes funèbres pourrait peut-être lui donner quelques détails sur les derniers jours de Florane, et peut-être, qui sait, lui faire rencontrer les gens qu'elle connaissait, ou même qu'elle fréquentait ?

      L'Adjudant Moreau
gendarmerie-nationale

Roger Lheureux arriva au 4 rue de Seclin. Il était 9 h 15. L’ouverture de la centrale était à huit heures. Quand il lança un « salut » à la ronde, aucun de ses collègues ne lui répondit. Roger n’était pas à proprement parler un bon copain, mais il était le numéro deux de la centrale syndicale départementale, et à ce titre, il était plus craint que respecté. Ce qui choquait ses collègues de travail, c’est qu’il arrivait régulièrement en retard, et généralement dans un état de violence éthylique mal dissimulé. Chaque matin, Roger faisait une halte au « Café de la Savonnerie » situé juste en face de l’usine qui produisait des millions de tonnes de lessive en poudre. Dans ce café, nul besoin de passer sa commande, le patron vous sert d’emblée un café accompagné d’une « bistouille ». La bistouille étant ce petit verre de genièvre qu’il fallait boire en premier lieu et vider le second verre dans le café. Souvent on remettait ça, et après la deuxième ou troisième bistouille, on allait travailler. À cette époque, les accidents du travail étaient nombreux, et bien sûr, l’employeur était toujours l’unique responsable.

        Un Douze Avril
Joëlle et moi

Un 12 avril …. Oui c’était un 12 avril, je m’en souviens très bien, c’était le jour d’anniversaire de ma maman, et j’étais allée déposer une potée de tulipes sur sa tombe, des tulipes perroquets rouges et blanches, ses préférées. C’était la fin de l’après midi, à l’heure où le soleil, bas sur l’horizon, allonge les ombres, et colore la nature du vert jaune des feuilles naissantes, du bleu de ciel et de blanc nuages. Il faisait beau, il faisait doux. Sur l’autoroute il y avait peu de circulation ou du moins elle était fluide. Pas d’excès de vitesse, j’étais en balade. Je rentrais chez moi, il me restait tout juste une demi-heure de trajet. J’arrivai à proximité d’une aire de repos : « Aire de Tilloloy Ouest » et machinalement je mis le clignotant, je ralentis dans la chicane et débouchai sur le grand parking. Je m’arrêtais souvent à cet endroit, d’abord parce que sur mon trajet habituel je n’ai pas tellement le choix, mais surtout pour le bois qui entoure ce parking, c’est vraiment très forêt, c’est superbe.

            Joyeuse Noelle
Joyeux Noelle

Pour moi, Noel est rarement joyeux. Ici, là où je vis, à Madrid, La Navidad se fête bien entendu, mais ce n'est pas le même Noel qu'en France. Les jouets pour les enfants sont offerts le jour de l'épi Fanny, La Navidad est surtout une fête religieuse, où la messe de minuit se paie l'intérêt général. Autre raison et pas des moindres, ma grande fille rejoint son père en France. Ainsi elle ne souffre pas d'un dépaysement total. Voir son père, c'est bien vite dit. C'est un homme orgueilleux, très occupé, pas du tout papa gâteau. Mais Axelle a le coeur sur la main et elle accepte avec le sourire l'accueil réservé de son papa. Heureusement, le papa s'est remarié, forcément, il avait besoin d'une esclave pour lui porter le café au lit. Cette esclave s'appelle Rachel. C'est une de mes amies, elle est très belle, nous nous aimons beaucoup, en secret bien sûr. Je crois qu'elle est plus jolie que moi, un peu plus jeune il est vrai, Nous nous voyons rarement maintenant que je suis expatriée. Elle s'occupe très bien de ma fille, elle l'adore, elle n'a pas d'enfant, tous ses efforts n'ont jamais abouti. Rachel est pharmacienne. Son officine n'était pas très loin de mon immeuble, ainsi je ne rechignais jamais à aller me chercher les rares médicaments que je prenais. J'ai toujours fait beaucoup de sport. Du vélo, de la piscine. C'est ce qui me vaut sans doute d'être encore présentable aux 44 ans que je viens de fêter il y a deux jours. Rachel aussi fait du sport, mais en vraie compiégnoise, elle a choisi de faire du cheval.

         Le Petit Laurent
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Entre son bonnet bleu et son masque de chirurgien, on ne voyait que ses yeux noirs. Pourtant, quand il tournait son regard sombre vers l’une ou l’autre d’entre nous, on comprenait instantanément ses désirs, sans qu’il eût prononcé la moindre parole. J’étais devant lui, et j’étais l’assistante de l’autre chirurgien qui lui faisait face. L’entente des deux hommes était remarquable, c’était le meilleur « bloc » de tout l’hôpital. Je passais les instruments qu’on me réclamait, tout en essayant de ne pas regarder le champ opératoire, je ne m’y habituerai jamais. Pourtant, délimité par le drap bleu ciel et les linges blancs tâchés de rouge, l’ouverture ne ressemblait à rien que l’on puisse identifier, sans être du métier. Moi je ne l’étais pas, je passais les outils, comme une autre fille aurait pu le faire aussi bien. Et pour ne pas regarder l’opération en direct, je portais les yeux sur le chirurgien aux yeux noirs, ou sur son assistante qui me faisait face, dont les yeux étaient d’un bleu sauvage. De l’assistante on ne voyait que la proéminence de son imposante poitrine.

 Le Chaos de Targasonne
Le Chaos de Targasone

Sur les hauteurs des Pyrénées-Orientales, la Cerdagne est un vaste plateau ensoleillé, un encorbellement entre le mont du Carlit, et celui de Puigmal, tous deux culminants aux alentours de 3000 mètres. La Cerdagne est à une altitude de 1600 mètres en moyenne, et elle a la particularité d’être une région fertile, bien que de haute montagne, puisque l’on y récolte des céréales, du blé principalement. On y vient de Perpignan par la route qui monte à Font Romeu, ou par le côté Espagnol en traversant l’Andorre. Dans la partie occidentale de la Cerdagne, on trouve un lieu particulièrement mythique, « Le Chaos de Targasonne » Plutôt qu’un lieu, on pourrait dire un pays, voire une région, puisqu’il s’étend sur 50km. Le Chaos est un amoncellement de roches granitiques -par exemple- dont l’origine et la formation ne paraissent pas évidentes. Curieusement, on trouve aussi ce genre de relief dans la forêt de Fontainebleau ou dans la Lozère.

        Le Coupe Chou
Le coupe chou-1

S’il existe un lieu magique à Paris, c’est bien la gare de Lyon. Pas cette gare TGV souterrainement austère et sans âme, mais la gare de surface, la vraie, celle qui fait vibrer le cœur dès que l’on aperçoit l’horloge, du boulevard. J’ai toujours aimé les trains, depuis ma plus tendre enfance quand, avec mes parents et ma sœur, nous partions à la mer. La Gare de Lyon à l’heure des grands départs est habitée d’un esprit particulier. Peut-être est-ce simplement la concentration des voyageurs en attente. C’est cette odeur particulière, faite d’humanité, d’ozone et de poussière. Ce grand espace face aux quais, animé de ses panneaux affichant les horaires, et les milliers d’yeux, levés vers les chiffres verts qu’ils ne semblent pas comprendre. Et puis ce sont tous ces jeunes avec sacs au dos, assis sur les murets des escaliers descendant au sous-sol. Ils fument, ils mangent d’énormes sandwiches, vident quantité de boîtes de bière ou de Coca. Ils dorment ou s’embrassent, l’amour des fois, se fout du décor. En haut de l’escalier, ce superbe restaurant : « Le Train Bleu » qui fit briller de ses ors, la redoutable Nikita, alias Anne Parillaud.

            Jolie Luna
Lena Gercke

Sur les pavés de la place St Jacques, Rachel avait beaucoup de difficulté à marcher avec ses talons aiguilles, et se casser un talon maintenant, ne serait pas pour lui remonter le moral ! Rien n’allait vraiment bien depuis une semaine. Elle avait du mal à effacer de son esprit ce qui s’était passé, et ce soir-là, elle n’avait pas envie de rentrer chez elle, et de se retrouver seule avec ses idées noires. Sa petite fille était pour le week-end chez sa grand-mère. Elle entra dans le café le plus proche. Le Coq d’Or l’un des plus joliment décorés de la ville. Elle n’était pas une habituée des lieux, d’ailleurs elle entrait rarement dans un café. Il y avait du monde, de la musique jazzy, de la fumée, comme dans tous ces endroits-là, en fin d’après-midi. Elle s’approcha difficilement du bar et demanda un Tonic. Le barman la servit, puis, son verre à la main, elle chercha dans la salle un endroit libre pour se poser.

            La Mante
Les DrusCouleur

Je la reconduisis à la porte. Les quelques pas qu’elle fit devant moi suffirent à provoquer mes plus secrètes fêlures. Sa démarche, ses bottines à hauts talons, son jean élimé aux fesses, ses fesses rondes perchées sur des jambes interminables, ce perfecto, qui était choisi sans doute uniquement pour mettre ses fesses en valeur, et cette chevelure de jais, coupée court, très bas sur la nuque, avec cette mèche savamment rebelle qu’elle remettait en place d’un mouvement de tête des plus étudié. Deux anneaux dorés apparaissaient alternativement au rythme de son pas décidé…..Elle s’arrêta sur le palier, se retourna… Gros plan sur une poitrine agressive, moulée dans un pull col roulé blanc. Visage bronzé, ses yeux noirs lancèrent un éclair, histoire d’humaniser son sourire crispé. Elle commença à descendre les degrés, je fermai la porte appuyai mon front sur le chambranle, et je restai ainsi les yeux fermés, imprégnée de ces images qui repassaient en boucle, dans mon souvenir immédiat.

      Les Jeux de St Elme
Les Jeux de St Elme

Juin 1999 ! décès de mon père, puis en octobre, celui de ma mère. Après 63 années de mariage, la pauvre femme n'a sans doute plus estimé utile de continuer à vivre. Ils ont ainsi rejoint au paradis, leur fille décédée neuf ans plus tôt, à l'âge de quarante-huit ans. Il avait quatre-vingt-sept ans, elle en avait quatre-vingt-deux. Ils ont donc élevé trois enfants : deux filles et le garçon que je suis. Quelques mois plus tard, il fallut se décider à tirer un trait sur la matérialité de leurs existences : Vendre la maison où nous avons grandi, et la débarrasser de tous les meubles et objets leur ayant appartenu. Voir la maison de notre enfance complètement vide fut pour ma sœur et moi, une douloureuse épreuve. Au moment de charger les derniers cartons, ma sœur me désigna celui qui était resté un peu à l'écart.

     Les Jours de Liesse
Les Jours de Liesse

Il faisait un temps superbe ce jour-là. Dans la petite bourgade de Saint André, cette petite ville touristique de Haute-Provence près du lac du Castillon, la saison touristique était à peine commencée. Pourtant, il y avait pas mal de monde en ville, et déjà quelques nageurs courageux dans les eaux glacées. Pour certains c’était déjà les vacances, mais pour d’autres, le travail était encore d’actualité. Il faisait déjà chaud. Pourtant, la ville est à neuf cents mètres d’altitude. Le soleil comme toujours dans cette région était de la partie. Derrière les baies vitrées des bureaux, les employés commençaient à souffrir de la chaleur. Heureusement, la matinée de travail touchait à sa fin. Guillaume avait l’impression que ses clients étaient convaincus, et qu’il remporterait ce marché difficile. Il était assez fier de cette présentation. Bien sûr, il n’était pas seul à avoir réussi à établir ce climat de confiance, qu’il sentait maintenant installé chez ses interlocuteurs.

   Les Tricots de Marguie
Les Tricots de Marguie

Marguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron.

   Le Miracle Impossible
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C'est ainsi que Jésus parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph, là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C'était environ la sixième heure.Arrive une femme de Samarie pour puiser de l'eau. Jésus lui dit: "Donne-moi à boire." Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.Mais cette femme, cette Samaritaine lui dit: "Comment? Toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une femme samaritaine!" Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.Jésus lui répondit: "Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit: "Donne-moi à boire", c'est toi qui aurais demandé et il t'aurait donné de l'eau vive."La femme lui dit: "Seigneur, tu n'as même pas un seau et le puits est profond; d'où la tiens-tu donc cette eau vive?

          Noire d'Ecume
Noire d'écume

Voyager est sûrement ce qui me motive le plus. Lorsque j'ai choisi de faire ce métier, je n'y avais pas spécialement songé, ou alors, ce n'était pas l'élément fondamental de mon choix. Et pourtant, c'est ce qui m'apporte le maximum de joies. J'adore voyager. Me rendre au pied levé dans telle ou telle ville, dans ce pays ou un autre, est pour moi le plus grand des plaisirs. Ce n'était pas a priori évident. Il faut apprendre à voyager, comme il faut acquérir l'envie de voyager. Tout ce que l'on va rencontrer sera un étonnement. Je ne dis pas un enchantement, puisque sur notre terre, il se trouve malheureusement quantité d'endroits d’où l'on a plus envie de fuir plutôt que de séjourner. Quand j'ai su que je devais me rendre à Cadix (Cadiz en espagnol), j'ai ressenti ce petit pincement au cœur, signe de plaisir intense. Ce n'était pourtant pas la première fois. Je m'y étais déjà rendue, en coup de vent, une seule journée, et je m'étais juré d'y revenir. Cette fois, j'étais décidée à rester le temps qu'il faudrait pour la visiter, et pour en ressentir l’ambiance et le passé.

              Soledad
Roissy

Elle est moche cette voiture, avec cette inscription comme un tatouage ridicule à l’arrière « Taxis Lefèbvre » « Longues distances » « Roissy-Compiègne » C’était une Espace Renault, ce gros machin carré qui, à peine parti était déjà arrêté deux cents mètres plus loin au premier feu rouge. C’était comme une hésitation, cette voiture arrêtée. C’était la dernière chance, soit d’en descendre, soit de courir pour la rattraper. Mais Jane ne bougea pas, et personne n’en descendit. Les yeux pleins de larmes, elle ne distinguait plus nettement le véhicule. Elle le vit repartir, tourner au coin de la rue et disparaître. Axelle lui serrait la main comme pour dire, « ne pleure pas je suis là ». Ce n’était pas la première fois que sa « tata » partait en voyage. Mais Jane bien sûr ne lui avait pas dit que ce départ était le dernier, et qu’il n’y aurait pas de retour. Ainsi va la vie des gens qui assument leurs choix, la vie est unique, il n’est pas toujours écrit qu’une rencontre change forcément la vie, la vie se vit en suivant le chemin décidé. La vie ne change pas toujours de vie.

              Manon
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Quand la boîte aux lettres fut ouverte, les trois quarts de son contenu se répandirent sur le sol. Manon se baissa, difficilement, car les talons et la jupe serrée ne sont pas spécialement faits pour cet exercice. Elle ramassa un à un tous les journaux de pub de télé, toutes les propositions des mages de la région, toutes ces enveloppes pleines de factures, et d’autres feuillets divers. Au beau milieu de ce fatras, un document attira son attention. Elle le plaça sur le haut de la pile que sa main contenait avec difficulté. Puis elle referma la boîte, se dirigea vers l’ascenseur, après avoir pianoté le digicode. Elle retrouva avec délice l’appartement illuminé de soleil, avec son parquet brillant, ses jolis rideaux de voile de lin, ses fleurs et ses tableaux, sa bonne odeur de parfums et de cire, cette odeur si caractéristique des alcôves féminines. Manon posa le tout sur la table du salon, et partit dans la salle de bain au cas où quelque réparation serait nécessaire. Il fallait qu’elle se change pour aller faire quelques courses au Champion tout proche. Ceci étant fait, elle jeta un coup d’œil sur le document qu’elle avait ramassé.

            Fait Divers
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A 300km /heure, le Thalys filait vers Bruxelles en longeant l’autoroute du Nord. Dans le compartiment de première classe, confortablement installé, bercé par le ronronnement régulier du TGV, Albert se laissait aller à sommeiller. Il adorait ce train, où le confort était parfait, le seul endroit où il savait pouvoir réellement se reposer. Il faut dire que sa vie était quelque peu agitée, et le stress prenait souvent le relais de la volonté et de la détermination. Il était installé sur le fauteuil à coté de la vitre qui donnait coté autoroute. Il savait que les voitures qu’il voyait, roulaient au moins à 150km/h. Pourtant, il avait l’impression qu’elles allaient au ralenti. Il remarqua une BMW qui sur la file de gauche doublait toutes les voitures avec une aisance étonnante. Malgré tout il la perdit de vue très rapidement. Sur les fauteuils de l’autre coté de l’allée, il y avait deux jeunes femmes, qui se regardaient en se parlant à voix basse, quelques fois un sourire illuminait les visages.

 

Les Dryades

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J'ai déjà par mes nouvelles, abordé beaucoup de sujets. Peut être font-ils partie de "tout le reste". Je ne suis pas une fervente admiratrice de Simone de Beauvoir, (sauf quand le rôle est tenu par la divine Anna Mouglalis) et je ne me reconnais pas dans les féministes de tous bords. Pourtant, s'il y a un trait de ma personnalité qui surclasse tous les autres, c'est bien mon amour de la femme. Je suis lesbienne donc, puisque c'est l'étiquette que l'on colle aux tribades modernes, mais là encore, ce n'est pas vraiment ça, puisque je suis mariée, et j'ai une fille d'un premier mariage. Je tiens à vivre ma vie comme tout le monde, le plus simplement possible. J'allais dire le plus "normalement" possible, mais je sais que cela aurait fait bondir certaines âmes guerrières. Rassurez-vous, je ne vise personne. Une vie de famille, c'est ce que j'ai toujours souhaité, en faisant la part de ma vie et de mon autre vie. Mon alter ego est une entité qui existe, qui influe bien évidemment sur mon autre vie. J'espère simplement que personne autour de moi, n'en souffre. Si quelqu'un ignore ma bisexualité, c'est que ça ne l'intéresse pas, car je ne dissimule rien, je vis comme ça vient. Je vis au grand jour, et j'aime au grand jour. Je n'ai aucune arrière-pensée, aucune envie de dissimulation. "Je roule plein phares". Ma devise pourrait être le titre de ce blog, "O me quieres O me dejas. Ce qui veut dire en clair, "Ou tu m'aimes ou tu me laisses". C'est d'autant plus facile à comprendre que je vis en Espagne, banlieue de Madrid près de l'aéroport. Je suis en Espagne depuis 6 ans bientôt. Je m'y suis installée pour raison professionnelle, quand l'envie m'est venue de faire "autre chose, autrement". Ce n'est pas pour raconter ma vie, mais plutôt pour raconter mon histoire, ce qui bien sûr, est différent. Je ne suis pas une pro des blogs. Il y a encore quelques mois, j'ignorais tout de cette façon de s'exprimer. J'avais vu bien sûr les merveilles réalisées par ma belle amie Ana, et sans ce stupide accident qui m'a clouée durant quelques semaines, je ne me serais jamais lancée dans cet exercice. 

 

Chapitre 1

Les Demoiselles de St Ladre

 

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Samedi 15 décembre 2007 La petite route était noire et luisante au milieu de toute cette neige grisâtre. À peine dégagé, le ruban d’asphalte était étroit, et les voitures se croisaient avec difficultés. Il avait neigé fortement depuis le début de ce mois de décembre. Déjà, mi-novembre, quelques flocons avaient blanchi la campagne. Et depuis, une neige très fine, humide et pénétrante, n’arrêtait pas de tomber, virevoltante au moindre souffle de vent. Ce n’était pas suffisant pour recouvrir la route abondamment salée, mais assez pour effacer en une journée toutes les traces de la veille. La circulation n’était pas très intense, il semblait que l’activité, comme la nature, s’était endormie. Il faisait froid et humide, d’autres précipitations importantes, peut-être neigeuses, étaient attendues. Le ciel était gris bien sûr, et la nuit ne tarderait pas à accabler le paysage d’un sombre avenir. Les arbres des taillis tendaient désespérément leurs squelettes vers de gros nuages terrifiants. Depuis les quinze jours que la neige était omniprésente, la plupart des branches de ces arbres nus avaient perdu leur chargement de poudre blanche. Et pour d’autres, il suffisait d’un souffle de vent pour qu’elles se dévêtissent, dans un chuintement à peine perceptible. La petite route reliait la départementale à la petite ville de Cagny. C’était un raccourci bien pratique qui permettait de rejoindre le parking de la gare de Longueau. À quelques centaines de mètres de la station, la route était surplombée par cet immense viaduc qui enjambait la vallée marécageuse. Ce que l’on appelait la rocade, mais en réalité c’était l’autoroute qui contournait la ville par le sud en surplombant la vallée. Le flot des véhicules épargnait ainsi le centre-ville qui, à grands frais, avait été tristement abandonné aux piétons. Parallèlement à la route, sur un remblai de quelques mètres, la ligne de chemin de fer émergeait tout juste, elle aussi, de la couche de neige. On ne distinguait que les rails, les traverses n’étaient plus visibles qu’à de rares endroits. Comme la petite route, les voies s’engouffraient sous le viaduc dans la direction de Paris. De l’autre côté des voies, la falaise de craie du plateau picard ajoutait sa grisaille au décor ambiant. En face, dans la vallée, le marais. Cette immense étendue d’étangs constitue le lit de la rivière qui coule sa tranquillité dans la réserve Saint-Ladre, avant de se mêler à la Somme à Camon, entre Longueau et Amiens. 

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Avant propos.

Ce récit, porno-dramatique est de pure imagination. Je suis tombée par hasard sur le nom de Goeulzin sur ma carte Michelin. Je n’y suis jamais allée, je n’en avais jamais entendu parler. Et tous les détails de ce village, viennent du site qui présente l’historique de la cité, et d’autres, comme les personnages, sont purement fictifs.
Si par hasard une ressemblance était relevée, prière de prendre contact au plus tôt. J'adresse également toute ma sympathie aux habitants de Goeulzin, je promets de m'y rendre à la prochaine occasion, et goûter à la "bistoule" du café du commerce !!

 

CalvaireMarguerite Dupain était une femme au grand cœur. Pourtant on ne peut pas dire qu’elle avait été gâtée par la vie. Née de parents miséreux de la région de Douai, à Goeulzin plus exactement, elle avait, toute sa jeunesse, traîné ses galoches le long du canal, trouvant dans cette campagne ouvrière tous les motifs qui pouvaient alimenter ses rêves. Elle s’imaginait par exemple qu’un intrépide marinier l’emporterait un jour sur sa péniche, et l’emmènerait ainsi de l’autre côté du monde, là où il n’y aurait que joies et que richesses. Son père, fut l’un des derniers ouvrier de la dernière brasserie du village, et comme bien souvent, il était le meilleur client de son patron. Mais dans sa misère, elle avait de la chance, les effets de l’alcool se manifestaient chez lui par la somnolence plus que par la violence. Sa mère avait travaillé quelque peu aux champs, arrachant les betteraves pour la sucrerie d’Escaudain, puis avait trouvé un emploi plus régulier à la « Grande Lainière » La pauvre femme n’avait pas profité longtemps du bénéfice de cet emploi, elle fut emportée par la tuberculose, qui faisait à l’époque des ravages considérables, dans ces contrées de misère. Elle avait tout juste eu le temps d’initier Marguie aux plaisirs du tricot. Sa maman était considérée comme la meilleure tricoteuse du village. Pour faire de rapides progrès, Marguie n’aurait pu trouver meilleure maîtresse. Elle n’avait ni frère ni sœur, et comme tous les enfants seuls, elle recherchait instinctivement l’amitié, ou peut-être déjà l’amour.
Elle n’était pas particulièrement jolie, mais pas repoussante. Comme toutes les filles un peu rondes, on se gaussait de ses formes, mais dans l’ombre des sous-bois, bien des garçons, et bien des hommes du village ont aimé s’en rapprocher. C’est ainsi qu’elle fut initiée très jeune aux plaisirs galants. Elle n’en tirait aucun revenu, que le plaisir, et encore, s’agissait-il de le donner plutôt que de le recevoir. Elle ne refusait jamais rien, à qui lui demandait gentiment. Elle aimait la douceur, haïssait impolitesse et méchanceté. Elle ne donnait pas de rendez-vous, elle savait qu’en se rendant au Calvaire, au croisement des rues de Douai et d’Oisy, elle rencontrerait fatalement un homme qui aurait « besoin » d’elle.
Quand le temps était à la pluie, elle se réfugiait dans ce qui restait de la Chapelle Notre Dame de la Miséricorde. Et là, quelque fois, attendant un éventuel galant, elle essayait de déchiffrer les inscriptions mystérieuses gravées dans le socle de la statue de la Vierge Reine. Mais quand il faisait soleil, elle aimait batifoler sous les murailles du château, du côté de la tour carrée. Quand elle arrivait au château, elle prenait garde à ne faire aucun bruit. Un soir d’été elle s’était presque trouvée nez à nez avec un couple de messieurs du village, près du pavillon de chasse, qui se faisaient quelques petites gâteries. Bien sûr, elle les avait reconnus, l’un d’eux d’ailleurs était l’un de ses plus fidèles partenaires. Elle se rendit compte que cet endroit était le lieu privilégié des hommes, quand ils préféraient se retrouver entre eux. Cela ne choquait nullement Marguie, bien au contraire, elle se plaisait à profiter du spectacle, qui par moment lui procurait quelques petits picotements. Ces fois là, l’homme qui la retrouvait ensuite, ne regrettait pas d’être venu. Souvent, c’était la rencontre de plusieurs hommes. L’un d’entre eux, toujours le même, arrivait toujours accompagné de deux ou trois copains. Pendant qu’il se faisait prendre par deux hommes à la fois, il engloutissait avidement le troisième. Ce spectacle-là avait le don d’emporter Marguie vers les sommets du plaisir, et sur place, elle se donnait avec frénésie le plaisir suprême. Bien sûr, ces jeux à trois hommes, elle les avait déjà pratiqués, et elle se plaisait à jouir de cette quantité de semence qu’elle portait en elle, quand la partie était finie.
Tout le village bien sûr connaissait Marguie et sa générosité. Aucune femme ne l’ignorait, et toutes se doutaient que, peu ou prou, leur bonhomme de mari avait au moins une fois profité de l’aubaine. Mais il y a, même à la campagne, toutes les tendances de l’amour, et quelques fois, des femmes ont sollicité les bienfaits de Marguie. C’était pour faire plaisir, c’était pour faire du bien, Marguie n’avait pas de raison de refuser. D’ailleurs elle avait appris les finesses de cette spécialité avec passion, elle trouvait le corps des femmes d’une douceur parfumée, irrésistible. Un soir, la « Grande Henriette » est venue avec tout un attirail, pour demander à Marguie de lui raser le mont de vénus, et de lui faire un minou tout neuf. Marguie s’y employa, et trouvant le résultat des plus plaisants, demanda à Henriette de lui rendre la politesse. Depuis lors, Marguie a toujours entretenu son « jardin secret » de cette manière. Mais, les détails de sa nudité, qui furent révélés par cette nouvelle présentation, ne plurent pas à tout le monde. Marguie avait de ce coté là, quelques particularités, comme bien des femmes, mais les hommes n’aiment pas toujours s’en rendre compte. Marguie avait un clitoris très développé, et très en dehors des lèvres, ce qui faisait dire à certains qu’elle était capable de « prendre » les femmes du village « aussi ». Le nombre de ses prétendants diminua quelques peu, certains hommes l’évitaient, ils n’aimaient pas. Ce pseudo sexe masculin en réduction les faisait fuir. Marguie ne pouvait leur en vouloir, mais elle ne changea rien. Elle était fière de son anatomie, de son « petit bout d’homme » comme elle disait en plaisantant. Qu’importe, on la vit souvent, assise au pied de la croix, tricotant pendant des heures, attendant l’occasion de rendre service.
Les femmes du village, par contre, se rapprochèrent. Elles étaient en admiration de la rigidité de sa proéminence, considérant cela comme une curiosité, qu’elles auraient aimé partager.
C’est à cette période qu’elle perdit son père. Une victime de plus au crédit de la « bistoule ». Oh, il n’était pas bien vieux, mais au moins lui, n’était pas mort de la silicose. Marguie fut très affectée par cette disparition, et chercha un emploi à plein temps qui occuperait toute sa vie. Elle le trouva à la laiterie du village, là où l’on fabrique quantité de fromages de toutes les sortes. Elle n’eut aucun mal à se faire embaucher. L’usine n’est pas si loin, et tout le monde la considérait comme une « bonne fille ». Est-ce que ses embaucheurs n’espéraient pas profiter de ses talents ? C’est tout à fait possible. Marguie savait faire plaisir, elle donnait beaucoup, de sa personne ou de ses tricots, elle ne recevait jamais rien en retour, mais c’était comme ça.
Le travail n’était pas difficile. Il y avait une chaine métallique, des pots de yaourt en verre circulaient, entraînés par cette chaine, et le travail consistait à rassembler 24 pots dans un panier en fil de fer, et d’empiler les paniers sur une palette au sol. Un ouvrier spécialisé venait chercher la palette avec un engin, et la conduisait en chambre froide. Cela pendant 9 heures par jour, et six jours par semaine. Marguie était heureuse, elle gagnait peu, mais comme elle n’avait pas de besoins, c’était parfait. Le jeune ouvrier sur son engin, trouvait Marguie à son goût. Il la trouvait gentille, discrète, polie, souriante. Il aimait aussi ses formes rondes. C’est vrai qu’elle n’avait pas beaucoup maigri, et comme elle se trouvait bien comme ça, il n’y avait vraiment pas de raison de se priver de quoi que ce soit. Marguie sentait bien l’effet qu’elle faisait sur le jeune Edmond. Elle le trouvait gentil et mignon, et s’il lui demandait, elle ne lui dirait pas non. Mais cela se passa différemment.
Il apprit qu’elle irait avec Henriette au bal des pompiers de Montchécourt. Il se débrouilla pour s’y rendre. Habillé de son beau costume, et de sa cravate à rayures, il la vit dès qu’il arriva, tant son décolleté était lumineux et attirant. Son cœur se mit à battre, mais de peur de se faire doubler, il marcha droit sur elle pour l’inviter à danser la première valse musette qui venait de débuter. Marguie fut très heureuse de le voir, elle ne s’y attendait pas. Il faut dire que de Douai à Montchécourt, ça fait une trotte ! Edmond avait pris sa mobylette, et par n’importe quel temps, pour revoir Marguie, il serait venu. Le courant passa tout de suite entre les jeunes gens. Edmond était enivré du parfum de Marguie, aveuglé par le creux profond entre les seins, et le sourire indémontable qu’il discernait dans son regard. Marguie trouvait qu’il dansait bien, et quand c’était un tango, elle sentait contre elle le brûlant désir qu’il avait d’elle. Henriette vit tout de suite que « ça marchait » entre-eux, et n’imposa pas sa présence. Edmond invita Marguie à « sortir » ce qu’elle accepta sans hésiter. Mais tout se passa différemment. Au lieu qu’il déboutonne son pantalon comme le faisaient tous les autres, il commença par des caresses, des petits baisers, sur la joue, dans le cou, sur les seins rebondis. Puis il l’embrassa sur la bouche, comme au cinéma, comme un amoureux. Elle se rendit compte qu’elle n’avait jamais embrassé un homme sur la bouche, elle avait toujours sucé des sexes, avalé de la semence, elle s’était offerte en levrette, presque toujours.
D’autres la sodomisaient systématiquement, mais de baisers et de caresses, il n’y en avait jamais eu. Au fond c’était un peu comme si les baisers et les caresses étaient uniquement réservés à l’amour. Elle se laissa faire, lui laissa la direction des opérations, et y prit un plaisir nouveau mais indescriptible. Il n’y eut rien d’autre ce soir là, elle ne demanda rien de plus, et Edmond était content de lui. Un jour, peut être, elle l’autoriserait à « aller plus loin ».
Marguie avait hérité de la maison de ses parents. Une maison ouvrière dans le coron de la Molette. Ce n’était pas le luxe, mais c’était « sa maison ». C’était simple mais propre. Derrière il y avait une petite courette au fond de laquelle se trouvaient les traditionnelles cabanes à lapins, le pigeonnier et le poulailler. A l’intérieur, tout rappelait sa passion du tricot. Il y avait des modèles, des pelotes, des aiguilles, et un chat rouquin enroulé sur le coussin du fauteuil en osier. Marguie invita Edmond à venir dîner un samedi-soir. Il accepta tout de suite, et le samedi suivant, il sonnait à la porte avec un joli bouquet de « marguerites » et de bleuets. Marguie n’en revenait pas. Un garçon lui offrait des fleurs !
Le repas fut des plus simples, mais excellemment cuisiné. Edmond n’avait d’yeux que pour sa bien-aimée. Son sourire et son regard pétillant remplissaient toutes les secondes de sa vie. Mais il était très timide. Marguie finit par le prendre par la main, et l’entraîna dans la pièce à coté, où ils basculèrent sur le couvre-lit de satin-broché. Ce fut une première fois pour tous les deux. Marguie n’avait jamais fait l’amour dans un lit, Edmond n’avait jamais fait l’amour non plus. Ils n’avaient jamais ni l’un ni l’autre passé une nuit entière à aimer. Ce fut le plus beau rêve exaucé ce soir là. Marguie avait pris garde de ne rien faire de sa propre initiative qui aurait pu trahir l’expérience qu’elle avait des choses du sexe. Elle avait deviné, instinctivement que Edmond ne devait rien connaître de ses turpitudes de jeunesse. Bien sûr et comme toujours dans ces cas là, les amis qui vous veulent du bien s’empressèrent de noircir l’image de Marguie, mais Edmond n’y crut pas un seul instant, tant sa compagne avait fait preuve de mesure, et de bienséance dans leurs rapports depuis le début de leur histoire. Pour couper court à ces médisances, Edmond demanda la main de Marguie. Cela lui vint naturellement, c’était l’aboutissement logique d’un bonheur indicible. Marguie accepta sans hésiter. Depuis qu’elle « sortait » avec Edmond, elle n’avait pas eu envie de retourner au Calvaire, à la Chapelle, ni même mater les édiles sous les murailles du château. Le mariage avec Edmond lui paraissait être la consécration ultime d’une rencontre inespérée.
Le mariage eut lieu trois mois plus tard. Ce fut très simple, seuls quelques copains de travail, et quelques passionnées de tricots furent invités. Et tout se passa pour le mieux. Marguie était décidée à en faire « un peu plus » pour la nuit de noces, si elle sentait qu’Edmond était demandeur. Et il le fut, et elle le fit. Elle prit le risque de lui apparaître entièrement nue, ses complexes l’avaient enfin abandonnée. Edmond pensa qu’elle était magnifique. Ses courbes harmonieuses, cette peau satinée d’une blancheur de lait, cette poitrine abondante aux tétons « à la fête » et ce magnifique bas ventre avec ce « petit bout d’homme » exacerbé ! Les longs cheveux brun-roux ramenés devant son épaule descendaient plus bas que le sein épanoui. Les hanches larges et les cuisses potelées, semblaient attendre les caresses. Bien sûr, il avait déjà vu, senti caressé embrassé toute cette chair proposée, mais c’était la première fois qu’elle se tenait nue, debout devant lui, éclatante de rondeurs et parfumée de désirs. Ce fut le cadeau de mariage qu’elle lui offrit. Et puis elle eut envie de ce sexe tendu aux veines saillantes, il lui sembla plus gros, beaucoup plus long. Jamais il n’avait été bandé à ce point. Alors elle demanda :
« Tu sais ce dont j’ai envie ?
– Si ça pouvait être la même chose que moi, ce serait bien.
– Ferme les yeux, je ne veux pas que tu me regardes faire, sinon je n’oserai pas.
–Vas-y, je ferme les yeux » Et le bel Edmond dans tous ses états s’étendit sur le lit. Marguie avec un maximum de douceur approcha sa bouche, et sans y mettre la main commença à lécher doucement le gland vermillonnant de désir, puis elle se jeta sur le sexe avec avidité. La sensation qui atteignit Edmond fut foudroyante, il n’avait pas encore ouvert les yeux que tout son sexe se vida dans un jet puissant. Marguie s’attendait à cette éventualité, et avala la grande quantité de semence qui sortait en longues saccades répétées. Elle retrouva un goût qu’elle avait oublié, elle le retrouva avec un plaisir intense, si intense que son orgasme eut une violence inouïe. En moins de deux minutes, ils furent tous les deux au bout de leur désir, épuisés, luisants de sueur, le souffle court. Ils s’endormirent.
Mais ils se réveillèrent bien vite, sans doute quelque rêve passionnel un peu osé ? Toujours est-il qu’ils se rapprochèrent comme pour reprendre tout à zéro. Après cette première escalade, Edmond sentit qu’il pouvait tout se permettre, que Marguie l’aimait tellement qu’elle aurait elle aussi envie de tout ce qu’il lui proposerait. Et leur nuit de noces continua, à un rythme plus serein, mais en déclinant tous les jeux de l’amour, tout ce qui pouvait se faire entre un homme et une femme pour le bonheur de chacun. Cette nuit de noce, fut le plus beau moment de leur existence. Ils ne se quittèrent plus, ils furent d’une fidélité irréprochable. Marguie aimait Edmond, Edmond adorait Marguie. Rien ne pouvait plus leur arriver.
A l’usine, on leur proposa à chacun une promotion. Ce fut le cadeau de mariage de la direction, pour un couple d’employés modèles, courageux et sans histoires. C’était le bonheur suprême, pensez-donc, ils n’avaient jamais ressenti le besoin d’acheter une télé !! Ils pensèrent faire un enfant. Il fallait bien qu’il restât un témoignage de cet amour. Mais les lois naturelles qui régissent le bonheur des êtres, ont quelques fois des manques, des défauts, des dysfonctionnements, dirait-on à l’usine ! Point de grossesses en vue ! Et ce n’était pas faute d’essayer. Les visites médicales se sont succédées, des « méthodes » appliquées, mais rien en vue, Marguie était stérile, à moins que ce soit Edmond. Ils refusèrent les analyses. Si ça ne marchait pas, c’était leur faute à tous les deux. Un jour peut-être …

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Par eve anne
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